26 janvier 2013

Davos 2013 : David Cameron appele à une réforme de l'UE - 24 -01- 2013 -

Éditorial de lucienne magalie pons




Il est vrai que l’UE ne fait pas dans la souplesse , tous les pays membres, du plus puissant au plus faible, du plus grand au plus petit, sont soumis aux même  directives, européennes et  aux décisions de la Commission  Européennes,  et  il est indéniable que cette  uniformité  freine comme un carcan  la compétitivité,  la croissance , et l’essor économique  de  certains pays.


Jeudi, lors de deuxième journée du forum économique David Cameron le Premier Ministre Britannique  s’est expliqué  sur ses intentions en matière d’intégration à l’Europe, et a appelé   à une réforme de l’Union Européenne, pour  une Europe plus  libérale et  plus flexible ,  tout en soulignant que son pays n’avait pas l’intention  de tourner le dos à l’Europe et en assurant que son intention  au contraire n'était pas que les Britanniques quittent l'UE  ( ndlr :  avec le futur référendum. ) 


'Nous ne tournons pas le dos à l'Europe, au contraire  a-t-il affirmé en indiquant que  «  la Grande-Bretagne espérait une Europe plus libérale et plus flexible, »    ce qui en clair signifie que le Premier Ministre Britannique  souhaite renégocier le statut britannique dans l’UE pour obtenir de meilleures conditions, autrement dit disposer d’  une marge de manœuvre  plus flexible  et  libérale .


On peut penser que ce serait une entreprise  risquée pour l’unité de l’Europe que de renégocier le statut d’un pays membre, d’autres pays pourraient eux aussi à l’exemple de l’Angleterre réclamer un statut particulier, et au final  qu’on se trouverait  dans une Union Européenne qui par certains aspects politique se retrouverait dans une « Europe des nations », où chaque pays  à la faveur de ces exceptions nationales, ménagerait en priorité ses intérêts nationaux avant ceux généraux de l’UE .


Il faut remarquer aussi que ces exceptions nationales seraient adaptées à chacun des pays qui en bénéficieraient, ce qui en rajouterait encore dans le sens d’une UE à multiples conditions, qui pourraient même sans doute se trouver en contradiction entre elles.


Donc une UE ingouvernable, autant qu’elle est lente  sous sa forme actuelle à s’accorder et à trouver des solutions et des accords unanimes.


L’initiative  ou les souhaits de David Cameron ont le mérite , au moins,  de poser le problème  des conditions de l’intégration à l’Europe de l’Angleterre en particulier,  implicitement par contre coup  la question de l’intégration des autres pays membres,  mais aussi de remuer  « la cuillère dans la panade » (ndlr : vous comprenez que je voulais écrire « le bâton dans la m…. européenne),     en appelant  à la réflexion les dirigeants  de l’UE , ce petit monde  d’élites politiques qui habituellement  tourne en cercle et se mord la queue  pendant de longs  mois , sur des solutions à trouver  pour sortir des crises successives , financière, économique, sociale et  crise spécifique de l’Euro, et pour faire progresser l’UE vers plus  d’uniformité, d’unité, de consensus politique, … et bla bla bla bla .. .., sans vraiment y parvenir qu’au prix de longs mois  et  de difficiles  pourparlers, négociations ,  réunions et conseils, vote, ratifications, etc .. 


En ce sens l’initiative de David Cameron permettrait à son pays de décider de sa politique économique notamment sans avoir à attendre les décisions de l’UE .


Et on peut se féliciter que David Cameron, même si son attitude est parfois insupportable vis-à-vis de ses partenaires européens  et que je n’apprécie pas toujours ses prises de positions politiques,  a réussi à Davos l’exploit de les  remuer et de les faire réagir à chaud.

Sur place  au Forum  économique Mondial de Davos, plusieurs chefs de gouvernement présents se sont élevés contre la volonté de réforme  de David Cameron


Il faut ici rappeler    que l’Allemagne et la France  (  que certains dénomment « le moteur franco-allemand ) ont toujours  avancé  pour plus d’intégration et d’unité, ce que de récentes initiatives de ces deux pays ont démontré,   certains commentateurs   le rappellent  dans les médias  en soulignant  que l’initiative envisagée par David Cameron irait  notamment à l’encontre des positions franco-allemandes , que ce serait une entreprise « hasardeuse » « pas simple » ,  « un pari risqué » , "car des pays comme la France et l’Allemagne   la refuseront "

 Sur place au Forum  économique mondial de Davos, plusieurs chefs de gouvernement présents se sont élevés contre la volonté de réforme  de David Cameron


