Information à la source :
Bachar Al-Assad, Président de la République Arabe Syrienne au cour de cet entretien a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées sur la situation de son pays , dans le contexte international.
- La première vidéo que nous publions ci-dessous est la première partie de cette émission qui a été diffusée dans la soirée le 21 Octobre 2013 , reprise par You Tube
- La seconde vidéo est la deuxième partie
Par ailleurs, la traduction en français de certains points essentiels abordés dans la première partie de l'entretien, réalisée par Mouna Alno-Nakhal, figure sur le Site "Mondialisation.ca - Centre de recherche sur la mondialisation"
Nous publions cette traduction à la suite des deux vidéos ( nous ne disposons pas pour le moment de la traduction de la deuxième partie)
Publiée le 21 oct. 2013
President Al-Assad's interview with Al Mayadeen Tv - (Part 1) - 21 October 2013.
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Catégorie
Actualités et politique -
Licence
Licence YouTube standard
Publiée le 21 oct. 2013
President Al-Assad's interview with Al Mayadeen Tv - (Part 1) - 21 October 2013.
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Traduction de la première partie de l'émission
Le Président syrien a accordé une longue entrevue d’environ 2
heures à la chaîne Al-Mayadeen dans la soirée du 21 Octobre. Il a été
interrogé par son Directeur, M. Ghassan Ben Jedo. Voici la traduction de
certains points essentiels abordés dans la première partie, en réponse
aux questions posées.
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Ce qui s’est passé en Syrie est complètement différent de ce qui a eu
lieu en Tunisie ou en Égypte, ne serait-ce que par la férocité de la
guerre médiatique, par l’afflux de terroristes venus des quatre coins de
la planète toujours soutenus financièrement et militairement, par la
coalition de pays occidentaux et régionaux pour porter atteinte à son
État… La crise syrienne est passée par des étapes. La première fut celle
des manifestations où des individus armés ont tiré sur des manifestants
et des forces de police. Ce n’est que six mois après, et alors que ces
individus n’avaient pas réussi à « renverser le régime », que s’est
concrétisée l’idée de créer et de renforcer les bandes armées
terroristes venues de l’étranger. Actuellement nous sommes confrontés à
Al-Qaïda et à ses multiples ramifications telles que l’État islamique en
Irak et au Levant [EIIL], le Front Al-Nosra, etc. Nous sommes donc en
état de guerre contre des terroristes.
Il est normal que différents courants d’opposition existent en Syrie.
Mais l’opposition repose sur une formation politique interne qui a une
base populaire et un programme politique clair. Elle ne peut dépendre de
l’étranger, ni avoir recours à des mercenaires armés, et doit refuser
toutes les formes d’interventions étrangères politique ou militaire ;
auquel cas elle relève de l’insurrection armée ou du terrorisme.
Il est évident que l’ingérence de l’extérieur s’appuie sur un
dysfonctionnement intérieur. Si tel n’était pas le cas nous n’en serions
pas là. C’est pourquoi il est essentiel que nous parlions de notre
propre responsabilité en tant que Syriens, car lorsque vous ouvrez votre
porte aux voleurs vous êtes quelque part responsables de ce qui vous
arrive.
Nombre de propositions ont été avancées au nom de l’opposition et de
la réforme, mais vous devez distinguer entre celles qui cherchent
sincèrement à réformer et celles qui obéissent à d’autres objectifs
inavoués.
Il est de notoriété publique que la Syrie subit des pressions et des
menaces depuis des décennies, y inclus la période qualifiée
d’« ouverture à l’Occident », et qu’elle est ciblée à cause de ses
prises de position stratégiques – connues de tous – par des pays qui ne
possèdent aucun des attributs de la démocratie.
Dire que la Syrie vit dans un environnement laïc n’implique pas que
nous niions l’existence de foyers extrémistes préexistants sur le
terrain, mais ces foyers ont considérablement évolué depuis les guerres
contre l’Afghanistan et l’Irak. Nous nous sommes opposés à ces guerres
en prévenant qu’elles mèneraient à la propagation de ces foyers – encore
circonscrits – dans toute la région. La crise syrienne est venue leur
servir d’incubateur de croissance.
