Un dégel s'amorce entre l'OTAN et la RUSSIE
Par lucienne magalie ponsL’OTAN et la RUSSIE s’efforcent de dégeler leur relation
Depuis Aout 2008, après l’intervention de la Russie dans le Caucase, l’Occident avait gelé ses relations avec Moscou. Les observateurs politiques, en suivant le cours des évènements internationaux, pressentaient depuis quelques temps que leurs relations devaient se renouer, et c’est ce qui vient de se passer.
A la faveur de l’évolution de la question Afghane et face au renforcement des effectifs militaires décidé par le Président des Etats-Unis qui a positionné l’Occident en demande d’aide militaire, il devenait nécessaire et diplomatiquement correct que l’Occident et la Russie se concertent, aussi bien sur la question Afghane, mais encore sur une nouvelle étape de collaboration en matière de sécurité, sans oublier que la Russie a aussi ses propres difficultés avec les islamistes radicaux. C’est dans ce contexte de fond, que le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, s'est rendu pour la première fois en Russie depuis deux ans
Le président russe, Dmitri Medvedev, a estimé mercredi en recevant le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, que les relations entre Moscou et l'Alliance atlantique avaient atteint une « nouvelle étape »
Monsieur Medvedev au début de cette rencontre au Kremlin a souligné ; "Aujourd'hui, après une série de rencontres et de décisions au cours des années passées, nous arrivons à une nouvelle étape des relations"…. "Nous avons beaucoup d'intérêts et de sujets communs à examiner", a-t-il déclaré, en citant "des menaces telles que le terrorisme et la criminalité. Nous devrions lutter ensemble contre ces menaces", a estimé M. Medvedev.
Monsieur Rasmussen de son côté, a indiqué qu'il était à Moscou pour confirmer la relance de la coopération des relations entre l'Otan et Russie qui avait été annoncée le 4 décembre à Bruxelles. : "Je suis ici pour confirmer que l'une des mes priorités est d'améliorer les relations entre l'Otan et la Russie et d'assurer que nous aurons une relation de confiance et productive".
Monsieur Rasmussen a ajouté : "Il est fondamental pour la Russie que l'Otan remporte une victoire en Afghanistan ……… Je voudrais discuter sur la manière d'approfondir cette coopération"
Plus tôt dans la journée, avant sa rencontre avec le Président Medvedev, lors de son entretien avec Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, le Secrétaire Général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen avait estimé que cet automne avait "marqué un nouveau départ" dans la relation Otan-Russie.
Lors de sa rencontre de mercredi avec le président Dimitri Medvedev, ces deux personnalités ont évoqué le début d'une nouvelle phase de collaboration, mais ne se sont pas parvenus à s’accorder sur un soutien russe en effectif plus important en Afghanistan. La Russie serait disposée à garantir le transit aérien de troupes et matériel, à participer à des projets économiques, mais ne veut pas envoyer ses soldats en Afghanistan.
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Voici ci dessous trois différents échos européens de leur rencontre, glanés dans la presse européenne du 17 décembre 2009, chacun des lecteurs choisira ce qui lui parait le plus pertinent selon son propre ressenti.
D’après la presse Tchèque, la Russie pourrait ouvrir discrètement de nouvelles routes vers l'Afghanistan et livrer des armes à l'armée et à la police afghane. le tout payé par l’Occident, mais en contre partie l’Occident devrait aussi faire des gestes pour aider Moscou, mais au nombre de ces gestes fermer la porte de l'OTAN aux pays situés dans la sphère d'influence reste impossible à accepter par l’Occident.
De son côté, la presse allemande explique que la Russie ne peut venir en aide à l'OTAN en Afghanistan, et que les requêtes du secrétaire général de l'OTAN à Moscou sur cette question resteront vaines. Moscou ne remet pas en question le sens de l'aide militaire, mais leurs généraux sont d’avis que personne n’imposera la paix là où l'Union soviétique a échoué et même si les dirigeants politiques russes mesurent combien un échec de l'OTAN dans l'Hindou-Kouch, serait préjudiciable à Moscou, ils préfèrent s’attacher au nouveau projet russe d’une nouvelle sécurité européenne
Tout au contraire pour la presse Italienne, la visite du secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, à Moscou, est interprétée comme un succès dont elle se félicite : on peut lire : …… « L’armée russe pourrait peut-être revenir à Kaboul. "La requête du secrétaire général de l'OTAN a été reçue positivement et a même obtenu l'accord du président afghan Hamid Karzaï. … « L'idée est de faire collaborer l'OTAN et la nouvelle Organisation du traité de sécurité collective, dont font partie sept pays de l'ex-URSS. » … « Le président russe Dmitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine ont globalement envisagé cette demande de manière positive, même s'il y a de légères divergences d'opinion, qui font toutefois partie des règles du jeu de la 'tandemocratie'. …….En clair, leurs propos signifient : nous sommes en train de nous mettre d'accord avec l'OTAN » ……
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En conclusion on peut retenir que la reprise d’une concertation entre l’Occident et la Russie et ses résultats mitigés sont interprétée différemment par les médias dans ces quelques pays d’ Europe et qu’en dehors de l’euphorie exagéré de la presse Italienne, les opinions restent réservées.
Indépendamment des opinions médiatiques, on peut remarquer que le spectre de la guerre de Géorgie qui avait risquée d’amener l’OTAN et la Russie au bord de l’affrontement militaire et qui avait provoqué le gel de leur relation depuis Aout 2008, pèse encore dans la balance des relations Occident-Russie, ont peut aussi que le projet russe d’une nouvelle sécurité européenne risquerait de paralyser l’Otan ou de la rendre superflue, ce qui peut encore provoquer quelques frictions dans l’avenir. Il y a un début d’entente, elle n’est pas parfaite, elle reste à consolider et il faudra beaucoup de bonne volonté et d’efforts des deux côtés pour y parvenir, des efforts et du temps.
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