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29 décembre 2016

Jacqueline Sauvage graciée a été libérée ( note et revue de presse )

Éditorial de lucienne magalie pons

Les  titres  font  la" Une"  des grands quotidiens,  Jacqueline Sauvage  libérée, Jacqueline Sauvage graciée, ..... en effet Jacqueline Sauvage vient d'être libérée en vertu de la grâce présidentielle que vient de lui accorder le Président de la République François Hollande.

Différentes opinions se font jour, certaines sont pour et d'autres  contre, sans entrer dans des polémiques compliquées ou des sentiments compassionnels ou émotionnels,  étant donné les faits, et en me plaçant sur le terrain de la justice , pour ma part je pense peut-être à tort pour certains, mais à raison  selon moi, que depuis que la peine de mort a été supprimée cette grâce présidentielle n'a plus lieu d'être et qu'elle devrait être supprimée.

En effet elle présente le risque d'être utilisée à des fins politiques par certains présidents, soit sous leur propre impulsion , soit sous la pression de mouvements  associatifs, ou  partis lesquels interviennent avec des arguments idéologiques compassionnels ou émotionnels, soit encore politiques,  dans un contexte sur-médiatisé,  pour remettre en cause  le jugement prononcé par la justice. 

Il existe donc encore en France, en dépit du principe de la séparation des pouvoirs,  des remises de peines qui font coexister  une sorte  de "justice privée" qui vient concurrencer  le jugement prononcé par la justice , ce qui ne parait pas logique puisque dans nos lois sont prévues des mesures de réductions de peines applicables, sans avoir recours à une remise de peine présidentielle, dans le cadre d'un processus judiciaire normal..

ooOoo

J'ai lu un excellent article  sur le site "RT en Français",  il s'agit d'un interview   accordé par Philippe Bilger, président de l'Institut de la parole , magistrat honoraire et consultant judiciaire, ancien juge d'instruction puis avocat général à la Cour d'assises de Paris

Au cour de ce interview, Philippe Bilgerg donne son opinion  qui me parait très juste et  qui procède d'une analyse très affinée des circonstances de cette affaire.

Nous reproduisons ci-dessous en copié/collé cet article  en raison de l'avis éclairé qu'il apporte sur cette affaire qui défraye la chronique :

 Source : site RT en Français

"  Grâce de Jacqueline Sauvage : «Hollande a préféré une justice privée à une justice démocratique»

Grâce de Jacqueline Sauvage : «Hollande a préféré une justice privée à une justice démocratique»© Pool News Source: Reuters
François Hollande devant la cour de Bordeaux pour la cérémonie de diplômes des élèves de l'Ecole nationale de la Magistrature (ENM).

Malgré sa compassion pour Jacqueline Sauvage, l'ancien magistrat français Philippe Bilger voit dans la grâce accordée par François Hollande une atteinte à l'autorité de la justice sous le poids de l'émotion et des pressions médiatico-politiques.