Les guerres US ont contribué à l’expansion du terrorisme
Suite aux opérations terroristes des Frères Musulmans en Syrie – dans
les années 1970 et 1980 – nous avions soulevé la question de la lutte
contre le terrorisme, mais personne n’avait voulu en tenir compte. Il
n’empêche que lorsque le monde a commencé à s’inquiéter du terrorisme
nous n’avons pas hésité à nous allier avec tous les pays qui ont décidé
de le combattre, y compris les États-Unis, sans pour autant être en
parfait accord avec les moyens mis en œuvre pour ce faire. Ceci, car les
États-Unis traitent la guerre contre le terrorisme comme s’il
s’agissait d’un jeu vidéo sur ordinateur : vous frappez l’ennemi dès
qu’il se pointe sur votre écran et dix autres apparaissent… L’approche
devrait être nécessairement plus globale.
Lorsque vous soutenez le chaos, vous soutenez le terrorisme. Lorsque
vous attaquez un État qui combat le terrorisme, vous créez les
conditions favorables à l’épanouissement des groupes terroristes. C’est
le cas de la politique des USA, de certains pays européens et aussi de
certains pays arabes et régionaux. Ils ont contribué intentionnellement
ou non à amener Al-Qaïda en Syrie.
Vous me demandez si nous sommes prêts à coopérer avec les États-
Unis. Ce n’est pas exclu à partir du moment où nous pouvons travailler
dans le cadre de nos intérêts réciproques. Mais l’administration US est
fondamentalement égoïste et ne coopère avec quiconque que dans la
perspective de ses propres intérêts. Une fois son but atteint, vous
n’êtes plus rien. C’est l’évidence même compte tenu de ses relations
avec ses ex-alliés comme, par exemple, Pervez Musharraf ou le Shah
d’Iran… Par conséquent, celui qui parle de la loyauté de cette
administration est dans l’illusion, et ce qui est encore plus illusoire
est de penser qu’elle pourrait se soucier des intérêts des États
arabes.
Certes, les États-Unis sont une superpuissance qui influe sur le
cours des évènements dans le monde. Coopérer avec eux sur la base
d’intérêts communs est normal, mais il est excessivement dangereux de
travailler à servir leurs seuls intérêts, et c’est ce qu’ils finissent
par exiger.
Nous avons clairement dit et répété que nous n’utilisons pas le
terrorisme pour servir nos intérêts pour la bonne raison que nous le
considérons comme une bête venimeuse qui finit par vous mordre la peau,
une fois que vous l’avez mise dans votre poche. Non, nous n’avons jamais
soutenu le terrorisme. Oui, nous nous sommes opposés à la guerre contre
l’Irak, mais nous n’y avons pas soutenu les terroristes comme certains
le prétendent. La Syrie leur servait de couloir de passage après la
traversée clandestine de nos frontières. Nous avons travaillé à les en
empêcher mais nous n’avons pas totalement réussi. Et c’est ainsi que le
terrorisme s’est vite dirigé vers la Syrie dès le début de la crise.
Nous sommes parfaitement conscients que le combat contre le terrorisme
n’est pas uniquement une affaire de frontières, mais se mène à
l’intérieur du pays aussi bien en Syrie qu’en Irak.
De la guerre du Koweit à la guerre de l’Irak
En Irak, la Résistance est une chose et le Terrorisme en est une
autre. Nous constatons que les terroristes d’Al-Qaïda n’y ont jamais
mené une seule opération contre les États-Unis et que toutes leurs
opérations sont toujours de nature sectaire. C’est la Résistance
irakienne qui a lutté contre l’occupation US et c’est elle que nous
avons « politiquement » soutenue, sans qu’elle ne nous en demande plus.
Les États-Unis ont tenté de pousser la Syrie à être partie prenante
de leur campagne contre l’Irak, usant du bâton et de la carotte. Au
minimum, ils ont exigé notre silence, notre position ayant été très
claire au sommet de Charm el-Cheikh en Mars 2003, sommet manifestement
organisé pour créer une atmosphère propice à leur guerre programmée
contre ce pays. Par la suite, la Syrie a dû payer le prix de son
opposition à cette guerre.
