En reprenant depuis le
14 Août, jusqu’au 18 Août, les
différentes déclarations de Monsieur Laurent Fabius sur la situation en Egypte,
et celles du Président de la République, force est de constater que les autorités Françaises ont sensiblement atténué leur critiques et exigences vis-à-vis du Gouvernement transitoire Égyptien.
Documents :
13- 08 – 2013 - Selon
un communiqué publié sur le site
officiel « Diplomatie Française, Le 14 Aout 2013, Laurent Fabius déclarait
« La France condamne avec
la plus grande fermeté les violences sanglantes intervenues en Egypte et
demande un arrêt immédiat de la répression. Le ministre des affaires étrangères
Laurent Fabius saisit le Secrétaire
général des Nations unies Ban Ki-moon ainsi que nos principaux partenaires pour
qu’en urgence une position internationale soit prise en ce sens. La situation
actuelle ne se résoudra pas par la force. La France appelle toutes les parties
à refuser l’engrenage des affrontements et à ouvrir sans délai un dialogue
incluant l’ensemble des forces politiques égyptiennes pour trouver une issue
démocratique à cette crise grave. La France réaffirme sa disponibilité
immédiate pour favoriser ce dialogue. »
Égypte - Qatar -
Conférence de presse conjointe du ministre des affaires étrangères, M. Laurent
Fabius, et de son homologue qatari, Kahlid Ben Mahommad Al-Attiya - Propos de
M. Fabius (Paris, 18/08/2013)
« Mesdames et
Messieurs, mon collègue et ami, le ministre des affaires étrangères du Qatar a
bien voulu me rendre visite cet après-midi. Nous avons parlé bien sûr de la
situation dans la région et particulièrement de la situation en Égypte. Il va
s'exprimer, il vous dira son analyse. Ce qui est évident pour tous ceux qui
suivent la situation de très près, c'est combien il faut rapidement arrêter les
effusions de sang et parvenir à un dialogue inter égyptien. Ce n'est pas
facile, bien sûr, mais je crois que tous les pays de bonne volonté doivent
avancer dans ce sens. Et il est très important que le ministre des affaires
étrangères d'un État important de la région soit ici pour que nous puissions en
discuter. Dans quelques minutes, le ministre des affaires étrangères d'Arabie
saoudite sera reçu à l'Élysée et j'aurai l'occasion également de le voir. Je
pense qu'il faut vraiment que nous mobilisions nos énergies, pour arriver à ce
que dans ce pays très important qu'est l'Égypte, une solution puisse être
trouvée par les Égyptiens.
Q - Où en sont les
tractations européennes pour la réunion des ministres des affaires étrangères
sur l'Égypte ? Et est-ce que la France continuera à faire des propositions
concernant ce qui se passe en Égypte parce que les nouvelles autorités ont
déclaré toutes les positions prises par l'étranger comme une intervention
inacceptable dans leurs affaires intérieures ?
R - Sur le premier
point, il y a une réunion des représentants des ministres à Bruxelles demain.
Vous avez eu d'autre part la déclaration qui a été faite par M. Barroso et M.
Van Rompuy. Le président de la République française a eu ses homologues - Mme
Merkel, le Premier ministre britannique, le Premier ministre italien - et donc
tout converge vers une prise de position européenne. Et je devrais rencontrer
cette semaine mes homologues européens. Voilà le point.
Q - Mon confrère
faisait remarquer que, que ce soit le gouvernement provisoire en Égypte ou les
frères musulmans, aucune des deux parties ne veut de médiation étrangère. Donc
qu'est-ce qui vous fait croire, qu'est-ce qui vous laisse penser que cette
fois-ci, chacun des deux camps pourrait accepter une médiation et serait prêt
au dialogue, est-ce qu'une solution politique est envisageable ?
R - Je ne pense pas que
personne - ni le Qatar, ni la France ni d'autres pays - ait à l'idée d'imposer
une solution aux Egyptiens. C'est aux Egyptiens de prendre leurs décisions,
c'est une évidence. Mais lorsque je dis qu'il faut essayer d'arrêter ces
violences, de part et d'autre d'ailleurs, et faire en sorte qu'on arrive à un
dialogue inter égyptien, c'est l'expression du bon sens.
Q - Il y a une
manifestation qui se déroule aujourd'hui, maintenant, devant le Quai d'Orsay,
qui refuse l'ingérence. Quel est votre commentaire ?
R - Je n'ai pas de
commentaire. Alors on va prendre la dernière question.
Q - Demain,
concrètement, à quoi on peut s'attendre de cette réunion entre les ministres
européens ? Quels sont les scénarios que vous examinez et les actions concrètes
auxquelles vous réfléchissez ? Ce matin, dans un communiqué, les dirigeants de
l'Union européenne ont affirmé que l'Europe était prête à réexaminer sa
position par rapport à l'Égypte si la situation ne s'améliore pas ; quelle est
la position du coup de la France ?
