08 mai 2011

Pré - Campagne présidentielle 2012 : La Grande Offensive de Mai 2011

Éditorial de lucienne magalie pons


La Grande Offensive de Mai 2011

Un an avant les élections présidentielles de Mai 2012,  une subite poussée de fièvre électorale   a marqué  le début de la grande offensive  politique  lancée par le Premier Ministre  axée sur la défense du bilan du Chef de l’État et du Gouvernement  et l'élaboration d'un projet, au cours de ce séminaire , François Fillon  a remis aux membres du Gouvernement les lettres de cadrage économique et financier pour la préparation du budget 2012 en insistant sur la continuité des efforts de compétitivité et de réduction des déficits qui doit être la nôtre dans cette phase actuelle de reprise économique, il a notamment indiqué qu’à  côté de la préparation du budget 2012,  une quarantaine de projets de loi sont en cours d’examen ou sont à venir.



A l'issue du séminaire du 5 Mai, le Premier ministre a tracé en Conférence de Presse  "les lignes de force" de la dernière année du quinquennat et a  pris la défense de son patron, le disant "bien éloigné des caricatures qui en sont faites".(  Voir en fin d’éditorial le compte rendu de cette conférence de presse (1) )
.

De son côté, Le Chef de l’État  affecté ce mois-ci d'une cote de confiance à son plus bas niveau  (20%), et d'un bilan jugé mauvais par 75 %  des Français, le président a défendu son action, dans un entretien à l'Express.



Et même si Nicolas Sarkozy  ne s’est pas encore déclaré officiellement candidat  et à assure ne pas avoir "le droit de (se) livrer à des calculs si loin" de l'échéance, Brice Hortefeux a pris ses quartiers au siège national de l’UMP  et le « dispositif » de campagne  présidentielle  se met  le dispositif se met en place sous sa conduite.



Le chef du gouvernement, François Fillon, qui lui aussi à perdu 3 points dans les sondages en Avril),  et  Jean-François Copé, Secrétaire Général de l’UMP, tous deux priés de défendre sur le terrain et dans médias  le Bilan du Chef de l’État et du Gouvernement notamment,  ont déjeuné   en tête à tête vendredi dans un grand  restaurant parisien, pour  donner l’image d’une parfaite entente entre eux pour faire taire les rumeurs  selon lesquelles il aurait existé  dans un passé récent  une certaine tension entre eux.  

Nous avons en perspective une campagne médiatique de grande ampleur qui va se poursuivre pendant  12 mois, pour le Premier Ministre, à la suite du séminaire Gouvernemental de Jeudi dernier 5 Mai, il sera sur l’écran de TF1  le 12 mai sur TF1.


Les ministres sont eux aussi en première ligne depuis Vendredi et nous n’avons pas fini de les entendre nous vanter le passé, le présent et l’avenir ….. , Nadine Morano a choisi sa ville de Toul pour célébrer vendredi soir l'anniversaire de la victoire de 2007, et défendre le bilan de Nicolas Sarkozy, en présence du Premier Ministre  devant un buffet campagnard géant et quelques  centaines de militants.

Le Ministre Xavier Bertrand,   fait déjà et fera  "deux déplacements par semaine en moyenne", et lui aussi  déjeunera prochainement avec François Copé  «  pour fumer le calumet de la paix » d’après les médias.



François Copé, Secrétaire Général de l’UMP,  député-maire de Meaux , avait  déjà  dévoilé son plan de campagne mercredi soir au Perreux en Val- de- Marne en assurant "Nous allons déployer sur tout le territoire national une énergie et une détermination comme jamais", en expliquant "Notre rôle … est d'aller chercher partout ceux de nos concitoyens qui doutent", et pour continuer sur sa lancée  il   a organisé  samedi une journée Portes ouvertes à l'UMP, et animera, d'ici à juin, une douzaine de meetings en province.

 Au menu de l’UMP,  la "valorisation" et la "pédagogie du travail accompli" depuis quatre ans. A cet effet,  l'UMP a diffusé à cet effet 400.000 suppléments de son magazine, 200.000 affiches, et  - 3,5 millions de tracts assortis de bulletins d'adhésion, à l'effigie de Nicolas Sarkozy pour promouvoir la "République qui agit, et qui protège" seront distribués sur les marchés à compter de ce dimanche.

