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13 octobre 2011

Libye : des villes réduites à l'état de ruines

Éditorial de lucienne magalie pons

Libye - Etat des lieux – des villes réduites à l’état de ruines 

Syrte, la ville dont Mouammar Kadhafi devait faire la capitale des États-Unis Africains, l’un des fleurons de sa révolution, est désormais une ville en état de ruines 

Après plus d’un mois de siège et de batailles entre les fidèles résistants de Kadhafi et les combattants rebelles du Conseil national de transition (CNT), les rues sont jonchées de carcasses de voitures calcinées, et chaque bâtiment porte des traces des affrontements des rues et des bombardements de l’OTAN.

Un combattant du CNT originaire de la ville de Misrata, Lutfy al-Amine. employé des postes de son état, raconte qu'il est venu souvent à Syrte, mais que désormais, il reconnaît à peine la cité côtière dont la population avoisinait les 100.000 habitants.

"Tout est détruit", raconte-t-il en accusant les poches de résistance des pro-Kadhafi. "Mais c'est leur faute. S'ils s'étaient rendus, nous n'aurions pas fait cela"....

Misrata, à environ 250 km au nord-ouest de Syrte, avait elle-même été dévastée au printemps par deux mois de siège et de batailles, quand les forces pro-Kadhafi tentaient de déloger les rebelles qui avaient pris le contrôle de la ville.

Misrata a tenu pendant deux mois contre les rebelles, au prix de combats qui ont causé environ 1.400 morts parmi ses habitants, et les combattants rebelles ont ensuite participé à la prise de Tripoli qui depuis plusieurs semaines avait subie les frappes aériennes redoublées de l’OTAN, avant de venir poursuivre leur lutte à Syrte.
Hier Mercredi, des combattants de Misrata ont fait la jonction avec les combattants venus de Benghazi, l'ancienne "capitale" des rebelles dans l'Est, et ont quadrillé la ville de Syrte en tirant en l'air pour célébrer une « victoire imminente « qui n’est pas encore acquise.

A bord de leurs pick-up peints montés de mitrailleuses ou de canons anti-aériens, ils ne cachaient pas leur fierté après des combats qui ont pourtant fait des centaine de morts et des centaines de blessés parmi leurs camarades en moins d'une semaine, sans compter les civils morts et blessés pris entre les feux.

Les forces rebelles du CNT traque les pro-Kadhafi en avançant maison par maison, la plupart abandonnées par des habitants qui ont pu fuir la ville en ruines, à la recherche d'armes et de combattants pro-Kadhafi, ils en ressortent les bras chargés d'objets volés, tandis qu'une procession de véhicules "confisqués" quittait la ville autrefois prospère.

En effet, dès sa prise du pouvoir en 1969, le colonel Kadhafi avait fait réaliser dans ce village côtier des programmes de grands travaux publics pour l’ ériger en une ville , et c’est à Syrte qu'il avait accueilli les dirigeants des pays africains noirs pour les exhorter à la création de l'Union africaine, qu'il voyait comme une première étape vers la création d'États-Unis d'Afrique dont Syrte aurait été la capitale.

Au Centre de la Ville de Syrte se trouve le Centre de conférence Ouagadougou, qui se présentait un immense palais moderne et luxueux, mais devenu ces jours dernier la cible de violents combats le bâtiment porte les marques des bombes et de la fureur destructrice des pro-CNT, ses larges baies vitrées ont toutes explosé, son toit métallique s'est ployé sous les tirs d'artillerie, tandis que les portraits du colonel Kadhafi et les panneaux à la gloire de l'unité africaine ont arrachés et piétinés.

La dévastation et la désolation couvre toute la ville de Syrte, le palais de Kadhafi a été rasé par les raids de l'Otan, la voie rapide du bord de mer, est parsemée de débris et bordée de bâtiments détruits par les tirs d'artillerie.

Nous ne savons pas exactement d’après les informations de certains de nos médias qui s’étendent surtout avec complaisance sur les « avancées » du CNT, si les fidèles de Kadhafi tiennent encore des poches de résistance dans la ville.

Mais d’autres médias font état qu’après un mois de siège et d'offensives des pro-CNT, les combats contre les derniers fidèles de Mouammar Kadhafi se concentraient ce jeudi dans deux zones dans l'ouest de la ville, dont le CNT attend la chute pour proclamer la "libération totale" du pays.

Un porte parole de l’OTAN, a déclaré mardi qu'elle ne mettra un terme à sa campagne de frappes aériennes en cours depuis sept mois, qu’après avoir acquis la certitude que les partisans de Kadhafi ne représentent plus une menace significative « pour la population civile » (sic) .

Il est clair que l’OTAN et le CNT font l’impasse sur les morts et les blessés civils dont les frappes aériennes de l'OTAN et les combattants rebelles à leur suite sont la cause, et qu'ils ne ratent jamais l'occasion d'en faire porter le poids sur les partisans de Kadhafi.

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