26 avril 2010

UE - GRECE "Donner ça fait mal au nez, rendre ça fait mal au ventre"

article de lucienne magalie pons

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé vendredi 16 Avril en direct à la télévision l'activation du mécanisme d'aide d’urgence de l'UE et du FMI.

M. Papandréou a expliqué vendredi que sans recours au plan de sauvetage, "l’économie du pays et les sacrifices des Grecs" risquaient d’être réduits à néant par les pressions des marchés; en un mot, la faillite guettait.

Ainsi Athènes, face au coût du crédit s'envolant sur les marchés, accablée par une dette qui augmente rapidement, Athènes s’est résignée à solliciter le déclenchement du mécanisme d'aide d'urgence conjoint EU-FMI pour sortir le pays d'une crise budgétaire sans précédent

.Le Premier ministre grec Georges Papandréou a déclaré dans son intervention télévisée que son pays était comme "un bateau qui coule".

Le ministre des finances, Georges Papaconstantinou, avouait encore il y a quelques jours son "peu d’enthousiasme" envers la participation du Fonds monétaire international (FMI) à un mécanisme d’aide qu’Athènes aurait souhaité exclusivement européen.

Le Premier Ministre Papandréou voyant son pays au bord du gouffre a tranché dans un accès de lucidité en demandant à ses partenaires et aux FMI de venir en aide à la Grèce. Il vaut mieux tard que jamais.

Le patronat a applaudi, voyant dans le renfort UE-FMI l’occasion d’"une cure nécessaire" pour que la Grèce "devienne un véritable pays européen".

Le chef de l’opposition de droite, Antonis Samaras a pour sa part protesté contre une mise du pays "sous dépendance", et la gauche communiste dénonçait un triomphe de la "ploutocratie".

Contrôlées par des directions socialistes, les deux principales centrales syndicales du pays contrôlées par des directions socialistes ont protesté contre une nouvelle offensive contre "les droits des salariés".

L’Adedy, représentant les fonctionnaires, premières victimes de la rigueur, a dénoncé une "attaque barbare", et promettent de faire gronder la rue lors de rassemblements dans le centre d’Athènes.

La Confédération du privé, GSEE, et la gauche radicale a appelé le gouvernement à conjurer "une aggravation de la récession et une explosion sociale".

Le vice-premier ministre, Théodore Pangalos, a exclu, sur la télé Méga, que le FMI, qui "cette fois n’agira pas seul", puisse infliger au pays les recettes-chocs qui ont été appliquées à la Hongrie ou à la Lettonie. "On peut mettre des lignes jaunes quand on est en position de force, là nous sommes des demandeurs", a-t-il cependant admis.

Depuis Mercredi 21 Avril une mission d'experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du FMI épluche les comptes grecs. Ces experts examinent la mise en place d'un programme d'assainissement de trois ans soutenu par une assistance financière des pays de la zone euro et du FMI que la Grèce a réclamé vendredi.

Vendredi 23 Avril des manifestations organisées par l’extrême gauche et une partie des grecs , quelques 2500 personnes, ont envahi le centre Athènes, en signe de contestations contre l'intervention du Fonds monétaire international et de l'Union européenne pour sauver l'économie du pays, et les banderoles des manifestants proclamaient : "Le capitalisme doit payer pour la crise", "FMI go home" .

Toujours à Athènes, plusieurs centaines de personnes

n empêchant le cortège d'atteindre les bureaux de l'Union européenne à Athènes et la police les a dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes", a déclaré un policier.

A Thessalonique dans le nord du pays, environ 300 personnes ont manifesté et un distributeur de billets de banque a été vandalisé.

Le lendemain, le premier ministre grec Georges Papandréou a déclaré que « Les experts européens et du FMI ne quitteront pas la Grèce "avec des jets de pierre" …. « mais quand le pays aura "remis de l'ordre" dans son économie et retrouvé sa "crédibilité".

En achevant samedi une tournée dans l’archipel du Dodécanèse, Georges Papandréou a expliqué aux habitants du village de Kremasti : «En raison de nos déficits, l'Union européenne est arrivée, et maintenant le FMI est là aussi, et ils contrôlent, c'est une sorte de tutelle" …. "Cela n'est pas agréable", a-t-il admis.

Il a aussi critiqué le précédent gouvernement conservateur qui selon lui a conduit le pays au surendettement avec des déficits énormes : … "le combat" du gouvernement est de reconquérir notre autonomie, notre liberté, de libérer la Grèce de la tutelle sous laquelle nous ont placés les forces conservatrices".

Parallèlement, depuis Vendredi à Washington et à Athènes des entretiens et des rencontres s’engageaient :

Jusqu'à présent, le FMI n'avait pas été impliqué dans l'élaboration du plan de l'Union européenne, dont les propositions ne pouvaient engager le FMI, mais vendredi même face à la demande du Premier Ministre Grec, Dominique Strauss-Kahn, Directeur Général du FMI a répondu : «Nous sommes prêts à agir rapidement en réponse à cette demande».Sans tarder, à Washington, le ministre grec des Finances George Papaconstantinou a eu une série d'entretiens au siège du FMI, ou il a rencontré le Directeur Général du FMI, Dominique Strauss-Kahn et le Commissaires aux Affaires Européennes Olli Rhein, alors qu'une équipe du FMI travaillait avec des responsables gouvernementaux à Athènes sur les conditions et la conclusion d'un accord visant à débloquer les fonds demandés.