Dans les médias européens  de tendance conservatrice  et libérale,   on estime que David Cameron a posé la bonne question , certains  d’entre eux soulignent que  l'UE se trouve à un tournant,  par exemple le journal  italien libéral-conservateur  «  Il Sole 24 Ore » écrivait dans un article  le 25 janvier 2013 "L'euro n'est plus un projet purement économique, c'est un projet politique. … La réalité [ ndlr : d'une zone euro de plus en plus intégrée] montre que l'époque d'un projet européen commun est révolue. L'UE est depuis longtemps composée de plusieurs unions. Cela nous pousse à un changement de stratégie. Nous avons besoin d'un traité politique 'pré-constitutionnel' entre les Etats de la zone euro et les Etats qui n'en font pas partie. Un traité qui permette en premier lieu de créer un regroupement politique et au final de renégocier les conditions de compétitivité sur le marché intérieur européen. Il ne sera pas facile d'établir une Europe différenciée. Mais le discours de Cameron nous montre que c'est nécessaire." 


En France  cette année, nos médias presse   et audio-visuels  sont très avares  d’informations sur le Forum de Davos, nous savons que les socialistes sont toujours très méfiants sur les échanges et conclusions des forums de Davos  et qu’ils  n’en ont  jamais fait leur tasse de thé, du reste  le Président de la République Française  François Hollande et le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault  ne se sont pas dérangés, et  le pouvoir français a fait  subsidiairement acte de présence en  y envoyant deux ministres, et un fonctionnaire de l'Elysée.


Au fond  ça  me  permet aussi de remarquer que  presque tous les médias français  ne mettent à la Une et à leurs sauces du jour que les évènements  mis en scène par le pouvoir  pour se valoriser,  et à enchaîner avec des polémiques sans fins, grotesques, ridicules, comme l’affaire Cassez dont on nous rabat les oreilles depuis plusieurs jours en relatant tout ses faits et gestes  du matin au soir,  et jusqu’à la nuit, et dont la seule chose qu’on ne sait pas c’est l’heure à  laquelle elle peut faire son pipi-caca.



Pourtant l’état et le sort de  l’Union Européenne conditionnent  au plus haut point l’avenir de notre pays , eh bien non , les médias préfèrent  écrire  et parler sur des baudruches ou des poupées  gonflées à l’hélium élyséen et gouvernemental, tout ceci  me conduit à conclure,  d’une part que les médias  , flexibles comme des" roseaux  pensants", pensent  et écrivent à droite ou à gauche, selon le pouvoir en place, et  d’autre part , que  je regrette d'avoir fait preuve  de bonne volonté, depuis  l’élection du 6 mai  et pendant quelques mois de bonne volonté  pour ne pas critiquer la gauche ,en raison notamment d’une certaine réserve  médiatique de leur part pendant les tous premiers mois, qui m'incitait à penser qu'ils  étaient sérieusement "au travail".


Mais en fait  j’ai vite réalisé que ce  n’était qu’une tactique pour tâter le terrain et mesurer jusqu’où ils pouvaient aller, eh bien ils ont vite compris qu’ils pouvaient y aller, les médias n’attendaient que ça pour doper leurs  CA et leurs audimats,  ils ont foncé,  et c’est ce que nous voyons depuis plus d’un mois, le déroulement d'un feuilleton  politico-médiatique , ou les médias et les politiques, la mano dans la mano, nous servent  les épisodes d'une storytelling aussi ridicule,  fictive et prétentieuse que  celle que nous a fait déguster  le précédent quinquennat

A ce point de vue là nous n’avons pas gagné au change, et à d’autres points de vue tout reste aux nouveaux arrivants à nous démontrer.



Revue de presse européenne du 25/01/2013  - Source EURO/TOPICS -

À LA UNE


Cameron réclame une réforme de l'UE
Lors du Forum économique mondial à Davos, le Premier ministre britannique David Cameron a souligné jeudi que son pays n'avait pas l'intention de tourner le dos à l'Europe, tout en appelant à une réforme de l'Union. Certains commentateurs soutiennent l'appel de Cameron pour une Europe plus compétitive. D'autres estiment que l'Allemagne et la France ne tolèreront pas d'exception britannique.

