Nous recevons de l'un de nos correspondants en urgence le document ci-dessous relatif à
l’examen de la proposition de loi visant la libéralisation de la
recherche sur l’embryon humain, prévu jeudi,qui a été avancé à mercredi 10
juillet, aujourd’hui, dans l’après-midi.
Nous vous demandons de de prendre connaissance de ce document et si vous souhaitez défendre l'embryon humain d'agir comme le propose la Fondation Jérôme Lejeune en écrivant à votre député et en signant la pétition.
Vous trouvez ça normal ?
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Chers amis,
La conférence des Présidents de l’Assemblée nationale l’a annoncé hier : l’examen de la proposition de loi visant la libéralisation de la recherche sur l’embryon humain, prévu jeudi, est avancé à mercredi 10 juillet, aujourd’hui, dans l’après-midi. Ce changement d’agenda de dernière minute vient s’ajouter à un contexte déjà incompatible avec la tenue d’un véritable débat de société alors que les députés s’apprêtent à bouleverser un aspect fondamental la loi de bioéthique. Non seulement des Etats généraux n’ont pas été convoqués, contrairement à l’article 46 de la loi de bioéthique de 2011, mais le texte est mis à l’ordre du jour d’une session extraordinaire à la veille des vacances parlementaires. Pourtant, le débat est plus que légitime alors que la France pourrait voir tomber le régime d’interdiction de la recherche sur l’embryon qu’elle a toujours maintenu, notamment en 2011 après des Etats généraux d’ampleur. D’autant que cette recherche n’est ni éthique, ni scientifiquement nécessaire quand des alternatives existent et provoquent l’enthousiasme général de la communauté scientifique internationale, à l’image des cellules iPS du Prix Nobel de Médecine. Par ailleurs, loin d’être un sujet technique réservé aux seuls scientifiques, la recherche sur l’embryon est avant tout un enjeu éthique et éminemment politique. Ainsi, en mars, une première tentative avait déclenché une mobilisation citoyenne qui avait, aux dires de la ministre Mme Fioraso, « inondé » l’Assemblée nationale de cartes de protestation. A l’échelle européenne, plus de 710 000 citoyens de l’Union ont déjà signé l’initiative Un de nous qui présentera à la Commission européenne à l’automne un texte visant l’arrêt des financements communautaires à la recherche sur l’embryon humain. COMMENT AGIR AUJOURD'HUI ?
-> cliquez ici pour
lui envoyer un mail (vous pourrez également retrouver le nom de votre
député s’il vous échappe et son adresse mail si vous ne la connaissez
pas par cœur !).
Signer l’initiative citoyenne européenne Un de nous.
BONUS
>> Dans une interview donnée au Journal du Dimanche la semaine dernière, Geneviève Fioraso, Ministre de la recherche et de l’enseignement supérieur,
avance des arguments plus que contestables en faveur de la proposition
de loi. Elle évoque en particulier la Fondation Jérôme Lejeune. Voici notre droit de réponse.
Argument de la ministre : « Avec le vote de ce texte, la France sera enfin au niveau des pays avancés. Dans ce domaine de recherche, du 7e rang mondial il y a dix ans, nous avons reculé à la 17e position. La recherche sur les cellules souches embryonnaires est cruciale pour toute une partie de la médecine dite régénérative ».
Notre réponse :
Aucun des pays ayant autorisé la recherche sur l’embryon n’est en
avance sur la France, qui dès lors ne peut pas être en retard. Depuis 20
ans de recherche dans le monde (par exemple en Grande-Bretagne), les
travaux sur l'embryon humain n'ont pas donné de résultats significatifs
dans le domaine de la thérapie cellulaire, ou médecine dite
régénérative. Alors que le Pr. Yamanaka a découvert les cellules iPS en
favorisant la recherche sans détruire d’embryons humains, c’est
l’obstination française pour la recherche sur l’embryon humain et les
cellules souches embryonnaires qui conduit à creuser le retard de la
France en matière d’innovation sur les cellules souches. De fait, la
France n’investit pas les sommes nécessaires dans les recherches
efficaces comme celles récompensées par le Prix Nobel de Médecine qui,
en plus d’être efficace, respectent l’éthique.
Argument de la ministre : « les patients en attente de thérapies nouvelles » pourraient compter sur les recherches sur l’embryon humain.
