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22 octobre 2018

L'Affaire Kashoggi vues par des politologues et spécialistes du monde arabe ( différentes sources indiquées dans mon éditorial )

Éditorial  de lucienne magalie pons


Il est très difficile de se risquer à relater une affaire politique criminelle  qui agite  le monde politique et diplomatique international,  sans avoir les renseignements de fonds nécessaires , c'est pourquoi au lieu de citer les informations  assez confuses ou de surface éditées ou  diffusées  par des médias  orientés ou réducteurs ,  j'ai préféré attendre et m'en remettre à des communications  de fond  publiées par des médias  solides, comme Spunik France  sous formes d'interviews  de personnalités spécialistes de la région comme le professeur  Bassam Tahhan, politologue franco-syrien  spécialiste des  régions du monde arabe, proche et moyen-orient , ou  encore prendre connaissance de  communiqués émanant de personnalités expertes et  objectives qui suivent de très près les conflits qui affectent ces régions.. 



Je commence donc pour prendre connaissance de cette triste affaire ,   par extraire   l'interview  de Bassam Tahhan qui  figure   dans  l'article  de  Fabien Buzzanca publié par Sputnik  France le 15 octobre 2018 intitulé " La disparition de Khashoggi fait les affaires des Etats Unis et de l'occident".

* Copie/collé de l'interview :

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Sputnik France: En dehors de ses critiques de la monarchie en place ou de l'intervention saoudienne au Yémen, pour quels autres motifs Riyad aurait-elle pu vouloir la mort de Jamal Khashoggi?
Bassam Tahhan: Il faut d'abord insister sur le caractère complexe du personnage. Jamal Khashoggi est un enfant du sérail. Il a grandi dans le giron de la famille royale saoudienne, bien qu'il n'en fasse pas partie. C'est un homme fier de ses origines turques, comme son nom l'indique, et qui s'est trouvé face à une sorte de dilemme psychologique. Il a de la valeur, il a fait de grandes études, il a eu la confiance du prince Al-Walid ben Talal, qui l'avait nommé chef d'une grande chaîne d'information même si elle n'a finalement jamais pu voir le jour.
Il était même proche de l'ancien directeur des services secrets Tourki al-Fayçal et de tout un tas d'autres personnages très influents. Mais les choses se sont envenimées et il est tombé en disgrâce. Jamal Khashoggi fréquentait les princes, mais il n'en était pas un et au contraire d'eux, qui ont épousé la cause wahhabite, il s'est rapproché des Frères musulmans*. Il a émis à plusieurs reprises l'hypothèse de la formation d'un parti politique en Arabie saoudite qui serait inspiré de ces derniers, ce que le pouvoir de Riyad a vu d'un très mauvais œil.
Sputnik France: Un dissident saoudien réfugié au Québec affirme que les autorités de son pays l'ont mis sur écoute et ont eu connaissance des échanges qu'il a eus avec Jamal Khashoggi sur plusieurs projets hostiles à Riyad. De quoi déclencher une opération?
Bassam Tahhan: Il est certain que cet opposant était espionné par les Saoudiens. Quelques jours avant le départ de Jamal Khashoggi en Turquie, ils ont échangé par téléphone. Lors de cette conversation, Jamal Khashoggi lui a assuré de son aide afin de contrer la propagande pro-saoudienne et en faveur du prince héritier Mohammed ben Salmane sur les réseaux sociaux. Ceci aurait pu constituer un motif suffisant pour que le prince héritier déclenche une opération contre lui.
Plusieurs médias assurent que les Turcs disposent de preuves de l'assassinat de Jamal Khashoggi, notamment d'enregistrements. Mais il n'y a eu aucune déclaration officielle en ce sens. Les services secrets britanniques parlent eux d'une possible overdose.
Certains éléments seraient troublants s'ils s'avéraient exacts. Il y a l'identification présumée d'une partie des 15 Saoudiens débarqués à Istanbul le jour de la disparition de Jamal Khashoggi. Parmi eux se seraient trouvés des membres des services de renseignement et un médecin légiste. On a aussi des enregistrements des trajets de voitures diplomatiques du Consulat à la maison du Consul. Mais encore une fois, Ankara n'a toujours pas présenté de preuves concrètes. A-t-il été enlevé pour être détenu en Arabie saoudite? A-t-il été assassiné? Est-ce un interrogatoire qui a mal tourné? Ou autre chose? Ce qui est certain, c'est que Jamal Khashoggi ne s'est pas évaporé.
Sputnik France: Le Washington Post cite une source qui affirme que les services de renseignement américains étaient au fait d'un projet d'enlèvement de Jamal Khashoggi par les autorités saoudiennes. Est-ce crédible?
Bassam Tahhan: Les services de renseignements américains ont intercepté des discussions dans la sphère rapprochée de Mohammed ben Salmane, qui faisaient mention d'un éventuel enlèvement. La question qui se pose est la suivante: pourquoi ne l'ont-ils pas prévenu? Pour plusieurs raisons en fait