A Washington, Olli Rehn a présenté le plan d'aide à la Grèce au cours de ces rencontres. La crise grecque "a des implications potentielles sur la stabilité financière dans l'Union européenne et au niveau international", a-t-il déclaré en estimant que le plan d'aide UE-FMI pourrait être bouclé d'ici début mai.

La décision de verser une aide financière, sous forme de prêts pouvant atteindre jusqu'à 45 milliards d'euros la première année, serait "fondée sur le programme qui est préparé en ce moment par la Commission, la BCE et le FMI avec les autorités grecques", ont indiqué les autorités européennes dans un communiqué.

Le département du Trésor Américain a indiqué dans un communiqué que M. Geithner, Secrétaire américain au Trésor a rencontré samedi Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, plusieurs hautes responsables européens et le ministre grec des finances Georges Papaconstantinou.

Monsieur Geithner a encouragés ses interlocuteurs ", pour résoudre la crise financière et budgétaire en Grèce "à agir rapidement pour mettre en place un programme de réformes importantes et un soutien financier substantiel et concret" …..

Le FMI et les pays de la zone euro se sont engagés à agir vite pour éviter de nouveaux dérapages sur les marchés, où la tension sur les taux des obligations de l'État grec a atteint des sommets.

La décision de verser une aide financière, sous forme de prêts pouvant atteindre jusqu'à 45 milliards d'euros la première année, sera "fondée sur le programme qui est préparé en ce moment par la Commission, la BCE et le FMI avec les autorités grecques", ont indiqué les autorités européennes dans un communiqué.

Rappelons que le mécanisme européen doit courir sur trois ans, et d’ici là la Grèce s’est engagé à des réformes structurelles, particulièrement celles du système des retraites et du droit du travail

Athènes avait réaffirmé en début de semaine avoir fait sa part pour 2010, avec des mesures d’économies budgétaires pour réduire le déficit de plus de quatre points.

D’après Georges Papandréou le pays va devoir évoluer entre la "déflation", impliquant une baisse générale des salaires prônée par le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et le "plan d’économies crédibles" exigé par la chancelière allemande, Angela Merkel.

La Grèce qui espère obtenir des prêts s'élevant à environ 30 milliards d'euros de pays européens qui utilisent l'euro comme monnaie, ainsi que 10 milliards d'euros du FMI, est décidée à « mettre de l’ordre dans ces finances » et un programme de rigueur et d'austérité qui réduit les salaires des fonctionnaires, gèle les retraites et augmente les impôts.

Le sort de la Grèce a été évoqué lors de la réunion des Ministres des Finances du G-20 vendredi à Washington, mais le dossier grec n'a pas été repris dans le communiqué final. L'appel de la Grèce à une aide d'urgence pour la sauver de la faillite pesait aussi samedi à Washington sur la réunion du Fonds monétaire international (FMI), où s'était rendu le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou.

Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner, qui y participait a de nouveau le Fonds, les Européens et la Grèce à agir vite pour résoudre la crise financière grecque.

Par ailleurs, la crise grecque dominait ce week-end les discussions entre les représentants des 186 pays-membres du FMI et de la Banque mondiale.

Les ministres des Finances réunis à Washington ont affirmé que leur soutien aurait une contrepartie: qu'Athènes remette en ordre ses finances

La décision de verser cette aide financière, sous forme de prêts pouvant atteindre jusqu'à 45 milliards d'euros la première année, sera "fondée sur le programme qui est préparé en ce moment par la Commission, la BCE et le FMI avec les autorités grecques", ont indiqué les autorités européennes dans un communiqué.

L'euro a également été touché par cette vague d'inquiétude des marchés quant à la capacité de la Grèce à faire face à ses échéances, et le FMI et les pays de la zone euro se sont engagés à agir vite pour éviter de nouveaux dérapages sur les marchés, où la tension sur les taux des obligations de l'État grec a atteint cette semaine des sommets

Depuis les déclarations des personnalités se multiplient :

Interrogé sur le risque de contagion de la crise grecque à d'autres pays européens, dont l'Espagne, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a rappelé vendredi que tous les pays européens avaient "beaucoup de travail à faire" au niveau de leurs finances publiques, mais que "bien sûr, l'Espagne n'est pas la Grèce".

Angela Merkel vendredi a jugé qu'il n'était «pas possible aujourd'hui de livrer des informations sur la nature ou le montant de l'aide» qui irait à la Grèce.

