Hier nous avions offert à nos lecteurs dans un édito pour information la vidéo du Point de presse que le Premier Ministre Manuel Valls a tenu à l'issue du Conseil des Ministre, sur le thème " Soutenir l’investissement et continuer de réformer "
Aujourd’hui nous vous offrons ci-dessous "la totale " en reprenant tous les chapitres de son discours, assortis de nos réflexions et commentaires, un travail que nous n'avions pas eu le temps de réaliser hier :
" Entouré de sept
ministres, devant un parterre de journaliste, Manuel Valls s’est livré hier
mercredi 8 Avril à un exercice de
relance de sa ligne politique, dans une longue intervention qui s’apparentait
dans la forme à une déclaration de politique générale et et qui laissait penser que s’il l’avait
prononcée devant l’Assemblée Nationale il aurait laissé présumer un futur
gouvernement Valls III.
Qu’avons-nous entendu d’abord en préalable des constations à l’actif de son gouvernement qui tentaient à rassurer l’auditoire des journalistes et au-delà l’opinion
publique, selon le Premier ministre « notre
pays a enclenché un mouvement de réformes sans précédent , pour la
croissance économique et pour l’emploi, pour lutter contre les inégalités, pour
préparer l’avenir.
Ensuite une sorte de
bilan concret et concentré de l’action de son Gouvernement en faveur des
grand groupes , des PME et des TPS pour
définir un seul objectif « Concrètement
:Nous mettons en place le CICE et le Pacte de responsabilité et de solidarité
afin de restaurer la compétitivité de nos grands groupes, comme de nos PME et
de nos TPE. Un seul objectif : leur permettre d’investir, d’innover, de remplir
leurs carnets de commandes – et donc d’embaucher ;
Le Premier Ministre a poursuivi « Nous simplifions la vie des entreprises,-
luttons contre les freins qui entravent trop souvent les initiatives -; Nous soutenons notre industrie pour développer
les filières de demain ;- Nous baissons
l’impôt sur le revenu pour redonner du pouvoir d’achat à 9 millions de ménages,
des milieux populaires, comme des classes moyennes. »
D’après le Premier Ministre :
Ce mouvement de réformes apporte des premiers résultats : de nombreux
indicateurs sont aujourd’hui positifs.
« Le pouvoir d’achat des ménages augmente
et la consommation de biens progresse de 3% sur les 12 derniers mois ;
« La confiance des
entreprises repart également à la hausse ;
« Les prévisions de taux de marge des
entreprises indiquent un fort regain au premier semestre ;
« La France est redevenue attractive : les
investisseurs étrangers se sont tournés à nouveau vers elle en 2014.
Puis le premier
ministre a énoncé les éléments d’un « contexte économique favorable , (sans préciser qu’ils venaient d’ailleurs) en citant et expliquant « la baisse de l’Euro ; que nous
n’avons cessé de demander est une réalité : 30 centimes de moins depuis un an
par rapport au dollar, ce qui bénéficie à nos exportations. », « Les taux d’intérêt historiquement bas
bénéficient aux entreprises comme aux ménages. » , « Enfin, la chute
du prix du pétrole qui représente un vrai choc de compétitivité pour les
entreprises et de pouvoir d’achat pour les ménages ».
Le Premier Ministre est
alors passé à des prévisions très optimistes, d’après lui : « Grâce à
cet ensemble d’éléments, notre croissance économique devrait être supérieure à
1% au 1er semestre 2015. D’ici la fin de l’année, nous devrions atteindre 1,5%
en rythme annuel. C’est la condition pour faire reculer le chômage. C’est notre
priorité. »
Il a ensuite émis quelques réserves une sorte
de « oui, mais » en quelque sorte en enchaînant en entrant dans
le vif du sujet :« Ces premiers résultats sont donc encourageants. Ils ne
sont pas encore suffisants,C’est que nous venons de faire lors de ce Conseil
des ministres. »
D’après le Premier
Ministre : « Les Français – ils l’ont dit à nouveau à l’occasion du dernier
rendez-vous électoral – attendent de l’efficacité. Ils attendent que les
réformes se poursuivent et que les premiers résultats soient davantage
perceptibles dans leur vie quotidienne. », et il en conclu « Nous avons entendu leur message : le
mouvement de réformes doit s’amplifier.
