Depuis le G8 où la Syrie était au cœur des préoccupations , nos médias occidentaux ne nous parlent plus de la conférence de Geneve II , ou si peu ou si mal que nous ne savons plus exactement ce qu'il en est.
Mais heureusement que nos correspondants du bord sud de la Méditerranée suivent de près la situation en toute pertinence et nous font partager périodiquement leurs analyses.
Mon correspondant Djerrad Amar , écrivain et journaliste algérien, vient de me faire parvenir 3 de ses articles qui nous éclairent sur le drame Syrien et je me dois de vous les faire partager, il est bien certain que je le remercie avec la plus grande gratitude de nous tenir au courant.
Par DJERRAD Amar
Genève II: Est-ce pour préparer la paix?
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Chaque jour qui passe sur le terrain des
combats, en Syrie, révèle que la guerre contre ce pays n’est pas ce que l’on
rabâche depuis plus de 2 années, à savoir «un soulèvement populaire
spontané » contre ses dirigeants pour recouvrer sa dignité et sa liberté,
mais bien d’un complot pour déstabiliser cet État, considéré gênant les
objectifs et les visées impérialistes dans la région.
Pour
ce faire, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, le Qatar, la Turquie,
l'Arabie Saoudites et Israël ont engagé tous les moyens pour permettre aux
groupes armés affublés «thouar» (révolutionnaires) - la plupart
mercenaires islamistes - pour mener une guerre, sans merci, contre l’État
syrien et renverser son gouvernement, dans le but d’affaiblir l’axe de
résistance, en admettant pour cela les pires atrocités.
Par
l’origine diverse des groupes armés islamistes, hier «terroristes»,
métamorphosés , aujourd’hui, momentanément «révolutionnaires» rétribués
sous la fausse bannière «djihadistes» ; par la provenance de
l’armement en leur possession ; par les objectifs visés ; par les
agissements et les réactions des pays manipulateurs engagés, il est indéniable
que cela obéit à un plan réfléchi, destiné à instaurer le chaos sur une
géographie déterminée, pour ensuite recomposer selon les désidératas et
objectifs prévus. Ce projet américain est consacré dans ce qui est appelé le «Grand
Moyen-Orient» auquel est intégré le projet israélien dit «Yinon»
destiné à assurer la supériorité d’Israël.
Deux
années de guerre, de destructions de toutes natures, de sanctions et de
pressions - contre un État souverain où tous les moyens illégaux, même les plus
immoraux et abjects, ont été utilisés - n’ont pas permis de venir à bout d’un
peuple résistant, d’une armée forte et unie. Deux années sans voir
l’effondrement prévu malgré les sommes colossales engagées par les bailleurs
arabes vassaux ainsi que la formidable guerre médiatique soutenues par
d’éminents hommes de cultes, corrompus, chargés de l’endoctrinement des masses
musulmanes par la religion. L’échec de l’aventure semble bien consommé et les cartes jouées.
Depuis
les
derniers développements avec la récupération d’Al Quseir et de sa
banlieue
- localité hautement stratégique pour les planificateurs
américano-sionistes
qui devait aboutir à la prise de Damas - par l’armée syrienne des mains
des
«insurgés», tous les calculs ont été bouleversés et les objectifs
compromis. Avec cette récupération surprise, suite à une offensive
‘éclair’ et décisive, de cette
petite ville où se sont solidement concentrées les forces ''wahabo-takfiristes'',
on annonce déjà des échecs sur d’autres fronts. Cette bataille d’Al Quseir a
été particulièrement déterminante par l’appui, à la frontière libanaise, des éléments
du Hezbollah qui n’ont laissé, aux groupes armés, aucune possibilité
d’infiltration, d’exfiltration ou d’approvisionnement. Une assistance
inattendue qui a été condamnée par la…Ligue arabe. L’autre élément est que
l’armée syrienne a su se convertir, en la circonstance, en une redoutable force
contre-guérilla.
Les
résultats d’Al Quseir sur le plan militaire et tactique, avec ses effets
ravageurs sur les autres groupes, ont créé un climat de défaite, une situation
d’impasse mettant les groupes armés dans un état de déroute et les
commanditaires dans une profonde confusion. C’est donc bien les résultats sur
le terrain des combats qui dictent ou imposent la nature des changements.
Il
ne restait que l’annonce par les deux «Grands», les USA et la Russie, d’une
conférence «internationale» sur la Syrie, prévue à Genève, qui se veut l’ultime
round pour sceller cet encombrant et dangereux dossier par la voie politique,
malgré l’agitation et les élucubrations des autres protagonistes qui
soutiennent une solution militaire.
