09 avril 2010

reprise d'informations par lucienne magalie pons

Dominique de Villepin explique sa démarche politique (Paris Match)


Jeudi 08 avril 2010

Paris Match. Pourquoi lancez-vous un mouvement politique ?
Dominique de Villepin.
En politique, si l’on veut peser, il ne suffit pas de parler derrière un micro. Depuis plusieurs années, la majorité a tendance à se rétrécir, à ne pas assez écouter ses différentes sensibilités, en particulier les gaullistes.

Pourquoi alors rester à l’UMP ?
Je suis issu de la majorité. Comme Premier ministre, j’ai été chef de cette majorité. J’ai une place dans les instances de cette famille politique.

Pourquoi ne jamais avoir été candidat à une élection ?
Les circonstances ne se sont pas présentées.

Vous auriez pu, lors des législatives de 2007 ?
Quand j’ai quitté Matignon, j’envisageais de me consacrer d’une autre façon au service des Français, à travers une fondation pour la paix ou des initiatives en matière sociale. Du fait du procès Clearstream, je n’ai pas pu poursuivre dans cette voie.

Vous seriez prêt, aujourd’hui, à franchir le pas ?
Nous verrons quelle sera la situation au cours des prochains mois. Et quelles seront les attentes et les envies des Français.

Votre démarche, ni droite ni gauche, a rarement été couronnée de succès.
Cela a aussi été la démarche de Georges Pompidou. Compte tenu de la crise que nous traversons, il faut aller vers un rapprochement sur certains grands sujets. Revenir à l’équilibre budgétaire demande douze années d’efforts. Comment y parvenir s’il n’y a pas un contrat entre les responsables politiques et avec le peuple français ? Nous sommes tous d’accord pour lutter contre les déficits. Définissons ensemble une norme contraignante que l’on inscrirait dans la Constitution.

Sur le plan économique, il y a des différences entre la gauche et la droite…
C’est bien pour cela qu’il faut un pacte ! En matière fiscale par exemple, des personnalités de droite – Jean-François Copé, ou de gauche, François Hollande – se retrouvent sur certains points. Pourquoi ne pas réfléchir ensemble sur la retenue à la source de l’impôt sur le revenu, ou sur l’idée de réunir l’impôt sur le revenu et la CSG ?

Vous parlez de rassemblement. Quelle différence avec la politique d’ouverture de Nicolas Sarkozy ?
On ne peut pas ramener la politique à un système de débauchage. L’ouverture, c’est sur des idées, des projets. Ce n’est pas mettre de nouveaux scalps à sa ceinture. Au contraire, cela ne fait que donner le sentiment de la manipulation.

On a l’impression que, selon vous, Nicolas Sarkozy n’a pas les épaules pour être président ?
Il serait ridicule de contester la légitimité présidentielle. Nicolas Sarkozy a été élu ; il est président de tous les Français. Et ce que je me tue à répéter depuis trois ans, c’est que cela crée des devoirs, là où on a l’impression que seul son sentiment personnel l’emporte.

Si Nicolas Sarkozy vous proposait d’entrer au gouvernement, seriez-vous prêt à accepter ?
Cela n’a pas de sens ! Mon rôle est d’offrir une alternative, de faire bouger les idées. Ce n’est pas de revenir dans un gouvernement où j’ai été pendant cinq ans et que j’ai dirigé pendant deux ans.
(…)

Avez-vous des soutiens financiers ?
Nous ne recevrons pas de contribution de l’Etat ni des grandes formations politiques. Je tiens à cette indépendance. Nous ferons avec le soutien de nos adhérents, sur la base du bénévolat et de l’enthousiasme.

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