Tout d'abord, au niveau politique, Jamal Khashoggi s'oppose à Trump sur un certain nombre de sujets. Il a écrit sur la réalité de l'accord de vente d'armes signé entre les États-Unis et l'Arabie saoudite en mai 2017 et qui porterait sur 110 milliards de dollars. Jamal Khashoggi avait participé à informer le public que ce montant avait été largement surestimé et que certains contrats dataient de l'ère Obama. Autre point important: Jamal Khashoggi a toujours fermement condamné le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Il soutenait également le départ de la Turquie de l'Otan, car il considérait qu'Ankara devait se rapprocher du monde arabe. Autant de points qui ont fortement déplu à Washington. Il faut comprendre qu'après son passage aux États-Unis et l'obtention d'une place au Washington Post, Jamal Khashoggi a gagné en influence sur les lecteurs américains et occidentaux.

Sputnik France: Pourtant, Donald Trump a promis à l'Arabie saoudite de graves conséquences si des preuves de l'assassinat de Jamal Khashoggi étaient avancées…


Bassam Tahhan: C'est de la comédie tout à fait représentative de l'hypocrisie occidentale. Cette disparition fait les affaires des États-Unis et l'Occident. Elle va permettre à Trump de faire gagner plus d'argent à l'Amérique. Il va pouvoir s'en servir comme d'un levier de pression et pourrait par exemple dire: «On n'arrête pas la vente d'armes à l'Arabie saoudite, mais maintenant elles coûteront plus cher. On vous pardonne, mais il faut passer à la caisse».
D'ailleurs, il a déjà annoncé qu'il ne mettrait pas fin aux ventes d'armes à Riyad. La déclaration commune de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni qui réclament une «enquête crédible» s'inscrit dans la même veine.
Sputnik France: Le roi Salmane d'Arabie saoudite a assuré de la «solidité» des relations avec «la Turquie sœur» lors d'une conversation téléphonique avec le Président turc Recep Tayyip Erdogan. Dans les faits, Ankara met la pression sur Riyad depuis le début de l'affaire. Quel impact cet incident aura-t-il sur les relations turco-saoudiennes?
Bassam Tahhan: Si la Turquie détient effectivement des preuves, c'est également bénéfique pour eux. Ils pourront faire pression sur Riyad. Si des preuves convaincantes sont publiées, il n'y a plus de sortie honorable pour l'Arabie saoudite dans cette affaire.
Sputnik France: La bourse de Riyad est secouée depuis plusieurs jours. De grands noms des affaires, comme les patrons de la banque JP Morgan et d'Uber ou le milliardaire anglais Richard Branson, devraient annuler leur participation au «Davos du désert» prévu du 23 au 25 octobre. La disparition de Jamal Khashoggi pourrait-elle remettre en cause les projets d'investissements pharaoniques du prince héritier Mohammed ben Salmane? Pourrait-on aller jusqu'à un changement de leadership?
Bassam Tahhan: Cette affaire s'ajoute aux bruits de couloirs qui veulent que des conjurations seraient en cours en Arabie saoudite afin de renverser le pouvoir en place. Bien évidemment, cela n'est pas pour rassurer les investisseurs. Est-ce que Mohammed ben Salmane va être remplacé? Cela me paraît difficile qu'ils puissent mener à bien ses projets dans le contexte actuel. Il faut bien avoir à l'esprit que chaque État, occidental ou oriental, défend ses intérêts économiques et qu'ils se moquent que ce soit Mohammed ben Salmane ou un autre qui tienne les rênes tant que l'économique tourne. Il faut attendre de voir comment la situation évolue, mais il me paraît clair que l'Arabie saoudite est très affaiblie.
*Organisation terroriste interdite en Russie
Fin de l'extrait
Pour avoir une vue plus étendue vous pouvez lire l'intégralité de l'article en cliquant sur le lien ci-dessous :


«La disparition de Khashoggi fait les affaires des États-Unis et de l ...


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Bassam Tahhan  avait aussi évoqué longuement   Khashoggi  et ses implications politiques dans un entretien-vidéo avec RT France qui  avait pour thème principal " L'Occident et la sphère militaro-industrielle n'a pas intérêt à ce que MBS soit évincé" 
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Nous avons relevé aussi par ailleurs une publication  à partager  sur l'Arabie Saoudite écrite par Maître Elie Hatem, avocat à la Cour, qui consacre une grande partie de ses activités  aux relations internationales.
Dans cette publication M° Elie Hatem évoque l'affaire Khashoggi longuement et à la suite rappelle d'autres implications de l'Arabie Saoudite dans des actes criminels de guerre au Yémen, et des exactions contre son propre peuple.

