Pour avoir une enfant « il faut un
géniteur et une génitrice »,C'est ce qu'a déclaré la ministre de la famille
Dominique Bertinotti à l'Assemblée
nationale en deuxième séance à
l’Assemblée Nationale le Jeudi 18 Avril
2013 , aussitôt des
exclamations se sont élevées sur les bancs des groupes UMP et UDI, et plusieurs députés
du groupe UMP l’ont interpellé : « Dites un père et une mère ! »,
reprenant la parole la ministre déléguée Dominique Bertinotti a poursuivi : «
Je dis cela parce que vous savez bien qu’il ne suffit pas d’accoucher
pour devenir mère… »
J’ai été particulièrement indignée
en entendant ces affirmations prononcées par une Ministre déléguée à la Famille
, j’ai ressenti dans ses mots comme un effacement volontaire des mots père et mère au profit des
mots « géniteur et génitrice »
, comme l’expression de sa volonté de réduire la conception à un acte fonctionnel , mécanique, et quand elle a dit « il
ne suffit pas d’accoucher pour être mère »,
c’est encore l’expression de sa volonté
de réduire la mère au rôle technique d’une génitrice
pondeuse qui expulse un œuf avec le même détachement affectif qu’une mère porteuse .
Voilà ce que j’ai ressenti et par la
suite j’ai pu apprécier les réactions des députés UMP et UDI qui l’ont sévèrement interpellé à
plusieurs reprises au cours de différents échanges :
Voici un extrait de ces échanges :
Extraits :
Mme Dominique
Bertinotti, ministre déléguée. Je pense que nous pouvons nous mettre d’accord au
moins sur un point : pour avoir un enfant, il faut un géniteur et une
génitrice. (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
Plusieurs
députés du groupe UMP. Dites un père
et une mère !
Mme Dominique
Bertinotti, ministre déléguée. Je dis cela parce que vous savez bien qu’il ne suffit
pas d’accoucher pour devenir mère…
Mme Fanélie Carrey-Conte. Très bien !
Mme Dominique
Bertinotti, ministre déléguée. …ni d’être marié et de bénéficier de la présomption
de paternité pour devenir père. (Applaudissements sur les bancs des groupes
SRC, écologiste, GDR et RRDP.) Les fonctions de père et mère sont tout à
fait autre chose que le simple fait d’engendrer.
Certains propos
m’ont été prêtés. La filiation sociale existe déjà, parmi les couples
hétérosexuels. En effet, lorsqu’un couple hétérosexuel a recours à la
procréation médicalement assistée,…
M. Marc Le Fur.
On y arrive !
M. Philippe Meunier. Lâchez-vous !
Mme Dominique
Bertinotti, ministre déléguée. …le donneur renonce à toute forme de paternité sur
l’enfant à naître. De sorte que l’enfant né par PMA a, dans un couple
hétérosexuel, que cela vous plaise ou non, à la fois un parent biologique et un
parent social. Il peut évidemment appeler ses parents sociaux père et mère.
Vous voyez bien que les fonctions d’engendrement et d’éducation ne vont plus
systématiquement de pair. Il vous faut l’admettre.
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La discussion s’est
poursuivie sur d’autres questions, mais
après plusieurs interventions des députés sont revenus sur les mots « géniteur
et génitrice » au cours de nouveaux échanges étendus à d’autres sujets : :
Extraits :
M. Marc Laffineur. Comment voulez-vous que l’on puisse s’y retrouver, alors qu’il s’agit
avant tout d’amour quand on parle de la famille, des enfants, de la
procréation ou de la naissance ? Voilà ce qui nous importe et ce que les
Français attendent. Or vous, vous leur
parlez de « géniteur » et de « génitrice ». Un fossé
immense se creuse entre vous et le peuple.
De plus, vous nous
parlez de politique familiale, quand vous voulez revenir sur ses fondements (Applaudissements
sur les bancs du groupe UMP). Alors que l’ancienne majorité avait créé des
dizaines de milliers de places de crèche, vous voulez remettre en cause les
allocations familiales, la PAJE, le quotient familial, tout ce qui a fait la
caractéristique de la France et ce qui fait encore que la France a une
démographie supérieure à celle des autres pays européens. Comment voulez-vous
que nous ne combattions pas une telle politique et que les Français comprennent
ce que vous voulez leur dire ? (Mêmes mouvements.)
Mme la
présidente. La parole est à
M. Nicolas Dhuicq.
M. Nicolas Dhuicq. Je veux revenir sur les propos de Mme Bertinotti : que de
non-dits dans ses déclarations ! Que d’embarras !
