09 avril 2010

Les beaux jours du 4me âge

vendredi 9 avril 2010

Les beaux jours du 4me âge

lucienne magalie pons fait place à Duboubou 1°, un auteur qui me fait l'honneur d'être mon correspondant, qui ne désarme pas face aux évènements qui viennent troubler les vieux jours de nos chers compatriotes , il tient le coup et nous tiendront le coup pour donner l'exemple !

Voici un petit chef d'œuvre épistolaire dont il a le secret


« Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy.
Promenade printanière entre hôpital public et clinique privée?

Par Duboubou 1er le jeudi, avril 8 2010, 17:55 - Tristounet... - Lien permanent

Les vieux ne seraient-ils,en réalité, qu'une matière première exploitable ?

Une grande façade vitrée sur laquelle on a peint en grosse lettre blanche "SCINTIGRAPHIE"
.
Pour atteindre ce service il faut emprunter un étroit passage entre deux bâtiments en béton authentique. En trouver l'entrée facilement, n'est pas si évident! En fait cet ensemble hospitalier est réparti verticalement et horizontalement dans des bâtiments enchevêtrés. Tout de même le premier contact fut facile . En franchissant le seuil du hall nous n'avons pas subi l'agression habituelle des terribles désodorisants classiques. Derrière le comptoir un service d'accueil efficace et souriant me dirigea, sans problème vers l'équipe chargée de ma prise en charge...

... Ici c'est le monde de l'effort contrôlé , de la robotique de pointe. Les équipements sont sophistiquées et leurs opérateurs assez peu loquaces. Le temps s'écoule avec une certaine lenteur, des injections sont inscrites a ce programme, suivies par de généreuses distributions d'eau de source. Ici, c'est clair, on ne mégote pas mais on fonctionne à flux tendu! Et tout cela fini de façon normale par une rencontre, avec le spécialiste de la médecine nucléaire qui a piloté l'examen. On appelle ce contact un premier bilan. A mon humble avis, atome et communication, ne font toujours pas bon ménage. En effet au cours de cette brève rencontre les renseignements que j'ai pu glaner auraient facilement tenus dans une coquille de noix de mon Sud-ouest. Les explications ne furent ni rassurantes et pas non plus totalement alarmantes ! En fait nous n'avons jamais parlé la même langue et mon esprit était ailleurs. Durant mon retour à la maison, je me suis réconforté en pensant que mon médecin référant saurait me traduire avec des mots simples cette formulation qui n'avait pas su éclairer mes neurones fatigués. Mais a vrai dire, à ce moment précis, une inquiétude lancinante m'envahissait !

Conclusion de cette première étape: il me faudra affronter une CORONAROGRAPHIE, cette fois en secteur privé et cela m'imposera une immobilisation un peu plus longue!
Une nouvelle étape abordée sans beaucoup d'enthousiasme ...

Des patients transparents ?


Un transport sanitaire qui se révéla, sans préavis, être un transport groupé? Une VSL dont la conductrice avait un peu de mal à localiser un lotissement où l’attendait un patient programmé dans une clinique du Havre pour y subir une séance de rayons. Je devais être logiquement déposé, autour de 16h, au Petit Colmoulin. La clinique étant implantée à l'entrée du Havre il semblait logique de me déposer en premier mais, comme nous étions en retard, il devenait impossible de livrer le second patient à l'heure prévue à l'autre bout de la ville. Notre convoyeuse était dans une situation inconfortable. Je décidais d'accepter d'intégrer le service de cardiologie avec un certain retard pour mettre un terme à un incident qui aurait pu devenir, rapidement, ridicule...Après une modification de mon périple, durant lequel le covoituré nous gratifia de propos peux amènes j'arrivais à pied d'œuvre sans autre problème .

Toute la gent féminine qui occupait, à ce moment là, le poste de garde paraissait en effervescence pour une raison que j'ignorerai toujours...

Après une courte attente l'une des infirmières présentes vint à moi avec un sourire de circonstance plaqué sur ses lèvres, après que j'eus décliné mon identité elle m'indiqua le numéro de ma chambre et la direction à prendre. Je partis donc à la recherche de cette dernière flanqué de ma convoyeuse qui avait retrouvé le sourire et portait gentiment mon barda! Étonnement a l'arrivée au numéro indiqué : la chambre était remplie de dames endimanchées, fort avenantes? Mon accompagnatrice reprit alors le chemin de l'accueil afin de signaler l'erreur qui n'en était finalement pas une. La chambre comportait bien deux lits et l'occupant résidant –un jeune homme de mon âge- avait seulement disparu dans un local clos ou il se livrait à une opération qui réclame généralement un minimum d'intimité pendant que ses visiteuses occupaient l'espace disponible!

Mes bagages déposés je pris congé de mon aimable convoyeuse et je m'installais dans le fauteuil disponible en me plongeant, sans plus attendre, dans la lecture du roman que mon épouse avait glissé dans mon sac juste avant mon départ de la maison.

