Dans mon précédent éditorial je notais les réactions et opinions de plusieurs personnalités politiques au sujet du nouveau gouvernement, mais j'indiquais en conclusion que je me réservais d'écrire un article particulier pour noter celles de Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise, en effet je pensais qu'il profiterait de la séance de questions au gouvernement de mardi après-midi à 'l'Assemblée Nationale Nationale pour présenter ses réactions au travers d'une question au sujet du remaniement ministériel, mais finalement il a préféré changé de stratégie en interpellant fermement le premier ministre sur les perquisitions visant la France insoumise
- Extrait Vidéo :
- Ci-dessous en extrait copié/collé , l'échange en texte entre Jean-Luc Mélenchon et le premier ministre Edouard Philippe , de source du site de l'Assemblée Nationale :
MARDI 16 OCTOBRE 2018 |
1ère séance (19e) - Développer le sommaire |
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- Extrait copié/collé :
Perquisitions visant la France insoumise
M. le président. La parole est à M. Jean-Luc Mélenchon, pour
le groupe La France insoumise. (Applaudissements sur de nombreux bancs du
groupe FI. – Mouvements divers.)
M. Jean-Luc Mélenchon. Le groupe FI s’associe au message de
la représentation nationale de solidarité avec la population de l’Aude,
durement meurtrie. Il exprime sa compassion à ceux qui sont aujourd’hui dans le
deuil et, depuis ce micro, cette tribune, j’appelle mes amis « insoumis »…
M. Bruno Millienne. Et pas les autres ?
M. Jean-Luc Mélenchon. …de toute la région à se porter à la
rescousse, pour aider ceux qui sont dans le désarroi. (Rumeurs ironiques sur
les bancs du groupe LaREM.) La nature nous laisse semblables, la loi nous fait
égaux et, bien sûr, la loi de l’entraide ici et l’ordre politique à cet
instant.
Comme vous l’avez sans doute appris, ce matin, le procureur
de circonstance que vous avez nommé après un entretien d’embauche, ayant
autorisation de perquisitionner depuis vendredi dernier, a choisi de le faire
ce matin à sept heures et j’ai ouvert ma porte à des gens qui tapaient
précipitamment. Ils étaient armés et vêtus de gilets pare-balles car on ne sait
jamais, avec moi, ce qui peut se produire. (Bruits.) Cette perquisition a été
réalisée sans aucun motif d’urgence comme ce peut être le cas lorsqu’il faut
faire éclater la vérité.
Car la plainte initiale date d’il y a un an, déposée par
quelqu’un qui a dit elle-même que c’était une plaisanterie pour complaire à Mme
Le Pen – qui ne lui avait d’ailleurs rien demandé. Or, un an et demi après, on
fait une perquisition chez moi, au siège du parti, au siège du mouvement et
chez neuf personnes !
M. Denis Masséglia. Ça suffit ! Laissez la justice travailler
!
M. Jean-Luc Mélenchon. Je ne me plains pas d’être
perquisitionné, je me plains de cette mise en scène et du résultat concret
auquel nous arrivons. (Bruits.)
La deuxième plainte concerne les comptes de la campagne pour
l’élection présidentielle. C’est un véritable traquenard, ce M. Logerot, que
vous avez augmenté de 57 %, ayant transformé la commission des comptes de
campagne en un moyen de dénoncer les gens et de les clouer au pilori.
(Applaudissements sur les bancs du groupe FI et sur plusieurs bancs du groupe
LR.)
Voilà ce que j’ai à vous dire. Où est l’État de droit ? Je
suis président d’un groupe parlementaire d’opposition et mon chef de cabinet a
subi une perquisition pendant sept heures. Vous avez tous mes rendez-vous
depuis deux ans, vous avez aspiré tous les fichiers du mouvement La France
insoumise et tous ceux du parti de gauche sans nous ayons signé un seul
procès-verbal. (Applaudissements sur les bancs des groupes FI et LR. –
Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.)