Tant
que l’on pouvait encore financer et remplacer les groupes anéantis, tant
que l’on disposait encore de ‘cartes’ de pressions politiques et économiques, tant
que les étapes du Plan tracé avançaient, il n’était pas envisageable de
négocier quoi que ce soit. Avec la bataille d’Al Quseir, qui avait bouleversé,
les données les commanditaires étaient contraints, dans la précipitation,
d’adopter une série de manœuvres aussi insensées que dangereuses.
Dès que les principaux groupes armés, que domine Al Nosra, ont été laminés ou
réduits, il ne restait aux stratèges américano-sionistes et leurs suppôts
arabo-monarchiques que de présenter du «réchauffé» en rabâchant les mensonges
éculés, sans preuve voire sans conviction, ou tenter d’autres diversions et
agissements dans l’espoir de disposer d’arguments et de moyens de pression
consistants lors cette Conférence dite de «Genève II». Mais le reste du monde
connait ces manœuvres, s’en méfie, les réprouve.
Voyant
leurs plans foirer, on réitère la fallacieuse histoire de l’utilisation, par
l’armée syrienne, des armes chimiques que réfute Carla del Ponté en affirmant
que ce sont les groupes armés qui les ont utilisés contre l’armée syrienne et
les civils. Même la demande syrienne d’une enquête, in- situ, de l’ONU a été
capotée par les EU qui voulaient l’étendre à tous les endroits de stockage
éventuels de ce genre d’armes. En dépit de toutes les preuves filmées montrant
des scènes de préparation de ces armes par les groupes armés, rien n’y fait,
les EU accusent l’armée syrienne en concoctant un autre plan de communication
sur les armes chimiques depuis la Jordanie en le faisant coïncider avec les
exercices militaires en préparation dans ce pays. La France a été chargée par
le biais du journal «Le Monde» de lancer la propagande, d’en fournir les
éléments de preuves, même inconsistantes, pour en faire un motif d’intervention
militaire extérieure. La Russie rejette ces accusations d’utilisation d’armes
chimiques par les troupes gouvernementales syriennes, mais annonce par Poutine,
en conférence de presse, lors du sommet du G8 à Lough Erne (Irlande du Nord),
que son pays était prêt à participer à la vérification des cas d’utilisation de
ces armes en Syrie et à soumettre les résultats au Conseil de Sécurité.
On
tente aussi de relancer le projet illégal et dangereux d’une zone d’exclusion
aérienne depuis la frontière jordanienne cette fois, qui serait de 40 km, pour
permettre, en fait, de recomposer les groupes anéantis, faciliter
l’acheminement des armes et des ravitaillements. Ce ‘no-fly zone’, qui
coûterait 50 millions de dollars/jour, sera non seulement une violation d’un
pays souverain, s’il ne passe pas par le Conseil de sécurité, mais est de
nature à enflammer la région, car la Syrie sera en droit de riposter à toute
violation de son territoire et son espace aérien sera très risqué aux pilotes
qui s’y aventureront surtout si elle dispose des redoutables missiles S300, en
plus de son arsenal offensif.
On
relance, tambour battant, le désir d’armer les groupes avec des armes modernes comme
si les armes utilisées, jusque-là, venaient du néant ! La question qui les
effraye est le risque de voir ces armes se retournent contre eux une fois le
problème de la Syrie réglé dans les deux cas de figure. De ce fait, classer ‘Al
Nosra’ organisation terroriste était le seul moyen de faire éliminer cet
encombrant groupe. L’autre crainte est de voir aussi ces armes récupérées par
l’armée syrienne comme toutes celles laissées par les groupes éliminés.
Au même
moment, au vu des difficultés à recruter, on fait organiser, en Égypte, une conférence
des oulémas musulmans à leur tête Al Qaradhaoui pour, essentiellement, lancer
un appel demandant aux musulmans du monde de venir faire le Djihad en Syrie
contre le «régime de Bachar» ; chose qui n’a jamais été faite contre le
régime sioniste d’Israël qui ne cesse depuis plus de 60 ans de spolier et
d’assassiner les palestiniens. Ce projet d’armer et condamné par la Russie qui y voit une
volonté de poursuivre les tueries et donc contraire au but de la Conférence qui
veut instaurer la paix. La Russie réfute le pendant fait avec sa livraison
d’armes défensives qui obéissent, selon elle, à des contrats légaux avec un
gouvernement légitime, telles les batteries antimissiles russes S-300 qui ne
peuvent pas servir à réprimer l’opposition armée.
