Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

09 avril 2015

Retour sur le discours de Manuel Valls du 8 avril 2005, autrement dit "Return to the Manual Valls speech April 8, 2015 "( note et commentaires)

Éditorial de lucienne magalie pons


Hier nous avions offert  à nos lecteurs dans un édito pour information  la vidéo du  Point de presse  que le Premier Ministre Manuel Valls a tenu à l'issue du Conseil des Ministre, sur le thème "  Soutenir l’investissement et continuer de réformer  " 


Aujourd’hui nous  vous  offrons  ci-dessous "la totale " en reprenant tous  les chapitres de son discours, assortis de nos réflexions et commentaires, un travail que nous n'avions pas eu le temps de réaliser  hier :



" Entouré de sept ministres, devant un parterre de journaliste, Manuel Valls s’est livré hier mercredi 8 Avril  à un exercice de relance de sa ligne politique, dans une longue intervention qui s’apparentait dans la forme à une déclaration de politique générale et  et qui laissait penser que s’il l’avait prononcée devant l’Assemblée Nationale il aurait laissé présumer un futur gouvernement Valls III.


Qu’avons-nous entendu  d’abord  en préalable des constations  à l’actif de son gouvernement  qui tentaient  à rassurer l’auditoire  des journalistes et au-delà l’opinion publique,  selon le Premier ministre « notre pays a enclenché un mouvement de réformes sans précédent , pour la croissance économique et pour l’emploi, pour lutter contre les inégalités, pour préparer l’avenir.

Ensuite une sorte de bilan concret et concentré de l’action de son Gouvernement  en faveur des grand groupes , des PME et des TPS  pour définir un seul objectif  «  Concrètement :Nous mettons en place le CICE et le Pacte de responsabilité et de solidarité afin de restaurer la compétitivité de nos grands groupes, comme de nos PME et de nos TPE. Un seul objectif : leur permettre d’investir, d’innover, de remplir leurs carnets de commandes – et donc d’embaucher ; 

  Le Premier Ministre a poursuivi «   Nous simplifions la vie des entreprises,- luttons contre les freins qui entravent trop souvent les initiatives -;  Nous soutenons notre industrie pour développer les filières de demain ;-  Nous baissons l’impôt sur le revenu pour redonner du pouvoir d’achat à 9 millions de ménages, des milieux populaires, comme des classes moyennes. »
  



D’après le Premier Ministre : Ce mouvement de réformes apporte des premiers résultats : de nombreux indicateurs sont aujourd’hui positifs.


 « Le pouvoir d’achat des ménages augmente et la consommation de biens progresse de 3% sur les 12 derniers mois ; 

« La confiance des entreprises repart également à la hausse ; 

 « Les prévisions de taux de marge des entreprises indiquent un fort regain au premier semestre ;

 «   La France est redevenue attractive : les investisseurs étrangers se sont tournés à nouveau vers elle en 2014.


Puis le premier ministre a énoncé les éléments d’un « contexte économique favorable  , (sans préciser qu’ils venaient  d’ailleurs) en citant et expliquant  « la baisse de l’Euro  ; que nous n’avons cessé de demander est une réalité : 30 centimes de moins depuis un an par rapport au dollar, ce qui bénéficie à nos exportations. »,  « Les taux d’intérêt historiquement bas bénéficient aux entreprises comme aux ménages. » , « Enfin, la chute du prix du pétrole qui représente un vrai choc de compétitivité pour les entreprises et de pouvoir d’achat pour les ménages ». 


