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20 avril 2013

Géniteur, Génitrice, ces mots fonctionnels et techniques réduisent l'engendrement humain à un acte mécanique

Éditorial de lucienne magalie pons



Pour avoir une enfant « il faut un géniteur et une génitrice »,C'est ce qu'a déclaré la ministre de la famille Dominique Bertinotti  à l'Assemblée nationale en deuxième  séance à l’Assemblée Nationale le Jeudi 18 Avril  2013     , aussitôt des exclamations se sont élevées sur les bancs  des groupes UMP et UDI, et plusieurs députés du groupe UMP  l’ont  interpellé : « Dites un père et une mère ! », reprenant la parole la ministre déléguée Dominique Bertinotti a  poursuivi : «  Je dis cela parce que vous savez bien qu’il ne suffit pas d’accoucher pour devenir mère… »

J’ai été particulièrement indignée en entendant ces affirmations prononcées par une Ministre déléguée à la Famille , j’ai ressenti dans ses mots comme un effacement  volontaire des mots père et mère au profit des mots  « géniteur et génitrice » , comme  l’expression de sa  volonté de réduire la conception à un acte fonctionnel , mécanique, et quand elle a  dit « il  ne suffit pas d’accoucher pour être mère »,   c’est encore l’expression de sa volonté de réduire la mère au rôle  technique d’une génitrice  pondeuse qui expulse un œuf avec le même détachement  affectif qu’une mère  porteuse . 


Voilà ce que j’ai ressenti et par la suite j’ai pu apprécier les réactions des députés  UMP et UDI qui l’ont sévèrement interpellé à plusieurs reprises au cours de différents échanges :


Voici un extrait de ces  échanges :


Extraits :

Mme Dominique Bertinotti, ministre déléguée. Je pense que nous pouvons nous mettre d’accord au moins sur un point : pour avoir un enfant, il faut un géniteur et une génitrice. (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Plusieurs députés du groupe UMP. Dites un père et une mère !

Mme Dominique Bertinotti, ministre déléguée. Je dis cela parce que vous savez bien qu’il ne suffit pas d’accoucher pour devenir mère…


Mme Dominique Bertinotti, ministre déléguée. …ni d’être marié et de bénéficier de la présomption de paternité pour devenir père. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.) Les fonctions de père et mère sont tout à fait autre chose que le simple fait d’engendrer.

Certains propos m’ont été prêtés. La filiation sociale existe déjà, parmi les couples hétérosexuels. En effet, lorsqu’un couple hétérosexuel a recours à la procréation médicalement assistée,…

M. Marc Le Fur. On y arrive !

M. Philippe Meunier. Lâchez-vous !

Mme Dominique Bertinotti, ministre déléguée. …le donneur renonce à toute forme de paternité sur l’enfant à naître. De sorte que l’enfant né par PMA a, dans un couple hétérosexuel, que cela vous plaise ou non, à la fois un parent biologique et un parent social. Il peut évidemment appeler ses parents sociaux père et mère. Vous voyez bien que les fonctions d’engendrement et d’éducation ne vont plus systématiquement de pair. Il vous faut l’admettre.

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La discussion s’est poursuivie sur d’autres questions,  mais après plusieurs interventions des députés sont revenus sur les mots « géniteur et génitrice » au cours de  nouveaux  échanges  étendus   à d’autres sujets : : 

Extraits : 

M. Marc Laffineur. Comment voulez-vous que l’on puisse s’y retrouver, alors qu’il s’agit avant tout d’amour quand on parle de la famille, des enfants, de la procréation ou de la naissance ? Voilà ce qui nous importe et ce que les Français attendent. Or vous, vous leur parlez de « géniteur » et de « génitrice ». Un fossé immense se creuse entre vous et le peuple.

De plus, vous nous parlez de politique familiale, quand vous voulez revenir sur ses fondements (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP). Alors que l’ancienne majorité avait créé des dizaines de milliers de places de crèche, vous voulez remettre en cause les allocations familiales, la PAJE, le quotient familial, tout ce qui a fait la caractéristique de la France et ce qui fait encore que la France a une démographie supérieure à celle des autres pays européens. Comment voulez-vous que nous ne combattions pas une telle politique et que les Français comprennent ce que vous voulez leur dire ? (Mêmes mouvements.)

Mme la présidente. La parole est à M. Nicolas Dhuicq.

M. Nicolas Dhuicq. Je veux revenir sur les propos de Mme Bertinotti : que de non-dits dans ses déclarations ! Que d’embarras !

