Albert Camus au Panthéon, une instrumentalisation politicienne à redouter !
Oui je reviens sur mes réflexions , j’ai tout lieu de craindre qu’une cérémonie de transfert des restes d’Albert Camus ne donnent lieu à une sorte de « remake » de la remise de
Par exemple en faisant ressortir le mérite d’Albert Camus d’avoir échappé par son intelligence à la condition d’une famille dont Albert Camus lui-même dit qu’elle était « pauvre ».
Or la famille d’Albert Camus n’était pas pauvre, mais simplement pas riche. Et cette condition de « pas riche » en Algérie était celle de la grande majorité des Français d’Algérie
ouvriers, pêcheurs, artisans, employés, fonctionnaires, petits commerçants et même petits agriculteurs le plus grand nombre. Cette situation de « pas riche » était vécu dans une grande dignité, les familles se tenaient bien, vivaient dans la joie et dans suffisance d’un quotidien sans privation ni misère.
Albert Camus et sa famille, nombre de Français d’Algérie encore vivants les ont côtoyé et bien connu, l’enfance d’Albert Camus n’a été ni terne ni morose. Certes sa parenté était sévère lorsqu’il fautait et le corrigeait comme on corrigeait autrefois les enfants désobéissants, mais tous les parents là-bas étaient dans ce genre d’éducation, ça n’empêchait pas l’amour er les joies et les sorties familiales.
Bon nombre de site de Français d’Algérie évoquent Albert Camus, et des personnes qui ont partagé son enfance, son adolescence et sa vie de jeune adultes ont écrits sur lui, certains pour l’avoir connu à l’école, au lycée, à l’université et, certains pour avoir fait partie de l’équipe sportive du RUA avec lui, certains pour avoir partagé leur plaisir avec lui ses , d’autres pour avoir partagé les idées politique de sa jeunesse en Algérie avant Paris, c’est à travers leurs écrits que nous saisissons la vraie personnalité d’Albert Camus, que nous saisissons l’ambiance de sa famille bien loin de tout « misérabilisme »
Pour en revenir à sa grand-mère Madame Sintès née Cardona, ses ancêtres minorquins sont d’origine Catalane par les Cardonna , certes au cours des siècles ces familles d’origines catalanes (Cardona d’après l’étude des lignages de Minorque est un nom catalan de l’ancien Royaume d’Aragon) , comme les autres famille d’origine castillanes, ont connu des fortunes diverses allant d’une grande aisance au début de la reconquête de Minorque sur les Maures à des situations plus modestes au fil des siècles et se sont amoindries en patrimoine et en postes honorifiques pour devenir modestes. Cela se comprend aisément par le morcellement des héritages successifs qui réduisent bon nombre d’héritiers dans une île à surface réduite et inextensible, à s’exiler dans d’autres pays pour retrouver les moyens de ressurgir. De nombreux habitants des Iles Baléares ont essaimés au cours des siècles au Canada, en Floride, en Amérique du Sud, partout dans le monde où selon leurs traditions ils ont recréé des villes, des villages, des exploitations, des entreprises.
Juger d’une famille dans l’instantané d’une courte période allant de la naissance d’Albert Camus à son arrivée en France, c’est vraiment méconnaître l’histoire des lignages et de leur place historique, en dépit de leur modestie, dans la grande histoire du monde.
Oui j’ai tout lieu de craindre qu’une étiquette misérable soit plaquée sur Albert Camus et sa famille dans une opération à but politique et électoral. Si Monsieur Sarkozy et sa garde rapprochée pense récupérer ainsi les voix des Français d’Algérie ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au nombril.
Albert Camus était réfractaire à toute distinction honorifique et qu’il le veuille ou non il était sur ce point bien précis dans la ligne éducative de sa famille, la valeur d’un homme ne se mesurait pour lui pas à des médailles accrochées au revers de son veston, bien que celles-ci soient parfaitement honorables.
Des voix déjà se sont élevées pour protester contre cette intention de Nicolas Sarkozy dans les médias et pour demander à ses héritiers de s’opposer à cette instrumentalisation de leur ancêtre Albert Camus.
J’espère qu’elles seront entendues, sinon ça risque de chauffer.
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