Le Premier Ministre est alors passé à des prévisions très optimistes, d’après lui : « Grâce à cet ensemble d’éléments, notre croissance économique devrait être supérieure à 1% au 1er semestre 2015. D’ici la fin de l’année, nous devrions atteindre 1,5% en rythme annuel. C’est la condition pour faire reculer le chômage. C’est notre priorité. »


 Il a ensuite émis quelques réserves une sorte de « oui, mais » en quelque sorte en enchaînant  en entrant dans le vif du sujet :« Ces premiers résultats sont donc encourageants. Ils ne sont pas encore suffisants,C’est que nous venons de faire lors de ce Conseil des ministres. »




D’après le Premier Ministre :  «  Les Français – ils l’ont dit à nouveau à l’occasion du dernier rendez-vous électoral – attendent de l’efficacité. Ils attendent que les réformes se poursuivent et que les premiers résultats soient davantage perceptibles dans leur vie quotidienne. », et il en conclu  «  Nous avons entendu leur message : le mouvement de réformes doit s’amplifier.

 Pour ce le Premier ministre énonce ce qu’il  envisage  mettre en œuvre  pour  « stimuler l’investissement des entreprises » et énonçant le montage des mesures pour inciter les entreprises «  pour qu’elles investissent aujourd’hui et non pas dans six mois »


Ndlr : je me demande comment  les entreprises pourrait « aujourd’hui »  investir comme par miracle comme par un coup de dé magique,  sans prendre le temps de faire  au préalable une étude de leur projet d’investissement  (industriel)  et voir comment orienter  dans l’ avenir leur production ,  genre d'étude qui nécessite plusieurs mois.

J e vous laisse lire ci-dessous, les impératifs que le Premier Ministre énoncent  pour « stimuler l’investissement » après avoir  constater en jetant une pierre  dans leur jardin  en disant : « D’abord, l’investissement des entreprises qui tarde à redémarrer » :

« 1. Stimuler l’investissement 

«  Investissement des entreprises 

« D’abord, l’investissement des entreprises qui tarde à redémarrer. Il faut donc leur donner une incitation pour qu’elles investissent aujourd’hui et pas dans six mois.

 Et le Premier Ministre d' expliquer   comment une entreprise qui procéderait cette année-,  ( ndlr « aujourd’hui »  devient « cette année » dans le discours) - , à un investissement industriel pourra bénéficier « à titre exceptionnel » d’une économie d’impôt  de plus de 13 %  : « Aujourd’hui, une entreprise qui investit peut réduire son bénéfice imposable du montant de son investissement. Si elle procède cette année à un investissement industriel, elle pourra, à titre exceptionnel, déduire 140 % de ce montant. Cela veut dire une économie d’impôt de plus de 13 % du montant de l’investissement, au taux normal de l’impôt sur les sociétés. C’est donc, grâce à cette  baisse de l’impôt sur les sociétés, une forte amélioration de la rentabilité de tous les investissements concernés. »

 D’après le première ministre « La mesure sera applicable immédiatement, pour tous les investissements éligibles réalisés à compter du 15 avril. Ce sont les entreprises elles-mêmes qui, comme elles ont l’habitude, en feront directement le calcul dans la déclaration de leur bénéfice imposable, sans formalités supplémentaires spécifiques. Elles pourront en anticiper l’impact dès le versement de leurs acomptes d’impôt sur les sociétés de 2015. »

Ndlr :  Nous voyons en écoutant le premier ministre faire ces annonces que des contreparties ou des engagements  de la part des entreprises  ne sont pas exigées, il suffira que les investissements soient considérés comme « éligibles » et hop par ici la bonne soupe ! …, certaines  entreprises connaissent  la chanson et savent la chanter à leur mesure pour se maintenir dans un état végétatif  en se branchant  sur le tuyau sans prendre de risque.  

 Le Premier Ministre fait une courte  parenthèse sur un sujet qui est en cours de discussion :  «  Pour ce qui est du secteur spécifique des travaux publics, un plan de travaux autoroutiers a été validé. Il représentera 3,2 milliards d’euros d’investissements. J’attends que les discussions en cours avec les sociétés d’autoroute aboutissent rapidement et que ces travaux puissent être lancés au plus vite. » 

 Il est temps de passer aux modes de financements, le Premier Ministre  indique l’objectif de la BPI » d’accorder  8 milliards d’euros de prêts d’ici 2017 » en soulignant « . Ce sont  2 milliards d’euros de plus qu’initialement prévu. Ces prêts additionnels seront en partis financés grâce au plan Juncker  »