L'espoir de pouvoir bénéficier d'une chambre mixte s'était envolé mais mon voisin se révéla immédiatement d'un commerce agréable en dépit d'une élocution difficile provoquée par un accident de la vie pour lequel il était en traitement? Ce brave homme au moment ou j'ai investi sa chambre semblait passer plus de temps dans les toilettes que dans son lit ce qui me posa finalement un problème que j'essayai de résoudre avec l'assistance des gentes dames qui hantaient un local portant comme enseigne une croix rouge. Mon interrogation parut les surprendre car elles me regardèrent bizarrement, subitement l'une d'entre elles s'exclama : donc, le vieux Monsieur occupe le trône. Alors, ou peut-on envoyer ce patient? Au rez-de-chaussée précisa sa voisine en m'indiquant l'itinéraire de la main ! Je quittais donc le service mais je suivis le couloir qui menait aux cabinets des spécialistes ou j'avais repéré lors d’un passage récent un lieu adéquat qui m'évitait un changement d'étage! A mon retour dans la chambre mon voisin était toujours absent j'en déduisis qu'il occupait toujours l’unique trône?

Je fus tiré de ma lecture par une intervenante qui avait besoin de renseignements concernant les drogues que j'absorbais régulièrement, puis j'eus droit à la rituelle prise de sang pour les indispensables analyses. Ce fut mon premier contact avec les sévices ordinaires du Petit Colmoulin!

La pause fut de courte durée, peut de temps après je vis apparaitre une jeune femme en blouse blanche qui me remit un document émanant de la Société Française de Cardiologie, fort intéressant, du type remue méninge me posant des questions qui m’ont interpellé. La première n'était certes pas angoissante dans sa formulation: pourquoi vous propose-t-on une CORONAROGRAPHIE? La réponse était limpide, il s'agissait simplement de faire un diagnostic précis de ma pathologie cardiaque! La question suivante était moins anodine et sa forme interrogative n'était pas tout à fait rassurante : La coronarographie comporte-t-elle des risques? La réponse à la fois claire et alambiquée s'étalait sur une page avant d'en arriver au point véritablement importante la signature d'une décharge de responsabilité mettant le cardiologue à l'abri d'un recours judiciaire en cas de problèmes dument répertoriés! Pas d’autre choix possible ! C’est finalement une méthode valable pour la tranquillité des opérateurs concernés mais qui me semble peu élégante voire quelque peu brutale, du pipo simplement pour nous extorquer une signature!

Je me sentis soudain pas tout à fait serein, je repris alors ma lecture afin d'oublier, momentanément, tous les désagréments que pouvait engendrer la procédure en cours "Malgré les progrès techniques et l'expérience des médecins des risques ..." Il y eut aussi cette rencontre informelle avec ce toubib de garde, peut être un cardiologue. Sa façon de se présenter ne me permit pas de l'identifier avec certitude, il se voulait rassurant posait des questions et apportait ses réponses. Ce grand gaillard décontracté inspirait confiance, mais le doute ne s’était tout de même pas beaucoup éloigné! Une nouvelle fois ma lecture fût interrompue par l’arrivée du plateau repas sur lequel je ne m’attarderais pas car son label « Menu diabétique » ne peut être contesté ! Après une longue soirée de lecture tranquille mais momentanément fracassée par l’irruption de l’équipe de nuit -de type Laurel et Hardy- ce fut l’extinction des feux. Mais à peine avais-je trouvé une place dans les bras de Morphée que l’on me réveilla en m’annonçant, sans le moindre ménagement, que mes analyses n’étant pas satisfaisantes on allait me placer sous perfusion. Ce que l’intervenante fit derechef ! Je ne savais pas alors qu’il s’agissait d’une épreuve de longue durée qui ne s’acheverait que peu de temps avant de quitter la clinique ! Croyez –moi sur parole, lorsque l’on est lié à une potence supportant le récipient contenant la solution injecté, cela apporte un plus non négligeable au confort de votre séjour ! La nuit passa et dans le petit matin blême je grelotais. Le volet étant resté ouvert à la demande de mon compagnon d’infortune, la grande baie en simple vitrage n’offrait qu’un barrage bien faible à la fraicheur matinale. Je dois avouer que mes neurones devaient déjà être dans un triste état car je n’ai pas eu le réflexe de tenter d’obtenir la couverture supplémentaire qui m’aurait offert le confort !

Il y avait bien longtemps que j’avais digéré un liquide brunâtre dénommé abusivement café lorsque j’appris que l’intervention annoncée pour 9 h était reportée à 10h30. Je louais la prévoyance de mon épouse qui m’avait pourvu d’un roman au titre quelque peu sibyllin : Les Yeux Jaunes des Crocodiles ?

