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21 août 2013

Egypte : Decrescendo des exigences dilomatiques Françaises vis-à-vis du Gouvernement Egyptien (note et documents)

Éditorial de lucienne magalie pons



En reprenant depuis le 14 Août, jusqu’au  18 Août, les différentes déclarations de Monsieur Laurent Fabius sur la situation en Egypte,  et celles du Président de la République, force est de constater que les autorités Françaises ont sensiblement   atténué  leur  critiques  et exigences  vis-à-vis du Gouvernement transitoire  Égyptien.

Documents :

13- 08 – 2013 - Selon un communiqué  publié sur le site officiel « Diplomatie Française, Le 14 Aout 2013, Laurent Fabius  déclarait   «  La France condamne avec la plus grande fermeté les violences sanglantes intervenues en Egypte et demande un arrêt immédiat de la répression. Le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius saisit  le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon ainsi que nos principaux partenaires pour qu’en urgence une position internationale soit prise en ce sens. La situation actuelle ne se résoudra pas par la force. La France appelle toutes les parties à refuser l’engrenage des affrontements et à ouvrir sans délai un dialogue incluant l’ensemble des forces politiques égyptiennes pour trouver une issue démocratique à cette crise grave. La France réaffirme sa disponibilité immédiate pour favoriser ce dialogue. »

Égypte - Qatar - Conférence de presse conjointe du ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, et de son homologue qatari, Kahlid Ben Mahommad Al-Attiya - Propos de M. Fabius (Paris, 18/08/2013)

«  Mesdames et Messieurs, mon collègue et ami, le ministre des affaires étrangères du Qatar a bien voulu me rendre visite cet après-midi. Nous avons parlé bien sûr de la situation dans la région et particulièrement de la situation en Égypte. Il va s'exprimer, il vous dira son analyse. Ce qui est évident pour tous ceux qui suivent la situation de très près, c'est combien il faut rapidement arrêter les effusions de sang et parvenir à un dialogue inter égyptien. Ce n'est pas facile, bien sûr, mais je crois que tous les pays de bonne volonté doivent avancer dans ce sens. Et il est très important que le ministre des affaires étrangères d'un État important de la région soit ici pour que nous puissions en discuter. Dans quelques minutes, le ministre des affaires étrangères d'Arabie saoudite sera reçu à l'Élysée et j'aurai l'occasion également de le voir. Je pense qu'il faut vraiment que nous mobilisions nos énergies, pour arriver à ce que dans ce pays très important qu'est l'Égypte, une solution puisse être trouvée par les Égyptiens.

Q - Où en sont les tractations européennes pour la réunion des ministres des affaires étrangères sur l'Égypte ? Et est-ce que la France continuera à faire des propositions concernant ce qui se passe en Égypte parce que les nouvelles autorités ont déclaré toutes les positions prises par l'étranger comme une intervention inacceptable dans leurs affaires intérieures ?

R - Sur le premier point, il y a une réunion des représentants des ministres à Bruxelles demain. Vous avez eu d'autre part la déclaration qui a été faite par M. Barroso et M. Van Rompuy. Le président de la République française a eu ses homologues - Mme Merkel, le Premier ministre britannique, le Premier ministre italien - et donc tout converge vers une prise de position européenne. Et je devrais rencontrer cette semaine mes homologues européens. Voilà le point.

Q - Mon confrère faisait remarquer que, que ce soit le gouvernement provisoire en Égypte ou les frères musulmans, aucune des deux parties ne veut de médiation étrangère. Donc qu'est-ce qui vous fait croire, qu'est-ce qui vous laisse penser que cette fois-ci, chacun des deux camps pourrait accepter une médiation et serait prêt au dialogue, est-ce qu'une solution politique est envisageable ?

R - Je ne pense pas que personne - ni le Qatar, ni la France ni d'autres pays - ait à l'idée d'imposer une solution aux Egyptiens. C'est aux Egyptiens de prendre leurs décisions, c'est une évidence. Mais lorsque je dis qu'il faut essayer d'arrêter ces violences, de part et d'autre d'ailleurs, et faire en sorte qu'on arrive à un dialogue inter égyptien, c'est l'expression du bon sens.

Q - Il y a une manifestation qui se déroule aujourd'hui, maintenant, devant le Quai d'Orsay, qui refuse l'ingérence. Quel est votre commentaire ?

R - Je n'ai pas de commentaire. Alors on va prendre la dernière question.

Q - Demain, concrètement, à quoi on peut s'attendre de cette réunion entre les ministres européens ? Quels sont les scénarios que vous examinez et les actions concrètes auxquelles vous réfléchissez ? Ce matin, dans un communiqué, les dirigeants de l'Union européenne ont affirmé que l'Europe était prête à réexaminer sa position par rapport à l'Égypte si la situation ne s'améliore pas ; quelle est la position du coup de la France ?