-      Ndlr : on entend souvent parler du « plan Junker » comme s’il était déjà en cours d’exécution, cependant  les observateurs économiques  savent qu’il est encore loin d’être « ficelé », les investisseurs privés sur lesquels Monsieur Junker compte pour compléter son plan ne se presse au guichet, nous en reparlerons une autre fois  avant qu’il n’échoue complètement dans un autre édito dans quelque temps..-


Il était temps pour le Premier Ministre qui décidément parait gratter tous les fonds de tiroirs avec des dents d’acier ,  de se pencher  sur l’orientation de l’épargne des ménages vers les entreprises,   les tiroirs  d’épargne  des ménages sont ouverts, les  contrats d’assurance-vie et  l’’investissement en terme de logements notamment, je vous laisse déguster ci-dessous les mesures que le Premier Ministre envisage  ou  maintient pour orienter  l’épargne des Français vers les entreprises : 


«  De plus, des mesures seront prises pour accentuer l’orientation de l’épargne des Français vers les entreprises qui investissent pour leur croissance et leur développement. La commercialisation des contrats d’assurance-vie mis en place fin 2014 sera ainsi encouragée et le déploiement des PEA-PME stimulé. »


« S’agissant de l’investissement des ménages, en particulier en termes de logement, nous avons pris un ensemble d’initiatives l’année dernière (amélioration du dispositif d’investissement locatif,  amélioration des aides à l’accession à la propriété, prêt à taux zéro et prêt à l’accession sociale) qui commencent à avoir des effets sur la production de logements neufs. »



« Pour ce qui est des travaux entrepris par les ménages dans leur logement, en particulier ceux qui ont vocation à permettre des économies d’énergie, le crédit d’impôt transition énergétique a évolué avec de bons résultats. Il sera donc prolongé afin que les ménages puissent continuer à réaliser des travaux l’année prochaine. Mais je sais que pour beaucoup de ménages, notamment les ménages aux revenus modestes, malgré cet avantage fiscal, c’est encore difficile. Il faut donc les aider davantage à investir dans la rénovation thermique. Les aides de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) rencontrent à ce titre un grand succès. J’ai décidé d’en augmenter le budget de 70 millions d’euros en 2015 pour qu’elles bénéficient à un plus grand nombre de demandeurs. Au total, ce seront 50 000 ménages qui bénéficieront de ces subventions ».

Ndlr : Monsieur Valls voit déjà de bon résultats dans tous domaines évoqués ci-dessus, il en prédit encore de meilleurs, mais si lui et son gouvernement voient et prédisent de bons résultats, les français qui pourtant ne sont pas aveugles ne les voient pas , pour qu’il y ait un tel décalage de vision de la part du gouvernement , c’est tout simplement qu’ils se bercent d’illusions  sans attendre des preuves. 

 Puisque qu’il est question d’accélération moteur du discours du Premier Ministre  il fallait bien qu’il encourage les automobilistes à investir « dans des véhicules propres »  et à mettre à la casse leur vieux Diésel  en rappelant :  «  Enfin, pour encourager les Français à investir dans des véhicules propres, un nouveau bonus s’applique depuis le 1er avril pour l’achat de véhicules électriques et hybrides. Il peut aller jusqu’à 10 000 euros pour la mise à la casse d’un vieux diesel.

Après tout ce long chapitre qui portait sur » l’investissement privé »avec tous ses sous sous-chapitres » que nous avons retracé et commenté ci-dessus, le Premier Ministre  à enchaîné sur  un domaine moins susceptible d’extrapolation , à savoir « L’ Investissement public » dont le Premier Ministres a indiqué  en introduction :  «  Pour permettre aux collectivités de soutenir de grands projets d’infrastructure, une nouvelle génération de contrats de plan Etat-région est en train de voir le jour. 17 ont d’ores et déjà fait l’objet d’un accord avec les assemblées régionales. Ils permettent notamment de financer de grands projets d’infrastructure : lignes de train, routes, ports, campus étudiants » et que  «  Les projets prioritaires ont été définis avec les régions »  et qu’ils  " seront financés rapidement".


