28 février 2013

MALI : au-delà des combats des perpectives à développer pour la reconstruction et le développement

Éditorial de lucienne magalie pons



Vendredi  passé  a vingt-sept militaires tchadiens ont été tués  et soixante-six blessés,  dans le massif des Ifoghas, parmi les blessés se trouvait  le général Mahamat Idriss Deby, fils du président  tchadien Idriss Deby Itno




Le président tchadien Idriss Deby Itno  se trouvait hier à Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire. Et assistait avec ses homologues au   sommet de la Cédéao ( Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest) , d’entrée dès l’ouverture du sommet  il a appelé la force  ouest-africaine (la MISMA) et l'armée malienne à accélérer leur déploiement dans le nord du Mali pour combattre, avec les soldats français et tchadiens, les groupes jihadistes. 





Pour le président tchadien l’heure n’est plus au discours mais plutôt à l’action .. l’ennemi n’attends pas, a-t-il  déclaré avec force   en  appelant «  l'état-major de la Cédéao à plus de célérité en accélérant l'envoi des troupes dans la zone des combats .





Le nombre des hommes des forces de la MISMA en déploiement au Mali est assez difficile a connaître , selon qu’il est annoncé par les médias, ou précisé par le ministère malien de la Défense :





-        -   en effet selon les médias pour le moment  la  MISMA ne déploie, et  ce dans les zones les plus calmes du Mali, que la moitié des 8 000 hommes promis ,  en soulignant que seul le contingent nigérien présent à Gao a, pour l'instant, participé aux opérations franco-tchadiennes venues en renfort de l’armée malienne.



-         -  mais d’après  la déclaration du  ministère malien de la défense assurait en fin de semaine dernière   6.000 hommes de la Misma sont en train d'être déployés progressivement sur tout l'ensemble du territoire, assurait en fin de semaine dernière le ministère malien de la Défense.




Deux mille militaires tchadiens, qui ne font pas partie de la Misma, sont aussi présents au Mali, en particulier dans les zones stratégiques de Kidal et de Tessalit, dans l'extrême nord du pays.





Rappelons que le  contingent français  au Mali est composé  4.000 hommes déployés sur le terrain, début    février,  Laurent Fabius, e ministre des Affaires étrangères  avait déclaré que le nombre de soldats français au Mali, engagés depuis le 11 janvier pour lutter contre les groupes islamistes armés qui occupaient le nord du territoire, devrait commencer à diminuer à partir de mars, l’objectif étant que les forces de la Misma mandatée par l’ONU prennent  le relais.




Plus récemment , mardi, le ministère français des affaires étrangères a souligné que les français  ne partiront pas de manière  précipitée et  que le départ de troupes envisagé à partir de mars dépendrait de la situation sur le terrain, en indiquant que  tout départ se ferait en coordination avec les Maliens et les troupes africaines qui sont en cours de déploiement sur le terrain.




Ce délai de Mars est cependant relativisé par certains observateurs  en raison de l’impréparation des contingents de la Misma appelés à assurer la relève des forces françaises et d’aucun estiment que la France devra rester engagée sur le terrain  bien au-delà du mois de mars



Ainsi, deux   sénateurs américains de retour d'une tournée au Mali ont appelé lundi la France à rester engagée militairement au-delà de mars, vu l'impréparation des contingents africains appelés à prendre la relève. Je suis inquiet des déclarations publiques optimistes des Français, selon lesquelles ils ont réussi à disperser les extrémistes, a dit à des journalistes Christopher Coons, spécialiste de l'Afrique à la commission des Affaires étrangères …., la stabilisation de la situation pourrait requérir une présence militaire française plus durable, a-t-il avancé.



Rappelons que les  forces françaises et tchadiennes sont  actuellement en première ligne  pour des opérations de ratissage  et de réduction des poches de résistance et sont partis à l’assaut du massif de l’Adrar des Ifoghas, soit pour cette opération depuis mardi  1 800 soldats tchadiens et plus de 1 200 militaires français 






 « La zone est circonscrite, mais immense »,  d’après l'état-major des armées, par ailleurs un proche de Jean-Yves le Drian a précisé que face aux forces franco-tchadiennes résistent des « gens décidés, l'élite des terroristes pourrait-on dire, aux systèmes défensifs sophistiqués », en estimant que  la manœuvre offensive est délicate et pourrait s'avérer coûteuse en vies humaines.