Alors que les Arabes témoignaient de leur allégeance aux États-Unis,
Colin Powell est venu nous trouver pour s’enorgueillir de la manière
dont les USA étaient entrés en Irak en quelques semaines et nous exposer
la « Loi » censée demander des comptes à la Syrie ; cette Syrie qui
n’avait plus un seul ami en ce monde, mise à part cette visite dont il
nous gratifiait ! Mais pour autant, nous devions répondre à plusieurs
demandes :
- La première : expulser de Syrie toutes les factions palestiniennes vers n’importe où dans le monde. Nous lui avions répondu que lorsque nous expulsons une personne c’est pour la rapatrier et que dans ce cas précis il faudrait qu’il nous dise si le rapatriement était possible.
- La deuxième : cesser toute relation avec le Hezbollah et toute forme de soutien à la Résistance libanaise.
- La troisième, et c’était la plus dangereuse : refuser l’entrée en Syrie à tous les talents scientifiques irakiens, ce qui explique les opérations d’assassinats qui ont visé de nombreux scientifiques en Irak, alors que la Syrie les a accueillis et leur a créé des postes dans ses universités.
Ensuite, il nous a été proposé que les États-Unis lancent le «
processus de paix ». Nous avons rappelé que la Syrie avait déjà entendu
ce discours lorsqu’elle a participé à la guerre de libération du Koweït
et qu’ils se sont dérobés à leurs obligations. Par conséquent, nous
considérons que toute promesse des États-Unis est illusoire, car ils
n’ont jamais rien fait pour la réussite du processus de paix.
La politique syrienne est celle de ses institutions et reflète les
intérêts du peuple syrien. En tant qu’État arabe, nous avons toujours
été confrontés à un ensemble de mauvais choix, notre politique
consistant à opter pour le moins mauvais. Ce faisant, nous ne nous
opposions pas aux intérêts des États-Unis mais nous défendions nos
propres intérêts ; notamment dans la phase de la guerre contre l’Irak,
que nous avions jugé potentiellement annonciatrice de la propagation du
terrorisme et de la partition du pays avec évidemment des effets
néfastes sur la Syrie..
Le Président Hafez al-Assad n’a pas coopéré avec les États-Unis au
Koweït pour les soutenir alors qu’ils avaient juste besoin d’une
couverture arabe, mais pour la libération du Koweït. Sa position était
claire, fondée sur l’idée qu’il n’est pas possible qu’un pays arabe
occupe un autre pays arabe et qu’il ne fallait pas compromettre les
relations futures entre eux.
La coopération avec les États-Unis
Nous avons, nous-mêmes, coopéré avec les services de renseignement
des USA dans la lutte contre le terrorisme conformément à nos intérêts.
Nous avons aussi coopéré au processus de paix à l’échelon ministériel.
La politique syrienne est souple et le fait de défendre ses intérêts
légitimes ne signifie pas entêtement.
Le Président Jacques Chirac
Après l’entrée des forces américaines à Bagdad et étant donné que le
monde témoignait de son allégeance aux États-Unis, M. Jacques Chirac a
estimé que le moment était venu de modifier sa politique à leur égard.
Pensant disposer de la carte syrienne, il nous a rendu visite pour nous
informer que le Président Bush avait dit que j’étais un « malfaisant »
et qu’il fallait que la Syrie et le Président syrien pensent à se
protéger de sa grande colère. Ceci dit, il nous a demandé de coopérer au
processus de paix avant de nous soumettre « la feuille de route »
correspondante. Nous n’avions répondu ni positivement ni négativement ;
entre autre, au motif que cette feuille de route ne mettait l’accent que
sur le volet palestinien alors que nous étions concernés par la
libération du Golan et donc par le « volet syrien ». Suite à notre
non-réponse, M. Jacques Chirac a changé radicalement la politique
française et a commencé à agir contre la Syrie dès 2004. En accord avec
Georges Bush, il a travaillé à faire pression sur la Syrie et à la
résolution onusienne pour le retrait de la Syrie du Liban [Résolution
1559] et à tous les événements visant l’État syrien qui ont suivi.
Les débuts de la guerre ouverte
Des armes circulaient en Syrie depuis la guerre en Irak et ont été
utilisées dès les premiers jours des événements. Beaucoup d’innocents
sont tombés pendant les six premiers mois, mais ce n’est qu’une fois que
les images d’individus armés ont commencé à être publiées que la guerre
est devenue ouverte. Les Frères Musulmans ont fini par reconnaître que
tout ceci était arrivé avec la coopération de l’étranger. Pendant deux
années, le Qatar a soutenu et financé les « bandes armées », tandis que
la Turquie s’est chargée de leur logistique. Depuis, c’est l’Arabie
saoudite qui est entrée en ligne et tout dernièrement la Jordanie.