Collègues, êtes-vous devenus déraisonnables ? Voyez-vous ce
que cela veut dire ? Vous sentez-vous solidaires de procédés pareils ? (Vives
protestations sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) Vous en êtes à hurler,
maintenant… Mais vous ne vous rendez plus compte ! (Applaudissements sur les
bancs des groupe FI et LR ainsi que parmi les députés non-inscrits.) Ce n’est
plus de la justice,...
M. Pierre Henriet. Vive l’indépendance de l’autorité
judiciaire !
M. Jean-Luc Mélenchon. ...ce n’est plus de la police. Voici
ma question : pour quels motifs infamants prétendez-vous nous poursuivre ?
(Vifs applaudissements sur les bancs du groupe FI. – M. Michel Castellani
applaudit – Bruit –M. Jean-Luc Melenchon poursuit son intervention dans un
grand brouhaha après que le micro lui a été coupé)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Edouard Philippe, Premier ministre. Monsieur le président
Mélenchon, je perçois dans votre question une émotion et une colère que je
crois pouvoir comprendre. Il s’agit de l’émotion et de la colère d’un citoyen –
en l’occurrence un responsable politique – de bonne foi, car je crois à votre
bonne foi par construction et peut-être même, aussi, par conviction, citoyen qui
se trouve confronté à une procédure judiciaire.
Vous n’êtes pas le premier, monsieur le président Mélenchon,…
M. Alexis Corbière. Et l’affaire Benalla ?
M. Edouard Philippe, Premier ministre. …à éprouver cette
émotion et à ressentir cette colère, confronté de bonne foi, j’y insiste, à une
procédure judiciaire et vous le savez. (Exclamations sur les bancs du groupe
LR.)
Mme Marie-Christine Dalloz. Réplique prévisible.
M. Marc Le Fur. Et Benalla ?
M. Edouard Philippe, Premier ministre. Et j’entends souligner,
monsieur le président Mélenchon, avec le plus grand calme, qu’il y a, dans
votre question, quelque inexactitude et un désaccord fondamental. Une
inexactitude, d’abord, dont je crois que vous la reconnaîtrez bien volontiers :
la perquisition réalisée ce matin n’a pas été demandée par un procureur que
j’aurais « nommé après un entretien préalable ». Le procureur de Paris a été
nommé bien avant que je sois moi-même nommé Premier ministre et vous le savez
parfaitement. Un désaccord profond, ensuite : il m’appartient, parce que je
suis Premier ministre, parce que je suis respectueux de la loi et du texte
constitutionnel, de faire prévaloir en toutes circonstances l’indépendance de
la justice (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM), indépendance
grâce à laquelle il n’y a aucune instruction individuelle donnée au procureur.
Mme Danièle Obono. C’est vous qui dirigez le Parquet !
M. Edouard Philippe, Premier ministre. Les décisions du
procureur – en l’occurrence celle dont il est ici question – sont soumises au
contrôle d’un juge des libertés et de la détention qui est un magistrat du
siège et qui est bien sûr parfaitement indépendant.
Il ne m’appartient pas, monsieur le président Mélenchon, il
n’appartient d’ailleurs en vérité à aucun d’entre nous de remettre en cause le
texte constitutionnel et le principe fondamental de l’indépendance de la
justice. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes LaREM et MODEM.)
Si vous voulez porter le débat sur l’indépendance de la justice sur le terrain
politique, convenons-en, ce sera un débat politique. Mais dans
l’accomplissement des procédures judiciaires… (« Et Benalla ? » sur les bancs
du groupe FI) Je le dis, mesdames et messieurs les députés, avec le plus grand
calme : dans l’accomplissement des procédures judiciaires, la justice est
évidemment indépendante et il nous appartient de faire prévaloir ce principe.
(Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM. – Vives
exclamations sur les bancs du groupe FI.)
- fin de l'extrait copié/collé -
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La question des perquisitions visant la France insoumise est revenu le lendemain , c'est à dire aujourd'hui Mercredi, à l'Assemblée Nationale, et cette fois c'était Alexis Corbière de la FI qui revenait à la charge.
Je n'ai pas pu télécharger un extrait vidéo de son intervention, mais j'ai pu copier/collé son échange avec le premier ministre, et cette fois vous remarquerez que l'échange Corbière/a été plus rude que l'échange Mélenchon /Philippe de mardi.