Toutes
ces
agitations et gesticulations ne seraient pas apparues s’il n’y avait
pas domination par l’armée syrienne du terrain des combats. Lorsque les
groupes armés
occupaient des pans entiers de territoire, imposant leurs lois en
martyrisant les
populations, détruisant les infrastructures économiques, sociales et
culturelles, foulaient des pieds
les lois internationales et la morale, l’Occident encourageait en
espérant la
généralisation du chaos sur toute la Syrie pour le projeter à tous les
États de
l’axe de la résistance avec en ligne de mire l’Iran, mais lorsque la
situation
s’est renversée par la reprise en main des choses par l’armée syrienne
avec
risque d’anéantissement de toute la stratégie tracée pour ce
Moyen-Orient, le
voilà exhiber les «lois internationales» pour faire condamner la Syrie
de
crimes de guerre non avérés ou commis par leurs hommes pour en accuser
l’adversaire.
La
Conférence dite de "Genève II" a pour but de trouver une solution
politique à la crise syrienne que soutiennent de nombreux pays. S’y présenter
sans éléments de pression serait absurde. D’où l’activisme de l’Occident à
vouloir s'y présenter forts d'arguments leurs permettant de soutirer un maximum de
dividendes. Ce qui explique qu'en même temps les Américains s’activent,
parallèlement, à vouloir armer plus et mieux les «rebelles» et à instaurer une
zone d'exclusion aérienne. Ce contraste ne peut que viser à éloigner l’échéance
de la Conférence dans l’espoir, sans aucun doute, de gagner du temps afin de
glaner des cartes de pression politique plus avantageuses, via leurs troupes.
Un certain Driss Salim, du commandement de l’ASL, aurait promis de défaire les
forces armées syriennes en… six mois si l’Occident lui fournit les armes
nécessaires. Les Américains n’étant pas dupes, il est fort probable que leur
Plan prévoit une option plus handicapante visant à éterniser la présence des
terroristes à l'intérieur et autour de la Syrie en créant un foyer permanent
prêt à en faire usage à tout moment et ce, à défaut de la victoire immédiate
souhaitée.
Nous
avons donc, après plus de deux ans :
-
Une Syrie engagée dans une guerre sanglante contre une «rébellion» hétéroclite
composée de milliers d’éléments étrangers soutenus militairement et
financièrement par une coalition de pays impérialistes pro-sionistes, la
Turquie, le Qatar et l’Arabie Saoudite appuyés par des ONG affidées et des
milieux religieux musulmans sectaires.
-
Une domination de l’armée syrienne sur le terrain des combats et des groupes armés,
composés de plusieurs nationalités, en débandade.
-
Un camp agresseur dans une grande confusion et indécis qui veut armer, pour
«équilibrer les forces» dit-il, des groupes dont il craint qu'ils se retournent
contre lui tout en spéculant sur une intervention militaire directe hasardeuse.
-
Une Turquie d’Erdogan qui se retrouve dans la situation de «l’arroseur-arrosé» qui
n’arrive plus à finir sa mission de déstabilisation de la Syrie.
-
Une Égypte de Morsi - empêtrée dans des problèmes économiques, sociaux et
institutionnels - qui se permet de suggérer sa disposition à assumer le rôle de
la Turquie par des signaux en coupant toute relation avec la Syrie et en
affichant son intention d’impliquer son armée. Chose que les hautes instances
militaires jugent irréalisables contre tout pays «frère».
- Deux puissants ‘blocs’ qui s’affrontent pour
un partage d’influence et d’intérêts. L’un croyant à la force militaire pour
pouvoir étendre son hégémonie et l’autre qui veut montrer que le monde n'est
plus unilatéraliste et qu’il est vain d'en nier l’évidence au risque d’un
conflit généralisé.
Il
faut être aveugle pour ne pas voir, à travers la guerre imposée à la Syrie de
l’extérieur, une volonté de tailler à la hache toutes les nations de la région pour les affaiblir, les
piller, les assujettir pour des siècles de « transition démocratique ».
Djerrad
Amar
Par DJERRAD
AMAR
Déroute de
l’ASL et d’El Nosra à Al Qseir ;
confusion des conspirateurs en Syrie
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Il est bon
de faire quelques points d’ordre après ce qui s’était déroulé à Al Qseir suite
au fiasco des groupes armés chargés, par les occidentalo-arabo-sionistes, de
déstabiliser la Syrie.