Pour ce le Premier ministre énonce ce qu’il envisage mettre en œuvre pour « stimuler
l’investissement des entreprises » et énonçant le montage des mesures pour
inciter les entreprises « pour qu’elles investissent aujourd’hui et non
pas dans six mois »
Ndlr : je me
demande comment les entreprises pourrait
« aujourd’hui » investir comme
par miracle comme par un coup de dé magique, sans prendre le temps de faire au préalable une étude de leur projet d’investissement
(industriel) et voir comment orienter dans l’ avenir leur production , genre d'étude qui nécessite plusieurs mois.
J e vous laisse lire ci-dessous, les impératifs que le Premier Ministre énoncent pour « stimuler l’investissement » après avoir constater en jetant une pierre dans leur jardin en disant : « D’abord, l’investissement des entreprises qui tarde à redémarrer » :
J e vous laisse lire ci-dessous, les impératifs que le Premier Ministre énoncent pour « stimuler l’investissement » après avoir constater en jetant une pierre dans leur jardin en disant : « D’abord, l’investissement des entreprises qui tarde à redémarrer » :
« 1. Stimuler
l’investissement
« Investissement
des entreprises
« D’abord,
l’investissement des entreprises qui tarde à redémarrer. Il faut donc leur
donner une incitation pour qu’elles investissent aujourd’hui et pas dans six
mois.
Et le Premier Ministre d' expliquer comment une entreprise qui procéderait cette
année-, ( ndlr « aujourd’hui » devient « cette année » dans le
discours) - , à un investissement industriel pourra bénéficier « à titre
exceptionnel » d’une économie d’impôt
de plus de 13 % : « Aujourd’hui, une entreprise qui investit
peut réduire son bénéfice imposable du montant de son investissement. Si elle
procède cette année à un investissement industriel, elle pourra, à titre
exceptionnel, déduire 140 % de ce montant. Cela veut dire une économie d’impôt
de plus de 13 % du montant de l’investissement, au taux normal de l’impôt sur
les sociétés. C’est donc, grâce à cette
baisse de l’impôt sur les sociétés, une forte amélioration de la
rentabilité de tous les investissements concernés. »
D’après le première ministre « La mesure
sera applicable immédiatement, pour tous les investissements éligibles réalisés
à compter du 15 avril. Ce sont les entreprises elles-mêmes qui, comme elles ont
l’habitude, en feront directement le calcul dans la déclaration de leur
bénéfice imposable, sans formalités supplémentaires spécifiques. Elles pourront
en anticiper l’impact dès le versement de leurs acomptes d’impôt sur les
sociétés de 2015. »
Ndlr : Nous voyons en écoutant le premier ministre
faire ces annonces que des contreparties ou des engagements de la part des entreprises ne sont pas exigées, il suffira que les
investissements soient considérés comme « éligibles » et hop par ici
la bonne soupe ! …, certaines entreprises connaissent la chanson et savent la chanter à leur mesure
pour se maintenir dans un état végétatif en se branchant sur le tuyau sans prendre de risque.
Le Premier Ministre fait une courte parenthèse sur un sujet qui est en cours de
discussion : « Pour ce qui
est du secteur spécifique des travaux publics, un plan de travaux autoroutiers
a été validé. Il représentera 3,2 milliards d’euros d’investissements.