Vous avez effectivement parlé de
« géniteur » et de « génitrice ». Nous ne sommes pas à
Rome, mais le terme a tout de même une connotation animale. Je sais que vous voulez rabaisser l’espèce humaine
au rang d’une espèce vivante comme les autres… Un principe de précaution
délétère nous empêche d’avancer, mais dans le même temps, vous libéralisez
totalement l’expérimentation sur l’humain dans votre texte. Il ouvre le droit à
l’eugénisme et à la manipulation des êtres humains. Mais s’agissant des
fonctions paternelle et maternelle, vos propos, madame la ministre, montrent que
vous êtes extrêmement embarrassée.
De fait, si nous
prenons un couple d’hommes, quelle sera la dyade primitive ? Autre
exemple : dans un couple de femmes, qui assurera la fonction paternelle,
nécessaire au travail de séparation entre la mère et l’enfant ? Quel
sera le roman familial de ces enfants conçus de manière de plus en plus
découplée des voies biologiques ? Quelle sera leur scène ? Vous
n’apportez à ces questions aucune autre réponse que celle de votre
toute-puissance et de votre hubris.
Il est vrai que
vous appartenez à un Gouvernement dont le ministre de l’éducation nationale a
déclaré que la Révolution française n’était pas achevée. Il est vrai que vous
voulez créer un homme nouveau, comme je l’ai déjà dit, coupé de son territoire,
coupé de ses racines, coupé de sa généalogie et que vous embrigaderez le plus
tôt possible dans cette école que vous appelez « de la République ».
Mme Julie Sommaruga. N’importe quoi !
M. Nicolas Dhuicq. Par des moyens démocratiques, vous allez réaliser ce rêve fou que tous
les systèmes totalitaires, grâce à Dieu, ont échoué à mettre en place. (Exclamations
sur les bancs du groupe SRC.) Réfléchissez un peu et reprenez-vous !
Pensez à ces fonctions paternelle et maternelle pour lesquelles vous n’apportez
pas d’autre réponse que celle de votre toute-puissance. (Applaudissements
sur les bancs du groupe UMP.)
M. Bernard Roman.
Merci, docteur !
……….,
---M. Marc Le Fur. Mesdames les ministres, monsieur le
rapporteur, mes chers collègues de gauche, vous faites un texte mauvais, mais
en plus vous le faites médiocrement : vous ne respectez pas des règles
élémentaires de rédaction. Nous, nous vous proposons des choses simples, des
évidences, contre lesquelles vous n’avez aucun argument. Au moins, faites les
choses correctement, faites illusion devant l’opinion, essayez, faites un
effort.
Ce qui est aussi un peu pénible, ce sont les mots
utilisés dans ce débat. Les mots « géniteur », génitrice », ne
me conviennent pas, madame la ministre, parce que l’on a l’impression qu’ils
ravalent une fonction humaine, que celle-ci est tellement médiocre qu’elle
pourrait demain être confiée à d’autres qu’aux parents, à des salariés
susceptibles de porter les enfants d’autrui.
Non, la fonction de mère, de père, ça compte, y
compris dans ce mélange extraordinaire entre la chair, le désir physique, le
désir sexuel et l’affection. C’est ça, la fonction parentale. Vous la niez, et
j’en suis très triste.
Un autre mot est apparu dans le débat ; tandis
qu’un collègue évoquait « papa », « maman », « les
enfants », un député socialiste a osé dire : « Et le
chien ? ».
M. Bernard Roman.
Et les canaris ?
M. Marc Le Fur.
Je trouve cela triste, parce qu’on a vraiment le sentiment que chez vous, il y
a les animaux de compagnie et les enfants de compagnie, que l’enfant est un
luxe que l’on se paye, que l’enfant ne compte pas, qu’il est un objet et pas un
sujet en soi. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Voilà qui est
bien triste.
Puisque l’on parle
d’animaux, je vais en évoquer un autre : le caïman. Il a donné son nom à
des îles lointaines qui accueillent des fonds divers et variés, en particulier
ceux de M. Augier. Certains d’entre vous doivent le connaître,
M. Augier : il a exercé une fonction majeure, celle de trésorier de
campagne. Ce n’est pas une petite fonction, elle impliquait la proximité et la
confiance du futur Président de la République. M. Augier devrait dès lors
être plus respectable que quiconque.
M. Bernard Roman.
Les comptes ont été approuvés !
M. Marc Le Fur.
Or quelque mois après, M. Augier, trésorier de la campagne, devenait le
propriétaire d’un journal qui s’appelle Têtu (Exclamations sur
plusieurs bancs du groupe SRC), très engagé pour que ce projet de loi
passe !
M. Xavier Breton.
Tout à fait ! Les faits sont têtus !
M. Marc Le Fur.
Tout cela est cohérent : trésorier de campagne ; propriétaire du
journal qui porte ce texte ; enfin, utilisateur des comptes aux Îles
Caïmans. Tout cela, hélas, est révélateur de ce que les Français ne veulent
plus ! Ils exigent…
M. Philippe Meunier. La moralité !
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M. Hervé Mariton.