Des
politiciens et stratèges soutiennent, sur ce qui se passe en Syrie, ce genre
d’analyse et de raisonnement:
- Que la guerre, par procuration, à la Syrie entrait dans le cadre du projet de domination du Moyen-Orient et des pays arabo-musulmans de l’axe de la résistance à la politique impérialo-sioniste qui consistait à réduire leurs armées pour ensuite recomposer ces États en entités géographiques sans puissance et maniables à merci. Ils semblent parvenir en Irak, en Libye, en Tunisie, en Égypte et au Yémen, mais en revanche, ils paraissent échouer en Syrie considérée nœud gordien difficile à trancher.
- Que l'armée syrienne n'avait aucunement considéré Al Qseir aussi « stratégique » que ne le déclarent les agresseurs de la Syrie. Selon eux, Al Qseir était « stratégique » dans ‘leur’ vision et dans ‘leurs’ plans d’agression, car les conspirateurs avaient misé et concentré leurs efforts sur cette ville pour sa proximité avec Homs, les frontières libanaises et jordaniennes ; conditions géographiques favorables en vue d’envahir Damas. Sa chute a bien changé la nature de l’équation en la rendant complexe pour les agresseurs.
- Que l'armée syrienne était parfaitement informée des plans, objectifs et mouvements de l'ennemi dans Al Qseir et ses environs.
- Qu'il y avait des priorités et que la reprise de cette ville - objet d'observations continues et minutieuses des services de renseignements de l'armée syrienne – exigeait des tactiques, de la patience et de la pertinence pour réussir les objectifs militaires et politiques, fondamentaux.
- Qu’il fallait laisser faire croire à une importante victoire des groupes armés et n’intervenir que lorsque l'environnement politique serait favorable afin de faire admettre une défaite, franche et indiscutable, sur l’ennemi tout en réduisant le moral de ses troupes d’une part, mais aussi de briser les projets des commanditaires en anéantissant leur volonté et leurs atouts de pression politique d’autre part.
- Qu’après cette offensive ‘éclair’ sur les groupes armés engagés dans cette ville, leur défaite était tellement décisive et humiliante que même les Occidentaux impliqués l'ont reconnu telle ; alors qu’au même moment les groupes armés et leurs dirigeants, composés de wahabo-takfiriste tétanisés par la déroute, ne trouvaient plus quoi dire ou faire que de proférer des mensonges et balancer des propos contradictoires; qu’il s’agissait d’une ‘fausse’ reprise, que l'armée n'avait tué que des civils, qu’ils avaient affronté le Hezbollah en lieu et place de l'armée syrienne «défaite» selon eux, qu’ils avaient procédé à un retrait ’tactique’ et ce tout en appelant aux renforts.
- Que si ces groupes combattaient, comme ils l’attestent, le Hezbollah cela voudrait donc dire, conséquemment, qu’une poignée d’éléments du Hezbollah avaient pu défaire tous les groupes armés d’Al Qseir pourtant bien équipés par l’occident. Que leurs ‘maîtres-penseurs’ et commanditaires pourraient alors douter de leurs capacités à conquérir toute la Syrie face à toute l’armée syrienne expérimentée et bien armée qui n’a engagé, à ce stade, qu’une infime partie de ses forces.
- Que la déclaration de Nasrallah sur "l'implication" du Hezbollah était plus une tactique pour accabler et dérouter l’ennemi, car dans leur calcul l'on avait fait l’hypothèse que cette formation ne s'y compromettrait pas.
- Que le Hezbollah n'avait pas donné plus de précisions sur cette la nature de cette « implication » sûrement pour susciter les doutes et distraire d’autant qu’aucune preuve sur l’engagement des éléments du Hezbollah sur le territoire syrien n'avait été, à ce jour, prouvé (les 5 ou 6 personnes présentées aux médias, comme du Hezbollah fait prisonniers, sont des citoyens libanais vivants à Damas, des sunnites, qui avaient été kidnappés quelques jours plus tôt).
- Que l'armée syrienne n'avait aucunement besoin d'une aide, en l’occurrence celle du Hezbollah, et que la seule « aide » était de bloquer la frontière pour empêcher et éventuellement éliminer, toute fuite vers le Liban. Ce qui a été fatal puisque les groupes armés étaient pris en étau sans possibilité de se dégager ou d’être appuyé. Il ne leur restait que la mort ou la reddition. Les centaines d’éléments qui avaient ‘réussi’ à rejoindre quelques villages proches n’étaient, en fait, qu’une tactique de l’armée syrienne ayant pour but de diviser les groupes pour mieux les anéantir avec le moins de résistance et de frais.
