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11 octobre 2011

Voyage éclair du Président Français en Arménie, en Azerbaïdjan et en Géorgie

Éditorial de lucienne magalie pons

Les questions d’actualités nationales nous ont conduites à résumer le Voyage du Président Français en Arménie, en Azerbaïdjan et en Géorgie avec un certain retard, mais comme ce voyage à l’Étranger du Chef d’Etat Français était aussi teinté de certaines questions à portée nationale et européennes, il est évident que nous ne pouvions en faire l’impasse.

ooOoo

Jeudi 6 Octobre et Vendredi 7 Octobre : visite du Président Français en Arménie, en Azerbaïdjan et en Géorgie

1) visite en d’Etat en Arménie

Lors de cette visite d'Etat en Arménie, première étape d'une tournée dans le sud du Caucase le président français Nicolas Sarkozy a appelé vendredi la Turquie à reconnaître sa responsabilité dans le génocide arménien de 1915, laissant entendre que la France pourrait faire voter une loi pénalisant le négationnisme en la matière, en évoquant implicitement la menace de faire voter en France une loi contre le négationnisme turc, si la Turquie s'entêtait dans son refus de reconnaître le génocide arménien.

"Si la Turquie ne le faisait pas, alors sans doute faudrait-il aller plus loin", a-t-il déclaré. ....... "Dans ce cas-là, la réaction de la France, en fonction de ce que diront les dirigeants turcs, se ferait connaître dans un délai assez bref, et si je ne le précise pas, c'est parce que j'espère toujours dans les réactions de la société turque et du gouvernement turc", a souligné le chef de l'Etat. ..... "Mais enfin, assez bref, cela a une signification qui, en tout état de cause, englobe la durée de mon mandat", a-t-il précisé.

Note : ( Certains médias soulignent que plus d’un siècle plus tard la question du génocide arménien de 1915 remonte à la surface, à six mois de la prochaine élection présidentielle française de 2012 , en soulignant de bonne mémoire qu’avant son élection en 2007, Nicolas Sarkozy avait promis aux représentants de la communauté arménienne de France, estimée à un demi-million de personnes, de soutenir le vote d'une loi réprimant spécifiquement la négation du génocide de 1915, reconnu en 2001 par une loi française , mais que ce projet de loi avait été enterré en mai faute d'une majorité au Sénat et surtout du soutien du gouvernement de Nicolas Sarkozy. )

Le Président Sarkozy depuis Jeudi avait déjà invité à plusieurs reprises la Turquie à « revisiter son histoire » , il avait déjà confié que sa visite au mémorial de Tsitsernakaberd, dédié aux victimes du génocide, lui avait rappelé des sentiments similaires à ceux qu'il avait eus en se rendant au mémorial Yad Vashem consacré aux victimes de l'Holocauste, à Jérusalem, et dans un musée rendant hommage aux victimes du génocide au Rwanda.

"La Turquie, qui est un grand pays, s'honorerait à revisiter son histoire comme d'autres grands pays dans le monde l'ont fait, l'Allemagne, la France", a déclaré Monsieur Sarkozy à la presse à l'issue de cette visite du monument avec son homologue arménien Serge Sarkissian.

"Le génocide des Arméniens est une réalité historique", a-t-il encore déclaré à des journalistes. "Le négationnisme collectif est pire encore que le négationnisme individuel" et "on est toujours beaucoup plus fort quand on regarde son histoire", a-t-il ajouté.

Patrick Devedjian, Charles Aznavour et Hélène Segara était invités dans la délégation présidentielle.

Pour sa part, l’ex-ministre d'origine arménienne Patrick Devedjian, considère la visite du Président Français en Arménie comme un "geste" à l'endroit des Arméniens de France.

Dans leurs articles concernant la visite d’Etat en Arménie, les médias évoquent aussi que le pouvoir français est opposé à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, et que plusieurs chapitres des négociations d’adhésion qui ont commencé en 2005 sont bloqués à l’instigation de Paris ce qui a provoqué des tensions entre les deux pays.

La réaction Turque ne s’est pas fait attendre, mais à l’inverse de ce que le président Français espérait, Ahmet Davutoglu, le ministre Turc des affaires étrangères, a qualifié les propos du Président français «d’ « opportunisme politique » en ajoutant « malheureusement, chaque fois qu’il y a des élections en Europe, on assiste à ce genre d’opportunisme.. Le Ministre des affaires étrangères Turc a aussi déclaré que « la France, du fait de son passé colonial, était mal placée pour critiquer Ankara .... »

Quand à l’invitation du Président Français qui avait déjà sollicité à plusieurs reprises la Turquie à « revisiter son histoire » , ce fût le ministre turc aux affaires européennes, Egemen Bagis, qui réagit vendredi lors d'une visite à Sarajevo, : "Il serait mieux, pour la sérénité en France, en Europe et dans le monde, que M. Sarkozy abandonne le rôle de l'historien et se creuse un peu la tête pour sortir son pays du gouffre économique dans lequel il se trouve et produise des projets pour l'avenir de l'Union européenne."

Sur sa lancée « moralisatrice » Nicolas Sarkozy a également appelé l'Arménie à faire la "paix" et à la "réconciliation" avec l'Azerbaïdjan voisin sur le Haut-Karabakh, territoire séparatiste azerbaïdjanais peuplé en majorité d'Arméniens.( Dix-sept soldats ont été tués depuis le début de l'année autour du Haut-Karabakh, république autoproclamée depuis une guerre dans les années 1990 qui a fait 30 000 morts.)