Il Sole 24 Ore - Italie
L'Europe a besoin de plusieurs unions
Deux thèmes ont dominé le discours de Cameron : quel degré d'intégration la Grande-Bretagne et l'Europe peuvent-elles supporter sans perdre davantage de compétitivité globale ? Cameron pose la bonne question et l'UE se trouve à un tournant, estime le journal économique libéral-conservateur Il Sole 24 Ore : "L'euro n'est plus un projet purement économique, c'est un projet politique. … La réalité [d'une zone euro de plus en plus intégrée] montre que l'époque d'un projet européen commun est révolue. L'UE est depuis longtemps composée de plusieurs unions. Cela nous pousse à un changement de stratégie. Nous avons besoin d'un traité politique 'pré-constitutionnel' entre les Etats de la zone euro et les Etats qui n'en font pas partie. Un traité qui permette en premier lieu de créer un regroupement politique et au final de renégocier les conditions de compétitivité sur le marché intérieur européen. Il ne sera pas facile d'établir une Europe différenciée. Mais le discours de Cameron nous montre que c'est nécessaire." (25.01.2013)

El Mundo - Espagne
Cameron veut seulement négocier
Plusieurs chefs de gouvernement européens ont critiqué la volonté de réforme de Cameron lors du Forum économique mondial de Davos. Le Premier ministre irlandais Enda Kenny et son homologue néerlandais Mark Rutte ont ainsi exclu l'aménagement d'exceptions nationales dans l'UE. La stratégie du Premier ministre britannique est risquée, juge le quotidien conservateur El Mundo : "David Cameron a tenté hier à Davos d'apaiser ses partenaires européens en assurant que son intention n'était pas que les Britanniques quittent l'UE avec le futur référendum. 'Nous ne tournons pas le dos à l'Europe, au contraire' a-t-il affirmé. Il a indiqué que la Grande-Bretagne espérait une Europe plus libérale et plus flexible, ce qui ne correspond pas à certaines des récentes initiatives de la France et de l'Allemagne. Tout semble indiquer que Cameron veut renégocier le statut britannique dans l'UE pour obtenir de meilleures conditions. Mais ce ne sera pas simple, car des pays comme la France refuseront de collaborer. C'est dans tous les cas une entreprise hasardeuse." (25.01.2013)

Frankfurter Allgemeine Zeitung - Allemagne
Les réactions offensées donnent raison à Cameron
Le fait que de nombreux politiques aient vertement critiqué le discours sur l'Europe tenu mercredi par Cameron montre qu'il a tapé dans le mille avec sa mise en garde, estime le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung : "Cameron a raison : l'UE doit devenir plus flexible et accroître sa compétitivité. Elle doit clarifier la relation entre les pays de la zone euro et les autres pays de l'UE. La rétrocession de compétences au niveau national doit devenir possible. Enfin, l'UE doit devenir plus équitable et plus démocratique. Ceux qui se montrent offensés, avec des reproches comme ceux de l'actuel ministre des Affaires étrangères allemand Guido Westerwelle ('un caprice') ou l'ancien ministre à ce poste Joschka Fischer ('une liquidation de l'UE'), ne doivent pas s'étonner si plus de citoyens encore tournent le dos à l'Europe. ... Qu'ils partent s'ils en ont envie, disent de nombreux Européens convaincus, tout en occultant le fait que leur argument d'un approfondissement de l'intégration perd ainsi tout fondement. Car s'il est avéré que seule une Europe unifiée peut avoir un poids et une voix dans le monde, elle ne pourra s'imposer sans la puissance politique, militaire et financière de la Grande Bretagne." (25.01.2013)

Der Standard - Autriche
Le Commonwealth ne peut remplacer l'UE
L'excellente position internationale de la Grande Bretagne au sein du Commonwealth ne peut remplacer sa relation avec l'Europe, écrit l'historien et l'essayiste Timothy Garton Ash dans le quotidien de centre-gauche Der Standard. Ash, qui se trouve actuellement en Inde, écrit : "[E]couter le discours de Cameron depuis Bombay est une expérience particulièrement surréaliste. Ici en Inde, on vous dit préférer vivre et faire des affaires à Londres, on vous fait part de l'admiration pour les universités britanniques, ... on vous parle d'une certaine affinité avec les traditions littéraires britanniques, avec un bon gouvernement et un bon régime juridique. En revanche, la nouvelle idée des tories qu'une 'relation particulière' entre la Grande-Bretagne et l'Inde, la Grande-Bretagne et l'ensemble du Commonwealth, puisse remplacer la place de la Grande-Bretagne en Europe ou le rapport de l'Inde à l'Europe dans son ensemble, ne suscite aucun écho ici. L'Inde, comme la Grande Bretagne, poursuit ses propres intérêts nationaux, notamment dans son voisinage. Si Cameron n'est pas encore au courant de ce fait, il l'apprendra lors de sa prochaine visite ici." (25.01.2013)

POLITIQUE





  

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