Enfin nous aurons à déguster  d’ici à Juillet, cinq conventions UMP auxquelles  Jean-François

 Copé veut associer "chaque militant".

"Notre méthode est totalement à l'opposé de celle du PS qui a sorti en trois jours un projet produit en chambre", a-t-il affirmé.

Ceci dit, il est à remarquer qu’un "comité de pilotage" se réunit chaque semaine au siège du parti  pour préparer le projet ide l'UMP, au siège du parti, autour du ministre Bruno Le Maire et  des émissaires de l'Elysée.

On peut croire que l’année utile fera la part maigre à la gouvernance de l’État au profit de la campagne présidentielle qui dès à présent mobilise en des centaines et centaines d’heures nos ministres, secrétaires d’État et députés majoritaires sous la houlette  du Premier Ministre.

En plus de l’offensive conjuguée des partis majoritaire, les des partis de  l’opposition  seront aussi en première ligne et en conclusion nous avons devant nous 12 mois pour assister à un spectacle explosif,   consacré  en premier lieu  valorisation personnelle des candidats,  que la population laborieuse  devra supporter  en se débattant toujours dans ses difficultés.



(1) François FILLON répond aux questions de la presse à l’issue  du Séminaire du Gouvernement à l'Hôtel de Matignon le jeudi 5 mai 2011.

Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé des engagements du Président pendant la campagne, et vous avez dit que la plupart avaient été tenus. S’agissant de la promesse du « Président du pouvoir d’achat », est-ce que la prime de 1.000 euros est nécessaire et suffisante à cocher la case « Promesses tenues », première question. Et, deuxième question : vous avez évoqué brièvement la pression fiscale, dans le programme pluriannuel de la France qui a été adopté cette semaine, que vous avez fait adopter, on voit que le taux des prélèvements obligatoires devrait augmenter ces prochaines années. Est-ce que cela veut dire que le Gouvernement, qui succédera en 2012, devra augmenter les impôts ou à tout le moins ne pourra pas les baisser ?



François Fillon : Merci beaucoup de me poser ces questions, qui vont me permettre de revenir sur des sujets essentiels. D’abord, pouvoir d’achat. Vous répétez les uns ou les autres, jour après jour, que les engagements n’ont pas été tenus sur le pouvoir d’achat. C’est faux. Regardez les chiffres. Le pouvoir d’achat des Français a progressé chaque année depuis l’élection du Président de la République, et cela malgré la crise. J’ai donné tout à l’heure les chiffres.

2009 : 1,6 % quand le pouvoir d’achat dans les autres pays européens était en augmentation de 0,7 %. Le pouvoir d’achat a progressé. Naturellement, nous aurions souhaité qu’il progresse plus, mais nous avons dû affronter cette crise économique et financière et c’est une performance de la France, des Français, et le Gouvernement y a pris toute sa part, sous l’autorité du Président de la République, que d’avoir maintenu une progression du pouvoir d’achat pour les Français, en moyenne, dans un contexte aussi difficile.

La prime qui va être mise en place n’a rien à voir avec cette question du pouvoir d’achat. Et d’ailleurs, ce n’est pas une prime de 1.000 euros, donc… Vous voulez que je coche des cases ? Vous pouvez rayer 1.000 euros, et puis vous pouvez rayer « pouvoir d’achat ». C’est une mesure de justice de sociale.

Il y a deux ans, le Président de la République et le Gouvernement ont demandé aux partenaires sociaux de se mettre d’accord, de négocier sur une meilleure répartition de la valeur produite par l’entreprise. Chaque année, les entreprises, quand elles sont bénéficiaires, produisent de la valeur. Cette valeur c’est le résultat des capitaux qui ont été investis dans l’entreprise, mais c’est aussi le résultat du travail des salariés.

Ce travail des salariés il est rémunéré, nous sommes dans une situation où la compétitivité rend difficile des augmentations importantes de salaire, parce qu’il y a la compétition mondiale. Mais il n’est pas anormal que les bénéfices de l’entreprise soient répartis de façon plus équitable, entre les actionnaires, l’investissement nécessaire dans l’avenir et les salariés. Et donc puisque en deux ans les partenaires sociaux n’ont pas avancé d’un iota sur cette négociation, nous avons décidé de proposer un projet de loi.

