1/ En cliquant sur le lien ci-dessous vous aurez accès au document oral de l'interview figurant sur le site "L'indépendant" :
[AUDIO] Ecoutez l'interview à la presse quotidienne régionale d'Emmanuel Macron, nouveau candidat à la présidentielle
2 / Pour information nous reproduisons ci-dessous en copié /collé l'intégralité de la retranscription de l'interview exclusive accordé par Emmanuel Macron aux journaux de la quotidienne régionale.
* copié/collé :
Gauche, emploi, fonctionnaires, fiscalité, FN: la première interview du "candidat Macron"
Présidentielle-2017
Publié le 16/11/2016 à
12:31 ( sur le site "La Dépêche.fr" )
Gauche, emploi,
fonctionnaires, fiscalité, FN: la première interview du "candidat
Macron"
Dans la foulée de sa
déclaration officielle de candidature à l'élection présidentielle de 2017,
Emmanuel Macron a accordé une interview exclusive aux journaux de la presse
quotidienne régionale.
Votre candidature
n'ôte-t-elle pas définitivement toute chance à la gauche de l'emporter en 2017?
Depuis plusieurs mois
on construit cette offre progressiste. Le diagnostic a été fait qu'on rassemble
des progressistes de tous bords sur le territoire. Si la vie politique
française est dans la situation que l'on connaît aujourd'hui, ce n'est pas ma
faute. Entre une gauche qui veut changer le réel et une gauche conservatrice,
la gauche est divisée et n'apporte plus les bonnes réponses aux défis
contemporains. La gauche selon ses composantes n'a pas le même rapport à
l'Europe, aux défis économiques et sociaux. Si la majorité explose s'est du
fait de ses propres incohérences. J'ai bien conscience que ma candidature
contrarie les équilibres établis d'une caste politique qui n'est plus
structurée dans l'intérêt des Français. Qu'est ce qui fait la France: l'Europe,
le rapport à la sécurité et l'état de droit. Les primaires prouvent par
ailleurs qu'il n'y a plus de leadership au sein des partis politiques.
Incapable de rassembler
son camp, François Hollande doit-il être malgré tout candidat?
Il ne m'appartient pas
de commenter ce que les uns et les autres doivent faire. Je ne critiquerai
jamais le Président de la république. Il prendra ses propres responsabilités.
Si François Hollande
déclare finalement sa candidature, pourriez-vous retirer la votre?
Ma candidature est une
candidature de rassemblement, pas de témoignage. Je veux rassembler les
progressistes de tous bords.
A quel moment avez-vous
décidé d'être candidat?
Mon souhait est le
suivant : recomposer la vie politique. J'ai d'abord fondé "En marche", puis les choses
se sont faites étape par étape. La décision politique, solennelle exprimée ce
mercredi matin, s'est cristalisée durant les derniers mois. Aujourd'hui notre
mouvement compte 95000 adhérents et plus
de 2000 comités locaux.
Diriez-vous que votre
démarche est apolitique?
Pour moi, l'idée de se présenter
relève de la politique au sens noble du terme, mais qui ne s'inscrit pas dans
le fonctionnement actuel des partis. On veut nous faire croire qu'il n'y a
point de salut en dehors des partis politiques. Ce n'est ni l'esprit ni la
lettre de notre constitution.
A gauche, certains
considèrent que votre candidature fait le jeu du Front national?
Je garde encore le
souvenir du 21 avril 2002, de l'immense surprise que ce résultat a provoquée.
Aujourd'hui les leaders politiques considèrent que la présence du FN au second
tour de la Présidentielle de 2017 est une fatalité. Eh bien moi, je ne peux pas
me résoudre à cette idée. Ma conviction c'est que ce sont les propres
incohérences du PS et des Républicains qui nourrissent le FN. Je ne suis pas
sensible à ces appels disciplinaires. Quant aux sondages, aucun responsable de
la gauche n'est donné en situation d'être présent au second tour. Dans ces
mêmes sondages, ma présence se fait en addition, pas au détriment de la gauche.
Ce n'est pas moi qui ferait perdre la gauche : dans les sondages elle a déjà
perdu.
On suggère également
que votre déclaration de candidature peut avoir un impact sur la primaire de
droite...
Ma volonté c'est
surtout d'avoir un impact sur la vie de notre pays. S'il y a de la fébrilité
c'est qu'elle a une raison d'être. Ce qui m'importe c'est de porter un projet
cohérent.
Vous évoquez un projet
cohérent. Quels en sont les points forts?
D'abord la conviction
qu'on peut réussir la révolution numérique et environnementale au travers de
deux grands projets: les rapports au travail et à l'investissement. Libérer
l'accès à l'emploi, donner de la flexibilité au marché du travail, système qui
ferme aujourd'hui les opportunités aux moins bien formés. Je propose de changer
l'organisation du code du travail en le réformant et d'obtenir plus de
flexibilité par le dialogue social dans l'entreprise.
