25 janvier 2013

Affaire CASSEZ : Arrêter de nous les casser !

Editorial de Lucienne Magalie PONS

L’affaire Cassez récupérée  et médiatisée   par  des dirigeants et  politiques aussi bien au Mexique qu’en France depuis le début de l’affaire en 2005, souligne bien que l’exécutif qui prétend que la justice est indépendante n’hésite pas à s’emparer d’une affaire pour en  remporter un trophée comme dans une compétition sportive, pour s’attribuer la victoire de sa libération.

Florence Cassez elle-même se prête au jeu, la grande mise en scène de sa libération depuis le Mexique jusqu’à son arrivée en France, son accueil à Roissy par deux ministres en exercice, son comité de soutien, sa famille et ses amis,  les services de sécurité , les médias presse et audiovisuels, sa conférence de presse au côté de Laurent Fabius, les émissions en boucle  sur presque tous les chaînes de télé et   les informations radios décuplées aussi, pendant toute la journée et une partie de la nuit  , les articles à la Une des quotidiens et magazines  , tout ce  super grand raffut ou  ramdam,   nous fait mesurer à quel point la France politique  est tombée dans un état politique de communication malsain  et nauséabond,  en s’emparant d’une affaire judiciaire pour en faire un enjeu politique.

Le Président de la République recevra aujourd’hui Florence Cassez, dans un récent discours à Grenoble il s’est réjoui  de sa libération en lui promettant son soutien, et il la recevra aujourd’hui à l’Elysée, d’autre part Nicolas Sarkozy la recevra en privé.

Quand on voit tout ça on pourrait s’imaginer que cette française avait été kidnappé et retenu en otage au Mexique et que les efforts déployés par les autorités françaises avaient finis  par la faire libérer, mais il n’en est rien Florence Cassez était dans les mains de la justice Mexicaine et condamnée à 60 ans de prison. 
        
Florence Cassez a remercié  dans ses grandes déclarations,  à Roissy et ailleurs,  Nicolas Sarkozy et François Hollande pour sa libération, soit, ils sont intervenus  avec les prérogatives de leurs rang pour  sortir  cette française de la panade judiciaire  dans laquelle elle  se trouvait  fourrée et qui l’avait conduite jusqu’à être condamnée au Mexique à 60 ans de prison,  mais  elle ne doit le salut de sa libération qu’ à la faveur d’un changement politique au Mexique qui a permis implicitement  à la Cour Suprême du Mexique de reconnaître des vices de procédure et de prononcer une résolution  qui pour autant au fond, malgré diverses interprétations , ne l’innocente pas.

Que deux dirigeants  aient agit pour défendre  ou soutenir une compatriote,  rien à dire, mais ils auraient pu le faire en observant la discrétion attachée à leur rang et surtout la rigueur,  en considération du fond de cette affaire, qui ne résumait pas qu'en vices de procédures. 

Je vois mal le  feu Général de Gaulle , sa digne  épouse , et ses proches collaborateurs,   de leurs temps,  intervenir et  s'abaisser  dans un tel jeu  politicien et médiatique , mais ce que je vois de nos jours,  c’est que plus l’affaire est grosse , plus et mieux elle passe,  pour nous faire avaler des couleuvres,  avec des mises en scène  politiques,  qui n’ont pas lieu d’être,  à l'occasion de  la libération judiciaire d’une personne qui n’a  pas pas prouvé , jusqu'à présent, d'autres qualités que d’être Française.


 A moins que des attaches  ou des  amitiés particulières l’aient liées  autrefois à des personnalités politiques qui auraient un intérêt particulier à la soutenir,  je ne comprends pas tout ce déploiement autour de cette personne.

Florence Cassez elle-même tient son rôle et se prête au jeu en accordant des conférences de presses, en s’exprimant sur les écrans, en se prêtant à des interviewes, on ne peut pas dire,  comme on pourrait le supposer , qu’après avoir été emprisonnée au Mexique elle est maintenant détenu  dans un piège par les partis politiques qui se disputent  le succès de sa libération. 


Et c’est là aussi que cette jeune femme par son exposition publique  ne fait pas preuve de pudeur et de dignité, et qu’elle exploite  à fond,  avec l'opportunisme dont elle n'a jamais cessé de faire preuve,  la situation  privilégiée qui lui est  faite en France dès son arrivée, par les politiques et les médias, pour se placer comme une étoile montante dans l’actualité.


Et  dans cette affaire les polémiques vont bon train, autour de la question ; «  qui a vraiment obtenu la libération de Florence Cassez, Nicolas Sarkozy ou François Hollande ?


Ni l’un ni l’autre, Florence Cassez a été libérée à la faveur   de  la  résolution de la  Cour Suprême du Mexique de reconnaître des vices de procédure. Point barre !