Vous avez effectivement parlé de « géniteur » et de « génitrice ». Nous ne sommes pas à Rome, mais le terme a tout de même une connotation animale. Je sais que vous voulez rabaisser l’espèce humaine au rang d’une espèce vivante comme les autres… Un principe de précaution délétère nous empêche d’avancer, mais dans le même temps, vous libéralisez totalement l’expérimentation sur l’humain dans votre texte. Il ouvre le droit à l’eugénisme et à la manipulation des êtres humains. Mais s’agissant des fonctions paternelle et maternelle, vos propos, madame la ministre, montrent que vous êtes extrêmement embarrassée.

De fait, si nous prenons un couple d’hommes, quelle sera la dyade primitive ? Autre exemple : dans un couple de femmes, qui assurera la fonction paternelle, nécessaire au travail de séparation entre la mère et l’enfant ? Quel sera le roman familial de ces enfants conçus de manière de plus en plus découplée des voies biologiques ? Quelle sera leur scène ? Vous n’apportez à ces questions aucune autre réponse que celle de votre toute-puissance et de votre hubris.

Il est vrai que vous appartenez à un Gouvernement dont le ministre de l’éducation nationale a déclaré que la Révolution française n’était pas achevée. Il est vrai que vous voulez créer un homme nouveau, comme je l’ai déjà dit, coupé de son territoire, coupé de ses racines, coupé de sa généalogie et que vous embrigaderez le plus tôt possible dans cette école que vous appelez « de la République ».

Mme Julie Sommaruga. N’importe quoi !

M. Nicolas Dhuicq. Par des moyens démocratiques, vous allez réaliser ce rêve fou que tous les systèmes totalitaires, grâce à Dieu, ont échoué à mettre en place. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Réfléchissez un peu et reprenez-vous ! Pensez à ces fonctions paternelle et maternelle pour lesquelles vous n’apportez pas d’autre réponse que celle de votre toute-puissance. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

M. Bernard Roman. Merci, docteur !

………., 


---M. Marc Le Fur. Mesdames les ministres, monsieur le rapporteur, mes chers collègues de gauche, vous faites un texte mauvais, mais en plus vous le faites médiocrement : vous ne respectez pas des règles élémentaires de rédaction. Nous, nous vous proposons des choses simples, des évidences, contre lesquelles vous n’avez aucun argument. Au moins, faites les choses correctement, faites illusion devant l’opinion, essayez, faites un effort.

Ce qui est aussi un peu pénible, ce sont les mots utilisés dans ce débat. Les mots « géniteur », génitrice », ne me conviennent pas, madame la ministre, parce que l’on a l’impression qu’ils ravalent une fonction humaine, que celle-ci est tellement médiocre qu’elle pourrait demain être confiée à d’autres qu’aux parents, à des salariés susceptibles de porter les enfants d’autrui.

Non, la fonction de mère, de père, ça compte, y compris dans ce mélange extraordinaire entre la chair, le désir physique, le désir sexuel et l’affection. C’est ça, la fonction parentale. Vous la niez, et j’en suis très triste.

Un autre mot est apparu dans le débat ; tandis qu’un collègue évoquait « papa », « maman », « les enfants », un député socialiste a osé dire : « Et le chien ? ».

M. Bernard Roman. Et les canaris ?

M. Marc Le Fur. Je trouve cela triste, parce qu’on a vraiment le sentiment que chez vous, il y a les animaux de compagnie et les enfants de compagnie, que l’enfant est un luxe que l’on se paye, que l’enfant ne compte pas, qu’il est un objet et pas un sujet en soi. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Voilà qui est bien triste.

Puisque l’on parle d’animaux, je vais en évoquer un autre : le caïman. Il a donné son nom à des îles lointaines qui accueillent des fonds divers et variés, en particulier ceux de M. Augier. Certains d’entre vous doivent le connaître, M. Augier : il a exercé une fonction majeure, celle de trésorier de campagne. Ce n’est pas une petite fonction, elle impliquait la proximité et la confiance du futur Président de la République. M. Augier devrait dès lors être plus respectable que quiconque.

M. Bernard Roman. Les comptes ont été approuvés !

M. Marc Le Fur. Or quelque mois après, M. Augier, trésorier de la campagne, devenait le propriétaire d’un journal qui s’appelle Têtu (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe SRC), très engagé pour que ce projet de loi passe !