- Par Maître  Elie Hatem 🔻


OU VA L'ARABIE SAOUDITE?
Les médias et l'opinion publique internationale ont réagi à la disparition du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, dans des circonstances suspectes. Ce dernier s'était rendu au consulat de son pays en Turquie pour obtenir un document relatif à son état civil en vue de son mariage. Il n'est plus sorti de cet endroit.

Cet acte spectaculaire aurait été exécuté par un groupe de personnes qui ont atterri, la veille de sa disparition, dans la capitale turque.

Cette opération aurait-elle été commanditée par les services secrets saoudiens ou sous-traitée par des services secrets tiers qui, à la fois, auraient réussi leur mission en mettant dans l'embarras la monarchie saoudienne ? Ne pouvait-on pas faire disparaître ce journaliste sans laisser des soupçons quant à l'implication de l'Arabie saoudite ? Ou aurait-on préféré à la fois le faire disparaître et discréditer le pouvoir saoudien dont la dérive sectaire empire de jour en jour ?
La réaction des Etats-Unis, en l'occurrence du Président Donald Trump en personne qui a condamné cet acte, laisse à croire que le rôle accordé au prince héritier du royaume saoudien, Mohamed Ben Salman, par l'Administration américaine et son allié israélien, va décroître. « La vache à traire », en empruntant l'expression du Président Trump utilisée lors de sa campagne électorale pour désigner l'Arabie saoudite, aurait-elle épuisé son lait et faudrait-il alors « l'abattre », selon cette même expression ?
En effet, le rapport accablant des Nations Unies, mettant en cause des responsables saoudiens dans des actes qualifiés de crimes de guerre au Yémen, une guerre commanditée par les Etats-Unis pour exténuer ce dernier ainsi que l'Arabie saoudite, a semé la panique au sein du gouvernement saoudien.
Il est néanmoins déplorable de constater que ce dernier ne fait que creuser sa tombe par sa propre main, en se laissant téléguider par les Etats-Unis et Israël qui ne lui vouent que le dédain, et qu'il continue à exercer des exactions à l'encontre de son propre peuple.
Il y a presqu'un an, en novembre 2017, le prince héritier Mohamed Ben Salman, connu de plus en plus par ses initiales « MBS », fraîchement désigné Prince héritier par son père le nouveau roi Salman dont l'état de santé est dégradé, avait procédé à l'arrestation d'une cinquantaine de ministres, d'hommes d'affaires et des membres de sa famille, y compris le prince Walid Ben Talal. Il exigea d'eux le paiement d'une somme d'argent afin qu'ils soient libérés, notamment 6 milliards de dollars du Prince Walid Ben Talal.
L'un des fils de l'ancien roi Abdallah également arrêté dans la foulée et assigné à résidence dans le luxueux hôtel Ritz de Ryad, le Prince Met'eb, avait quant à lui réglé 1 milliard de dollars en contre – partie de sa libération.
Par ailleurs, le jeune prince héritier (MBS) désigné en juin 2017 à la place du prince Mohamed Ben Naïef, avait retenu le Premier ministre libanais, Saad Hariri, en visite en Arabie saoudite. Détenteur de la double nationalité libanaise et saoudienne, Saad Hariri a été forcé à prononcer sa démission. Il a fallu attendre l'intervention du Président français, Emmanuel Macron, à la demande de son homologue libanais, le Président Michel Aoun, afin qu'il soit libéré.
Mohamed Ben Salman, qui semble lutter contre la corruption dans son pays a néanmoins acheté, en 2015 selon le New York Times, « la maison la plus chère du monde », s'agissant du « Château Louis XIV » à Louveciennes pour 275 millions d'Euros, un yacht pour 500 millions d'Euros et d'une toile à 450 millions de dollars...
Il continue ses exactions à l'encontre de toute personnalité qui pourra lui faire de l'ombre et sauver la monarchie saoudienne de sa dérive.
Plusieurs personnalités demeurent emprisonnées dans des conditions déplorables, non pas dans un hôtel à l'instar de ceux qui ont été arrêtés par la rafle de novembre dernier, mais dans des cachots privés de leurs droits, ne sachant pas les motifs de leur arrestation. Leurs avocats sont privés de leur droits élémentaires de les visiter, d'avoir accès à leurs dossiers et de connaître les charges permettant ces arrestations arbitraires. Leurs familles à qui le droit de visite leur est interdit sont placées également sous surveillance et assignées à domicile. Une situation inique qui ne semble pas émouvoir l'opinion publique internationale, les organisations humanitaires ni les politiques...