Ce projet de loi est très simple : toutes les entreprises de plus de cinquante salariés qui augmentent la distribution de dividendes à leurs actionnaires, par rapport à une moyenne de deux ans, sont tenues d’ouvrir une négociation avec les partenaires sociaux pour verser une prime qui représente une partie au fond de ces dividendes versés aux salariés.

La négociation est libre, naturellement, le montant de la prime sera fixé par l’entreprise et les partenaires sociaux.

Simplement, sur la question des charges pesant sur cette prime, nous avons fixé jusqu’à 1.200 euros l’exonération de charges sociales. Ce sera le même traitement que pour les dividendes, c’est-à-dire le forfait social. Ce qui est assez logique, puisque au fond, dans l’esprit qui est celui de ce projet de loi, c’est bien une meilleure répartition des dividendes entre les actionnaires et les salariés.

Dans les entreprises de moins de cinquante salariés, conscients des fragilités que représentent beaucoup de ces entreprises, cette négociation sera possible, mais elle sera simplement facultative dans les mêmes conditions, avec les mêmes avantages.

J’ajoute que si dans une entreprise, à la suite d’une négociation sociale, des propositions meilleures que celles que nous faisons sont faites, naturellement elles pourront se substituer au dispositif.


Deuxième sujet sur les prélèvements obligatoires : nous allons et nous avons commencé à supprimer des niches fiscales.

Ces niches fiscales, qui ont été accumulées au cours des années, avaient sans doute, toutes, des justifications, certaines d’ailleurs ne les avaient plus.

Mais surtout c’était un moyen pour beaucoup de contribuables d’échapper à l’impôt que normalement leur capacité financière devait les conduire à acquitter.

Donc, nous avons décidé de mettre de l’ordre dans ces niches fiscales, et l’augmentation des prélèvements que vous évoquez, qui est contenue dans le document que nous avons remis à Bruxelles, c’est la poursuite de la suppression, année après année, de ces niches fiscales.

Il y a d’ailleurs, dans le programme qui a été voté par l’Assemblée nationale et le Sénat, un montant annuel de suppressions de niches fiscales. Il n’y a pas d’augmentation généralisée des impôts.


Est-ce que la réforme constitutionnelle sur les finances publiques sera adoptée à l’été, c’est-à-dire est-ce que vous entendez réunir un Congrès dès cet été pour l’appliquer rapidement ? Deuxième question : est-ce qu’il faudra supprimer à nouveau 16.000 postes de fonctionnaires dans l’Éducation nationale en 2012 ?



François Fillon : A la deuxième question, j’avais déjà répondu, puisque la règle du 1 sur 2 continuera de s’appliquer en 2012, comme d’ailleurs le Parlement s’y est engagé en votant les lois de finances pluriannuelles.

Après, la répartition à l’intérieur des effectifs de la fonction publique d’Etat, c’est un débat que nous avons chaque année, que nous aurons encore cette année, mais enfin, grosso modo, on est sur les mêmes chiffres.

Deuxièmement, sur la réforme constitutionnelle, je voudrais d’abord saluer le vote intervenu hier soir (et je voudrais en remercier François Baroin car ça n’était pas si facile) du texte à l’Assemblée nationale. Il faut maintenant que le débat s’engage au Sénat. Nous verrons bien, en fonction du vote au Sénat et en particulier de la question de savoir si le vote sera conforme, nous verrons bien quand est-ce que nous engagerons la dernière étape, qui est celle de la réforme constitutionnelle.

J’ai compris que la Gauche n’était pas favorable à cette réforme. Elle est devant ses responsabilités et, en réalité, une fois que nous serons à la veille de prendre la décision de convoquer le Congrès, les masques tomberont, et on verra bien quels sont ceux qui veulent se donner les moyens de réduire le déficit, et quels sont ceux qui, tout en étant critiques sur la politique économique et financière conduite, n’ont absolument pas l’intention de le faire.

J’ajoute d’ailleurs que dans les projets du Parti socialiste, dans les propos qui sont tenus par les responsables socialistes, j’ai compris qu’ils envisageaient de négocier avec nos partenaires européens de retarder de deux ans le retour à l’équilibre des comptes publics.


Outre que je leur souhaite beaucoup de plaisir pour négocier avec des partenaires européens qui eux-mêmes savent que ces décisions conditionnent la bonne tenue financière de notre monnaie, la conséquence immédiate de cette annonce serait une fragilisation de la notation financière de notre pays, et quand on paie 45 milliards d’euros d’intérêts, on comprend qu’il y a de bonnes raisons de protéger cette notation triple A et de protéger le taux d’intérêt qui est le nôtre, aujourd’hui.