- Que tous leurs mensonges et diversions avaient pour but de pousser à une intervention occidentale (surtout israélienne) qui reste hypothétique au vu des conditions de tous les groupes armés et l’emprise des forces syriennes sur le théâtre des combats d’une part, mais également au regard du climat politique qui se dirige, inexorablement, vers un règlement du conflit selon les modalités du camp victorieux qui semble, en plus, disposer de redoutables armes de riposte d’autre part.
- Que toute intervention d’« Israël » ne pourra que mettre dans une drôle de confusion aussi bien les pays gouvernés par islamistes et l’opposition syrienne de la ‘coalition’ que leurs soutiens occidentaux. En effet, s’ils acclament une offensive Israélienne, ils commettront une grave faute devant l’opinion arabe; s’ils observent le silence, ils seront frappés de suspicion ; s’ils condamnent, ils renieraient leur position, mainte fois rabâchée, contre le « régime » syrien. Un dilemme infernal que les EU, bons tacticiens et calculateurs, n’oserons pas introduire au risque d’embraser la région, voire au-delà et d’anéantir toute marge de manœuvre ou espoir de solution. La Russie, par la force de la Syrie, son obstination et sa résistance, a réussi à faire changer les règles du jeu de l’adversaire tout en maintenant les siennes intactes.
- Que la révolte qui se déroule actuellement en Turquie n’est que l’expression d’un peuple qui refuse le suivisme et l’alignement de son pays à la politique américano-sioniste à l’endroit d’un peuple voisin auquel il est lié par l’histoire et l’économie. Il aurait été difficile aux Occidentaux de faire ce qu’ils font à la Syrie si Erdogan ne s’était pas lié à leurs projets de domination.
- Que le projet hégémonique sur les pays entourant la méditerranée, que pilotait la France de Sarkozy dans le cadre de l’UMP avec l’appui des EU, que refusait alors l’Allemagne, est en passe de se transformer – grâce à la résistance farouche de la Syrie à l’agression et l’entrée en lice de la Russie et de l’axe antagoniste à l’occident – en projet d’équilibre stratégique.
- Que le « pragmatisme », cette philosophique américaine, qui n’admet de « vrai » que ce qui fonctionne réellement en s’adaptant à la réalité et en préférant la pratique apparait justement par la réalité et la pratique de son initiateur - dans ses relations, ses attitudes et ses objectifs avec le reste du monde - une doctrine insensée quand elle est expurgée de morale et de principes.
- Que le Capitalisme tel que conçu par l’impérialisme occidental, que dirige la grande industrie de concert avec les cartels financiers, mène droit aux crises économiques mondiales et aux guerres comme issue et corollaire.
À cette étape du conflit, la Syrie se trouve dans une position militaire et politique qui lui est favorable où toute recrudescence des menaces ne lui sera que bénéfique d’autant que le Hezbollah déclare solennellement que toute agression extérieure de la Syrie sera considérée aussi agression du Liban. L’Iran voit que son implication deviendra nécessaire pour des raisons de sécurité nationale. La Russie considère que la déstabilisation de cette partie importante du monde nuirait à ses intérêts suprêmes, mais aussi aux grands équilibres du monde !
Les
conséquences prévisibles dans le cas d’un conflit généralisé, à partir de cette
région, seraient donc inimaginables si le discernement ne tient pas lieu et
place de la cupidité.
Djerrad Amar
____________________________
Par
DJERRAD AMAR
Le «wahabo-takfirisme»; la grande
arnaque
pour abrutir et
dominer!
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Pour contourner l’Islam
qui interdit d’entrer en guerre sainte contre d’autres musulmans ou de tuer sans
un motif certifié valable et autorisé, les ‘wahabites’ ont trouvé avec
les ‘takfiristes’ l’alliance idéale et le moyen approprié pour combattre
tous les pays musulmans qui n’entrent pas dans leur giron.
Le « Wahabisme » est une doctrine rigoriste en
référence à Ibn Abdelwahab (1703-1792) qui est le fondateur. Elle combat tous
les musulmans qui ne s’y soumettent pas en les considérants apostats. Après sa
condamnation, il fuit en se fixant à Dariya où il trouve chez les ben Saoud un
soutien. Ces derniers trouvent en lui et son idéologie un moyen de combattre les
tribus afin de les assujettir à leur pouvoir politique et religieux. Ainsi se
forma le Royaume d'Arabie Saoudite avec son système qui perdure jusqu'à nos
jours.