En France un mois et demi après le début de l’opération contre les islamistes armés, le consensus politique sur l'intervention militaire française au Mali subsiste entre le   gouvernement,  la majorité et l'opposition, et le Gouvernement anticipe déjà sur les nouvelles phases de reconstruction et de développement du Mali.




Hier Mercredi 27 février à 16 h 30,  en première séance à l’Assemblée Nationale,  après une suspension et reprise de séance, s’e st tenu un débat sur  le Mali,  titré : « au-delà de l’intervention militaire, perspectives de reconstruction et de développement », en présence d’une délégation de l’Assemblée Nationale du Mali conduite par son président Monsieur Younoussi Touré.

Le Premier Ministre Jean Mar Ayrault, le Ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius, le Ministre de la Défense Jean-Yves le Drian notamment sont intervenus pour rappeler les objectifs de l’intervention Française au Mali, ses résultats actuels, et les actions politiques ,économiques et diplomatiques  à mettre en œuvre pour  le Mali en vue de  sa sécurisation, de  son retour à la stabilité  politique, et  son développement.


Les Députés ont soulevé de nombreuses questions qui ont  trouvé  réponses pour certaines d’entre elles, alors que d’autres sont restées en attente. 


Pour résumer les principales  réserves et interrogations  qui ont été soulevées par les députés  de  l’opposition, nous avons sélectionné l’intervention du Député  Pierre Lellouche (UMP) qui en fait les reprend à  peu près toutes :


Voici un extrait du compte rendu de cette séance portant principalement sur l’intervention de Monsieur Pierre Lellouche :


Extrait du compte rendu :
……….

M. le président. Nous en venons maintenant aux questions du groupe UMP.

La parole est à M. Pierre Lellouche.


M. Pierre LelloucheMonsieur le président, messieurs les ministres, mesdames les présidentes, le Président de la République a décidé le 11 janvier dernier de faire intervenir nos forces armées au Mali pour arrêter une incursion de terroristes islamistes vers le sud du pays. Depuis le début de ce mois, nous sommes entrés dans une nouvelle phase que j’appellerai une phase de guérilla asymétrique.

Après avoir reconquis les villes du nord du Mali, nos soldats sont engagés désormais dans des combats probablement longs et difficiles avec des éléments terroristes dans le nord du pays. Cette nouvelle phase n’est pas sans rappeler la guerre d’Afghanistan où nous sommes intervenus onze années durant avant que le Président Hollande, nouvellement élu, ne décide de retirer nos forces à la fin de l’année dernière.


Dans ces conditions, sans qu’il soit question de remettre en cause les prérogatives constitutionnelles du Président de la République et encore moins le bien-fondé de la lutte contre le terrorisme, un certain nombre d’interrogations se font jour, interrogations que l’opposition a le devoir de soumettre ici au Gouvernement.


Première interrogation : quelle est désormais la mission des forces françaises et quand pensez-vous que cette mission sera remplie ? Quand envisagez-vous le retrait des forces françaises ? Nous avons entendu sur ce point des déclarations contradictoires de la part des ministres des affaires étrangères et de la défense.

M. Jean Glavany. Pas du tout ! Vous prenez vos désirs pour des réalités !

M. Pierre Lellouche. Deuxième interrogation : l’État malien étant aujourd’hui – c’est le moins que l’on puisse dire – très fortement affaibli et n’étant pas doté d’institutions stables, comment et quand comptez-vous obtenir une stabilisation institutionnelle de ce pays ?


Troisième interrogation : quand l’État malien sera-t-il en mesure d’installer des services publics dans les villes récemment libérées par l’armée française dans le nord du Mali ?


Quatrième interrogation : qui va tenir ces villes ? L’armée française ou les forces africaines ? Et quand ces dernières seront-elles en mesure de le faire ?