RT France : Jacqueline Sauvage est désormais sortie de prison suite à la grâce présidentielle que lui a accordée François Hollande. Etes-vous surpris par sa décision?
Philippe Bilger (P. B.) : Oui et non. Il y avait déjà une grâce partielle et je savais le président soumis à des pressions médiatiques, politiques et familiales. Je ne suis pas persuadé que son courage politique, surtout à quatre ou cinq mois d'une élection présidentielle qui ne le concerne plus, soit énorme. Néanmoins, je suis quelque part étonné car je n'osais croire que nous pourrions être confrontés dans l'histoire judiciaire à une grâce individuelle, déjà très rare, à double détente. C'est-à-dire une grâce partielle suite à deux arrêts de la cour d'Assises, tout à fait légitimes, suivie d'une grâce totale accordée après le refus par deux juridictions d'application des peines d'appliquer la libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage. Je rappelle, car je pense que nous ne serons pas nombreux à défendre mon point de vue, que j'étais moi-même favorable à la libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage mais dans le cadre d'un processus judiciaire normal. 
Je ne suis pas sûr que le portrait sulpicien que l'on dessine d'elle soit forcément bon
RT France : Virginie Duval, la présidente de l'Union syndicale des magistrats s'est déclarée indignée par cette décision qui fait passer le politique avant la justice. Vous avez vous-même émis des critiques sur la médiatisation de cette affaire, bien qu'ayant de la compassion pour l'histoire de Jacqueline Sauvage. En quoi cette décision peut-elle déranger d'un point de vue juridique?
P. B. : Jacqueline Sauvage (mais c'est un point de vue personnel) ne m'apparaît pas comme une bonne icône pour la cause des femmes. C'est une femme qui a tué son mari de trois balles dans le dos. Elle a sans doute vécu un enfer durant un certain nombre d'années mais ce n'était pas une faible femme. Elle avait des armes. Elle aurait, m'a-t-on dit, poursuivi l'une des maîtresses de son mari. Je ne suis pas sûr que le portrait sulpicien que l'on dessine d'elle soit forcément bon. Mais ce n'est pas la raison principale de ces critiques. Il n'y avait aucune raison qu'il y ait une grâce partielle après les deux arrêts des Assises. On a eu deux jurys populaires qui ont tous les deux condamné Jacqueline Sauvage à dix ans d'emprisonnement. S'il y a eu une grâce partielle après ces arrêts, c'est simplement parce qu'il y a eu une pression d'un clan mondain politico-médiatique qui a influencé François Hollande. Cette grâce partielle a permis à Jacqueline Sauvage de demander plus rapidement une remise de peine. A partir de ce moment-là, le comité qui la soutenait s'est mis un peu en sourdine. Il avait compris que son rôle devenait contre-productif. La procédure est donc redevenue normale. Elle a déposé deux demandes pour une libération conditionnelle. A deux reprises, celles-ci ont été rejetées pour des motifs que je ne trouve pour ma part pas réellement pertinents. Dans tous les cas, on était encore dans le déroulé d'une justice normale. Elle devait sortir de toute manière en juillet 2018 et aurait pu faire de nouvelles demandes. Ce qui me choque c'est qu'on ait fait de cette affaire singulière et d'une certaine manière ordinaire, une affaire nationale à cause d'influences périphériques.
Cette décision porte atteinte, à mon sens gravement, à l'autorité de la justice et à son caractère institutionnel
Cette décision porte atteinte, à mon sens gravement, à l'autorité de la justice et à son caractère institutionnel. Je le comprendrais, à la rigueur, si nous avions été confrontés à une affaire dont la gestion a été calamiteuse par l'autorité judiciaire. Ce n'est pas le cas ici. Bien sûr, François Hollande reçoit les suffrages médiatiques et politiques pour cette décision. La démagogie va battre son plein et personne ne va le contredire. Mais peu importe. Je vois avec plaisir que la présidente de l'USM a mon point de vue. Ce n'est pas être corporatiste que de dire cela. C'est simplement de mettre sur un plateau de la balance le sort de la justice en démocratie et, sur l'autre plateau, le sort de Jacqueline Sauvage, pour laquelle j'ai de la compassion mais qui a été condamnée à dix ans de prison et qui serait de toute manière sortie dans un délai relativement bref. François Hollande a choisi une justice privée plutôt qu'une justice totalement démocratique. 
La justice criminelle et la justice tout court doivent être l'examen et l'appréhension du singulier. On ne doit jamais être dans le cadre d'une justice pour l'exemple
RT France : Cette grâce peut-elle, au niveau juridique, desservir la lutte contre les violences faites aux femmes en France?
P. B. : Vous savez, il y a eu pendant ses procès un avocat qui défendait une cliente qui avait connu des faits assez similaires à ceux de Jacqueline Sauvage. Elle n'avait néanmoins pas tiré trois balles dans le dos de son mari. Aujourd'hui, sa cliente est libre. La prise en compte par la justice des violences conjugales dans les peines est déjà courante. Je suis sensible évidemment à la cause des femmes dès lors qu'elles subissent des violences et qu'elles ne peuvent pas échapper à celles-ci. J'ai toujours considéré qu'il était extrêmement dangereux de plaquer sur des affaires criminelles, qui sont du singulier, une sorte de cause générale dogmatique. La cause des femmes est un combat qui mérite d'être mené mais ce n'est pas une sorte d'idéologie qui doit être plaquée de manière très artificielle sur tous les procès où des femmes ont été victimes de violences de la part de leurs maris ou leurs compagnons. La justice criminelle et la justice tout court doivent être l'examen et l'appréhension du singulier. On ne doit jamais être dans le cadre d'une justice pour l'exemple.

- fin du copié/collé- 
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Vous trouverez ci-dessous en Revue de Presse  des articles de tout venant que nous avons sélectionnés pour informations bien entendu,  mais dont les titres évocateurs montrent bien pour la plupart d'entre eux à quel point  dans cette affaire  certains journalistes étalent   des considérations pour le moins politiques teintées de sensationnel  " la presse salue François le Juste" ... " la décision d'un Président juste et humain" ...etc ...... 

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Le Point - ‎il y a 1 heure‎
Après la libération mercredi de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans 
de prison pour le meurtre de son mari violent, à laquelle François Hollande 
a accordé une grâce totale, la presse salue jeudi "François le juste". "Adieu 
le "Culbuto", voici ...

Le Point - ‎il y a 1 heure‎
Présentée comme un symbole des femmes victimes de violences conjugales, 
Jacqueline Sauvage, dont le cas avait suscité une intense mobilisation,
 est sortie de prison mercredi après avoir été graciée par François Hollande, 
malgré deux décisions de ...
BFMTV.COM - ‎il y a 20 minutes‎
Condamnée à deux reprises à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari, Jacqueline Sauvage est sortie mercredi soir de prison au terme d'un combat judiciaire et sociétal. Une bataille à laquelle a mis fin François Hollande en graciant la sexagénaire.
Le Parisien - ‎il y a 57 minutes‎
Le président de la République, François Hollande, avait reçu le 29 janvier dernier à
 l'Elysée les filles de Jacqueline Sauvage accompagnées des avocates de la condamnée. INSTAGRAM@FHOLLANDE. Nathalie Schuck @nathalieschuck.
LCI - ‎il y a 8 heures‎
GRÂCE PRÉSIDENTIELLE - Le président de la République a accordé à Jacqueline Sauvage une "remise gracieuse du reliquat de sa peine d'emprisonnement", estimant que sa place était aujourd'hui auprès de sa famille. Condamnée à 10 ans de prison ...
Europe1 - ‎il y a 36 minutes‎
Chaque matin, Bérengère Bonte nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse. Le mot du jour c'est "grâce", celle "qui a probablement touché François Hollande lui-même pour son dernier Noel à l'Elysée" en mettant fin à la détention de ...
Le Progrès - ‎il y a 1 heure‎
Condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari, la sexagénaire a bénéficié d'une deuxième grâce présidentielle, totale cette fois-ci. Elle est sortie de prison hier soir. Le 29/12/2016 à 06:32; mis à jour à 07:20; Réagir Réagir ...
swissinfo.ch - ‎il y a 11 heures‎
Jacqueline Sauvage avait été condamnée à dix ans d'emprisonnement pour le meurtre de son mari violent (archives). KEYSTONE/EPA REPUBLIQUE DU CENTRE via MAXPPP/PHILIPPE RENAUD. (sda-ats). Jacqueline Sauvage est sortie de prison ...

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