Parmi ces princes, citons le frère de Walid Ben Talal, le prince Khaled Ben Talal Al Saoud, le prince Turki Ben Abdallah Al Saoud, le fils du roi défunt Abdallah, le prince Abdelaziz Ben Salman ben Mohamed Al Saoud et son fils le prince Salman Ben Abdelaziz Ben Salman Al Saoud.
Ce dernier, âgé de 35 ans et ancien camarade de classe de MBS, a été arrêté le 4 janvier dernier. Il a été molesté jusqu'à ce qu'il tomba dans le coma, baignant dans son sang devant son épouse (fille de l'ancien roi Abdallah) et sa fille à peine âgée de deux ans. Il a été ensuite enlevé. Quelques jours plus tard, son père a été enlevé.
Docteur en Droit comparé de l'université de Paris I, officier de la Légion d'Honneur en raison de ses actions culturelles et humanitaires en France, le Prince Salman Ben Abdelaziz Al Saoud parle plusieurs langues et jouit de contacts politiques et diplomatiques internationaux, ce qui lui donne une stature qui, aux yeux du prince héritier saoudien, pourrait porter préjudice à son accession au pouvoir à la mort de son père : l’intronisation du monarque au royaume saoudien se passe à l'issue de sa désignation par un Conseil de sages qui peut désapprouver sa qualité de prince héritier attribuée par le roi défunt.
J'ai aussitôt alerté l'opinion publique internationale à ce sujet, privé de mon droit élémentaire d'entrer en contact avec mes clients, de les visiter, d'avoir accès à leur dossier et de connaître les charges retenues contre eux.
Seul le Président français, Emmanuel Macron, a eu la correction de me répondre, le 20 avril dernier par l'intermédiaire de son Chef de Cabinet, en s'excusant du retard mis à me répondre, en raison du grand nombre de courriers reçus par le Chef de l'Etat. Ce dernier a donc confié à Monsieur François-Xavier Lauch le soin de m'assurer « de toute l'attention portée » à mon intervention « qui a bien été prise en compte. A la demande de Monsieur Emmanuel Macron », ma correspondance «a été signalée à Monsieur Yves Le Drian , ministre de l'Europe et des affaires étrangères, qui » allait me tenir « directement informé de la suite qui lui sera réservée ».
A ce jour, je n'ai rien reçu de la part de notre ministre des affaires étrangères. Je comprends que cette affaire est délicate pour notre pays et qu'elle est distincte de celle de l'enlèvement du Premier ministre, Saad Hariri. La France était intervenue en faveur de ce dernier, s'agissant d'un Premier ministre d'un Etat souverain et d'une demande d'intervention en sa faveur faite par le Chef de l'Etat libanais.
Néanmoins et ce qui est étonnant, c'est qu'à ce jour le Président Donald Trump à qui j'ai également adressé un courrier n'a pas répondu. J'ai relancé la Maison Blanche à ce sujet, avant hier. Peut-être que l'affaire de la disparition de Jamal Khashokji qui a pourtant laisser réagir le Président américain permettra à ce dernier de prendre en considération les exactions de son protégé, le prince Mohamed Ben Salman et de son équipe au pouvoir qui violent d'une manière flagrante les principes élémentaires du droit de la défense, du droit tout court...
Parmi ces personnages de l'équipe du prince héritier, trois sont directement responsables de cette dérive : les princes Turki Ben Abdallah Ben Fahd Ben Abdelaziz Al Saoud, Mohamed Ben Abdelrahman Al Saoud et Monsieur Saud Al Qehtani.
Je lance un appel à toutes les instances internationales, médiatiques, ONG, politiques et personnalités influentes afin de s'associer à mon message, de le partager, de le communiquer afin de faire respecter le droit et de libérer ces personnalités y compris les trois dignitaires religieux de la Mecque.
Elie HATEM
Fin de la publication de Maître Elie Hatem.

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Il serait intéressant  maintenant de lire les nombreuses interventions et protestations  des Chefs d'états  et Responsables  européens sur la disparition et la mort de Jamal Khashoggi, notamment celles d'Emmanuel Macron Chef de l'Etat Français, celle de Madame Merkel Chancelière allemande , mais aussi  l'intervention de Donald Trump Président des Etats-Unis, et celle de du Président Turc Erdogan.

J'éditerais demain un rappel de ce présent édito assorti d'une Revue de presse où j'essaierai de regrouper les  liens de ces différentes interventions.

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