Tous les voyants sont au rouge en termes d’enquête d’opinion, est-ce que malgré tout, vous vous dites vous aussi : la situation pour 2012, je la sens bien.


François Fillon : Oh ! Vous savez les voyants… Quand on regarde les derniers sondages, c’est très intéressant, on voit qu’il y a une majorité de Français très large, qui est critique sur le bilan du Gouvernement, et puis quand on regarde les réformes les unes après les autres, on s’aperçoit que finalement beaucoup de ces réformes sont jugées de façon assez positive par nos concitoyens.

Je crois que nous avons dû affronter une situation économique et financière très difficile, et quand je regarde la situation dans les autres pays européens, la situation politique, elle est souvent plus difficile que chez nous.

Les tensions en Allemagne sont très fortes, le nouveau gouvernement britannique est confronté à des résistances importantes, l’Espagne, le Portugal, on voit dans certains pays d’Europe du nord, monter le nationalisme, des expressions d’extrême droite… C’est une situation qui est assez naturelle dans une phase de sortie de crise au fond.

Nous venons de connaître une crise difficile, cette crise a conduit nos concitoyens à faire des efforts, à faire des sacrifices.


Aujourd’hui, on est dans la phase de redémarrage de l’économie, il y a beaucoup d’impatience, on a un an devant nous et c’était un des leitmotivs de notre séminaire : un an devant nous pour consolider cette croissance et pour poursuivre l’effort de réforme sans se préoccuper des sondages et des tensions politiciennes. Et on verra bien à ce moment-là, au bout de l’année, lorsque les Français auront l’ensemble des résultats sous les yeux, lorsqu’ils auront les projets devant eux, lorsqu’ils auront à choisir entre des candidats, des hommes et des femmes, sur la base de leur parcours, sur la base de leur passé, sur la base de leur crédibilité politique, oui, je suis confiant dans l’avenir.


Vous êtes à Matignon depuis quatre ans et sans doute, sauf surprise peut-être, cinq. C’est donc aussi votre bilan aujourd’hui. Je voudrais savoir quel regard vous portez sur vos relations avec le Président de la République, comment vous les qualifieriez. Je voudrais savoir aussi, au regard de ce que vous aviez écrit en 2006 dans un livre qui s’appelait « La France peut supporter la vérité », si vous êtes toujours partisan de la suppression du poste de Premier ministre ?


François Fillon : Je vais commencer par là.

J’écrivais à l’époque mon souci de voir simplifié notre système politique, notre système institutionnel, d’aller vers un Président qui gouverne, vers un Président élu pour cinq ans au suffrage universel, qui assume lui-même les réformes, et pas comme un Président arbitre, comme ça a été si souvent le cas dans la 5ème République.

Et dans cet esprit, je préconisais une reforme plus radicale des institutions, c'est-à-dire la présidentialisation du régime. Bon, quand on est dans l’opposition, on a toujours la tentation d’aller plus loin dans la radicalité des réformes. Je reste persuadé que la présidentialisation, le régime présidentiel est un régime que la France pourrait supporter, mais ce n’est pas le choix que nous avons fait lors de la réforme constitutionnelle qui a été votée en 2008.

Et donc dans cette réforme constitutionnelle, dans l’équilibre que nous avons retenu, oui le Premier ministre a toute sa place, il ne l’aurait pas dans un vrai régime présidentiel où il devrait être remplacé par un vice Président. Quant à mes relations avec le Président de la République, elles sont excellentes, comme vous le savez. D’ailleurs la meilleure preuve c’est que je suis son Premier ministre depuis quatre ans, je vais sans doute battre quelques records dans le cadre de la 5ème République, c’est je pense la meilleure réponse à tous ceux, qui depuis quatre ans, cherchent en permanence à nous opposer.


Une question : à titre personnel, dans la probable campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, quel rôle vous vous voyez jouer ?


François Fillon : Alors comme vous avez pu le constater, pendant trois heures, j’ai appelé les ministres à se concentrer sur le gouvernement de la France, sur la poursuite des réformes, sur la conduite de la politique gouvernementale et pas sur la préparation de l’élection présidentielle.

Ca c’est un autre sujet et c’est pour plus tard.

Merci beaucoup.



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