R - Comme vous l'avez indiqué, cette semaine nous allons réexaminer ces questions. Nous allons le faire de manière ouverte, avec mes autres collègues que j'ai eus au téléphone. Il y a une réunion préparatoire demain, mais à un échelon intermédiaire. Ensuite, les ministres prendront les décisions sans doute vers le milieu de la semaine. Actuellement, nous procédons à un examen de nos relations avec l'Égypte et en fonction de la situation, nous verrons ce qu'il faut décider. Je ne vais pas préjuger de la décision qui sera prise. Merci beaucoup ……..

Pour compléter notre information avec les mêmes observations,  à savoir que les autorités Françaises  entre le 16 Aoüt  et le 18 Août ont sensiblement atténuée leurs réactions et exigences vis-à-vis du Gouvernement transitoire Egyptien, nous reproduisons ci-dessous les derniers communiqués figurant  sur le Site Présidence de la République précédés  de la toute dernière intervention du Président de la République en Point de Presse à l’issue de son entretien avec le Ministre des Affaires étrangères de l’Arabie Saoudite

18 Août 2013 :

Le Président de la République :

"Bonjour. J'ai accueilli ce soir le Ministre des Affaires Etrangères de l'Arabie Saoudite qui était lui même porteur d'un message de Sa Majesté le Roi, sur la situation en Égypte.

Je n'entends pas participer dans la vie politique Égyptienne, mais la France est préoccupée par les violences qui se sont produites  et par les morts qui ont été trop nombreux, et donc nous avons une commune responsabilité. Les pays Arabes, l'Europe, la France, veulent faire en sorte que l'on cesse, que  les autorités Égyptiennes puissent prendre la feuille de route comme référence pour les semaines qui viennent , et permettre ainsi l'organisation d'élection dans un délai rapide , de façon que le peuple Égyptien puisse lui-même s'exprimer.

Il n'est pas acceptable que il y ait dans un grand pays comme l’Égypte , des violences à ce niveau. Si la liberté de manifester doit être respectée, la sécurité aussi, et donc nous avons le devoir , nous les pays qui avons pour l'Egypte une relation de confiance et d'amitié, de tout faire pour que les violences cessent , pour que le dialogue puisse être engagé et que le peuple Égyptien puisse s'exprimer comme il avait d'ailleurs prévu il y a plusieurs semaines.

Telest le message que moi-même j'ai transmis, je pense que l'Arabie Saoudite, la France, peuvent contribuer, à leur place au retour de ce processus qui est le seul possible pour l’Égypte."

16 Août 2013 -  Égypte - Royaume-Uni - Communiqué de la présidence de la République (Paris, 16/08/2013)

Le président de la République s'est entretenu, le 16 août, avec le Premier ministre britannique, M. David Cameron, à propos de la situation en Égypte.

Ils ont constaté la convergence de leurs analyses sur la gravité des violences de ces derniers jours et la nécessité d'un message européen fort. La fin des violences et de la répression, le respect des droits de l'Homme par tous, la reprise du dialogue inter égyptien doivent être une priorité immédiate. L'Union européenne doit porter ces exigences et examiner ses relations avec l'Égypte. Le président de la République et le Premier ministre britannique ont souhaité que les ministres des affaires étrangères se réunissent rapidement à cette fin./.


 16 Août  2013 -  Égypte - Italie - Communiqué de la présidence de la République (Paris, 16/08/2013)

« Le président de la République s'est entretenu, le 16 août, avec le président du Conseil italien, M. Enrico Letta, au sujet de la situation en Égypte.

Ils ont appelé à la fin des violences, au respect des droits de l'Homme, à la reprise du dialogue national. Ils ont également souhaité que les élections annoncées puissent effectivement se tenir. Le président de la République et le président du Conseil italien se sont accordés sur la nécessité d'une réaction européenne coordonnée au niveau des ministres des affaires étrangères./.

Nous ne demandons pas aux Français de partir. Les entreprises ont bien sûr la liberté de demander à leurs employés de rentrer en France. Certains pays ont choisi aussi de le faire mais pour l'instant nous ne demandons pas aux Français de quitter l'Égypte./.



18 Août 2013 - . Égypte - Entretien du ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, avec «France 2» - extraits (Paris, 18/08/2013)

Q - Merci Laurent Fabius d'être avec nous ce soir pour évoquer évidemment cette situation violente et complexe. Vous arrivez il y a quelques minutes de l'Elysée, où il y avait une rencontre entre vous, votre homologue saoudien et le président de la République. Laurent Fabius, on entend, on lit des déclarations diplomatiques très policées : il faut renouer le dialogue ; les Occidentaux appellent à la retenue. Que pouvez-vous nous dire ce soir de ferme, de sérieux, j'allais dire, entre guillemets, face à cette situation de quasi guerre civile que nous montrons dans nos journaux depuis plusieurs jours ?