J’attends que les discussions en cours avec les sociétés d’autoroute
aboutissent rapidement et que ces travaux puissent être lancés au plus vite. »
Il est temps de passer aux modes de
financements, le Premier Ministre indique l’objectif de la BPI » d’accorder
8 milliards d’euros de prêts d’ici 2017 »
en soulignant « . Ce sont 2 milliards
d’euros de plus qu’initialement prévu. Ces prêts additionnels seront en partis
financés grâce au plan Juncker »
-
Ndlr : on entend souvent parler
du « plan Junker » comme s’il était déjà en cours d’exécution,
cependant les observateurs économiques savent qu’il est encore loin d’être « ficelé »,
les investisseurs privés sur lesquels Monsieur Junker compte pour compléter son
plan ne se presse au guichet, nous en reparlerons une autre fois avant qu’il n’échoue complètement dans un
autre édito dans quelque temps..-
Il était temps pour le
Premier Ministre qui décidément parait gratter tous les fonds de tiroirs avec
des dents d’acier , de se pencher sur l’orientation de l’épargne des ménages
vers les entreprises, les tiroirs d’épargne
des ménages sont ouverts, les contrats
d’assurance-vie et l’’investissement en
terme de logements notamment, je vous laisse déguster ci-dessous les mesures
que le Premier Ministre envisage ou maintient pour orienter l’épargne des Français vers les entreprises :
« De plus, des
mesures seront prises pour accentuer l’orientation de l’épargne des Français
vers les entreprises qui investissent pour leur croissance et leur
développement. La commercialisation des contrats d’assurance-vie mis en place
fin 2014 sera ainsi encouragée et le déploiement des PEA-PME stimulé. »
…
« S’agissant de
l’investissement des ménages, en particulier en termes de logement, nous avons
pris un ensemble d’initiatives l’année dernière (amélioration du dispositif
d’investissement locatif, amélioration
des aides à l’accession à la propriété, prêt à taux zéro et prêt à l’accession
sociale) qui commencent à avoir des effets sur la production de logements
neufs. »
« Pour ce qui est
des travaux entrepris par les ménages dans leur logement, en particulier ceux
qui ont vocation à permettre des économies d’énergie, le crédit d’impôt
transition énergétique a évolué avec de bons résultats. Il sera donc prolongé
afin que les ménages puissent continuer à réaliser des travaux l’année
prochaine. Mais je sais que pour beaucoup de ménages, notamment les ménages aux
revenus modestes, malgré cet avantage fiscal, c’est encore difficile. Il faut
donc les aider davantage à investir dans la rénovation thermique. Les aides de
l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) rencontrent à ce titre un grand succès.
J’ai décidé d’en augmenter le budget de 70 millions d’euros en 2015 pour
qu’elles bénéficient à un plus grand nombre de demandeurs. Au total, ce seront
50 000 ménages qui bénéficieront de ces subventions ».
Ndlr : Monsieur Valls
voit déjà de bon résultats dans tous domaines évoqués ci-dessus, il en prédit
encore de meilleurs, mais si lui et son gouvernement voient et prédisent de
bons résultats, les français qui pourtant ne sont pas aveugles ne les voient
pas , pour qu’il y ait un tel décalage de vision de la part du gouvernement ,
c’est tout simplement qu’ils se bercent d’illusions sans attendre des preuves.
Puisque qu’il est question d’accélération
moteur du discours du Premier Ministre il fallait bien qu’il encourage
les automobilistes à investir « dans des véhicules propres » et à mettre à la casse leur vieux Diésel
en rappelant : « Enfin, pour
encourager les Français à investir dans des véhicules propres, un nouveau bonus
s’applique depuis le 1er avril pour l’achat de véhicules électriques et
hybrides. Il peut aller jusqu’à 10 000 euros pour la mise à la casse d’un vieux
diesel.
Après tout ce long
chapitre qui portait sur » l’investissement privé »avec tous ses sous
sous-chapitres » que nous avons retracé et commenté ci-dessus, le Premier
Ministre à enchaîné sur un domaine moins susceptible d’extrapolation ,
à savoir « L’ Investissement public » dont le Premier Ministres a
indiqué en introduction : « Pour permettre aux collectivités de
soutenir de grands projets d’infrastructure, une nouvelle génération de
contrats de plan Etat-région est en train de voir le jour. 17 ont d’ores et
déjà fait l’objet d’un accord avec les assemblées régionales. Ils permettent
notamment de financer de grands projets d’infrastructure : lignes de train, routes,
ports, campus étudiants » et que «
Les projets prioritaires ont été définis avec les régions » et qu’ils
" seront financés rapidement".