Extrait copié/collé de la Première séance du mercredi 17 octobre 2018 de l'Assemblée Nationale :
" Perquisitions visant La France insoumise
" M. le président. La parole est à M. Alexis Corbière, pour le groupe La France insoumise.
M. Alexis Corbière. Ma question s’adresse à M. le Premier ministre qui, hier matin encore, était ministre de l’intérieur. Nous ne réclamons aucune faveur.
M. Bruno Millienne. Ah bon ?
M. Erwan Balanant. Si !
M. Alexis Corbière. Nous voulons la justice. Hier, le mouvement La France insoumise a été traité comme s’il était une association de malfaiteurs. Contre nous, une centaine de fonctionnaires de police a été mobilisée, pour mener une quinzaine de perquisitions.
M. Bruno Millienne. Une centaine ? Vous n’exagérez pas un peu ?
M. Erwan Balanant. Peut-être connaît-on vos pratiques !
M. le président. Chers collègues, seul M. Corbière a la parole.
M. Alexis Corbière. Dix heures de perquisition : pourquoi ? Des données personnelles, des photos de vacances et des agendas saisis : pourquoi ? Au nom de quelle urgence ? Qui a décidé qu’un dispositif si disproportionné soit déployé ?
Mme Agnès Thill. La justice !
M. Alexis Corbière. Aucune organisation politique – aucune ! – n’a eu a subir cela,…
M. Ludovic Pajot. Si, la nôtre !
M. Alexis Corbière. …moins encore dans le cadre d’une simple enquête préliminaire, qui – je tiens à le rappeler – n’est pas diligentée par un juge d’instruction indépendant, mais par un procureur placé sous l’autorité du ministre de la justice.
Pourquoi ? Nos comptes de campagne ? Depuis le 8 juin 2018, nous en avons demandé un réexamen exhaustif – sans réponse. Les assistants au Parlement européen ? En trois ans, pourquoi ne pas les avoir convoqués afin de vérifier la réalité de leur travail ?
Pourquoi ? Nos comptes de campagne ? Depuis le 8 juin 2018, nous en avons demandé un réexamen exhaustif – sans réponse. Les assistants au Parlement européen ? En trois ans, pourquoi ne pas les avoir convoqués afin de vérifier la réalité de leur travail ?
M. Erwan Balanant. Ça va venir !
M. Alexis Corbière. Après des heures de perquisition dans nos locaux, aucun procès-verbal n’a été présenté à la signature de nos responsables. (Exclamations sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.)
Mme Agnès Thill. Et quoi encore ?
M. Alexis Corbière. Qui peut accepter que l’on saisisse des fichiers de sympathisants et de militants hors de tout cadre légal ? Nous réclamons justice. C’est une question de principe, pour tous – y compris pour vous !
Nous constatons que le procureur de Paris n’a même pas envisagé d’ouvrir une enquête préliminaire sur les comptes de campagne de La République en marche. Ni les locaux de cette formation, ni le domicile personnel de son président – actuel ministre de l’intérieur – n’ont été perquisitionnés. Et je ne rappellerai pas la vraie-fausse perquisition du domicile de M. Benalla.
Monsieur le Premier ministre, est-ce l’État de droit que celui-là ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI. – Mme Faucillon applaudit également.)
Nous constatons que le procureur de Paris n’a même pas envisagé d’ouvrir une enquête préliminaire sur les comptes de campagne de La République en marche. Ni les locaux de cette formation, ni le domicile personnel de son président – actuel ministre de l’intérieur – n’ont été perquisitionnés. Et je ne rappellerai pas la vraie-fausse perquisition du domicile de M. Benalla.
Monsieur le Premier ministre, est-ce l’État de droit que celui-là ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI. – Mme Faucillon applaudit également.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Edouard Philippe, Premier ministre. Monsieur le député, hier à la même heure, le président du groupe parlementaire dont vous êtes membre, M. Mélenchon, m’interrogeait sur les mêmes faits, en posant une question allant, au fond, dans le même sens que la vôtre. Je lui répondais avec un grand calme, me semble-t-il, et beaucoup de précision, indiquant combien j’étais personnellement, politiquement et fonctionnellement – en tant que chef de gouvernement – attaché à l’indépendance de la justice.