Elle a posé ses conditions dans une courte allocution en déclarant : «Quand un plan (d'économies) aura été présenté, la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI devront déterminer si on est dans une situation où la stabilité de l'euro dans son ensemble impose d'accorder de l'aide à la Grèce», tout en insistant sur la nécessité pour Athènes de remplir «des conditions strictes» sous forme d'un «programme d'économies crédible» afin de venir à bout de ses déficits publics abyssaux.

De son côté, Christine Lagarde a assuré qu'il y aura des conditions au prêt de la France à la Grèce "On veut stabiliser la zone euro. Mais cela n'empêche pas la fermeté et il faudra être extrêmement attentif aux résultats", a annoncé la ministre de l'Economie et des Finances : "Lorsqu'une partie de ce territoire est attaquée, et que notre devise commune est sous pression, on est tous tenus d'être solidaires", a-t-elle ajouté avant de préciser "que cela en veut pas dire qu'il faille être complaisant".

Il y aurait des mécanismes de contrôle et la France pourrait mettre un terme à ses prêts si Athènes se retrouve en défaut de paiement. "Nous ne décaisserons pas l'intégralité des sommes tout de suite. Nous le ferons au fur et à mesure des besoins et en cas de défaut de paiement, nous mettrons aussitôt le pied sur la pédale de frein", ajoute-t-elle.

Le 3 mai prochain, le parlement français va débattre du plan d'aide du gouvernement à la Grèce, qui porte sur 6,3 milliards d'euros, dont 3,9 milliards immédiatement. Si la Grèce rembourse normalement les 3,9 milliards prêtés par Paris, les intérêts gagnés par la France s'élèveraient à 150 millions d'euros, selon la ministre.

Mais au fur et mesure que les jours avance, des avertissements se font entendre, pour n’en citer qu’un : « La réponse de l'Union européenne (UE) et de l'Allemagne "pourra être positive ou négative", a affirmé dimanche le Ministre allemand des Finances, au journal Bild am Sonntag. Cette décision "dépend seulement de savoir si la Grèce poursuivra dans les prochaines années la stricte politique de rigueur qu'elle a adoptée à présent", souligne le ministre. "C'est une condition indispensable et absolue au feu vert de l'UE et de l'Allemagne pour des aides à la Grèce. Car nous pouvons alors partir du principe que le pays remboursera les crédits".

Le député Vert européen Daniel Cohn-Bendit a dénoncé dimanche dans une interview au journal grec Elefthérotypia, la situation «extravagante» qui permet à l'Allemagne de prêter des fonds à la Grèce à un taux de 5% alors qu'elle emprunte à 1,5%. «La situation présente est extravagante. L'Allemagne emprunte à un taux de 1,5% pour prêter l'argent à la Grèce avec un taux de 5%. Nous sommes dans une complète confusion» …. Daniel Cohn-Bendit dans cette interview a affirmé être «toujours solidaire avec le faible …. maintenant je suis solidaire avec les Grecs dans la question de la crise économique». Il reproche à l'Union européenne de souffrir «d'un manque de solidarité» et se prononce pour «la création d'un fonds européen commun qui pourrait offrir un grand emprunt européen». «D'un côté, on pourrait investir dans des questions écologiques et, de l'autre, aider des pays qui affrontent des problèmes comme la Grèce», juge-t-il. Par contre, Daniel Cohn- Bendit estime que «le budget de la Grèce pour les programmes d'armements est scandaleux» et «prépare le terrain à la corruption».

M. Strauss-Kahn a rencontré séparément M. Papaconstantinou dimanche pour s'entretenir avec lui de ce programme d'économies budgétaires que le Fonds et les Européens entendent imposer à Athènes en échange de leur soutien. D’après les médias la rencontre « semble avoir été fructueuse » . Tous deux ont fait savoir que l'aide du FMI, une quinzaine de milliards d'euros, pourrait être versée dès le mois prochain, alors que la Grèce doit faire face, le 19 mai, à une échéance de remboursement de 8,5 milliards d'euros.

Les médias aujourd’hui abondent sur la question, ce que j’ai pu en retenir c’est que l’UE tout en s’apprêtant à prêter à un taux de 5 % d’intérêts, tout en se frottant les mains implicitement, ils en profitent pour multiplier les avertissements et ne se privent pas d’accabler la Grèce à la manière des parents riches , s’autorisent à critiquer les parents pauvres en publiant leurs imprévoyance et en mettant en doute leur capacité à rembourser comme si leur geste était gratuit, et qui illustre bien la sentence « prêter, prêter, ca fait mal au nez, rendre, rendre ça fait mal au ventre » ….

Après tout le risque n’était-il pas le maître mot des prêteurs, alors qu’ils s’exécutent sans tergiverser, où qu’ils s’abstiennent.

Quand à rendre la Grèce dans les deux cas elle fera ce qu’elle pourra

Pour en savoir plus, voir ci-dessous, si le cœur vous en chante :

· Les marchés font monter la pression sur la Grèce

Les taux grecs à dix ans ont encore battu des records, lundi, signe que la demande d'aide formulée par la Grèce n'a pas suffi à rassurer les marchés.

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