Là encore je vous laisse déguster le bilan et  les explications les objectifs du Gouvernement  tels qu’énoncés dans son discours par le Premier Ministre:

« Les contrats de plan mobilisent plus de 25 milliards d’euros d’investissement public pour les six années à venir, auxquels s’ajoute la participation des autres collectivités locales. Car l’objectif de ces investissements est de créer un effet d’entraînement.

 « Relancer des programmes de grands travaux, c’est aussi déployer la fibre optique sur tout notre territoire. C’est l’objectif du plan France Très Haut Débit, qui permettra à tous les Français d’avoir accès au très haut débit chez eux en 2022, dont 50 % dès 2017. C’est un programme d’infrastructures majeur : rien de comparable n’a été fait depuis la mise à place du réseau téléphonique en France, il y a un siècle.

 «  Le réseau de téléphonie mobile doit d’ailleurs également se déployer partout en France : on ne peut plus accepter que les particuliers et les entreprises des zones rurales n’aient pas de réseau. Les zones blanches seront supprimées d’ici 2016. Les opérateurs télécoms se sont engagés à investir dans les zones les plus denses : nous serons vigilants sur ce point. Dans les zones moins densément peuplées, l’Etat interviendra financièrement et techniquement. Au total, 20 milliards d’euros seront investis d’ici 2022 : 13 milliards d’euros proviendront d’opérateurs privés, et 7 milliards de subventions publiques – via notamment le programme d’investissements d’avenir et la Caisse des dépôts et consignations.

 « Il représente environ 60 % de l’investissement public et joue donc un rôle essentiel pour stimuler l’activité du bâtiment. J’avais donc annoncé deux décisions lors du Congrès des maires de France :

 -d’une part, l’augmentation de plus de 30 % de la dotation que nous versons aux territoires ruraux pour financer leurs équipements. Son montant a ainsi été porté à 800 millions d’euros par an, qui permettent à des projets communaux de proximité de voir le jour.

" Nous avons également créé une aide spécifique pour encourager la construction de logements par les communes : c’est l’aide dite « aux maires bâtisseurs ». Dans les zones tendues, ils bénéficieront ainsi, sous certaines conditions, d’une aide de 2 000 euros par permis de construire délivré.
 

« Nous le savons, l’investissement des communes et intercommunalités a diminué en 2014. Le cycle électoral est en partie responsable ; mais je ne sous-estime pas l’impact de l’effort budgétaire qui leur est demandé.



« C’est pourquoi, j’ai installé, avec le Président et le bureau de l’Association des maires de France, le 5 mars dernier, un groupe de travail en lien avec l’ensemble des associations d’élus représentant les communes et les intercommunalités. Ce groupe a commencé à établir un diagnostic de la situation des finances du bloc communal. Il étudie également les mesures les plus efficaces pour encourager l’investissement public local. Un certain nombre de propositions qui ont été formulées y seront expertisées. Par exemple, la proposition de prêts à taux zéro pour soutenir certains investissements prioritaires en matière de transition énergétique ; ou encore la possibilité de rembourser en temps réel aux collectivités la TVA applicable à certains investissements. Certains proposent aussi une dotation d’investissement spécifique pour soutenir l’investissement des communes et intercommunalités. Toutes ces pistes devront faire l’objet d’une analyse conjointe et partagée pour la mi-mai permettant des décisions concrètes, efficaces, rapides.

 «  Et, sans attendre, la Caisse des dépôts mettra des prêts à taux zéro à disposition des collectivités locales pour qu’elles bénéficient d’une avance sur les sommes que l’Etat leur verse au titre du Fonds de compensation de la TVA. Nous soutenons ainsi la trésorerie des collectivités afin qu’elles puissent investir dès cette année.