M. Xavier Breton. Tout à fait ! Les faits sont têtus !

M. Marc Le Fur. Tout cela est cohérent : trésorier de campagne ; propriétaire du journal qui porte ce texte ; enfin, utilisateur des comptes aux Îles Caïmans. Tout cela, hélas, est révélateur de ce que les Français ne veulent plus ! Ils exigent…

M. Philippe Meunier. La moralité !

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M. Hervé Mariton. Nous devons démontrer, ce que nous faisons amendement après amendement, les problèmes de cohérence, de rédaction ou tout simplement de sens, posés par ce texte. Chers collègues de la majorité, franchement, vous faites un mauvais travail parlementaire et je regrette que vous ne vous efforciez pas de garantir une meilleure qualité de la loi.

D’autres dispositions de ce texte sont sans doute plus graves encore, et nous en reparlerons bientôt.

Madame la ministre de la famille, voilà quelques minutes, vous avez dit – cela a été repris, par exemple, par le site de la Chaîne parlementaire – qu’il ne suffit pas d’accoucher pour être mère.

Mme Dominique Bertinotti, ministre déléguée. Tout à fait !

M. Hervé Mariton. Et vous le confirmez. Vous opinez du chapeau.

M. Xavier Breton. Et elle est ministre de la famille !

M. Hervé Mariton. Mesurez-vous la gravité de votre propos, madame ? Au fond, puisque vous n’arrivez pas à défendre ne serait-ce que l’aspect technique de votre texte, au demeurant totalement bancal, vous développez dans l’hémicycle, alors qu’en réalité rien ne vous y obligerait, votre vision de la famille.

Mme Dominique Bertinotti, ministre déléguée. Ce n’est pas uniquement ma vision !

M. Hervé Mariton. Vous dites que nos positions sont difficilement conciliables ; en l’occurrence, c’est assez vrai. En effet, une mère a sûrement beaucoup d’engagement, d’énergie et d’amour à déployer. Mais l’accouchement fait une mère, je crois. D’autres ici le diraient sans doute mieux que moi mais, en tant que père de famille, je pense pouvoir affirmer que c’est l’accouchement qui fait la mère,…

Mme Chantal Berthelot. Ce n’est pas vrai !

M. Hervé Mariton. …même si cela ne la résume pas et ne la dispense pas de beaucoup d’énergie et d’efforts, de beaucoup d’amour aussi.

Ces propos montrent votre volonté de nier la nature, de définir l’enfant de manière purement culturelle, ce qui est évidemment cohérent avec votre idée d’une parenté exercée par des couples de même sexe, puisque vous voulez que l’enfant soit l’enfant de ceux qui ne sont pas ses parents.

L’adoption plénière est une richesse de notre droit, parce qu’elle traduit, comme Napoléon l’avait bien souligné, une volonté aussi proche que possible de l’enfantement. Avec l’adoption plénière, c’est comme s’il y avait accouchement. Or ce n’est pas ainsi que vous défendez l’homoparenté, puisque vous la défendez au nom du seul choix culturel,…

M. Bernard Roman. Mais non !

M. Hervé Mariton.au nom d’une toute-puissance et de l’absence de limite au désir d’enfant. C’est donc en cohérence avec cette vision que vous affirmez que l’accouchement ne fait pas la mère.

Cette distance par rapport à la nature, par rapport à la vie est effrayante. Mesurez, madame, le poids de vos propos ; mesurez combien ils vous portent à nier la famille. Et si l’accouchement ne fait pas la mère, comment alors refuserez-vous la gestation pour autrui ?

M. Xavier Breton. Elle est pour !

M. Hervé Mariton. On me rappelle d’ailleurs que vous êtes pour, en effet. Mais si l’accouchement ne fait pas la mère, il y a alors tant de manières d’être mère que votre logique vous entraîne vers l’acceptation de la procréation médicalement assistée et de la gestation pour autrui.

Monsieur Roman, vous qui êtes aussi sensible, laissez-vous passer cette phrase ?


Mme Chantal Berthelot. Absolument !

M. Hervé Mariton. Il est intéressant pour nous de le savoir. La phrase « l’accouchement ne fait pas la mère » a-t-elle le soutien de la majorité ? (« Oui ! » sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Vous dites oui : les Français le sauront.

M. Marc Le Fur. C’est que leur monde est un monde artificiel !


 Fin des extraits
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En lisant ces extraits vous mesurerez avec quel  odieux  laxisme les députés socialistes et de gauche  se sont manifestés dans les échanges,  allant jusqu’à ironiser, et  alors qu’un député de droite parlait de  la famille, de « papa, maman et les enfants », un député socialiste à osé intervenir en lançant de son banc  «  et le chien », et un moment plus tard « et les canaris »,  il s’agit bien évidemment du député socialiste Bernard Roman dont la lourdeur des interventions et exclamations n’ont d’égale que  celle de son défaut de respect  envers  les députés de droite .
 

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