 
Au Mexique l’affaire aussi  est médiatisée,  mais  d’une toute autre façon, moins spectaculaire, mais plus  sévère et analytique quand à  ses précédents et  ses conséquences sur le fonctionnement du système judiciaire,  sur son impact  politique et sur l’aspect médiatique  contaminant  cette affaire du point de vue  diplomatique notamment.

Les médias  mexicains sont divisés sur l’affaire Cassez et sa libération,  certains  déplorent  que la libération de Florence Cassez prive la justice mexicaine de prononcer une sentence,  d’autres s’en réjouissent en développant des arguments,   pour écrire au final que Florence Cassez est innocente.


Parmi  ceux qui estiment que  la justice mexicaine est privée  d'une sentence,  nous relevons notamment dans le quotidien Excelsior ,  une tribune  du  journaliste Jorge Fernández  Menéndez   d’où il ressort que même si des irrégularités dans son procès ont été démontrées et prouvées, Florence Cassez aurait dû être rejugée au Mexique: «Ce qu’il aurait été correct de faire, dans ce cas, était d'éliminer les preuves qui n’étaient pas décisives  ……pour établir sa culpabilité, et à partir de là, faire un nouveau procès, pour décider ou non si Florence devait rester en prison.»            Ce journaliste dénonce aussi l’extrême médiatisation de ce procès en France : «Le cas Cassez a échappé de l’orbite judiciaire, à partir du moment où il a fait l'objet de débats à la télévision: depuis que le président Sarkozy est intervenu directement pour réclamer sa liberté en pleine visite d'Etat, depuis la mise en place d’une stratégie médiatique pour la libérer, le plaçant dans un traitement excessif de la part des médias, sur un pied d'égalité avec Ingrid Betancourt… »


Le Journal « La Opinion »  estime que l’affaire Cassez a été contaminée  par le « gouvernement Sarkozy »  et par l’intervention de l’épouse de Sarkozy,  Carla Bruni en faveur de Florence Cassez,  ce journal écrit notamment : «L’affaire Florence Cassez a été contaminée et a conduit à une crise diplomatique à partir du moment où le « gouvernement Sarkozy l’a introduit dans son agenda bilatéral comme facteur de pression sur le gouvernement du président Felipe  Calderon.  Le cas s’est encore plus embrouillé avec l'intervention de l'épouse de Sarkozy, Carla Bruni, en faveur de Florence Cassez.  .. » Selon ce journal «  L’intention de la France n'était pas de faire appliquer le principe de sécurité juridique, mais d'exiger sa déportation à Paris pour y appliquer une législation pénale tiède et la libérer.»

Enfin encore une citation parmi d’autres, « El Universal » rappelle que  dans ce procès c'est aussi toute la société qui s'«est érigée en juge et a défini son opinion sur son innocence ou sa culpabilité». Sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter, beaucoup ont réagi en défaveur de la libération de Florence Cassez, à l'aide du hashtag »

Pour passer à ceux qui se réjouissent de la libération de Florence Cassez, en développant  divers  arguments pour écrirent  et conclure que Florence Cassez est innocente ,  parmi eux se trouve  le quotidien francophone  mexicain «« Le  Grand Journal,  le quel dans ses articles se réjouit de sa libération et propose une synthèse des détails de l’affaire à l’effet de démontrer  pourquoi «Florence Cassez est innocente et quelle est la ‘vraie affaire ‘qui se cache ‘derrière l’affaire»’:

"Le Grand journal" écrit notamment « ….., la réalité c’est que cette affaire s’est transformée en véritable cauchemar politico-mafieux-diplomatique. Mais que se cache-t-il derrière ce que la France qualifie de “déni de justice” et qui s’apparente vraisemblablement à une affaire de vengeance?»

D’après ce quotidien Florence Cassez aurait   été victime de manipulations diverses, de tortures, de preuves falsifiées, de témoignages inventés, d’injustice.
ooOoo
Notre conclusion :

Alors,  après toutes ces exhibitions en France, toutes  ces implications politiques, toutes ces résonances médiatiques excessives, toutes ces polémiques qui envahissent nos journaux, magazines, écrans et radio, notre conclusion  salutaire est de crier bien fort  à propos de la libération de Cassez : Arrêtez de nous les casser…

Il est sûr que tous les talents  et le temps que déploient les politiques pour s’accaparer à leur profit la libération de Florence Cassez , ils  feraient mieux de les employer  à négocier avec les islamistes qui détiennent des  otages français réellement innocents.

Mais cela demande beaucoup plus de force, d’intelligence et d’adresse diplomatique que de s’exhiber en France dans une mise en scène ridicule  devant des micros et des caméras, ce  qui ne pourrait   impressionner que quelques rares demeurés  politiques et politiciens,   s’ils en existaient  encore dans notre pays,  ce dont je doute puisque la majorité d’entre eux  accèdent  au pouvoir successivement.

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