Vous m’interrogez aujourd’hui en me posant fondamentalement la même question – sur un ton calme, je vous en donne acte. Il se trouve que, depuis hier, j’ai vu des images dont je dois dire, monsieur le député, qu’elles m’ont choqué. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM ainsi que sur quelques bancs des groupes LR et UDI-Agir.)
Vous m’interrogez aujourd’hui en me posant fondamentalement la même question – sur un ton calme, je vous en donne acte. Il se trouve que, depuis hier, j’ai vu des images dont je dois dire, monsieur le député, qu’elles m’ont choqué. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM ainsi que sur quelques bancs des groupes LR et UDI-Agir.)
M. Erwan Balanant. Nous aussi !
M. Jean-Luc Mélenchon et Mme Caroline Fiat. Et nous donc !
M. Bruno Millienne. Honteux !
M. Edouard Philippe, Premier ministre. Je ne me départis jamais d’une certaine forme de mesure lorsque je m’exprime, mais je peux comprendre, peut-être, que les mots, dans le feu de l’action, dépassent la pensée – même si, lorsqu’on est un responsable politique, il est toujours préférable de se maîtriser en toutes circonstances. Mais je peux le comprendre.
M. Jean-Luc Mélenchon. Venez me chercher ! (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)
Mme Claire O’Petit. Et ça veut être Président de la République !
M. Edouard Philippe, Premier ministre. En tout état de cause, les images que j’ai vues étaient d’une très grande violence à l’égard de fonctionnaires de police exerçant leur mission. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)
M. Bruno Millienne. Assumez !
M. Erwan Balanant. Vous êtes la honte de cet hémicycle !
M. Edouard Philippe, Premier ministre. Elles étaient d’une très grande violence à l’égard de procédures ne relevant pas du Gouvernement. Je ne pense pas, monsieur le député, que nous ayons quoi que ce soit à gagner à mettre en cause l’indépendance de la justice.
M. le président. S’il vous plaît, chers collègues.
M. Edouard Philippe, Premier ministre. S’agissant des procédures qui pourraient être engagées ou qui ont pu l’être par le passé, j’ai le souvenir – contrairement à ce que vous avez indiqué – que des procédures ont déjà été mises en œuvre contre des formations politiques. J’en ai un souvenir assez net, croyez-moi, et je pense que beaucoup de gens, sur les bancs de cette assemblée, s’en souviennent aussi.
Des perquisitions dans des locaux de formations politiques, c’est déjà arrivé ! Des mises en cause de personnalités ayant ou ayant eu un rôle politique, c’est déjà arrivé ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)
Cela n’est jamais agréable, mais j’observe, monsieur le député, que tous ceux qui ont été mis en cause, et qui parfois – je le reconnais – ont vu leur honneur mis en cause, tous ceux-là, me semble-t-il, ont systématiquement conservé à l’égard des forces de police comme de l’institution judiciaire un très grand calme. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM, dont quelques membres se lèvent.)
Des perquisitions dans des locaux de formations politiques, c’est déjà arrivé ! Des mises en cause de personnalités ayant ou ayant eu un rôle politique, c’est déjà arrivé ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)
Cela n’est jamais agréable, mais j’observe, monsieur le député, que tous ceux qui ont été mis en cause, et qui parfois – je le reconnais – ont vu leur honneur mis en cause, tous ceux-là, me semble-t-il, ont systématiquement conservé à l’égard des forces de police comme de l’institution judiciaire un très grand calme. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM, dont quelques membres se lèvent.)
M. Jean-Luc Mélenchon. Le Président de la République a appelé à la soupe !
M. Bruno Millienne. Populistes !
oo0oo
Les échanges tendus que nous avons rapportés ci-dessus nous donnent un aperçu de la température plutôt explosive de l'état actuel des relations de l'exécutif et de la France insoumise, il suffirait d'un petit pas de plus pour que le thermomètre explose !
Affaire à suivre !
Si vous souhaitez creuser le sujet vous pouvez de très nombreux articles regroupés sous le lien actif ci-dessous
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