Le « Takfirisme » est mouvement sectaire fondé en
1971 par Moustafa Choukri. Il qualifie de mécréante la société musulmane et
d’hérétiques tous les musulmans ne partageant pas leur point de vue. Leur
assassinat est de ce fait licite.
Il n’est donc pas étonnant que ces deux idéologies
similaires, violentes, se rejoignent pour faire union - en cohabitant en bonne
intelligence - contre tout État musulman qui n’entre pas dans leur doxa. Les
riches familles royales saoudiennes étant wahabites et alliées aux intérêts
américains et sionistes, il est logique qu’elles s’accaparent ces mouvements
pour en faire un instrument politique et un moyen militaire à leur service.
Pour l’Occident - dont les intérêts vitaux se situent
principalement chez les arabo-musulmans, surtout pour ce qui est de l’énergie -
il ne peut trouver meilleurs alliés, le moins couteux, pour
sécuriser ses approvisionnements et maintenir son influence que les Arabes
eux-mêmes. D’où leur division et leurs antagonismes qu’ils cachent derrière des
organisations et ligues de façade qui se sont avérées des attrape-nigauds, des
instruments dévoyant la cause, voire des moyens d’autodestruction.
Le ‘wahabo-takfirisme’ sert les intérêts
occidentalo-sionistes. C’est la raison pour laquelle ils le soutiennent,
l’encouragent et l’arment. Cette idéologie est un dispositif d’importance dans
leur stratégie de domination.
Des séries de
concepts, de qualificatifs et de termes ont été érigées ‘bons’ à
utilisation ou ‘interdits’ d’usage afin de promouvoir ces groupes de
tueurs et leurs ‘faits’ de guerre.
C’est
ainsi que la majorité des médias occidentaux dits « mainstream » ont été mis au
service de cette cause avec pour mission de mentir, berner, tromper, faire
diversion, falsifier. Faire tout pour ne pas percevoir la réalité. Ces médias évitent d’utiliser, par exemple, à l’endroit des
wahabo-takfiristes, les termes comme « terroristes »,
« assassins », « islamo-fascistes » ou tout autre qualificatif fort, mais qui
étaient d’usage quand il s’agissait de les combattre. Ils font croire,
sournoisement, que c’est pour ne pas froisser les musulmans sachant bien que ces
derniers en utilisent de plus tranchants à leur égard. Il s’agit bien sûr d’une
tromperie, car les décideurs occidentaux veulent cacher une stratégie consistant
à instaurer le chaos dans certains États musulmans en manipulant les franges les
plus ignorantes et les plus extrémistes par leurs comportements immondes et
absurdes avec l’assistance, l’assentiment et la couverture religieuse de
certaines monarchies arabes. Ces ‘wahabo-takfiristes’, pour
l’écrasante majorité des musulmans, sont non seulement loin des préceptes de la
religion islamique, mais encore loin de les représenter.
Ils
utilisent, par contre des qualificatifs mesurés tels « opposants », « rebelles »
, « dissidents » « groupes armés » ou « révolutionnaires », car ils sont leur
création, leur moyen, leur produit, leurs ‘proxys’, leur ‘cheval de
Troie’ pour dominer le monde arabo-musulman en utilisant leur religion, leurs
cheikhs, leurs enfants, leur argent en maniant leurs frustrations et leurs
penchants afin d’instaurer le chaos programmé. Ces factions armées, pour la plupart affiliés à
Al-Qaïda, sont organisés en brigades et groupes portant des noms en référence à
l’histoire du monde musulman, surtout du temps du prophète, et ce, pour mieux
tromper. Ce sont, en majorité, des mercenaires étrangers, de confession
musulmane, dirigés par des cadres, sous contrat, venus en tant que «djihadistes»
appuyés par une logistique militaire occidentale. Ces groupes sont armés et
entrainés principalement par les États-Unis, la France, Israël, l’Arabie
Saoudite et le Qatar. Ils ne deviendront ce qu’ils sont réellement, c’est-à-dire
danger, qu’une fois l’objectif atteint quitte, si nécessaire, à les réduire par
l’autodestruction - sans les exterminer en vue d’un usage futur - avec les mêmes
moyens.
Beaucoup de médias
hostiles à cette politique occidentale décrivent, en revanche, les choses comme
elles se présentent en usant de qualificatifs appropriés. L’Iran qui est un pays
musulman publie, sans discontinuer, des articles très critiques aussi bien
contre la politique impérialo-sioniste de l’Occident que contre les fossoyeurs
de l’Islam, fussent-ils musulmans ! C’est le cas aussi de beaucoup de médias
Algériens, Syriens, Tunisiens, Égyptiens, Irakiens, Libanais en particulier.
