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18 mai 2011

Affaire Strauss Khan : sa succession au FMI en questions

Éditorial de lucienne magalie pons



 SOURCE : SITE "GAULLISTES DE BRETAGNE ET PAYS DE LA LOIRE"

FMI: la succession de DSK en questions


Suite aux déclarations de plusieurs responsables politiques d'importance, la pression s'est accrue aujourd'hui, pour trouver un successeur à Dominique Strauss-Kahn. Le point en quatre questions.

Licenciement ou démission?

Qui pour succéder?

Qui va décider?

Quand?

Licenciement ou démission?

Le FMI peut-il virer son directeur général? La gravité des faits l'expose potentiellement à une procédure disciplinaire et à un licenciement. Mais DSK n'est pas condamné et le FMI peut difficilement attendre la fin du processus judiciaire, qui s'annonce long. Le fait qu'il nie bloque la décision.

Lundi, le conseil d'administration n'a rien décidé. «Il n'aurait pas été convenable d'anticiper sur le grand jury», expliquait un fidèle de DSK au sein du FMI à notre correspondante à Washington. «Quel serait l'effet sur le grand jury d'une décision drastique du Board [le conseil d'administration, ndlr] maintenant?»

Interrogé par l'AFP, un avocat de DSK a refusé de dire quelles étaient les intentions de son client. «Je pense qu'au final ce sera résolu», a-t-il simplement dit.

A noter que, sur le plan judiciaire, DSK n'aurait aucun intérêt à rester directeur: le FMI a indiqué que, dans le cas présent, son «managing director» ne bénéficiait d'aucune immunité, car il n'était pas à New York dans le cadre de ses fonctions.
Qui pour lui succéder?

La règle tacite. Selon une loi non-écrite, Europe et Etas-Unis se partagent le gâteau de la gouvernance économique mondiale: aux premiers, la direction générale du FMI, aux deuxièmes, la présidence de la Banque mondiale. C'est ainsi depuis 1945.

La piste «on continue à faire comme on a dit». Les Européens s'activent pour tenter de préserver leur chasse gardée. Surtout en pleine crise de la zone euro. Très tatillon sur la question, le gouvernement allemand a multiplié les déclarations. Angela Merkel a évoqué «de bonnes raisons pour dire que l'Europe a de bons candidats». L'Allemagne juge «important que le chef du FMI soit informé au mieux des spécificités de l'Europe et de ses questions monétaires», a fait savoir le porte-parole du gouvernement. Comme cela avait été le cas pour DSK, «les pays de l'Union européenne devraient présenter un candidat», a aussi jugé le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

La piste Lagarde. La ministre française de l'Economie a le profil. Elle est européenne. C'est une femme, ce qui serait une première pour l'institution. Elle a une renommée internationale, est appréciée des milieux financiers et sa compétence économique est reconnue. Elle aurait les faveurs de Merkel, selon la presse allemande.


Cailloux dans sa chaussure: un, elle est française. Or, en soixante-six ans d'existence, le FMI a été dirigé par des Français... pendant plus de trente-quatre ans. Deux, son intervention dans l'affaire Tapie est controversée et elle pourrait se retrouver devant un tribunal.

La piste chinoise... ou indienne, brésilienne, sud-africaine, etc. Les pays émergents estiment leur tour venu. Les statuts du FMI, réformés sous le mandat de DSK, leur ont fait un peu plus de place dans les instances dirigeantes. Ils lorgnent maintenant sur le siège de directeur.

L'Afrique du Sud a commencé à pousser les pions: son ministre des Finances a expliqué ce matin qu'un candidat des émergents «apporterait une perspective nouvelle, qui assurera que les interêts de tous les pays, développés comme en développement, sont pleinement reflétés dans les opérations et politiques du FMI». «Ce serait l'occasion de redorer l'image du FMI en Amérique Latine, en Afrique, en Asie, où il est encore très discrédité», souligne l'économiste Dominique Plihon, membre du conseil scientifique d'Attac. Il cite le Brésilien Lula.

Pour Xavier Timbeau, économiste à l'OFCE, «c'est vrai que, contrairement à 1945, des économistes chinois, indiens, etc., ont maintenant des carrières internationales». Mais l'aspiration des émergents a, selon lui, «peu de chances d'aboutir». Plihon la juge «inéluctable». Mais peut-être pas pour ce coup-ci.

Sont aussi cités. Le président de l'OCDE Angel Gurria, originaire du Mexique. L'Italien Mario Draghi qui s'apprête à prendre la tête de la Banque centrale européenne. Le Suisse Josef Ackermann, actuellement à la tête de la Deutsche Bank.

D'après les bookmakers anglais, c'est l'économiste turc Kemal Derviş le favori, devant les précités Montek Singh Ahluwalia, président de la commission au plan indien, et Axel Weber, ancien président de la Bundesbank.


Qui va décider?

Sur le papier, c'est le conseil d'administration qui élit le président. Dans les faits, ce sont les gouvernements influents qui décident. Les Etats-Unis, qui ont droit de veto au FMI et en sont le premier pourvoyeur de fonds, ont un poids déterminant. Quelle attitude vont-ils adopter? Pour Xavier Timbeau, ils privilégieront un Européen, «parce que le FMI a un rôle important dans la crise de la dette européenne». «Les Etats-Unis ne veulent certainement pas déstabiliser l'Europe», croit-il. D'autant qu'«ils sont eux-mêmes aux prises avec des problèmes de dette.»

Pour Dominique Plihon, en revanche, il est possible que «les Américains, qui veulent garder le contrôle en sous-main, soutiennent un candidat des émergents, à partir du moment où il ne défende pas exclusivement leurs intérêts».
Quand?

Il y a d'un côté les partisans d'un changement rapide. Dans ce camp, on trouve, pêle-mêle, le numéro 1 de l'UMP Jean-François Copé, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner ou encore le chef de la diplomatie britannique William Hague. Pour le premier, la question doit être réglée «dans les prochains jours». Geithner a lâché mardi soir que DSK «n'était évidemment actuellement pas en mesure de diriger l'organisme financier». «C'est très important que le FMI, qui a tant d'affaires à traiter en ce moment puisse fonctionner efficacement dans les jours et les semaines qui viennent», a défendu William Hague.

Le FMI se borne à dire que l'institution est «pleinement opérationnelle». L'intérim est assuré par le numéro 2, John Lipsky. C'est lui qui représentera le FMI lors du sommet du G8, à la fin du mois. «C'est une grosse machine, il n'y a pas d'urgence. Mais la situation ne peut pas durer plusieurs semaines», selon Xavier Timbeau.

Il y a aussi ceux qui estiment que c'est trop tôt pour envisager la succession. Comme le Japon, deuxième contributeur au budget du FMI. Ou comme Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, qui trouve choquant qu'on puisse déjà penser à la succession, alors que DSK vient à peine d'être inculpé.

Pour Xavier Timbeau, «le nom du nouveau directeur est probablement déjà connu». L'annonce de sa candidature à la primaire socialiste étant attendue fin juin, «les négociations autour de sa succession étaient sans doute déjà bien entamées».


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