Sur l'investissement,
je propose de le relancer dans le public et le privé en donnant notamment de la
stabilité et de la visibilité aux entreprises. Il y a un autre défi: les
inégalités qui explosent dans notre pays, sociales et géographiques. La mondialisation
accroît ces inégalités. Il y aura toujours des inégalités hélas!, mais elles ne
sont pas une fatalité. La réponse, c'est avoir une vraie politique de l'égalité
des chances et des opportunités. Il faut pour cela réinvestir sur l'école. 20%
de nos jeunes ne savent pas lire écrire compter à la fin du primaire. Il faut
investir aussi dans les endroits les plus en difficultés, je pense aux
inégalités en matière des territoires. Je veux réconcilier les France,
périurbaine, des villes moyennes, rurale qui se sent abandonnée, la France des
quartiers. Il faut des réponses différentes pour ces différentes France. Mon projet c'est aussi défendre une société
ouverte, réaffirmer l'attachement à nos valeurs, l'état de droit, la laïcité.
Je veux aussi mener le combat pour l'Europe parce que la France ne peut pas
réussir sans l'Europe. L'Europe est le bon territoire de réponse face aux défis
de ce monde.
Quelles sont vos
propositions en matière de dépense publique et de fiscalité?
Je constate que notre
niveau de dépense publique est trop important, 56% du PIB, contre 50% au début
des années 2000. Il faut ramener progressivement nos dépenses publiques à ce
niveau et c'est d'ailleurs ainsi que l'on peut baisser la fiscalité. Certains à
droite promettent une réduction du nombre de fonctionnaires. Qu'ils disent
comment on les soustrait, selon quelle mécanique? En vérité, la baisse des
dépenses s'inscrit dans une stratégie politique, pas seulement budgétaire.
S'agit-il d'un projet
de gauche?
C'est un projet
progressiste dans lequel des gens de tous bords peuvent se retrouver. Un
programme qui libère l'énergie de ceux qui sont en situation de faire.
Avez-vous renoncé à
rénover le logiciel de la gauche?
On n'en est plus à se
poser ce genre de question. La vie politique ne peut pas rester dans ses
habitudes et être obsédée par la rénovation de son camp. Ce qui compte c'est la
rénovation du pays.
Envisagez-vous de
réformer la fonction publique?
Dans la fonction
publique, il ne faut ni de stigmatisation facile, ni de tabous. Je crois dans
la fonction publique. Elle a besoin de plus de liberté d'agir, mais elle a
besoin d'etre réformée, elle dont les contours ont été tracés en 1947.
Par vos précédentes
fonctions, êtes-vous comptable du bilan de ce gouvernement?
Pendant deux ans, j'ai
été secrétaire général adjoint à l'Elysée. J'ai prodigué sans doute de bons et
mauvais projets. J'assume tout, mais je précise que je n'étais pas, alors, en
situation de prendre les décisions. J'ai ensuite quitté l'Elysée pour aucun
autre poste et j'ai souhaité recouvrer ma liberté. En juillet 2014 je ne devais
plus rien à personne. A partir de fin aout 2014, j'ai occupé des fonctions
ministrérielles en portant mes convictions, en poussant toutes les reformes que
je croyais utiles à mon pays, parfois contre la majorité. Ensuite, à partir de
l'automne 2015, ces réformes ont été bloquées. J'ai eu de vrais désaccords avec
la majorité, sur la déchéance de nationalité par exemple. Pour autant je ne
suis pas le débiteur de tout un bilan.
Comment allez-vous
mener votre campagne, au plan financier notamment?
Pour mener campagne, il
faut des troupes, des projets et de l'argent. Nous avons les trois. Des femmes
et des hommes sur le terrain, c'est ça notre force. Des élus se joignent aussi
à notre démarche, mais je ne passerai pas d'accords d'appareil. Il faudra
ensuite décliner le projet, ce que je ferai semaine après semaine. Puisque ma
candidature s'inscrit en dehors des partis politiques, je ne percevrai pas de
financement public. J'en appelle donc à la générosité du public. Plusieurs
milliers de Français ont déjà commencé à donner. Quant aux signatures
nécessaires pour la validation de ma candidature, des initiatives seront prises
par l'ensemble de nos soutiens pour les obtenir.
En cas de succès au
scrutin présidentiel, avec quelle majorité allez-vous gouverner?
Avec la majorité
progressiste que nous construisons. C'est avec cette force que nous
gouvernerons. Des élus de gauche, de droite, sont engagés avec nous. C'est
inédit. Et puis toute une génération nouvelle arrive.
LIONEL LAPARADE
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