Là encore je vous
laisse déguster le bilan et les
explications les objectifs du Gouvernement tels qu’énoncés dans son discours
par le Premier Ministre:
« Les contrats de
plan mobilisent plus de 25 milliards d’euros d’investissement public pour les six
années à venir, auxquels s’ajoute la participation des autres collectivités
locales. Car l’objectif de ces investissements est de créer un effet
d’entraînement.
« Relancer des programmes de grands
travaux, c’est aussi déployer la fibre optique sur tout notre territoire. C’est
l’objectif du plan France Très Haut Débit, qui permettra à tous les Français
d’avoir accès au très haut débit chez eux en 2022, dont 50 % dès 2017. C’est un
programme d’infrastructures majeur : rien de comparable n’a été fait depuis la
mise à place du réseau téléphonique en France, il y a un siècle.
« Le réseau de téléphonie mobile doit
d’ailleurs également se déployer partout en France : on ne peut plus accepter
que les particuliers et les entreprises des zones rurales n’aient pas de
réseau. Les zones blanches seront supprimées d’ici 2016. Les opérateurs
télécoms se sont engagés à investir dans les zones les plus denses : nous
serons vigilants sur ce point. Dans les zones moins densément peuplées, l’Etat
interviendra financièrement et techniquement. Au total, 20 milliards d’euros
seront investis d’ici 2022 : 13 milliards d’euros proviendront d’opérateurs
privés, et 7 milliards de subventions publiques – via notamment le programme
d’investissements d’avenir et la Caisse des dépôts et consignations.
« Il représente environ 60 % de
l’investissement public et joue donc un rôle essentiel pour stimuler l’activité
du bâtiment. J’avais donc annoncé deux décisions lors du Congrès des maires de
France :
-d’une part, l’augmentation de plus de 30 % de
la dotation que nous versons aux territoires ruraux pour financer leurs
équipements. Son montant a ainsi été porté à 800 millions d’euros par an, qui
permettent à des projets communaux de proximité de voir le jour.
" Nous avons également créé une aide
spécifique pour encourager la construction de logements par les communes :
c’est l’aide dite « aux maires bâtisseurs ». Dans les zones tendues, ils
bénéficieront ainsi, sous certaines conditions, d’une aide de 2 000 euros par
permis de construire délivré.
« Nous le savons,
l’investissement des communes et intercommunalités a diminué en 2014. Le cycle
électoral est en partie responsable ; mais je ne sous-estime pas l’impact de
l’effort budgétaire qui leur est demandé.
« C’est pourquoi,
j’ai installé, avec le Président et le bureau de l’Association des maires de
France, le 5 mars dernier, un groupe de travail en lien avec l’ensemble des
associations d’élus représentant les communes et les intercommunalités. Ce
groupe a commencé à établir un diagnostic de la situation des finances du bloc
communal. Il étudie également les mesures les plus efficaces pour encourager
l’investissement public local. Un certain nombre de propositions qui ont été
formulées y seront expertisées. Par exemple, la proposition de prêts à taux
zéro pour soutenir certains investissements prioritaires en matière de
transition énergétique ; ou encore la possibilité de rembourser en temps réel
aux collectivités la TVA applicable à certains investissements. Certains
proposent aussi une dotation d’investissement spécifique pour soutenir
l’investissement des communes et intercommunalités. Toutes ces pistes devront
faire l’objet d’une analyse conjointe et partagée pour la mi-mai permettant des
décisions concrètes, efficaces, rapides.
« Et, sans attendre, la Caisse des
dépôts mettra des prêts à taux zéro à disposition des collectivités locales
pour qu’elles bénéficient d’une avance sur les sommes que l’Etat leur verse au
titre du Fonds de compensation de la TVA. Nous soutenons ainsi la trésorerie
des collectivités afin qu’elles puissent investir dès cette année.