R - La France, pas plus qu'aucun autre pays extérieur à l'Égypte, ne peut prendre des décisions à la place des Égyptiens. Mais quand on aime l'Égypte, quand on est ami de l'Égypte - ce qui est le cas de la France - on ne peut pas laisser la situation se détériorer sans réagir. Alors réagir, cela veut dire faire le maximum pour que les violences diminuent...

Q - Ça veut dire quoi «faire le maximum» ?

R - Rétablir un dialogue inter-égyptien et puis faire en sorte qu'on aille vers les élections. Qu'est-ce que cela veut dire, diminuer les violences ? Cela veut dire que nous faisons toute une série de contacts - cet après-midi, le ministre des affaires étrangères saoudien était là, le ministre des affaires étrangères qatarien est également venu nous voir, nous avons des contacts au niveau européen - et nous essayons, sans nous ingérer dans les affaires égyptiennes, de faire en sorte que la pression diminue.

C'est extraordinairement difficile parce que le Général Sissi est soutenu par une grande partie de la population et les Frères musulmans, eux, se sentent mis en grave difficulté. Et puis il y a le problème des coptes - on l'a vu dans le reportage, je veux vraiment en faire l'écho - il est inadmissible qu'on s'en prenne à des minorités, en l'occurrence à des minorités chrétiennes. Donc notre action diplomatique, c'est d'essayer de rassembler les uns et les autres pour que le niveau de violence diminue et qu'on aille vers les élections.

Q - Alors pour faire cela aussi, il y a des leviers, des sanctions qui sont à la disposition de la communauté internationale et de l'Union européenne - je donne deux chiffres : l'aide européenne à l'Égypte, c'est 700 millions d'euros depuis 2007, ce sont des prêts à hauteur de 3,5 - 3,6 milliards d'euros en dix ans ; si les violences continuent dans les 48 heures qui viennent par exemple, l'Europe va-t-elle décider de couper les vivres à l'Égypte ?

R - Ce n'est pas si facile que cela. Pourquoi ? Parce que les subventions que nous donnons vont à la population, pour qu'elle puisse manger et être soignée. Les prêts, c'est plus facile de les couper. Donc il y aura une réunion demain de nos représentants auprès de l'Union européenne. Ensuite, les ministres des affaires étrangères européens décideront. Il est probable que nous prendrons une décision subordonnée à la situation. Si la situation s'apaise, ce serait très bien. Si, en revanche, les violences continuent, là on peut et on doit sans doute prendre des décisions. Et puis il y a, indépendamment de ce que fait l'Europe, ce que chaque pays peut faire dans ses relations bilatérales.

Q - Et puis il y a la situation aussi des Français. Vous n'avez jusqu'alors pas demandé aux ressortissants français de rentrer en France mais nous sommes l'été, il y a des Français qui vivent en Égypte et qui sont en France. Est-ce que vous leur demandez de ne pas rentrer ? Le lycée français par exemple en Égypte, va-t-il rouvrir au moment de la rentrée ?

R - Alors soyons précis : il y a 6.200 Français recensés. Aujourd'hui, beaucoup sont en vacances. Mais symétriquement, nous avons beaucoup de touristes. Vis-à-vis des touristes, la consigne est claire : il est formellement déconseillé de se rendre en Égypte. C'est clair. Pour ce qui concerne les Français résidents en Égypte, nous n'avons pas donné d'ordre d'évacuation. Simplement nous avons des contacts avec eux par différents moyens techniques et nous leur recommandons de ne pas aller près des manifestations et de ne pas sortir de chez soi. Pour ce qui concerne le lycée, la rentrée doit se faire autour du 3 ou 4 septembre, je déciderai en fonction de l'évolution de la situation. Si la situation se calme, évidemment le lycée pourra ouvrir ; s'il y avait un risque, on ferait ce qu'on a fait dans d'autres pays, c'est-à-dire pas question d'exposer nos ressortissants.

Q - Merci beaucoup, Laurent Fabius, d'avoir été avec nous ce soir sur France 2 pour évoquer la situation en Égypte./…
ooOoo

A la lecture des documents ci-dessus   nous avons perçu un évident decrescendo dans les communiqués et déclarations des autorités Françaises à l’encontre du Gouvernement transitoire Egyptien,  et d’après certains  articles de presse la diplomatie « tente de calmer le jeu » 




 

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