Le 16 Avril figurait sur le site RMC une invitation : « Retrouvez ici
l'interview exclusive de Jérôme Cahuzac (JC), un entretien de 28 minutes
enregistré dans les conditions du direct, sans aucun montage ni aucune
correction et diffusé mardi à 18 heures en simultané sur RMC et sur BFMTV.
L'ancien ministre du Budget s'exprime pour la première fois depuis ses aveux il
y a 2 semaines. Il répond à Jean-François Achilli (JFA), directeur de la
rédaction de RMC »
A la suite de
cette invitation était reproduite en
texte intégral l’interviewe, et à la suite du texte la vidéo intégrale de
l’entretretien;.
Et sur BFMTV
naturellement depuis 18 heures
l’interviewe intégrale était
diffusée, puis rediffusée en intégral et
en extrait à plusieurs reprises, agrémentée en intermède alternatif des
commentaires des présentateurs, et
pour faire débat , étoffée des déclassions réactives des responsables
et membres influents ou représentatifs de la classe politique.
Je ne sais pas ce
que chacun d’entre vous a ressenti en suivant cette interviewe, je ne suis pas
par nature adepte de ce type d’émission du
genre « on déballe tout » ou encore « deuxième dégraissage», puisque on en savait déjà que trop sur l’essentiel et ses débordements médiatiques et politiques, ,
mais cette affaire étant de celle qui a provoqué une crise politique à
multiples rebondissements qui perdure, et que restait posée la question du retour ou du non retour de Jérôme Cahuzac à l’Assemblée Nationale , je me suis obligée à
la regarder en rediffusion.
Première remarque :
je n’ai pas vu un homme broyé, dévasté, déprimé, détruit, bien au contraire j’ai
vu un homme déterminé, amorçant à mes
yeux une triple démarche :
1)
tourner la page
sur l’ancienne image de l’homme politique qu’il n’est plus, effacer l’image
lamentable que les médias donnaient de lui depuis le 2 avril, se montrer tel qu'il est
2) recadrer de lui-même d’une façon très
« épurée » les grandes lignes de l’affaire Cahuzac, en rappelant ce qui lui est reproché et surtout sur ce
qu’il se reproche lui-même, en quelque sorte
signifier implicitement aux médias et aux politiques qu’il convient maintenant de laisser
l’affaire suivre son cours judiciaire, comme toute autre affaire similaire.
3) se montrer, tout en reconnaissant l’ampleur et la gravité de sa faute morale et
ses conséquences, comme un homme conscient de ses fautes et
déterminé à y faire face
Deuxième
remarque : cette interviewe n’est pas le fruit du hasard, elle n’est pas
spontanée, elle est très solidement structurée, bien construite, elle arrive au
bon moment, elle s’inscrit dans la
stratégie de défense de Jérôme Cahuzac, tout le monde sait que Jérôme
Cahuzac a un avocat, un conseil en communication, tous ses phrases, tous ses
mots , toutes ses déclarations sont préparées, ce qui est tout à fait normal, et Jérôme Cahuzac n’a pas
dérapé d’un pouce dans cette émission, ni dans son expression verbale, ni dans
ses gestes, tout était millimétré, pesé, mesuré, en fait à mon avis cette émission ferme un
porte et en ouvre une autre, depuis décembre 2012 et jusqu’au 15 Avril il y avait une affaire politique Cahuzac, très sur-médiatisée, à partir du 16 avril cette affaire devient une affaire en cours de procédure judiciaire,
parmi d’autres, et les médias la relateront comme telle.
Enfin troisième remarque, pour moi Jérôme Cahuzac n’a rien perdu de sa combativité, la seule
chose qui a changé en lui c’est sa
présentation, moins
« mondaine », moins « brillante », ce n’était pas de
circonstance, mais pas question de s'exposer en profil bas, pour l’occasion il s’est montré maître de lui, conscient de l’ampleur et de la gravité de ses fautes morales , très
concentré, grave, réaliste, sévère et persuasif, décisif et très déterminé..