Nous devons démontrer, ce que nous faisons amendement après amendement, les
problèmes de cohérence, de rédaction ou tout simplement de sens, posés par ce
texte. Chers collègues de la majorité, franchement, vous faites un mauvais
travail parlementaire et je regrette que vous ne vous efforciez pas de garantir
une meilleure qualité de la loi.
D’autres
dispositions de ce texte sont sans doute plus graves encore, et nous en
reparlerons bientôt.
Madame la ministre de la famille, voilà quelques
minutes, vous avez dit – cela a été repris, par exemple, par le site de la
Chaîne parlementaire – qu’il ne suffit pas d’accoucher pour être mère.
Mme Dominique
Bertinotti, ministre déléguée. Tout à fait !
M. Hervé Mariton.
Et vous le confirmez. Vous opinez du chapeau.
M. Xavier Breton.
Et elle est ministre de la famille !
M. Hervé Mariton.
Mesurez-vous la gravité de votre propos, madame ? Au fond, puisque vous
n’arrivez pas à défendre ne serait-ce que l’aspect technique de votre texte, au
demeurant totalement bancal, vous développez dans l’hémicycle, alors qu’en
réalité rien ne vous y obligerait, votre vision de la famille.
Mme Dominique
Bertinotti, ministre déléguée. Ce n’est pas uniquement ma vision !
M. Hervé Mariton.
Vous dites que nos positions sont difficilement conciliables ; en
l’occurrence, c’est assez vrai. En effet, une mère a sûrement beaucoup
d’engagement, d’énergie et d’amour à déployer. Mais l’accouchement fait une mère, je crois. D’autres ici le diraient
sans doute mieux que moi mais, en tant que père de famille, je pense pouvoir
affirmer que c’est l’accouchement qui fait la mère,…
Mme Chantal Berthelot. Ce n’est pas vrai !
M. Hervé Mariton.
…même si cela ne la résume pas et ne la dispense pas de beaucoup d’énergie et
d’efforts, de beaucoup d’amour aussi.
Ces propos montrent
votre volonté de nier la nature, de définir l’enfant de manière purement
culturelle, ce qui est évidemment cohérent avec votre idée d’une parenté
exercée par des couples de même sexe, puisque vous voulez que l’enfant soit
l’enfant de ceux qui ne sont pas ses parents.
L’adoption
plénière est une richesse de notre droit, parce qu’elle traduit, comme Napoléon
l’avait bien souligné, une volonté aussi proche que possible de l’enfantement.
Avec l’adoption plénière, c’est comme s’il y avait accouchement. Or ce n’est
pas ainsi que vous défendez l’homoparenté, puisque vous la défendez au nom du
seul choix culturel,…
M. Bernard Roman.
Mais non !
M. Hervé Mariton.
…au nom d’une toute-puissance et de l’absence de limite au désir d’enfant.
C’est donc en cohérence avec cette vision que vous affirmez que l’accouchement
ne fait pas la mère.
Cette distance par
rapport à la nature, par rapport à la vie est effrayante. Mesurez, madame, le
poids de vos propos ; mesurez combien ils vous portent à nier la famille.
Et si l’accouchement ne fait pas la mère, comment alors refuserez-vous la gestation
pour autrui ?
M. Xavier Breton.
Elle est pour !
M. Hervé Mariton.
On me rappelle d’ailleurs que vous êtes pour, en effet. Mais si l’accouchement
ne fait pas la mère, il y a alors tant de manières d’être mère que votre
logique vous entraîne vers l’acceptation de la procréation médicalement
assistée et de la gestation pour autrui.
Monsieur Roman,
vous qui êtes aussi sensible, laissez-vous passer cette phrase ?
M. Bernard Roman.
Oui !
Mme Chantal Berthelot. Absolument !
M. Hervé Mariton.
Il est intéressant pour nous de le savoir. La phrase « l’accouchement ne
fait pas la mère » a-t-elle le soutien de la majorité ? (« Oui ! »
sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Vous dites oui : les Français le
sauront.
M. Marc Le Fur.
C’est que leur monde est un monde artificiel !
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En lisant ces extraits vous mesurerez avec quel odieux laxisme
les députés socialistes et de gauche se
sont manifestés dans les échanges, allant jusqu’à ironiser, et alors qu’un député de droite parlait de la famille, de « papa, maman et les
enfants », un député socialiste à osé intervenir en lançant de son
banc « et le chien », et un
moment plus tard « et les canaris », il s’agit bien évidemment du député socialiste
Bernard Roman dont la lourdeur des interventions et exclamations n’ont d’égale
que celle de son défaut de respect envers
les députés de droite .
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