Mon lit se mit enfin en mouvement et après un parcours relativement court je fus, assez longuement, abandonné dans une sorte de sas d’où j’apercevais la cime des armes qui se balançait au gré du vent. C’est à ce moment la dans un silence propice que j’énumérais tous les accidents prévus par la notice élaborée par les experts de la cardiologie à la française. Ce ne fut pas la panique mais surement pas le pied non plus !

Enfin ce fût la prise en charge par des assistantes chevronnées rompues a cet exercice qui demande attention et professionnalisme ce qui rassure quelque peu un homme qui à ce moment précis se pose des tas de question ! Dernière surprise lorsqu’une des opératrices me pose la question piège : qui va pratiquer cette super CORONAROGRAPHIE ?

Ma mémoire ne m’ayant pas trahi j’ai trouvé la bonne réponse et peut de temps après l’homme de l’art a fait son entrée tel un gladiateur bardé de protections et après une prise de contact sympathique le top de départ fut donné et si ce ne fut point douloureux ce fut étrangement long même si je pouvais entrevoir les écrans de contrôle. Peu d’échanges durant l’examen en dehors de l’énumération des différentes phases mais à la fin le cardiologue vint me brosser un pré-bilan d’un optimisme modéré devant être revu lors d’une séance de confrontation collective des spécialiste de l’établissement. Après ce rapide contact de type rassurant je fus transformé en paquet cadeau bardé d’adhésif assurant la stabilité d’un pansement compressif qui associé a la perfusion m’apportait la preuve flagrante que je participais bien à une épreuve hospitalière !

Qu’ajouter à tout cela si ce n’est que l’on m’a remis mon dossier médical avec le compte-rendu de ma CORONAROGRAPHIE qui m’a semblé si limpide que j’ai immédiatement décidé d’en confier l’interprétation à mon médecin référent. Avant mon départ j’ai eu la visite du toubib de garde qui m’a tenu des propos rassurant avant de me remettre une ordonnance sur laquelle je retrouvais toutes mes drogues prescrites par tous ces gentils praticiens qui depuis de longues années veillent sur moi. J’ai noté qu’il en avait omis quelques unes mais par contre j’ai suivi scrupuleusement son conseil : j’ai immédiatement établi le contact avec mon généraliste !

Avec ce dernier point de langue de bois un langage clair et le propos qui m’a été tenu était à peu de chose près celui qui suit : « Vous avez fais un petit infarctus, a quel moment nous l’ignorons… Votre situation sans être critique doit être étroitement surveillée car vous avez des canalisations en passe de se boucher et j’attends avec impatience le résultat de l’analyse de vos résultats par le collectif du Petit Colmoulin…. »

Depuis mon médecin référent est parti en vacances - il en avait bien besoin- et rien ne m’est parvenu à ce jour de mon cardiologue. Hier j’avais rendez-vous avec mon Neurologue de la même clinique. C’est ce dernier qui est à l’origine de toute cette batterie d’examens alors je pensais qu’il allait me fournir quelques précisions utiles et voila en quelques mots ce qui s’est passé. En début d’après midi je me suis présenté à la réception du service avec un bon quart d’heure d’avance flanqué de la conductrice de la VSL qui m’avait convoyé. Accueil sympathique de la secrétaire qui déclara à mon accompagnatrice : ne partez pas ce ne sera pas long il n’y a qu’une personne avant M Masbou. Je prends alors place dans la salle d’attente ou je constate la présence d’une frêle jeune fille en plus de mon accompagnatrice. Je n’ai pas eu le temps d’ouvrir un magazine que j’entendais ce drôle d’appel : « C’est au Monsieur ! Monsieur Masbou rétorqua mon accompagnatrice ? Oui c’est çà lui fut-il répondu ! Je me levais, pris mon dossier que j’avais déposé sur la chaise voisine très surpris de bruler la politesse à la jeune personne qui se trouvait là ? J’eus à peine le temps de m’asseoir que déjà la première question fusait. Il y en eut deux en tout que je ne vous livre pas pour raison de secret médical et la conclusion tomba dans le dictaphone : « On ne change rien au traitement… » J’exhibais alors le compte rendu de ma CORONAROGRAPHIE qu’il regarda sans la voir et il me la rendit en ce dirigeant vers la sortie ? Je rassemblais mes affaires et me retrouvais au comptoir déjà en possession d’un nouveau rendez-vous. Un coup d’œil à ma montre me confirma que j’avais tenu une minute cinquante trois secondes assis et qu’a coup sur j’allais pouvoir entrer, sans problème, dans le livre « Guinness des records » pour la visite la plus courte réalisée par un médecin-spécialiste de la planète terre. Mon accompagnatrice n’en croyait pas ses yeux !

Quant à moi je n’ai pas cru opportun de faire le moindre commentaire avant de révéler cette délicieuse aventure à tous ceux qui jusqu'à ce jour ont essayé de me venir en aide !


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