Ceci dit
effectivement la question importante, - le « vif du sujet » pourrais-je dire
-, qui brûlait l’attente des politique depuis plusieurs jours, concernant son siège de député , a été d’emblée tranchée dès le début de l’entretien,
il fallait l’évacuer au plus vite pour ensuite aborder dans un exercice de communication haut niveau le cœur de l’affaire, ses suites et ses
conséquences.
Voici le début de
l’entretien :
extrait
JFA - Jérôme Cahuzac, bonjour
JC – Bonjour
Jean-François Achilli, merci de m’accueillir
JFA – Alors que
vous êtes muré dans le silence depuis quinze jours, depuis vos aveux, pourquoi
vous choisissez de parler aujourd’hui ?
« Le ministre
contre la fraude était justement un fraudeur », a dit Jean-Marc Ayrault. Ca
vous fait mal ?
- JC : Oui bien
sûr. Cette déclaration est très dure.
Elle émane de quelqu’un pour qui j’ai toujours eu beaucoup de respect,
et beaucoup d’affection. Mais en même temps, comment reprocher à Jean-Marc
Ayrault de dire ce que fut une réalité ?
- JFA : Il a
raison de dire ça ?
- JC :
Probablement, puisque ce que j’ai fait ne correspondait pas à ce que la morale
élémentaire m’aurait commandé de faire. (…) C’est une réalité que je dois
affronter.
---
18h02 - JC : Les
réactions ont été très violentes. Il y a eu une sorte d’acharnement dont je
doute qu’il y ait un précédent dans l’histoire politique contemporaine
Aujourd’hui en
conscience, j’estime que la gravité de cette faute ne me permet pas de rester
parlementaire et j’ai donc décidé de démissionner de ce mandat.
J’estime que la
faute morale ne me permet pas de rester député.
- JFA : Est-ce que
vous allez abandonner la vie politique, c’est fini ?
- JC : La vie
politique n’a de sens que lorsqu’on est élu. Ne l’étant plus, je n’ai de fait
plus de vie politique. J’ignore de quelle façon je peux tenter de compenser le
mal que j’ai pu faire.
- JFA : Vous
reviendrez un jour à la vie politique ?
- JC : Cela me
paraît infiniment peu probable. J’ai le sentiment assez puissant qu’une page se
tourne.
JFA : Est-ce que
vous allez renoncer à vos indemnités de ministre, comme vous le demande
Jean-Marc Ayrault ?
- JC : C’est un
problème juridique, j’ai confié à mon avocat le soin de le régler.
………… : FIN DE
L’EXTRAIT ……….
C’est en fait tout
ce qui était signifié, attendu et à entendre : démission de son mandat de
député, un retour à la vie politique peu probable, le sentiment qu’une page se
tourne.
Mais ce n’est pas
pour autant que Jérôme Cahuzac ne négligera ses intérêts :
Petit extrait:
: JFA : Est-ce que
vous allez renoncer à vos indemnités de ministre, comme vous le demande
Jean-Marc Ayrault ?
- JC : C’est un
problème juridique, j’ai confié à mon avocat le soin de le régler.
Fin du
« petit extrait »
Ma
conclusion : Jérôme Cahuzac sait ce
qu’il a fait, il a conscience de l’ampleur et de la gravité de ses fautes, il sait ce qu’il encourt, mais d’après la
tonalité de l’entretien très bien construit, on peut comprendre qu’il défend
ses intérêts, il a épuré son dossier des scories médiatiques, et par là même on comprend qu’il est en position de défense et ne lâchera rien.
La suite au prochain numéro ?
Revue de Presse
Pour retrouver en vidéo l'intégralité de l'entretien exclusif accordé par Jérôme Cahuzac à BFMTV/RMC cliquer sur le lien actif ci-dessous :
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Il y a
19 heures – EXCLUSIF - Interview de Jérôme Cahuzac sur RMC : Suivez
ici l'interview exclusive de Jérôme Cahuzac, un entretien de 28 minutes ...
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