Les Frères Musulmans
L’une des causes de ce à quoi nous assistons aujourd’hui vient du
dérèglement de la relation entre l’arabité et l’Islam. Les premiers à
avoir créé cette brèche, dans les années cinquante, sont les Frères
Musulmans. Le travail pour la propagation de la foi est important, mais
doit être séparé des concepts de l’État et de la politique.
En Syrie existe une opposition syrienne qui s’exprime publiquement
sans être poursuivie. Les poursuites concernent essentiellement certains
éléments des Frères Musulmans, lesquels sont considérés par la Loi
syrienne et l’État syrien comme une organisation terroriste devenue
encore plus terroriste que jamais. Nous avons déjà dialogué avec eux
suite aux événements des années quatre-vingt, ils ont prouvé qu’ils ne
sont pas honnêtes. Malgré cela, nous avons poursuivi le dialogue avec
certains d’entre eux, qui sont maintenant délivrés de leur emprise
politique. Par conséquent, nous n’avons aucun problème pour dialoguer
avec n’importe quelle organisation qui dépose les armes, qui cesse
d’acheminer des éléments armés vers notre territoire, et qui arrête de
conspirer avec l’étranger.
Depuis les années cinquante, notre expérience des Frères musulmans
est une succession interminable de terrorisme. Elle est à ajouter à un
autre aspect purement juridique qui interdit les partis fondés sur des
bases religieuses ou ethniques, ceci pour des raisons liées à la
diversité du peuple syrien. Une vision comparable à celle des Frères
Musulmans pourrait tout simplement mener à la dislocation de la Syrie.
Les prétendues désertions de masse
Parler de « désertion » suppose que les désertions aient concerné des
institutions, ce qui n’est pas le cas. Il s’agit plutôt d’individus qui
ont pris la fuite. Nous pensons que beaucoup ont fui en situation de
peur ou à cause des menaces. D’ailleurs, un grand nombre d’entre eux ont
décidé de revenir et nous les avons accueillis favorablement. Certains
ont repris leur travail au sein des institutions étatiques, d’autres ont
rejoint l’Armée nationale, d’autres se sont contentés de l’aider sans
s’engager sur le terrain, et d’autres sont tombés sur le champ
d’honneur. Tous ceux-là n’ont donc plus eu peur pour leur propre vie.
L’Initiative russe
Concernant « l’Initiative russe pour le désarmement chimique » et la
prétendue « panique » qui nous aurait poussé à l’accepter avec
« précipitation », le délai entre la déclaration de John Kerry et celle
du ministre syrien des Affaires étrangères était d’une heure au grand
maximum ; ce qui signifie que l’initiative avait été préparée à
l’avance. Il n’y a donc pas de quoi broder sur notre précipitation.
Comment aurais-je pu prendre la décision d’accepter les termes d’une
telle initiative sur un sujet aussi important et aussi stratégique en si
peu de temps et alors qu’un grand nombre de diplomates syriens étaient à
l’étranger ? Ce, d’autant plus que John Kerry nous a offert une semaine
de délai et que nous aurions pu nous accorder quelques jours de
réflexion… C’est plutôt la manière dont John Kerry a abordé le problème
qui suggère qu’il ne s’attendait pas à ce que la Syrie accepte
l’Initiative russe et qu’il était loin d’imaginer que nous l’avions
étudiée et qu’elle avait été préparée bien avant la date de son annonce.
Dire que c’est la solution chimique qui a fait que les États-Unis
ont annulé leur guerre dénote une naïveté ou une étroitesse de vue,
parce que les États-Unis sont un État agressif qui peut tous les jours
inventer n’importe que prétexte pour justifier la guerre ; comme cela
s’est passé pour l’Irak avec Colin Powell et son gros mensonge sur les
armes de destruction massive. Autrement dit, si jamais vous pensiez
sauver votre peau en acceptant cette initiative, sachez que rien
n’empêche les États-Unis de vous inventer un autre prétexte pour
relancer les préparatifs de guerre à un quelconque moment plus tard.
