Mardi dernier 25 Juin l'émissaire spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Monsieur Lakdar Brahimi , se trouvait à Genève pour préparer la Conférence internationale proposé le 7 mai dernier par Washington et Moscou qui a pour objectif de lancer les négociations entre le régime syrien et les opposants afin de trouver des solutions pour mettre fin à la guerre civile qui meurtrit ce pays depuis deux ans.
Avant la réunion préparatoire Monsieur Lakdar Brahimi a déclaré aux journalistes présents :
«Franchement je doute que la conférence ait lieu en juillet», toutefois Lakdar Brahimi a ajouté ..: «Je crois qu’ils vont confirmer qu’ils vont venir»...l’opposition doit avoir une réunion à ce sujet les 4 ou 5 juillet prochains."
Lakdar Brahimi avait annoncé aussi qu’il ne tiendrait pas de conférence de
presse à l’issue de la réunion préparatoire , toutefois il s'était dit confiant que les
discussions seraient constructives et que des progrès seraient accomplis.
Pour comprendre le doute de Lakdar Brahimi quant à la date de la conférence, il convient de rappeler que la date de la tenue de cette conférence de Genève a été plusieurs fois repoussée en raison notamment d'une part des pressions exercées sur Damas d'une part par les responsables de la communauté internationale, et d'autre part des conditions posées par la Coalition Nationale et l'opposition syrienne syrienne qui exigent le départ de Bachar El Assad, et de ses chefs militaires , lea Coalition Nationale en faisant notamment un préalable à sa participation.
Le 30 mai la Coalition nationale, qui regroupe l’opposition au régime syrien avait
formulé des conditions. «La Coalition nationale ne prendra part à aucune
conférence internationale ou à aucun autre effort de ce genre tant que
les militants de l’Iran et du Hezbollah envahissent la Syrie», avait
annoncé George Sabra son président par intérim.
Le 5 Juin, une première réunion préparatoire le avait réuni notamment des représentants des Nations Unies, de
Washington et de Moscou, au
lendemain des accusations de la France sur l’utilisation de gaz sarin
par le régime de Bachar al-Assad contre les rebelles, avait fixé la
tenue de la Conférence internationale pour juillet.
Par la suite , Khaled Al-Saeh l'un des porte parole du CNS réclamait une nouvelle fois le départ
d’al-Assad et de ses chefs militaires tout en précisant que ces
demandes ne constituaient pas des conditions préalables à la
participation à la Conférence.
Lundi 24 Juin du côté du Gouvernement syrien qui a déclaré vouloir participer à la Conférence, Monsieur Walid Mouallem , ministre syrien des Affaires étrangères en réaffirmant que «le président Assad ne démissionnera pas», déclarait à l'adresse de l'opposition syrienne «Si la condition est que le président syrien démissionne, ne prenez pas la peine de participer» à Genève 2.
Du côté de la communauté internationale, lors du récent sommet du G8 des 17/18 juin 2013 , les dirigeants des pays membres du G8 avait arrêté en réunion leur position commune sur le conflit syrien (après d'âpres échanges en marge des réunions), finalement en réunion le Mardi 18 juin ... un accord avait trouvé et arrêté pour préparer et organiser à Genève une
conférence de paix sur la Syrie "aussitôt que possible", ainsi que le mentionne le communiqué final du G8 en ce qui concerne le conflit syrie
Dans les semaines qui avaient précédées le G8, certains chefs d’États annonçaient que cette conférence devrait se tenir en Juin, ensuite il fût question de Juillet.
Au G8 on remarquera une certaine prudence : "dès que possible" indique le communiqué final, et de plus en marge des discussions du G8 ,une "source proche des discussions" avait confié aux médias que " la conférence de Genève, initialement prévue pour juin, puis pour
juillet, pourrait ne pas se tenir avant août.
Rappelons que l'opposition
syrienne, au moment où le G8 se tenait avait fait savoir qu'elle exigeait pour venir à la conférence de Genève que le
départ de Bachar El Assad soit acté par la communauté internationale,
mais de Moscou Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, rappelait que l'opposition
syrienne n'avait pas à poser de conditions préalables à sa
participation à la conférence internationale proposée. -
Rappelons aussi que le Président Russe Vladimir Poutine très
déterminé, malgré les pressions de ses partenaires pour qu'il
modère son soutien au président Assad. avait refusé toute mention dans le communiqué
final du G8 qui aurait impliqué une mise à l'écart de Bachar al Assad ou une
modération du soutien de la Russie au président syrien, finalement la Russie avait obtenu que le sort du président Bachar al Assad ne soit pas évoqué dans le communiqué
final, alors que le président américain Barack Obama et les dirigeants
occidentaux avait souvent présenté le départ du chef de l'Etat
syrien comme faisant partie de la solution au conflit.
En résumé voici ci-dessous ce que les dirigeants des pays membres du G8 avait arrêté sur la Syrie :
- les Chefs d’État et de gouvernement des pays du G8, ont appelé à la tenue de
négociations le plus rapidement possible pour résoudre le
conflit en Syrie
- les membres du G8 restent "déterminés" à trouver "une solution politique à la
crise, basée sur une vision d'une Syrie démocratique" et
comprenant toutes les parties au conflit.
- les membres du G8 sont d'accord pour organiser à Genève une
conférence de paix sur la Syrie "aussitôt que possible ..
- Les dirigeants du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France,
Grande-Bretagne, Italie, Canada et Russie) appellent aussi les
autorités syriennes et l'opposition syrienne à s'engager à démanteler
toutes les organisations affiliées à Al Qaïda.
- Ces mêmes dirigeants, s'engageaient aussi à fournir une aide humanitaire de 1,5
milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) pour soulager la
population syrienne.
- de source proche des discussions la conférence de Genève, initialement prévue pour juin, puis pour juillet, pourrait ne pas se tenir avant août.
Voici enfin ci-dessous les déclarations de Lakdar Brahimi du Mardi dernier 24 Juin qui nous laisse douter que la tenue de la Conférence de Paix de Genève puisse se tenir en Juillet
Publiée le 25 juin 2013
commentaire figurant sous la vidéo sur le site émetteur :
L'espoir était bien mince, voilà qu'il s'écroule. Il n'y aura pas de conférence de paix sur la Syrie à Genève en juillet. Lakdhar Brahimi, le médiateur international l'espérait, mais il a dû reconnaître qu'il est trop tôt,
l'opposition tient notamment une réunion les 4 et 5 juillet, et ne sera pas prête.
"Je doute qu'il y ait une conférence en juillet, déclare Lakhdar Brahimi. J'espère vraiment, vraiment, que les gouvernements de la région et les grandes puissances, particulièrement les Etats-Unis et la Russie, vont agir pour contenir cette situation qui nous échappe, pas seulement en Syrie mais aussi dans la région."
Ce qui se joue, c'est en effet aussi une lutte de pouvoir entre les grandes puissances, notamment entre Moscou et Washington. En Arabie saoudite, le ministre des Affaires étrangères, recevant son homologue américain, a critiqué le soutien à Damas des Russes, mais aussi de l'Iran et du Hezbollah.
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