R - Comme vous l'avez
indiqué, cette semaine nous allons réexaminer ces questions. Nous allons le
faire de manière ouverte, avec mes autres collègues que j'ai eus au téléphone.
Il y a une réunion préparatoire demain, mais à un échelon intermédiaire. Ensuite,
les ministres prendront les décisions sans doute vers le milieu de la semaine.
Actuellement, nous procédons à un examen de nos relations avec l'Égypte et en
fonction de la situation, nous verrons ce qu'il faut décider. Je ne vais pas
préjuger de la décision qui sera prise. Merci beaucoup ……..
Pour compléter notre
information avec les mêmes observations,
à savoir que les autorités Françaises
entre le 16 Aoüt et le 18 Août
ont sensiblement atténuée leurs réactions et exigences vis-à-vis du
Gouvernement transitoire Egyptien, nous reproduisons ci-dessous les derniers
communiqués figurant sur le Site
Présidence de la République précédés de
la toute dernière intervention du Président de la République en Point de Presse
à l’issue de son entretien avec le Ministre des Affaires étrangères de l’Arabie
Saoudite
18 Août 2013 :
Le Président de la
République :
"Bonjour. J'ai
accueilli ce soir le Ministre des Affaires Etrangères de l'Arabie Saoudite qui
était lui même porteur d'un message de Sa Majesté le Roi, sur la situation en
Égypte.
Je n'entends pas
participer dans la vie politique Égyptienne, mais la France est préoccupée par
les violences qui se sont produites et
par les morts qui ont été trop nombreux, et donc nous avons une commune
responsabilité. Les pays Arabes, l'Europe, la France, veulent faire en sorte
que l'on cesse, que les autorités
Égyptiennes puissent prendre la feuille de route comme référence pour les
semaines qui viennent , et permettre ainsi l'organisation d'élection dans un
délai rapide , de façon que le peuple Égyptien puisse lui-même s'exprimer.
Il n'est pas acceptable
que il y ait dans un grand pays comme l’Égypte , des violences à ce niveau. Si
la liberté de manifester doit être respectée, la sécurité aussi, et donc nous
avons le devoir , nous les pays qui avons pour l'Egypte une relation de
confiance et d'amitié, de tout faire pour que les violences cessent , pour que
le dialogue puisse être engagé et que le peuple Égyptien puisse s'exprimer
comme il avait d'ailleurs prévu il y a plusieurs semaines.
Telest le message que
moi-même j'ai transmis, je pense que l'Arabie Saoudite, la France, peuvent
contribuer, à leur place au retour de ce processus qui est le seul possible
pour l’Égypte."
16 Août 2013 - Égypte - Royaume-Uni - Communiqué de la
présidence de la République (Paris, 16/08/2013)
Le président de la
République s'est entretenu, le 16 août, avec le Premier ministre britannique,
M. David Cameron, à propos de la situation en Égypte.
Ils ont constaté la convergence
de leurs analyses sur la gravité des violences de ces derniers jours et la
nécessité d'un message européen fort. La fin des violences et de la répression,
le respect des droits de l'Homme par tous, la reprise du dialogue inter
égyptien doivent être une priorité immédiate. L'Union européenne doit porter
ces exigences et examiner ses relations avec l'Égypte. Le président de la
République et le Premier ministre britannique ont souhaité que les ministres
des affaires étrangères se réunissent rapidement à cette fin./.
16 Août 2013 - Égypte - Italie - Communiqué de la présidence
de la République (Paris, 16/08/2013)
« Le président de
la République s'est entretenu, le 16 août, avec le président du Conseil
italien, M. Enrico Letta, au sujet de la situation en Égypte.
Ils ont appelé à la fin
des violences, au respect des droits de l'Homme, à la reprise du dialogue
national. Ils ont également souhaité que les élections annoncées puissent
effectivement se tenir. Le président de la République et le président du
Conseil italien se sont accordés sur la nécessité d'une réaction européenne
coordonnée au niveau des ministres des affaires étrangères./.
Nous ne demandons pas
aux Français de partir. Les entreprises ont bien sûr la liberté de demander à
leurs employés de rentrer en France. Certains pays ont choisi aussi de le faire
mais pour l'instant nous ne demandons pas aux Français de quitter l'Égypte./.
18 Août 2013 - . Égypte
- Entretien du ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, avec
«France 2» - extraits (Paris, 18/08/2013)
Q - Merci Laurent
Fabius d'être avec nous ce soir pour évoquer évidemment cette situation
violente et complexe. Vous arrivez il y a quelques minutes de l'Elysée, où il y
avait une rencontre entre vous, votre homologue saoudien et le président de la
République. Laurent Fabius, on entend, on lit des déclarations diplomatiques
très policées : il faut renouer le dialogue ; les Occidentaux appellent à la
retenue. Que pouvez-vous nous dire ce soir de ferme, de sérieux, j'allais dire,
entre guillemets, face à cette situation de quasi guerre civile que nous
montrons dans nos journaux depuis plusieurs jours ?