« Il faut aussi que tous les programmes
de travaux susceptibles d’être engagés à court terme soient recensés. Je
demanderai pour cela aux préfets de région d’organiser des conférences
régionales de l’investissement public dans les deux mois, en lien avec les
présidents de région et d’agglomération. C’est par la mobilisation de tous les
acteurs sur les territoires – collectivités locales, organismes de financement
et entreprises – que nous pourrons relancer l’activité au plus vite.
Ndlr : l’ampleur du programme d’investissement
public est tel que l’on a peine à imaginer
comment avec les 18 mois
entrecoupé de vacances, qui restent au gouvernement pour expirer avec le quinquennat
de François Hollande, il pourra
atteindre tous les objectifs énoncés par
le Premier Ministre, avoir l’intention d’accélérer est une chose mais vouloir n’est pas pouvoir accélérer quand les Régions, les Collectivités locales, les Communes
ont leurs mots à dire , et font souvent de la résistance ce qui ne manquera pas
d’arriver d’ici 2017.
Après ça, le Premier Ministre a aborder le social , en introduisant son sujet par une
sorte de slogan qui relie l’économique au social « Pas de progrès
économique sans progrès social » dit-il , avant d’assurer :
« Nous mettons
ainsi tous les moyens en œuvre pour relancer l’investissement, et donc pour
stimuler la croissance. Mais il ne peut y avoir de progrès économique sans
progrès social. Les deux doivent aller de pair. Et le progrès social implique
de réformer notre modèle, pour le rendre plus efficace et plus juste, en
particulier pour les plus fragiles.
« C’est notamment
le sens de notre réforme des allocations familiales qui doivent bénéficier en
priorité aux familles aux revenus modestes et des classes moyennes.
« Ainsi, seuls
les ménages qui gagnent plus de 6000 euros nets par mois verront le montant de
leur allocation réduit, c’est-à-dire moins de 10% des familles. A ce niveau de revenu, un couple avec deux
enfants verra ses allocations réduites d’environ 65 euros par mois. Mais ces
ménages bénéficieront bien sûr toujours d’allocations familiales. C’est une
mesure de justice sociale.
Ndlr : C’est ainsi que le Premier
Ministre tente de faire avaler la pilule amère de la réduction des allocations
familiales qu’il appelle « une
mesure de justice sociale » , une mesure qui est déjà contestée par les
ménages qui en sont victimes !
Come back sur les réformes, -son refrain favori -:,
qu’il complète par un nouveau couplet rappelant que l’Etat « a pris ses responsabilités »
et en appelant les « partenaires
économiques de prendre les leurs »,
d’après le Premier ministre « le compte n’y est pas , l’effort est
trop insuffisants dans les branches professionnelles » :
« Nous avons
engagé un mouvement de réformes – je l’ai dit. L’Etat a pris ses
responsabilités et tenu son engagement en créant le CICE et le Pacte. Aux
partenaires économiques de prendre les leurs, en mettant pleinement à profit
leurs nouvelles marges de manœuvre pour investir et pour embaucher. Et en
négociant dans toutes les branches des engagements pour l’emploi et la
formation des jeunes, comme le prévoyait l’accord signé le 5 mars 2014 –il y a
plus d’un an – par le Medef, la CGPME et l’UPA.
« Je le dis une nouvelle fois : sur ce terrain
le compte n’y est pas, l’effort est insuffisant dans trop de branches
professionnelles. Le moment approche où le Gouvernement et le Parlement auront
à dresser un bilan en vue des prochaines étapes du Pacte, avant l’été, et il
est indispensable que la dynamique monte en charge réellement d’ici là.
« Ce mouvement de
réformes, c’est aussi la lutte contre le travail illégal, contre les fraudes au
détachement des travailleurs européens. Nous protégeons ainsi les droits des
salariés ; nous protégeons également les entreprises qui subissent une
concurrence déloyale. Nous devons renforcer les contrôles en France, et agir
aussi au niveau européen pour faire évoluer les textes. Nous en avons fait
l’une des priorités du Conseil des ministres franco-allemand de la semaine
dernière.