Cinquième interrogation : pourquoi sommes-nous si seuls dans cette mission qui intéresse pourtant la sécurité de toute l’Europe et, au-delà, de toutes les démocraties occidentales ?

M. Jean Glavany. La France n’est pas seule !


M. Pierre Lellouche. Pourquoi les moyens militaires mis à la disposition de la France par nos partenaires et alliés sont-ils à ce point réduits, voire inexistants ? Pourquoi l’Europe ne consacre-t-elle que 50 millions d’euros à la formation de l’armée malienne, ce qui correspond à moins d’un mois de déploiement de nos forces dans ce pays ?


Sixième interrogation, monsieur le ministre de la défense : comment sera financée une intervention de longue durée au Mali, sachant que cette opération coûte entre 60 millions et 100 millions par mois et que le montant total prévu dans le budget de la défense pour les opérations extérieures ne couvrirait, si ce rythme est maintenu, que six mois d’intervention ?

M. le président. Veuillez conclure, monsieur Lellouche.


M. Pierre Lellouche. Je conclus avec la septième et dernière interrogation, monsieur le ministre de la défense : quelles conséquences convient-il de tirer de l’opération au Mali et plus généralement de l’instabilité au sud de l’Europe dans notre prochain Livre blanc, à la veille de réductions, semble-t-il drastiques, qui vont être infligées au budget de la défense dans les prochaines années puisque nous risquons de tomber à 1,25 % du PIB contre près de 2 % ces dernières années ?


Voici quelques-unes des interrogations que nous formulons devant vous, messieurs les ministres, face à cette guerre au Mali.

M. le président. La parole est à M. le ministre de la défense.


M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense. Je ne vais pas pouvoir répondre en deux minutes à l’interrogatoire de M. Lellouche. Je voudrais simplement lui rappeler que depuis le 11 janvier, j’assiste chaque semaine à une réunion de la commission de la défense et que j’aurai plaisir à l’y voir pour lui donner toutes les informations qu’il sollicite. Ses sept séries de questions appellent en effet de longs développements que je ne pourrai exposer dans le temps qui m’est ici imparti.


Nous entrons effectivement dans une phase nouvelle, mais les missions des forces françaises au Mali n’ont pas changé depuis le 11 janvier. J’ai déjà eu l’occasion de dire ici et je le dis à nouveau : elles étaient au nombre de trois.


La première mission était d’arrêter la progression des groupes djihadistes vers le sud, ce qui a été fait rapidement.


La deuxième est de libérer l’ensemble du territoire malien des groupes terroristes. Elle est en cours et connaît sa dernière phase.

La troisième est de permettre le déploiement des forces africaines qui ont été mandatées au titre de la résolution 2085 des Nations unies.


Nous sommes dans une phase difficile, mais le déroulement des opérations est tout à fait conforme au calendrier prévu par l’état-major des armées. Nous savions qu’à la fin, nos forces atteindraient le sanctuaire des djihadistes.


Ces trois missions sont celles du Président de la République et du Gouvernement. Nous n’avons aucune divergence d’appréciation sur les délais ou sur le rythme de l’opération avec le ministre des affaires étrangères.


Pour ce qui est des autres points que vous soulevez, j’apporterai des précisions complémentaires en répondant à d’autres questions. S’agissant de l’aspect financier, je vous rappelle que j’ai eu l’occasion de m’exprimer il y a dix jours devant la commission des finances et la commission de la défense réunies conjointement à l’initiative de leurs présidents respectifs.


Fin de l’extrait
……/


Nous estimons que pour bien comprendre la situation au Mali dont l’ampleur dépasse l’aspect dramatique des combats et s’étend  non seulement à tous les aspects de la politique africaine de la France dans son ensemble , mais encore à la politique de défense de l’Europe et à la politique internationale, en matière de lutte contre le terrorisme notamment, il est intéressant de lire ci-dessous  le compte rendu intégral de la séance ( à noter que la séance avant le débat sur le Mali, portait sur différents questions au gouvernement) :


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