Notre réponse :
Les cellules souches adultes, ombilicales et du liquide amniotique
sont aujourd’hui déjà utilisées en thérapie cellulaire. Ainsi, pour
certains types de pathologies comme les lésions ou les maladies de la
peau (plaies, brûlures, épidermolyse bulleuse) ou encore les maladies du
sang (leucémies, hémopathies, thalassémies, anémies), les greffes de
cellules souches non-embryonnaires soignent déjà les patients.
Dans
ce domaine de la thérapie cellulaire, les cellules souches
embryonnaires humaines et les cellules souches IPS font face au même
obstacle : le développement de tumeurs. S’agissant des recherches sur
les cellules souches embryonnaires humaines, sans résultat depuis 20
ans, le stade de la recherche clinique est à peine ébauché. Seuls 3
essais cliniques ont été lancés. Le premier, initié en 2010, a déjà été
arrêté. Pour les deux autres, qui concernent deux pathologies
rétiniennes très proches (dystrophie maculaire de Stargardt et DMLA,
dégénérescence maculaire liée à l'âge), il s’agit d’essais cliniques de
niveau 1, c’est-à-dire visant à vérifier l’absence de réactions
négatives. Avant de prouver l’efficacité du traitement, il y a un grand
pas qui n’est pas franchi. Quant aux cellules iPS (découvertes en 2006
par le Professeur Yamanaka, Prix Nobel de Médecine), déjà efficaces en
matière de criblage de molécules et de modélisations de pathologies
(utiles à l’industrie pharmaceutique), elles offrent des perspectives en
matière de thérapie cellulaire. Celles-ci sont d’autant plus sérieuses
que le problème du rejet immunitaire (greffe) ne se pose pas avec ces
cellules qui proviennent du patient lui-même (ce qui n’est pas le cas
pour les cellules souches embryonnaires humaines). Pour le traitement de
la DMLA, un essai clinique vient d’être lancé au Japon en 2013.
Argument de la ministre : « Même si les autorisations sont accordées, il n’est pas très attractif de travailler dans une discipline stigmatisée ».
Notre réponse : L’Agence de la Biomédecine (ABM) est actuellement chargée de délivrer les dérogations au principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon humain. Or, depuis 2004, l’ABM a délivré 173 autorisations relatives à la recherche sur l’embryon, pour seulement 9 refus. On ne peut donc pas raisonnablement soutenir l’idée que le régime actuel d’interdiction assorti de dérogations « stigmatise » les chercheurs qui veulent utiliser des embryons humains pour leur recherche. D’ailleurs, lors des débats parlementaires relatifs à la loi bioéthique de 2011, aucun chercheur ne s’était déclaré gêné par le régime d’interdiction. En conséquence, rien ne justifie l’adoption d’un régime d’autorisation. Par ailleurs, les recours déposés contre certaines décisions d’autorisation de l’ABM ne sauraient justifier un changement de la loi actuelle. Ce n’est pas parce que l’ABM ne respecte pas les conditions actuelles de dérogation que le principe d’interdiction doit être aboli en faveur de l’adoption d’un régime d’autorisation. Par le dépôt de ses différents recours, la Fondation Jérôme Lejeune s’attache simplement à ce que la loi soit respectée. Celle-ci ne saurait être modifiée par convenance, au gré de la volonté des chercheurs ou de laboratoires pharmaceutiques, ou bien pour éviter d’être attaquée en justice. Le droit doit demeurer au service de la justice, il ne peut être instrumentalisé en fonction d’intérêts particuliers ou d’une idéologie.
Argument de la ministre :
« À l’appui de ses critiques, cette fondation [Fondation Jérôme
Lejeune] brandit des photos de fœtus de 6 mois alors que les embryons
utilisés pour la recherche ont moins d’une semaine. Cesvitro ».
Notre réponse :
Si tant est qu’il faille justifier le fait qu’une vie humaine est
sacrée quel qu’en soit le stade de développement, l’image en question
représente bien un « embryon » (et non un fœtus) ce que peut confirmer
n’importe quel médecin. La question de sa protection s’impose dès le
commencement de la vie de tout être humain (art. 16 du code civil). Il
est troublant de voir un ministre de la République mesurer son respect
de l’être humain à sa taille, son âge et son nombre de cellules.
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