Par ailleurs, moins d’une quinzaine de jours avant l’Initiative
russe, des amis nous avaient informés de la date et de l’heure précise
d’une attaque qui devait avoir lieu le lendemain matin. Nous nous sommes
préparés, mais elle n’a pas eu lieu ! Preuve supplémentaire, s’il en
fallait, que si nous devions paniquer c’est avant l’annonce de cette
initiative plutôt qu’après.
Enfin, la Syrie a interrompu la production d’armes chimiques en
1997. Depuis, elle était prête à abandonner ce type d’armement, mais a
gardé cette carte pour le moment opportun. Ce moment est arrivé !
La Conférence de Genève 2
À l’heure actuelle, nous n’avons pas de date officielle de
l’éventuelle tenue de cette conférence et il n’y a pas de facteurs qui
pourraient aider à sa réussite, si nous voulons qu’elle réussisse !
Beaucoup de questions restent en suspens. Quelles seront les forces en
présence ? Quelle est leur relation avec le peuple syrien pour que nous
puissions discuter ensemble ? Représentent-elles le peuple syrien, une
partie du peuple syrien, ou bien la force qui les a fabriquées ?
Ont-elles des bases électorales claires en Syrie ? Comment se peut-il
que certaines forces prétendent représenter le peuple syrien alors
qu’elles vivent à l’étranger et disent contrôler 70 % du territoire
syrien sans oser se rendre en Syrie ? La solution doit être une solution
syrienne et non la solution étrangère d’une question syrienne. Il nous
faut donc connaître les composantes de cette conférence avant d’émettre
des réserves sur sa réussite ou son échec.
La solution devra être syrienne et être acceptée par le peuple
syrien, que l’étranger l’accepte ou la refuse. De même, la
reconnaissance des représentants du peuple syrien, à cette conférence,
revient au peuple lui-même. Autrement dit, toute reconnaissance venue de
l’étranger ne nous concerne pas. La question ne revient pas à se
demander si la conférence aura ou n’aura pas lieu. La question
fondamentale est de savoir si cette conférence peut réussir au cas où
elle aurait lieu. La Syrie y participera sans conditions lorsqu’elle se
tiendra.
Par ailleurs, si cette conférence comporte des décisions débouchant
sur l’arrêt du financement des terroristes, le problème syrien sera
résolu. À partir du moment où les terroristes ne seront plus fournis en
armes et en argent et ne seront plus aidés pour rejoindre le territoire
syrien, il n’y aura plus de problème pour résoudre la question syrienne
qui n’est pas aussi compliquée qu’on le prétend. Les complications
viennent de l’extérieur de la Syrie, non de l’intérieur. Les
complications viennent d’une ingérence étrangère qui nourrit le feu de
l’incendie.
M. Lakhdar Brahimi
Ce que nous attendons de M. Brahimi est qu’il se contente de rester
dans le cadre de sa mission de médiateur, nécessairement neutre, dans
une situation de dialogue entre différentes forces qui se battent sur le
terrain sans se charger de missions dictées par d’autres États. Ses
deux premières visites en Syrie n’ont pas dépassé le cadre du dialogue
et non, il ne m’a fait aucune offre. En revanche, lors de sa troisième
visite fin 2012, il a tenté de me convaincre qu’il était nécessaire que
je ne me présente pas aux élections présidentielles de 2014. Ma réponse
fut très claire : c’est une question qui concerne les Syriens et qui
n’admet aucune discussion avec un non-Syrien ! Maintenant puisque vous
me demandez si son initiative était dictée de l’étranger, je vous
réponds que c’est à lui qu’il faudrait poser cette question.
Ceci dit, votre supposition n’est pas improbable étant donné que les
États-Unis et d’autres États ennemis de la Syrie formulent toujours
l’idée qui veut que je ne sois pas candidat aux prochaines élections.
C’est en effet une étonnante coïncidence que M. Brahimi avance les mêmes
propositions mises en avant par ces États… Nous espérons que lors de sa
prochaine visite que vous venez d’évoquer, il ne dépassera pas les
limites de sa mission.
Dr Bachar al-Assad
Président de la République arabe syrienne
21/10/ 2013
Source : vidéo / Présidence de la République arabe syrienne
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=OZJrJruufVkTraduction : Mouna Alno-Nakhal
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