 «  Il faut aussi que tous les programmes de travaux susceptibles d’être engagés à court terme soient recensés. Je demanderai pour cela aux préfets de région d’organiser des conférences régionales de l’investissement public dans les deux mois, en lien avec les présidents de région et d’agglomération. C’est par la mobilisation de tous les acteurs sur les territoires – collectivités locales, organismes de financement et entreprises – que nous pourrons relancer l’activité au plus vite. 


 Ndlr : l’ampleur du programme d’investissement public est tel que l’on a peine à imaginer  comment  avec les 18 mois entrecoupé de vacances,  qui restent  au gouvernement pour expirer avec le quinquennat  de François Hollande, il pourra atteindre tous les objectifs énoncés  par le Premier Ministre, avoir l’intention d’accélérer est une chose  mais vouloir  n’est pas pouvoir accélérer quand  les Régions, les Collectivités locales, les Communes ont leurs mots à dire , et font souvent de la résistance ce qui ne manquera pas d’arriver d’ici 2017.

Après ça,  le Premier Ministre a aborder  le social , en introduisant son sujet par une sorte de slogan qui relie l’économique au social «  Pas de progrès économique sans progrès social »   dit-il , avant d’assurer :

«  Nous mettons ainsi tous les moyens en œuvre pour relancer l’investissement, et donc pour stimuler la croissance. Mais il ne peut y avoir de progrès économique sans progrès social. Les deux doivent aller de pair. Et le progrès social implique de réformer notre modèle, pour le rendre plus efficace et plus juste, en particulier pour les plus fragiles.



«  C’est notamment le sens de notre réforme des allocations familiales qui doivent bénéficier en priorité aux familles aux revenus modestes et des classes moyennes.



«  Ainsi, seuls les ménages qui gagnent plus de 6000 euros nets par mois verront le montant de leur allocation réduit, c’est-à-dire moins de 10% des familles.  A ce niveau de revenu, un couple avec deux enfants verra ses allocations réduites d’environ 65 euros par mois. Mais ces ménages bénéficieront bien sûr toujours d’allocations familiales. C’est une mesure de justice sociale.

 Ndlr : C’est ainsi que le Premier Ministre tente de faire avaler la pilule  amère de la réduction des allocations familiales  qu’il appelle « une mesure de justice sociale » , une mesure qui est déjà contestée par les ménages qui en sont victimes !



Come back  sur les réformes, -son refrain favori -:, qu’il complète par un nouveau couplet  rappelant  que l’Etat « a pris ses responsabilités » et  en appelant les « partenaires économiques de prendre  les leurs », d’après le Premier ministre « le compte n’y est pas , l’effort est trop insuffisants dans les branches professionnelles » : 

« Nous avons engagé un mouvement de réformes – je l’ai dit. L’Etat a pris ses responsabilités et tenu son engagement en créant le CICE et le Pacte. Aux partenaires économiques de prendre les leurs, en mettant pleinement à profit leurs nouvelles marges de manœuvre pour investir et pour embaucher. Et en négociant dans toutes les branches des engagements pour l’emploi et la formation des jeunes, comme le prévoyait l’accord signé le 5 mars 2014 –il y a plus d’un an – par le Medef, la CGPME et l’UPA.

«   Je le dis une nouvelle fois : sur ce terrain le compte n’y est pas, l’effort est insuffisant dans trop de branches professionnelles. Le moment approche où le Gouvernement et le Parlement auront à dresser un bilan en vue des prochaines étapes du Pacte, avant l’été, et il est indispensable que la dynamique monte en charge réellement d’ici là.



«  Ce mouvement de réformes, c’est aussi la lutte contre le travail illégal, contre les fraudes au détachement des travailleurs européens. Nous protégeons ainsi les droits des salariés ; nous protégeons également les entreprises qui subissent une concurrence déloyale. Nous devons renforcer les contrôles en France, et agir aussi au niveau européen pour faire évoluer les textes. Nous en avons fait l’une des priorités du Conseil des ministres franco-allemand de la semaine dernière.