Il s’agit d’une lutte
d’intérêts et de pouvoir - où le bien et le mal ainsi que la vérité et le
mensonge s’affrontent – sur une échelle mondiale usant et abusant de la morale,
de la religion et des lois internationales. Il se trouve qu’un camp a trouvé en
la religion musulmane et certains félons musulmans influant, la tactique et le
moyen, les moins coûteux, pour atteindre ses objectifs et en sortir vainqueur.
L’« islamisme
», l’« intégrisme» le « wahabisme»
le « takfirisme» le « salafisme»
et autres ne sont que des schismes - d’origine politique,
pour le pouvoir et les intérêts - qui n’ont rien à voir avec l’essence de la
religion islamique. Chacun de ces « schismes » à son but et ses tactiques. Ils
n’existeraient pas s’ils ne sont pas financés par des forces influentes
intéressées et riches. Souvent des régimes ploutocratiques et népotiques qui ont
trouvé en ces « combattants de Dieu », ‘bon marché’, un moyen de protéger leurs
intérêts, de régler des comptes à des États ou certains régimes arabes
antagoniques. Doha (Qatar) est le Quartier général de ces «
combattants ». C’est là où se négocie tout avec les commanditaires.
Il n’y a pas dans
l’histoire de l’humanité une religion, une philosophie, une morale prôner la
violence, la cruauté ou la barbarie comme vertus ?
Le
monde connait mieux maintenant ces énergumènes qui ont choisi l’aliénation,
pensant faire de bons actes en conformité avec leur foi. Certains pays musulmans
les ont combattus et les combattent toujours après les avoir approchés, étudiés,
mis à l’épreuve.Ce sont des sectes -
dont l’idéologie est diamétralement opposée à l’Islam – composées de gens
ignorants, pour leur majorité, souvent des repris de justice, des paumés, des
ratés, endoctrinés et manipulés par des têtes bien pensantes. Ils baignent dans
un marécage d’ignorance qui les pousse à des comportements qui sortent du cadre
humain. C’est un mélange de haine, de frustration, d’hypocrisie, de méchanceté,
de cupidité, de perfidies, d’ignorance qu’ils expriment sous couvert d’une
religiosité très mal assimilée. Quelle religion, philosophie, morale dans
l’histoire de l’humanité permet, « au nom de Dieu », l’égorgement, la
décapitation ou l’éviscération de celui qui ne partage pas vos idées ; rend
licite et recommandé « par Dieu », le viol et le vol ; autorise cette
folie qu’ils viennent d’inventer, qui est le « Djihad sexuel » où ils
demandent aux femmes et aux filles de faire « l’effort » de se ‘‘donner’’
à ceux qu’ils élisent « djihadistes » (combattants pour une cause juste
et licite au nom de Dieu). N’est-ce pas de aliénation ? À Raqa en Syrie un
groupe de salafo -wahabistes ont kidnappé une fille de 5 ans pour faire
"chanter" son père. Elle a été violée jusqu’à mort s’en suive. Sur la pancarte
laissée, il est marqué « Dieu a voulu qu’elle soit sa martyre en procurant du
plaisir à ses moudjahidines ». (http://www.dampress.net/index.php?page=show_det&category_id=6&id=28198&lang=ar ).
C’est dit et acté sur les médias des monarques par des
Cheikhs de service qui ne cessent de lancer des « fatwas » folles, que la
sagesse n’arrivera pas à saisir.
