Après des débats mouvementés
le parlement grec a adopté dans la nuit
de dimanche à lundi un nouveau Budget de rigueur pour l'année 2013 ;
167 députés grecs sur les 300 ont voté en faveur de ce nouveau budget
2013 , 128 députés des partis de l'opposition ont voté contre et
quatre se sont abstenus sur les 299 présents (sur 300) selon le décompte officiel.
Les 167 voix des députés qui ont
voté en faveur du nouveau Budget de rigueur 2013, sont issues des trois partis qui soutiennent la
coalition au pouvoir, la droite Nouvelle-Démocratie, les socialistes Pasok et la Gauche démocratique Dimar.
En sortant du Parlement, le Premier Ministre Antonis Samaras a déclaré notamment «Le
deuxième pas décisif a été fait, maintenant c'est l'heure de la croissance et
de la reprise». (note :Le premier pas avait été accompli par le vote du
Parlement de Mercredi passé d’un train de mesures d’austérité et de rigueur
portant sur des économies de 18
milliards d'ici 2016, soit neuf
milliards d'euros d'économies pour 2013 et une
sixième année consécutive de récession).
Par ces deux votes successifs, le pouvoir Grec impose à son peuple les sacrifices exigés par
ses créanciers de la Troïka,
dans l’espoir d’obtenir à temps le déblocage
d’une tranche d’environ 31,2 milliards d’euros de prêt qui lui avait été promis , mais qui avaient été gelée par ses bailleurs de fonds internationaux (UE-BCE-FMI) depuis juin, afin de
réduire la Grèce à adopter un programme d'ajustement budgétaire
drastique.
Comme on le sait le versement de
cette tranche d'environ 31,2 milliards
d'euros de prêt est attendu impatiemment par la Grèce, dont les caisses sont
vides.
.
Le ministre grec des Finances
Yannis Stournaras avait assuré ces jours
précédents devant les députés grecs que
l'adoption des mesures d’austérité et de rigueur allait garantir un déblocage «à temps» des
prêts de l'UE et du FMI. «Nous avons besoin de la tranche, car la situation des
réserves de l'État est limite, le 16 novembre il faut rembourser des bons du
Trésor de 5 milliards d'euros».
De son côté Evangélos Vénizélos, le leadear du Parti socialiste, qui
lui aussi a soutenu l'austérité, vient
de déclarer hier à la veille de la réunion à Bruxelles des ministres des Finances de la
Zone Euro (Eurogroup) : «La Grèce est arrivée au bout de
ses forces» a-t-il dit, en appelant à une résolution du problème de la dette.
Mais si la Grèce
a fait deux pas dont le dernier décisif, rien n’est encore joué du côté
de la Zone Euro
et de l’UE.
La zone euro avant de décider
de tout versement à la Grèce, attend d'abord le
rapport de la troïka (UE, BCE et FMI) qui porte sur les nouvelles mesures d'économies prises
par la Grèce, sur l’aggravation de sa dette qui explose et l’éloigne de l’objectif qui lui a été
impérativement fixé de 120% du PIB d'ici
2020.
L’Eurogroupe devrait faire connaître aujourd’hui Lundi sa sentence quand au versement ou au report du versement
de cette tranche d’aide internationale de 31,2 milliards d’euros, une aide qui s’avère cruciale pour la survie de la Grèce, une sentence qui
s’abattra sans recours sur le sort de la Grèce, dans l’attente du rapport final de la Troïka, qui
devrait en tout état de cause être produit pour le prochain conseil
Européen du mois de Décembre et c’est au vu de ce rapport que le Conseil
Européen décidera s’il faut débloquer ou encore geler le versement.
Mercredi dernier à Athènes, plus de 70 000 manifestants défilaient dans le
calme contre les mesures de rigueur et d’austérité et la loi-cadre pluriannuelle, mais vers le soir la place Syntagma devant le Parlement à Athènes, transformée en
champ de batailles, avait été le théâtre de violents affrontements dans
une ambiance d'émeute, entre des groupes de manifestants qui
avaient commencé par lancer des cocktails Molotov sur les forces de
l'ordre et la police anti émeute qui a du employer des gaz lacrymogènes pour
tenter de les disperser.
Dimanche soir, à Athènes, environ 15 000 personnes, ont de nouveau manifesté dans le calme devant le Parlement
sur la place Syntagma, contre les plans
successifs d'austérité et de rigueur en
échange des prêts UE-FMI.
En Grèce Alexis Tsipras le leader de l’opposition, dirigeant du parti de la gauche radicale Syriza, soutient qu’il faut
obtenir un effacement de la dette avec clause de croissance et en
s’appuyant depuis le 14 Novembre
sur les jours de grèves et de
protestations anti-austérité et anti-rigueur qui se
déroulent et vont encore se dérouler en Grèce et dans les pays du sud de l'Europe, il a appelé à une «solution globale pour
l'effacement d'une grande partie de la dette de ces pays».
Pour le moment aucun dirigeant
ou politique européen ne dit
clairement ce que deviendra la Grèce si ce versement est
encore reporté, par l’Eurogroup, et
ensuite par le Conseil Européen de
Décembre, bien au contraire des dirigeants européens font durer le suspens par des déclarations arrogantes accablant la Grèce, comme s’il éprouvait du plaisir à se
représenter la
Grèce agenouillée au bord du gouffre de ses responsabilités ,
tendant
vainement les deux mains vers la ses créanciers.
Il y a quelques sadiques dans le monde des dirigeants politiques, mais en dehors de ces sadiques les dirigeants politiques « normaux »
pourraient au moins parler un peu plus fort et faire preuve de courage pour soutenir la Grèce dans ses épreuves ,
hélas nous n’en avons pas vraiment entendus à part quelques uns qui ont émis des considérations hypocrites d’attentes dilatoires pour noyer le poisson afin de pas précéder la décision de l’Eurogroup.
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