Enfin sur les
« réformes à venir » , le Premier Ministre se lance dans un long énoncé d’autres réformes à venir « avant
l’été » , actuellement en projet de
loi:, et à évaluer
en réunions avec les partenaires sociaux jusqu’à « fin mai » :
« Le projet de loi relatif au dialogue
social et à la création de la prime d’activité sera présenté en Conseil des
ministres le 22 avril prochain. Il pourra ainsi être adopté avant l’été.
« Son but est de simplifier les règles du
dialogue social, qui s’étaient accumulées au fil des années, transformant ce
dialogue en contrainte purement formelle.
« Les obligations d’information et de
consultation seront donc regroupées autour de trois consultations annuelles,
contre 17 aujourd’hui. Les obligations de négociation seront elles aussi
regroupées, pour passer de 12 négociations aujourd’hui à trois demain. La
représentation des salariés sera mieux adaptée à la taille de l’entreprise,
pour lisser les fameux « effets de seuil » et permettre aux salariés de très
petites entreprises d’être eux aussi représentés. Les entreprises bénéficieront
ainsi d’un dialogue social revitalisé et plus efficace.
« Ce projet de
loi crée également la prime d’activité, qui remplace la prime pour l’emploi et
le RSA activité. Cette prime sera versée aux salariés qui touchent jusqu’à 1
400 euros. Elle incite ainsi à reprendre une activité – nous redonnons tout son
sens à la valeur du travail – et donc, elle soutient l’emploi.
« Nous devons
aller encore plus loin, en concertation avec les partenaires sociaux que j’ai
rencontrés il y a quelques semaines, en avançant en particulier sur quatre
sujets.
« Une première
réunion a eu lieu, vendredi dernier, avec les ministres du Travail et de l’Économie et les partenaires sociaux. Le premier enseignement, c’est que cette
loi est une bonne loi :
« Elle a donné de nouveaux droits aux
salariés, qui bénéficieront par exemple tous d’une mutuelle d’ici 2016.
« Elle a également donné plus de souplesse aux
entreprises pour passer les caps difficiles, par le biais de négociations avec
les salariés sur les salaires et les temps de travail.
« Cette
évaluation de la loi se poursuivra jusqu’à fin mai, disposition par
disposition, et le Gouvernement prendra alors les décisions qui s’imposent pour
améliorer l’efficacité de cette loi, par exemple sur les accords de maintien de
l’emploi ou sur la représentation des salariés dans les conseils
d’administration.
« Pour que ces
décisions puissent entrer en vigueur rapidement, elles seront introduites par
amendement dans les textes de loi en cours d’examen au Parlement : loi
croissance et activité ou loi sur le dialogue social.
« Ce sont les TPE
et les PME qui créent des emplois – mais les dirigeants de petites entreprises
sont parfois réticents à embaucher, car
ils manquent de la visibilité nécessaire. Comme nous l’avons annoncé aux
partenaires sociaux, le Gouvernement organisera une conférence économique et
sociale sur ce thème au mois de juin.
« Tous les sujets
seront sur la table : l’accompagnement des entreprises, pour qu’elles trouvent
des candidats adaptés lorsqu’elles cherchent à recruter ; l’accès des petites
structures aux marchés publics ; les questions fiscales ; mais aussi la
simplification de la règlementation du travail.
« Notre objectif
n’est pas de remettre en cause le CDI, qui est et doit demeurer la norme – ce
n’est pas en créant de la précarité qu’on créera de l’emploi dans notre pays.
L’objectif est simplement de réfléchir à tout ce qui peut favoriser l’emploi
dans les TPE et les PME.
« Je viens de
confier à Jean-Denis Combrexelle, grand expert du dialogue social, aujourd’hui
président de la section "sociale" du Conseil d’Etat, l’animation,
avec l’appui de France Stratégie, d’un groupe de travail sur ce thème. Au-delà
du projet de loi sur le dialogue social, il faut élargir encore la place de
l’accord collectif dans notre droit du travail,
au niveau de l’entreprise et de la branche.