Enfin   sur les « réformes à venir »   , le Premier Ministre  se lance dans un long  énoncé d’autres réformes à venir « avant l’été » ,  actuellement en projet de loi:, et  à  évaluer   en réunions  avec les partenaires sociaux   jusqu’à « fin mai » : 

 « Le projet de loi relatif au dialogue social et à la création de la prime d’activité sera présenté en Conseil des ministres le 22 avril prochain. Il pourra ainsi être adopté avant l’été.

 « Son but est de simplifier les règles du dialogue social, qui s’étaient accumulées au fil des années, transformant ce dialogue en contrainte purement formelle.

«   Les obligations d’information et de consultation seront donc regroupées autour de trois consultations annuelles, contre 17 aujourd’hui. Les obligations de négociation seront elles aussi regroupées, pour passer de 12 négociations aujourd’hui à trois demain. La représentation des salariés sera mieux adaptée à la taille de l’entreprise, pour lisser les fameux « effets de seuil » et permettre aux salariés de très petites entreprises d’être eux aussi représentés. Les entreprises bénéficieront ainsi d’un dialogue social revitalisé et plus efficace.



«  Ce projet de loi crée également la prime d’activité, qui remplace la prime pour l’emploi et le RSA activité. Cette prime sera versée aux salariés qui touchent jusqu’à 1 400 euros. Elle incite ainsi à reprendre une activité – nous redonnons tout son sens à la valeur du travail – et donc, elle soutient l’emploi.



«  Nous devons aller encore plus loin, en concertation avec les partenaires sociaux que j’ai rencontrés il y a quelques semaines, en avançant en particulier sur quatre sujets.



«  Une première réunion a eu lieu, vendredi dernier, avec les ministres du Travail et de l’Économie et les partenaires sociaux. Le premier enseignement, c’est que cette loi est une bonne loi :





    «  Elle a donné de nouveaux droits aux salariés, qui bénéficieront par exemple tous d’une mutuelle d’ici 2016. 

   «   Elle a également donné plus de souplesse aux entreprises pour passer les caps difficiles, par le biais de négociations avec les salariés sur les salaires et les temps de travail. 

«  Cette évaluation de la loi se poursuivra jusqu’à fin mai, disposition par disposition, et le Gouvernement prendra alors les décisions qui s’imposent pour améliorer l’efficacité de cette loi, par exemple sur les accords de maintien de l’emploi ou sur la représentation des salariés dans les conseils d’administration.

«  Pour que ces décisions puissent entrer en vigueur rapidement, elles seront introduites par amendement dans les textes de loi en cours d’examen au Parlement : loi croissance et activité ou loi sur le dialogue social.

«  Ce sont les TPE et les PME qui créent des emplois – mais les dirigeants de petites entreprises sont parfois  réticents à embaucher, car ils manquent de la visibilité nécessaire. Comme nous l’avons annoncé aux partenaires sociaux, le Gouvernement organisera une conférence économique et sociale sur ce thème au mois de juin.

«  Tous les sujets seront sur la table : l’accompagnement des entreprises, pour qu’elles trouvent des candidats adaptés lorsqu’elles cherchent à recruter ; l’accès des petites structures aux marchés publics ; les questions fiscales ; mais aussi la simplification de la règlementation du travail.



«  Notre objectif n’est pas de remettre en cause le CDI, qui est et doit demeurer la norme – ce n’est pas en créant de la précarité qu’on créera de l’emploi dans notre pays. L’objectif est simplement de réfléchir à tout ce qui peut favoriser l’emploi dans les TPE et les PME.



«  Je viens de confier à Jean-Denis Combrexelle, grand expert du dialogue social, aujourd’hui président de la section "sociale" du Conseil d’Etat, l’animation, avec l’appui de France Stratégie, d’un groupe de travail sur ce thème. Au-delà du projet de loi sur le dialogue social, il faut élargir encore la place de l’accord collectif dans notre droit du travail,  au niveau de l’entreprise et de la branche.



