Nous avons eu connaissance d'un article de Manuel Gomez pour Dreuz.info étant donné l'importance des révélations contenues dans cet article nous avons décidé de le reproduire ci-dessous dans son intégralité avec les références et les liens qui y figurent .
Moi-même j'ai publié le 27 mars mes souvenirs de ce drame sur mon site, puisque je me trouvais sur les lieux de ce drame à Alger le 26 mars 1962, l'article de Manuel Gomez apporte des compléments historiques et vérifiables (les sources sont citées) qui complète bien mon récit.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
*Copié/collé :
26 mars 1962 : Les preuves d’un coup d’Etat. De Gaulle
voulait absolument rejeter toute la responsabilité du non-respect des Accords
d’Évian sur l’action de l’OAS et pour cela il a recouru à la force des armes et
fait ouvrir le feu sur une population désarmée qui ne souhaitait que de rester
française.
·
Le 26 mars 1962, une manifestation
pacifique partait du plateau des Glières pour se diriger par la rue d’Isly vers
Bab-el-Oued.
·
Empêchée d’y accéder par un barrage
militaire à hauteur du Lycée Bugeaud, elle rebroussait chemin.
·
Bien entendu personne n’était armé, cela
était absolument impossible compte tenu de l’état de siège dans lequel se
trouvait Alger.
·
Le rassemblement atteignait la Grande
Poste du boulevard Laferrière, lorsqu’une rafale partit d’un fusil mitrailleur,
mis en batterie au dernier étage du 64 de la rue d’Isly.
·
Une deuxième rafale meurtrière déchaîna
l’enfer.
·
Des tirs sans sommation ont duré près de
douze minutes.
Le bilan officiel sera de 46 morts et 200
blessés, dont 10 blessés chez les tirailleurs, victimes de balles perdues, et
un seul tirailleur mort (abattu
par un officier alors qu’il tentait d’achever une femme blessée).
Un second rapport militaire officiel fera
état de 82 morts et plus de 200 blessés.
À la morgue de l’hôpital de Mustapha, les
corps étaient jetés par terre, tous nus, en vrac et ils ne seront pas rendus à
leur famille.
La vérité officielle sur ce massacre
programmé est aujourd’hui connue, mais pas reconnue par les différents
gouvernements français, et il serait étonnant qu’elle le soit un jour.
La preuve de ce crime d’Etat :
« Nous ne sommes pas des soldats français, nous
sommes des FLN et nous étions là pour tuer des Français »
Le général Goubard, commandant le 4e Régiment de
Tirailleurs, a fini par donner les noms et les états de service de ceux qui ont
massacré d’innocents Français ce 26 mars 1962. Ces hommes choisis avec
préméditation pour être les tueurs de ce complot.
·
Amrati Mohamed – le tireur au fusil mitrailleur.
·
Khelifa ben Sbkhaoui, Youssef ben Aïssa,
Ali ben Amar, Blikheri Messaoud, Khelifa Abderahmane, Ziane ben Amar, Ghezalah
Mohamed, combattants du MNA ralliés avec arme.
·
Manis Moktar, Caïd Mohamed, Bendekin,
Bellat Laïdi, Moujnibag Mohamed, Habibi Amar, combattants du FLN ralliés avec
arme.
Le tireur au fusil mitrailleur, Amrati
Mohamed, a avoué à Joseph Hattab-Pacha, conseiller municipal d’Alger et maire
du 2e arrondissement de
la Casbah, qui en a témoigné : « Nous
ne sommes pas des soldats français, nous sommes des FLN et nous étions là pour
tuer des Français ».
Une certitude, ce massacre de la rue
d’Isly et, par conséquent l’objectif de cette manœuvre, était la fracture
totale entre les Français d’Algérie et l’armée métropolitaine, promise
dorénavant au service de l’ALN et du FLN.
De Gaulle avait atteint son but.
⇒ La preuve de l’organisation par le gouvernement
français, donc par De Gaulle en personne, du massacre des Innocents le 26 mars
1962, rue d’Isly à Alger nous est apportée également par Christian Fouchet qui,
rappelons-le, était Haut-commissaire en Algérie ce 26 mars 1962, et ministre de
l’Intérieur du 6 avril 1967 jusqu’au 31 mai 1968, où il sera limogé par De
Gaulle.
Voici le témoignage et l’aveu de Christian
Fouchet, le 28 octobre 1969 :
«J’en ai voulu au général de m’avoir
limogé au lendemain de mai 1968. C’était une faute politique. De Gaulle m’a
reproché de ne pas avoir maintenu l’ordre en mai 68.
– « Vous
n’avez pas osé tirer » m’a-t-il dit.
– J’aurais osé s’il l’avait fallu –
lui ai-je répondu – souvenez-vous de l’Algérie et de la rue
d’Isly. Là j’ai osé et je ne le regrette pas parce qu’il fallait montrer que
l’armée n’était pas complice de la population algéroise.
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Ce même mois de mai 68, de Gaulle lançait
à Pompidou une phrase qui résumait toute sa carrière : « Mais, Pompidou,
figurez-vous que j’ai passé ma vie à tirer contre des Français ». (Rapporté par Edouard Balladur à Daniel Rondeau,
auteur de « Vingt-ans et plus – journal 1991/2012)
Dès le cessez-le-feu proclamé le 19 mars
1962, l’armée française, sur les ordres de De Gaulle et de quelques officiers
supérieurs, les généraux Katz, Debrosse et Ailleret, a perdu son honneur car
elle n’a pas éprouvé le moindre état d’âme quand il a fallu tirer sur des
Français qui défendaient une terre française à Alger et ne s’est pas opposée au
massacre, par l’ALN, de près de 3000 Français à Oran.
Honneur aux officiers de notre armée qui
ne se sont pas parjurés.
Le général de Pouilly, un fidèle parmi les
fidèles à De Gaulle, n’hésitera pas à écrire : « J’ai choisi la discipline mais choisissant la
discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la Nation française
la honte d’un abandon et, pour ceux qui n’ayant pas supporté cette honte et se
sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins
grand que le nôtre. »
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