« L’ambition,
ici, n’est pas de se limiter à des aménagements techniques du cadre législatif
actuel, mais d’ouvrir des perspectives ambitieuses visant à moderniser en
profondeur notre système de relations sociales et sa pratique. Jean-Denis
Combrexelle présentera les propositions de ce groupe de travail à la fin du
mois de septembre, et là aussi nous en débattrons, avec les partenaires sociaux
dans une nouvelle conférence sociale thématique.
« Depuis le début
du quinquennat, nous avons créé, avec les partenaires sociaux, de nouveaux
droits pour les salariés, qui les suivent tout au long de leur carrière :
compte personnel de formation, compte
pénibilité, droits rechargeables à l’assurance chômage … Ces droits permettent
à chaque salarié de construire et sécuriser son propre parcours professionnel.
Mais ils sont encore trop cloisonnés, reflet de leur construction par
"sédimentation".
« Nous allons
donc proposer, comme le Président de la République l’a annoncé, de les
regrouper dans un compte dont chaque actif pourra bénéficier tout au long de sa
vie professionnelle : le compte personnel d’activité. J’avais moi-même évoqué
cette perspective en décembre dernier devant la Fondation Jean Jaurès, et le
Président de la République a fixé le cap de sa création la semaine dernière.
« Le projet de
loi relatif au dialogue social, présenté au conseil des ministres le 22 avril,
comportera donc une nouvelle disposition importante : la création de ce compte
personnel d’activité au 1er janvier 2017. D’ici là, nous aurons le temps pour en définir, avec
les partenaires sociaux, les contours et les modalités, qui seront précisés par
une loi en 2016.
« Ce compte
personnel d’activité doit être un outil souple, organique, modulable, qui
permettra aux salariés de connaître moins de périodes de rupture professionnelle
et de bénéficier plus facilement de formation pendant les périodes de chômage,
par exemple.
Enfin
la conclusion :
« Mon message
aujourd’hui est simple : le gouvernement est mobilisé pour l’emploi,
l’activité, le travail, l’investissement.
« C’est le sens
de nos mesures économiques : les entreprises doivent reprendre confiance et
investir.
« C’est le sens
de nos mesures sociales : elles vont permettre de lever les freins à l’embauche
tout en sécurisant les parcours professionnels de nos salariés.
Alors, oui, nous
réformons. Alors, oui, la France est en mouvement, et rien n’interrompra l’élan
que nous avons engagé. Nous continuerons à innover, à inventer toujours de
nouvelles solutions. Car ces réformes préparent l’avenir de notre pays.
Je vous remercie. Les
ministres présents et moi-même allons maintenant répondre à vos questions.
oo0oo
note : Il s’agissait répétons du Discours du 8 avril 2015, du Premier Ministre
en Point de Presse, prononcé à l’issue du Conseil des Ministre sur le Thème
« Soutenir l’investissement et continuer de réformer »
A notre
avis dans son discours le Premier
Ministre a présenté un programme ambitieux de caractère politique, articulé sur « des mesures à venir »
greffées ou surajoutée sur des réformes en cours , et
sur des annonces de réformes à venir ,
un discours dont l’envolée se situait dans un ciel utopique et idéalisé, alimenté par une vision optimiste qui ne
correspond pas aux réalités, des prétentions ambitieuses ne suffisent pas pour convaincre la majorité des français qui ne sont plus du tout "heureux comme des poissons dans l'eau sur le plancher des vaches" et se trouvent toujours dans l’attente de résultats concrets et visibles sur le terrain.
Pour les syndicats patronaux certes ils trouvent en principe que "le compte y est" , en effet ils auront les mains libres pour faire ce qu'il leur plait en se frottant les mains comme Ponce Pilate, sans avoir de comptes à rendre d'une manière générale, par contre pour les syndicats de salariés "le compte n'y est pas" ( nous avons vu cela hier en Revue de Presse)
ndlr : La deuxième partie du Point de presse, au cours duquel le Premier
Ministre et les ministres présents ont répondu aux questions des journalistes
fera l’objet de mon prochain Edito.
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