Nous avons vu et
entendu un pseudo cheikh répondre, à une question, que l’Islam, «
autorise si c’est de bonne foi » (c’est vraiment éprouvant de
devoir le rapporter) de se faire sodomiser pour faciliter l’introduction des
explosifs dans le but d’un attentat-suicide (?!) (http://www.youtube.com/watch?v=E0aZ94fsKmw ). Et cette
‘fatwa’ de schizophrène qui recommande, à votre collègue de vous laisser
téter son sein « cinq fois » afin « de nouer une relation de sein
»! Une récente ‘fatwa’ interdit aux femmes de toucher certains fruits et
légumes qui ressemblent au sexe masculin… Que dire de cet « éminent » cheikh qui
‘ordonne’ de tuer tous ceux qui soutiennent le « régime de Bachar », qu’ils
soient militaires, civils, intellectuels, hommes, femmes, hommes de religion et
que s’il y a erreur « Dieu reconnaitra les siens ». Ce même Karadhaoui
vient d’en rajouter, dans son récent sermon du vendredi prononcé Doha, en s’en
prenant aux Alaouites, au Hezbollah, à l’Iran et aux Russes ainsi « les
alaouites sont plus impies que les chrétiens et les juifs », « le
Hezbollah, la Russie et l’Iran sont des ennemis de dieu », « tous les
musulmans doivent se diriger vers Al Qseir pour combattre le Hezbollah »
(alkhabar press). Ajoutons les inepties de ce Abdelmalek Ramdani, cheikh
d’Arabie Saoudite, qui interdit l’émeute et la révolte en déclarant que «
tant que le dirigeant de la nation est un musulman, vous devez obéir et
écouter et que s’il est non désiré, un musulman peut seulement prier et faire
preuve de patience » ; mais elle ne s’applique qu’aux… monarchies. Oublions
cet autre « avis » pervers de l’imam marocain Zamzami qui permet la nécrophilie
à condition que le cadavre soit celui de l’épouse, mais « quelques heures
» seulement après son décès. Il ajoute, après le tollé soulevé, que c’est «
en référence au Coran qui dit que le mari et sa femme restent unis.
[mais] un homme normalement constitué ne penserait pas à une chose
pareille après la mort de sa femme » (lavieeco). À rire ou à pleurer ? Nous
pouvons citer des centaines d’exemples aussi démentiels. Que des stupidités et
des folies pour endormir et abrutir leurs peuples ! Que des « fatwas » qui
n’expriment que des instincts bas, de la frustration, de la revanche, de la
cupidité de ceux qui les ont émises ou commandées. Un
dernier exemple sur leur façon de voir les choses. S’ils sont en prisons et
qu’ils bénéficient d’une « grâce », après plusieurs années passées, ils
interpréteront cette « grâce » ou ce « pardon » comme un signe de ‘récompense’
de Dieu pour l’acte qui les a conduits en prison. C’est donc un signal qu’ils
sont dans le « vrai » et qu’ils doivent persévérer pour refaire plus et mieux !
Ni l’Arabie
saoudite, ni le Qatar ni d’autres ne représentent l’Islam ou les musulmans. Ils
sont d’ailleurs considérés, par la majorité des musulmans, comme les fossoyeurs
de l’Islam. Les ‘‘spécialistes’’ musulmans du verbiage vaseux, de
l’endoctrinement et les manipulateurs occidentaux, qui partagent les mêmes
intérêts, savent bien qui viser, à quel moment, par qui, dans quel but et
comment! Ces « Printemps arabes », prêchant la «
démocratie », la « liberté » et les « droits de l’homme », qui ne visent que les
‘‘Républiques’’, mais jamais les ‘‘Monarchies’’, ne peuvent-ils
pas réveiller toutes ces consciences dupées ?
Des monarchies
rétrogrades moyenâgeuses n’ayant ni vote, ni parlement, ni lois sociales qui
veulent imposer aux républiques ce qu’elles ne peuvent jamais avoir chez elles ?
Des monarchies qui veulent instaurer le chaos, puis instaurer le
régime adéquat « l’Émirat » ou le « Khalifa », pour ne pas être contaminé par
l’esprit « républicain ». Voilà le comble ! Voilà le but. Voilà ce qui arrange
la politique impérialo-sioniste qui consiste à affaiblir par le désordre pour
mieux dominer ! Ne pas comprendre cela est de l’aliénation, de la
déchéance morale.
Là où passent les
wahabo-takfiristes, ils ne laissent que désolation, mort et destruction
contre toutes les confessions et au sein même de leur propre
religion.
Terminons par cette
citation du psychologue David Nazariyan (rapporté par IRIB) « Les terroristes
salafistes … utilisent en effet la violence non pas à titre d'une réaction, mais
en tant qu'un outil de guerre... ce qui relève de la pathologie. Les
psychopathes sont incapables de compatir aux douleurs des autres, incapables de
discerner leurs vrais besoins; à leurs yeux la violence est un outil de pouvoir,
un outil qui les aide à parvenir à leurs objectifs. Un délinquant réagit à son
environnement souvent incompréhensif par acte violent puisqu'il se sent victime
de cet environnement (victime de la pauvreté, de la précarité, de l'injustice
sociale...) Mais un psychopathe takfiri opère par la volonté de domination et de
puissance, la violence est une arme pour lui ».
Quelle
science faudra-t-il inventer pour ces symptômes ? La psychiatrie ou la
psychanalyse, qu’ils renient, n’a aucun effet sur eux.
Djerrad Amar
en pièce jointe de ce dernier article :
Djerrad Amar
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