2) visite en Azerbaïdjan

Nicolas Sarkozy a poursuivi sa journée de vendredi et son déplacement caucasien en se rendant en Azerbaïdjan, pour une visite de quelques heures.

Nicolas Sarkozy a été accueilli en Azerbaïdjan par son homologue Ilham Aliev, au palais de la présidence, les deux présidents se sont retirés ensuite pour un entretien en tête-à-tête, avant un déjeuner de travail avec leurs délégations.

Les deux dirigeants devaient ensuite poser la première pierre du lycée français de Bakou.

Les observateurs rapportent que le Président Français nourrit l’ambition de faire avancer la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui se disputent toujours le territoire azerbaïdjanais du haut-Karabakh, une enclave séparatiste peuplé d’Arméniens en majorité, et qu’il aurait renouvelé au Président azerbaïdjanais le message de paix et de réconciliation qu’il avait formulé en Arménie.

Dans la foulée, ils écrivent aussi que Paris espère de cette rencontre un "coup de pouce" à la conclusion de gros contrats dans ce pays important producteur de gaz et de pétrole, pour des entreprises Françaises.

2) visite en Géorgie :

Le Chef de l’Etat Français a quitté ensuite Vendredi après midi l’Azerbaïdjan pour se rendre en visite officielle à Tbilissi, en Géorgie, (pro-américaine) pour une rencontre avec le président Mikhaïl Saakachvili.

Et c'est avec la même casquette de "faiseur de paix" que Nicolas Sarkozy devait conclure son périple vendredi après-midi à Tbilissi, trois ans après avoir négocié un cessez-le-feu controversé entre la Russie et la Géorgie

Certains médias rapportent que le président français a souvent affirmé qu'il avait empêché que la Géorgie soit "rayée de la carte", et qu’il entend ainsi par sa visite en Géorgie « capitaliser » les efforts de médiation qu'il avait entrepris en août 2008 pour mettre fin au conflit trois ans après avoir négocié un cessez le feu entre la Russie et la Géorgie et les médias vont même jusqu’à écrire que c’est avec la « même casquette de faiseur de paix » que Nicolas Sarkozy rencontrera le Président Mikhaïl Saakachvili.

Nous voulons bien les croire ...c’est en effet sur la place de la Liberté devant un rassemblement de Géorgiens brandissant des drapeaux géorgiens, européens et français, que le Président Nicolas Sarkozy a appelé la Russie à cesser "les menaces, les intimidations" contre la Géorgie, dont deux régions séparatistes ont été reconnues par Moscou après la guerre d'août 2008.

Entre la Géorgie et la Russie des différents et des tensions subsistent, des attentats et des accrochages ont lieu le long de la ligne de séparations entre les troupes géorgiennes et russes, et le pouvoir de M. Saakachvili en attribue le plus souvent la responsabilité aux renseignements militaires russes

"La France considère la Russie comme son amie, comme un partenaire stratégique", a avancé Monsieur Sarkozy, (avec une certaine prudence) "mais pour rétablir la confiance il faut que cessent les menaces, les intimidations, les menaces et les tentatives de déstabilisation qui sont proprement inacceptables".

Nicolas Sarkozy a également estimé que la Géorgie devait "être libre d'exprimer son aspiration à l'Union européenne et un jour à la rejoindre". Pour le Président Français "ce rapprochement continu avec l'Union européenne [dépend) d'abord de vos réformes et de l'approfondissement de votre démocratie".

""Lorsque je suis à Tbilissi, je me sens en Europe et pas ailleurs", a déclaré Nicolas Sarkosy et il a insisté sur la liberté qu'a la Géorgie de rejoindre l'Union européenne et même l'Otan, c'est à n’en pas douter un avertissement qu'il envoie à l'ancien et probablement futur président russe Vladimir Poutine

Rappelons que la semaine dernière dans les "Izvestia", Vladimir Poutine dévoilait le projet géopolitique qu'il voulait développer quand il reviendrait à la présidence l'an prochain. Pour Vladimir Poutine il s'agit de créer une "union eurasienne", formée avec les pays qui formaient autrefois l'Union soviétique. Vladimir Poutine indiquait qu'il ne s'agissait pas de recréer l'URSS, mais de porter "une union économique et politique à un niveau élevé d'intégration. Une structure supranationale capable de devenir un des pôles du monde moderne."

Si ce n'est pas selon Poutine l’ancienne Union soviétique, cela ressemble à cet empire dont Poutine avait écrit en 1991 que "sa disparition, était la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle".

Avant la fin de 2011, l'ébauche de cette union prônée par Vladimir Poutine pourrait se faire d'abord avec le Kazakhstan et la Biélorussie, puis ensuite avec le Tadjikistan et le Kirghizstan, avant l'Arménie, l'Ouzbékistan et pourquoi pas la Géorgie...

En conclusion dans les trois pays qu’il a visités le Président Français, comme à son habitude, a empreint son rôle de « faiseur de paix » en assaisonnant ses interventions de propos contre la Turquie et la Russie, qui n’en doutant pas s’en souviendront.

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