R - La France, pas plus
qu'aucun autre pays extérieur à l'Égypte, ne peut prendre des décisions à la
place des Égyptiens. Mais quand on aime l'Égypte, quand on est ami de l'Égypte
- ce qui est le cas de la France - on ne peut pas laisser la situation se
détériorer sans réagir. Alors réagir, cela veut dire faire le maximum pour que
les violences diminuent...
Q - Ça veut dire quoi
«faire le maximum» ?
R - Rétablir un
dialogue inter-égyptien et puis faire en sorte qu'on aille vers les élections.
Qu'est-ce que cela veut dire, diminuer les violences ? Cela veut dire que nous
faisons toute une série de contacts - cet après-midi, le ministre des affaires
étrangères saoudien était là, le ministre des affaires étrangères qatarien est
également venu nous voir, nous avons des contacts au niveau européen - et nous
essayons, sans nous ingérer dans les affaires égyptiennes, de faire en sorte
que la pression diminue.
C'est
extraordinairement difficile parce que le Général Sissi est soutenu par une
grande partie de la population et les Frères musulmans, eux, se sentent mis en
grave difficulté. Et puis il y a le problème des coptes - on l'a vu dans le
reportage, je veux vraiment en faire l'écho - il est inadmissible qu'on s'en
prenne à des minorités, en l'occurrence à des minorités chrétiennes. Donc notre
action diplomatique, c'est d'essayer de rassembler les uns et les autres pour
que le niveau de violence diminue et qu'on aille vers les élections.
Q - Alors pour faire
cela aussi, il y a des leviers, des sanctions qui sont à la disposition de la
communauté internationale et de l'Union européenne - je donne deux chiffres :
l'aide européenne à l'Égypte, c'est 700 millions d'euros depuis 2007, ce sont
des prêts à hauteur de 3,5 - 3,6 milliards d'euros en dix ans ; si les
violences continuent dans les 48 heures qui viennent par exemple, l'Europe
va-t-elle décider de couper les vivres à l'Égypte ?
R - Ce n'est pas si
facile que cela. Pourquoi ? Parce que les subventions que nous donnons vont à
la population, pour qu'elle puisse manger et être soignée. Les prêts, c'est
plus facile de les couper. Donc il y aura une réunion demain de nos
représentants auprès de l'Union européenne. Ensuite, les ministres des affaires
étrangères européens décideront. Il est probable que nous prendrons une
décision subordonnée à la situation. Si la situation s'apaise, ce serait très
bien. Si, en revanche, les violences continuent, là on peut et on doit sans
doute prendre des décisions. Et puis il y a, indépendamment de ce que fait
l'Europe, ce que chaque pays peut faire dans ses relations bilatérales.
Q - Et puis il y a la
situation aussi des Français. Vous n'avez jusqu'alors pas demandé aux
ressortissants français de rentrer en France mais nous sommes l'été, il y a des
Français qui vivent en Égypte et qui sont en France. Est-ce que vous leur
demandez de ne pas rentrer ? Le lycée français par exemple en Égypte, va-t-il
rouvrir au moment de la rentrée ?
R - Alors soyons précis
: il y a 6.200 Français recensés. Aujourd'hui, beaucoup sont en vacances. Mais
symétriquement, nous avons beaucoup de touristes. Vis-à-vis des touristes, la
consigne est claire : il est formellement déconseillé de se rendre en Égypte.
C'est clair. Pour ce qui concerne les Français résidents en Égypte, nous
n'avons pas donné d'ordre d'évacuation. Simplement nous avons des contacts avec
eux par différents moyens techniques et nous leur recommandons de ne pas aller
près des manifestations et de ne pas sortir de chez soi. Pour ce qui concerne
le lycée, la rentrée doit se faire autour du 3 ou 4 septembre, je déciderai en
fonction de l'évolution de la situation. Si la situation se calme, évidemment
le lycée pourra ouvrir ; s'il y avait un risque, on ferait ce qu'on a fait dans
d'autres pays, c'est-à-dire pas question d'exposer nos ressortissants.
Q - Merci beaucoup,
Laurent Fabius, d'avoir été avec nous ce soir sur France 2 pour évoquer la
situation en Égypte./…
ooOoo
A la lecture des
documents ci-dessus nous avons perçu un
évident decrescendo dans les communiqués et déclarations des autorités
Françaises à l’encontre du Gouvernement transitoire Egyptien, et d’après certains articles de presse la diplomatie « tente
de calmer le jeu »
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