«  L’ambition, ici, n’est pas de se limiter à des aménagements techniques du cadre législatif actuel, mais d’ouvrir des perspectives ambitieuses visant à moderniser en profondeur notre système de relations sociales et sa pratique. Jean-Denis Combrexelle présentera les propositions de ce groupe de travail à la fin du mois de septembre, et là aussi nous en débattrons, avec les partenaires sociaux dans une nouvelle conférence sociale thématique.



«  Depuis le début du quinquennat, nous avons créé, avec les partenaires sociaux, de nouveaux droits pour les salariés, qui les suivent tout au long de leur carrière : compte personnel de formation,  compte pénibilité, droits rechargeables à l’assurance chômage … Ces droits permettent à chaque salarié de construire et sécuriser son propre parcours professionnel. Mais ils sont encore trop cloisonnés, reflet de leur construction par "sédimentation".



«  Nous allons donc proposer, comme le Président de la République l’a annoncé, de les regrouper dans un compte dont chaque actif pourra bénéficier tout au long de sa vie professionnelle : le compte personnel d’activité. J’avais moi-même évoqué cette perspective en décembre dernier devant la Fondation Jean Jaurès, et le Président de la République a fixé le cap de sa création la semaine dernière.



«  Le projet de loi relatif au dialogue social, présenté au conseil des ministres le 22 avril, comportera donc une nouvelle disposition importante : la création de ce compte personnel d’activité au 1er janvier 2017. D’ici là,  nous aurons le temps pour en définir, avec les partenaires sociaux, les contours et les modalités, qui seront précisés par une loi en 2016.



«  Ce compte personnel d’activité doit être un outil souple, organique, modulable, qui permettra aux salariés de connaître moins de périodes de rupture professionnelle et de bénéficier plus facilement de formation pendant les périodes de chômage, par exemple.

  Enfin la conclusion : 

«  Mon message aujourd’hui est simple : le gouvernement est mobilisé pour l’emploi, l’activité, le travail, l’investissement.



«  C’est le sens de nos mesures économiques : les entreprises doivent reprendre confiance et investir.



«  C’est le sens de nos mesures sociales : elles vont permettre de lever les freins à l’embauche tout en sécurisant les parcours professionnels de nos salariés.



Alors, oui, nous réformons. Alors, oui, la France est en mouvement, et rien n’interrompra l’élan que nous avons engagé. Nous continuerons à innover, à inventer toujours de nouvelles solutions. Car ces réformes préparent l’avenir de notre pays.



Je vous remercie. Les ministres présents et moi-même allons maintenant répondre à vos questions.

oo0oo


 note : Il s’agissait répétons  du Discours du 8 avril 2015, du Premier Ministre  en Point de Presse, prononcé  à l’issue du Conseil des Ministre sur le Thème «   Soutenir l’investissement et continuer de réformer »



A notre avis  dans son discours le Premier Ministre a présenté un programme ambitieux de caractère politique,  articulé sur « des mesures à venir »  greffées  ou surajoutée  sur des réformes en cours , et  sur des annonces de réformes à venir , un discours dont  l’envolée   se situait  dans un ciel  utopique  et idéalisé,   alimenté par une vision optimiste qui ne correspond pas aux réalités, des prétentions ambitieuses  ne suffisent pas pour convaincre la majorité des français  qui ne sont plus du tout   "heureux comme des poissons dans l'eau sur le plancher des vaches" et se trouvent toujours     dans l’attente de résultats concrets et visibles   sur le terrain.

Pour les syndicats patronaux certes ils trouvent en principe que "le compte y est" , en effet ils auront les mains libres pour faire ce qu'il  leur plait en se frottant les mains comme Ponce Pilate, sans avoir de comptes à rendre d'une manière générale, par contre pour les syndicats de salariés "le compte n'y est pas" ( nous avons vu cela hier en Revue de Presse)


ndlr : La deuxième partie  du Point de presse,  au cours duquel le Premier Ministre et les ministres présents ont répondu aux questions des journalistes fera l’objet de mon prochain Edito.




 

Aucun commentaire: