Éditorial de lucienne magalie pons
En mémoire de Marie
Antoinette, Reine de France, Archiduchesse d'Autriche
Marie Antoinette, Née à Vienne, 2 novembre 1755 – morte
guillotinée à Paris, le 16 octobre 1793 -
Archiduchesse
d'Autriche, princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême,
dauphine de France, reine de France et de Navarre (1774–1793), épouse de Louis
XVI de Bourbon, roi de France, sœur de Joseph II d'Autriche et de Léopold II
d'Autriche.
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« Je me souviens
d'une REINE » par Lucienne Pons
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Le 16 Octobre 1793,
Marie Antoinette Reine de France est guillotinée à Paris place Louis XV
(actuellement place de la Concorde) condamnée par la barbarie révolutionnaire.
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En Octobre 1793,
concentré dans les mains du Comité du Salut Public qui fonctionne sous
l'influence de Robespierre, " le Dictateur sanguinaire", le Tribunal
Révolutionnaire n’est qu’un instrument servile soumis aux exigences d’une
politique passionnée.
Ses coups vont porter
sur les têtes illustres, Marie Antoinette est frappée la premières après
quatorze mois d’humiliations et de tortures, qui n’avaient pas apporté sur elle
la pitié publique ni atténué la haine d’une population révolutionnaire et
sanguinaire.
Transférée depuis deux
mois du Temple à la Conciergerie, traitée plus bas que l’aurait été une
prisonnière ordinaire, gardée dans sa chambre à vue nuit et jour par deux
gendarmes, elle est appelée le 14 Octobre 1793 au Tribunal Révolutionnaire
.Qui aurait pu
reconnaître ce jour là dans cette femme aux cheveux blanchis, au teint pale,
aux traits creusés avant l’âge par les deuils, les souffrances et les larmes,
vêtue d’humbles vêtements noirs, la jeune et merveilleuse Reine de France qui
animait de sa présence quelques années auparavant les fêtes brillantes de
Versailles ?
Le Président du
Tribunal lui demande son nom, elle répond : Marie Antoinette de Lorraine
d’Autriche, son état : Veuve de Louis Capet, ci-devant Roi des Français, son
âge : 38 ans.
Lecture lui est donnée
de l’acte d’accusation dressé contre elle par l’accusateur public Fouquier-
Tinville.
Les crimes dont la
charge le réquisitoire avec une exagération insultante, sont « d’avoir conspiré
contre la France, d’avoir été depuis son arrivée dans le royaume, le fléau et
la sangsue de la nation, d’avoir dès avant 1789 eu avec son frère le Roi de
Hongrie et de Bohème, des rapports politiques contraires aux intérêts de la
France, , d’avoir dilapidé le trésor par des profusions effroyables, pour
satisfaire à des plaisirs désordonnés et payer les agents de ses intrigues ;
d’avoir, à différentes époques , fait passer à l’empereur des millions qui lui
avaient servi à soutenir la guerre contre nous. »
On l’accuse aussi de
n’avoir pas cessé depuis la Révolution d’entretenir des correspondances
criminelles avec les puissances étrangères et d’avoir exercé toutes sortes de
manœuvres pour opérer la contre-révolution dans l’intérieur de la République.
On lui reproche d’avoir
abusé de son ascendant sur l’esprit du ci-devant roi son époux pour le pousser
dans les voies réactionnaires, dans une conspiration permanente contre la
Révolution et on fait retomber sur la Reine la responsabilité directe des
journées des 5 et 6 octobre, de la fuite de Varennes, des fusillades du Champ
de Mars et de la catastrophe du 10 aout .
Mais Fouquier Tinville
ne s’attaque pas seulement à la Reine, il s’attaque aussi à la Mère. Spéculant
sur les calomnies ignobles longtemps répandues dans le peuple sur les mœurs
prêtées à Marie Antoinette , calomnies imaginées et soutenues par l’infâme
Hébert, Fouquier- Tinville dans son réquisitoire ose articuler contre Marie
Antoine une accusation infâmante : « Immorale sous tous les rapports et
nouvelles Agrippine, la veuve Capet est si perverse et si familière avec tous
les crimes , qu’oubliant sa qualité de mère et les limites prescrites par la
nature, elle n’a pas craint de se livrer avec Louis Charles Capet, et de l’aveu
de ce dernier, à des indécences dont l’idée et le nom seul font frémir
d’horreur »
Ce fut la seule
accusation dont Marie Antoinette outragée se montra émue. A toutes les
précédentes dépositions formulées contre elle, elle était restée froide.
Et quand l’odieux
Hébert vient répéter en personne devant le Tribunal en des termes grossiers et
orduriers, les déclarations qu’il prétend lui avoir été faites par l’enfant
lui-même, elle ne put réprimer un frémissement d’indignation. Elle se reprit
cependant et s’enferma dans un silence absolu.
Un juré alors insista
et exigea qu’elle s’exprime. Marie Antoinette se leva alors et sans trembler,
d’un accent poignant qui ne pouvait partir que du cœur d’une mère, elle
prononça puissamment ces mots célèbres : « Si je me suis tue, c’est que la
nature se refuse à répondre à une pareille inculpation. J’en appelle à toutes
les mères qui peuvent se trouver ici »
La souffrance contenue
dans cette réponse si simple et si touchante remua profondément l’auditoire –
et pourtant quel auditoire -, à tel point que le président, dans son résumé
n’osa pas reprendre cet incident, dont la réprobation générale avait fait
justice.
De nombreuses autres
dépositions remplirent trois séances du Tribunal, dont aucune preuve directe ne
put ressortir. Mais à quoi bon tous ces débats dérisoires, tout était réglé
d’avance, le Comité de Salut Public voulait la tête de Marie Antoinette et le
Tribunal révolutionnaire était dans ses mains sinistres son « exécuteur »
servile.
Les avocats de la
Reine, désignés d’office pour la défendre, Chauveau Lagarde et
Tronçon-Ducoudray, prononcèrent l’un et l’autre quelques paroles qu’ils
savaient d’avance inutiles.
Le Président posa alors
aux jurés les questions suivantes :
- Est-il constant qu’il
ait existé des manœuvres et des intelligences avec les puissances étrangères,
et autres ennemis extérieurs de la République, les dites manœuvres et
intelligences tendant à leur fournir des secours ou argent, à leur donner
l’entrée du territoire Français, et à y faciliter le progrès de leurs armes ?
- Marie Antoinette
d’Autriche, veuve de Louis Capet, est-elle convaincue d’avoir coopéré à ces manœuvres
et d’avoir entretenu ces intelligences ?
- Est-il constant qu’il
a existé un complot et conspiration tendant à allumer la guerre civile dans
l’intérieur de la République ?
- Marie Antoinette
d’Autriche, veuve de Louis Capet, est-elle convaincue d’avoir participé à ce complot
et à cette conspiration ?
Après avoir délibéré,
les jurés rapportèrent une réponse affirmative sur toutes les questions;
L’arrêt fut prononcé le
16 Octobre :
« Marie-Antoinette est
condamnée à mort pour haute trahison »
Marie Antoinette
entendit la sentence terrible avec un calme impassible, il était 4 heures du
matin, elle sortit du Tribunal sans prononcer un seul mot, on la ramena à son cachot
escortée par des gardes.
Elle pria alors un long
temps, puis elle écrivit à Madame Élisabeth, la sœur de Louis XVI, une lettre
ou figure cette phrase : « Je viens d'être condamnée, non pas à une mort
honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre
frère », et ne dormit que quelques heures.
NOTE : Au vu des pièces
du procès, la condamnation n'est pas basée sur des faits avérés.
En réalité, il fallait
condamner la « veuve Capet » comme Robespierre et ses amis l’avait décidé.
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Le dernier jour de
Marie Antoinette, Reine de France
16 octobre 1793
Huit heures
Marie-Antoinette
s’apprête à s’habiller pour aller à l’échafaud. Elle passe dans la petite
ruelle qui se trouve entre son lit de sangle et la muraille, déploie elle-même
sa chemise, se baisse, abat sa robe pour changer de linge une dernière fois –
brusquement elle s’arrête.
Le gendarme de service
s’approche et, les coudes sur l’oreiller, la tête entre les mains, la regarde
effrontément.
« Sa Majesté ! avertit
Rosalie Lamorlière qui la sert.
La Reine remet son
fichu sur ses épaules et, avec douceur, dit à ce jeune homme :
« – Au nom de
l’honnêteté, monsieur, permettez que je change de linge sans témoin.
« – Je ne saurais y
consentir, répond le gendarme, mes ordres portent que je dois avoir l’œil sur
tous vos mouvements. »
Quel horreur ! Ce
gendarme à plat ventre sur le lit, suit d’un regard malpropre la reine qui
change de linge pour aller à la mort !
« Le trouble que me
causait la brutalité du gendarme, dira plus tard Rosalie Lamorlière, ne me
permit pas de remarquer si la princesse avait encore le médaillon de M. le
Dauphin ; mais il me fut facile de voir qu’elle roulait soigneusement sa pauvre
chemise ensanglantée. Elle la renferma dans une des manches comme dans un
fourreau, puis serra ce linge dans un espace entre l’ancienne toile à papier et
la muraille. »
En vain la reine
demande au moment du départ, qu’on lui permette de se retirer un instant pour
un pressant besoin : on l’oblige à s’arrêter, dans un coin de la chambre, sous
les yeux de tout le monde.
Onze heures
Vainement la reine
demande qu’on ne lui lit pas les mains, le bourreau Charles-Henri Samson les
lui noue dès la Conciergerie, si étroitement que le curé Girard, durant le
trajet, pour soulager un peu la pauvre femme, tient constamment sa main appuyée
sur son bras gauche. L’extrémité de la corde est tenue par le bourreau.
Le lieutenant de
gendarmerie Debusne spécialement attaché aux tribunaux a la charge de
l’escorter au supplice. En cette circonstance il commet ce qui sera considéré
plus tard comme un triple crime :
1° Il escorte la
condamnée en tenant son chapeau à la main ;
2° Il va lui chercher
un verre d’eau qu’elle demande ;
3° Pour l’aider à
descendre l’escalier de la Conciergerie, il lui offre le bras.
(Le soir même, il
devait être dénoncé par un de ses subordonnés, le gendarme Jourdeuil. Debusne
qui avait osé se conduire en ces circonstances si douloureusement graves avec
la plus élémentaire décence, pour échapper à un sort fatal dut s’abaisser à
s’excuser)
Au milieu d’une
nombreuse force armée, escortée d’une populace immense qui ne l’épargne pas de
ses ignobles cris, vociférations et imprécations, Marie Antoinette est conduite
dans une charrette, au lieu de son supplice,
;
;
La charrette avance
lentement sous une pluie d’injures grossières. Marie-Antoinette est assise sur
une planche. Elle porte une jupe blanche tombant sur son jupon noir, une
camisole de nuit en piqué blanc, un ruban de faveur noir noué autour du poignet
; sa tête est coiffée d’une bonnette de linon blanc comme celles que portent
les femmes du peuple, ornée d’un petit ruban noir. (Elle avait inutilement prié
qu’on la laissât aller au supplice tête nue.)
Ses cheveux blancs sont
coupés ras autour du bonnet. Elle est pâle, mais ses pommettes sont très
rouges, ses yeux injectés, ses cils immobiles, son regard semble celui d’une
aveugle. Derrière elle, sur la charrette, se tient l’exécuteur des hautes
œuvres, Samson, une manière de colosse, et son aide auprès de lui.
Rue Saint-honoré, la charrette
s’arrête un instant, un enfant, que sa mère élève dans ses bras, lui envoie un
baiser de ses petites mains qui battent l’air ensuite d’un petit geste joyeux.
La reine lui répond d’un sourire et émue laissent échapper quelques larmes, les
seules qu’elle verse durant le trajet qui se poursuit parmi les huées d’une
populace excitée.
La reine parle peu avec
le prêtre constitutionnel qui l’assiste. À un moment donné celui-ci éleva un
petit crucifix d’ivoire.
On s’arrête un instant
devant le portail de l’église Saint-Roch.
A un moment
l’effroyable comédien Grammont qui en qualité d’adjudant de la garde nationale
commande l’escorte monté sur un cheval brun et chevauche près de la charrette
brandit l’épée qu’il tient en main et s’écrie après un vigoureux juron :
– La voilà, l’infâme
Antoinette !... Elle est f... mes amis !
(Le cruel citoyen
Grammont s’était distingué à Versailles lors du massacre des prisonniers
d’Orléans exploits qu’il avait couronnés en buvant dans le crâne d’une de ses
victimes – du moins il s’en est vanté)
Midi
Les terrasses des
Tuileries sont chargées de curieux. La place de la Révolution grouille d’une
foule haletante d’où surgissent des centaines de baïonnettes.
Arrivée sur la place,
la reine qui, jusque-là, durant tout le trajet a paru indifférente à tout ce
qu’elle a pu avoir devant les yeux, tourne la tête du côté du jardin des
Tuileries. À ce moment son visage devient entièrement blanc, y compris les
pommettes d’où s’efface la teinte rouge qui les colorait. À la vue des lieux
qui lui rappellent de si poignants souvenirs, le sang lui afflue au cœur.
Marie-Antoinette se
ressaisit, descend de la charrette « avec légèreté et promptitude, sans avoir
besoin d’être soutenue, bien que ses mains soient toujours liées », écrit
l’auteur du Magicien républicain.
S’approchant de
l’échafaud, elle en monte l’escalier de bois « à la bravade », diront les
journaux, « avec calme et une tranquillité insolente ».
Elle s’arrange
elle-même pour le supplice.
Avant d'être
guillotinée, la reine marche par inadvertance sur le pied de son bourreau. Elle
se retourne vers lui et lui dit « excusez-moi, monsieur ».
Puis Marie Antoinette
s’abandonnant alors chrétiennement à Dieu, plutôt qu’a ses bourreaux, subit
avec une grande dignité cet horrible mort.
Le couperet tombe
aussitôt
À midi un quart, elle
avait cessé de vivre.
Un aide du bourreau
tend à la foule une tête blême où battent encore les paupières. Quelques cris :
« Vive la République ! », cris mal assurés car une grande partie de la foule
est demeurée bouche bée ; silencieuse, saisie de respect et d’émotion.
Le même jour, en
exécution du décret rendu par la Convention, sur la proposition de Barrère, la
dépouille mortelle du Premier Dauphin fils aîné de Louis XVI et de
Marie-Antoinette, fut sorti de sa tombe
à Saint-Denis et profanée.
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Retour du sort : Malgré
les victoires révolutionnaires de 1794, la situation politique de Robespierre
bat de l’aile et se dégrade. Après avoir soutenu avec ses amis du Comité de
Salut Public, la Grande Terreur, ses crimes et ses exécutions, Robespierre dit«
l’Incorruptible » ou encore « Le Dictateur Sanguinaire », Saint Just son ami et amant dit « l’Archange de la terreur » ou encore l’Archange de la Révolution » et
plusieurs de leurs partisans sont contestés par Billaud -Varenne et Collot
d’Herbois du Comité de sûreté Général.
Au cours d’ une journée houleuse, les adversaires de Robespierre nouent un complot avec le centre de l’Assemblée. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) Robespierre, invectivé de toutes parts est empêché de s’exprimer à la Convention, il a la gorge serrée, Garnier de l’Aube lui jette " Le sang de Danton t’étouffe ! ". Puis soudain un nommé Louchet, tout juste connu, propose : « Je demande le décret d’accusation contre Robespierre ! " Le silence venu d’un seul coup envahit l’Assemblée, mais des députés commencent à applaudir, puis c’est tout l’ensemble, la proposition est votée à main levée.... Il est quatre heures de l’après-midi.
Au cours d’ une journée houleuse, les adversaires de Robespierre nouent un complot avec le centre de l’Assemblée. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) Robespierre, invectivé de toutes parts est empêché de s’exprimer à la Convention, il a la gorge serrée, Garnier de l’Aube lui jette " Le sang de Danton t’étouffe ! ". Puis soudain un nommé Louchet, tout juste connu, propose : « Je demande le décret d’accusation contre Robespierre ! " Le silence venu d’un seul coup envahit l’Assemblée, mais des députés commencent à applaudir, puis c’est tout l’ensemble, la proposition est votée à main levée.... Il est quatre heures de l’après-midi.
Le 28 Juillet,
Robespierre et ses partisans les plus proches sont arrêtés et incarcérés à la
Conciergerie dont ils seront extraits à trois heures de l’après midi pour être
traduits devant le Tribunal Révolutionnaire.
L’accusateur public, ce
même Fouquier-Tinville qui s’était acharné contre la Reine dans son
réquisitoire insultant, va requérir contre ses anciens chefs décrétés « hors la
loi » ; pour eux pas d’interrogatoire, pas de défense, on constate simplement
l’identité des accusés, quelques heures plus tard tout est fini pour eux.
Ainsi en fin de l’après
midi du 28 Juillet 1794 , Robespierre, son jeune frère Augustin, Saint-Just,
Couthon et dix-sept autres de leurs partisans sont guillotinés place de la
Révolution, (autrefois place Louis XV, aujourd’hui place de la Concorde) en
présence d’une foule houleuse, menaçante et sanguinaire qui hurle « A bas le
tyran » ! Quatre-vingt de ses autres partisans seront exécutés les jours
suivants.
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