24 février 2009

Le dernier Salon où l'on cause : la "Première ferme de France"

photo : c'est ce qui s'appelle "prendre le taureau par les cornes" !


.Le Salon de l’Agriculture, - une vitrine pour la France, première puissance agricole européenne -, a été inauguré le Président Sarkozy sous de meilleurs auspices qu'en 2007


Jeudi dernier, Nicolas Sarkozy a inauguré le Salon de l'agriculture soutenu par un bataillon de sympathisants UMP que certains médias ont dénommé « claque organisée », le Chef de l’état a été applaudi par ses ouailles et acclamé par des «Nicolas, Nicolas » tout au long de la progression du cortège. ...


C’est ainsi que Nicolas Sarkozy escorté de sa garde rapprochée, et accompagné de Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture, a pu en toute sérénité et sécurité visiter certains stands sans provoquer ou souffrir d’incidents sur son passage. Des jeunes sympathisants UMP qui avaient rameuté quelques étudiants de Tolbiac et de la Sorbonne, ont souligné le succès de cette organisation préalable : « C'était aussi, bien qu'ils s'en soient défendus, une façon d'occuper le terrain et de prévenir les incidents du type ‘’ casse-toi pauv' con ‘’ ».


Et effectivement, excepté un jet de tomates passé presque inaperçu au niveau des stands porcins et qui n’a eu pour effet que d’éclabousser un garde du corps tout a baigné dans l’huile.


C’est ainsi que Nicolas Sarkozy a pu faire en toute galanterie la connaissance de plusieurs vaches de races dont Vodka , Vermicelle, Lueur, Udèle, Madone, Rebelle, Unie( qu’il a trouvé « très belle ») et a pu s’attarder à leur donner quelques caresses.


L’Eleveur vosgien de Vodka s’est félicité de ce calme retrouvé : « L'an dernier, il était plus pressé que ça, mais là on voit bien qu'il cherche à discuter. »


Nicolas Sarkozy a aussi visité les blondes et les blonds d'Aquitaine, effleuré d'une caresse le taureau Arlequin, mais il ne s'est pas vu les bazadaises, qui étaient en dehors de son circuit.


Nicolas Sarkozy a marqué ainsi l’intérêt qu’il porte aux différentes races et à l’élevage, de montagne en particulier, soulignent les commentateurs qui font remarquer que les éleveurs attendent beaucoup des mesures de rééquilibrage de la PAC.


Au stand de l'interprofession laitière, notre Président s’est réconforté d’un lait-pêche-abricot, puis a écouté le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL),qui regrette que « la France a un peu de mal à se faire entendre » au niveau européen. « Il y a des pays pour qui le mot régulation est un gros mot », à prétendu Henri Brichart, qui plaide pour le maintien « de quotas de production, d'outils de stockage et de subventions à l'exportation ».


Des éleveurs lui ont fait part de leur crainte devant le développement des populations de loups dans leur région : « Ils viennent jusque dans nos villages », a rappelé Guillaume Burgat-Charvillon, le président des JA de Haute-Savoie. Monsieur Nicolas Sarkozy se devait d’écouter en compagnie de ces éleveurs un morceau d'accordéon avec autant d’intérêt qu’il doit écouter une guitare plus proche de son cœur à l’Elysée ou chez son épouse, et il a aussi goûté de la tome de Savoie.


Ainsi de stand en stand Monsieur Nicolas Sarkozy a écouté en direct des messages, c’est ainsi que devant le stand du Centre d'information des viandes (CIV), le Secrétaire Général de la Fédération Nationale Bovine, lui en a « tranchés » deux assez brefs mais percutants : « Le rééquilibrage du revenu des éleveurs est vital » ...... « L’Europe a besoin d'un véritable projet agricole porté par la France. »


Pour Jean-Michel Serres, président de la Fédération nationale porcine, tout en soulignant que « La taxe Borloo va nous coûter 1 euro par cochon », il a invité le Président Sarkozy à ne pas laisser se développer dans notre pays des politiques plus contraignantes que les règlements européens. Dé plus, Jean Michel Serres a également évoqué le comportement des banques comme facteur aggravant de la crise : « Si le commerce ne se fait pas, c'est parce que les garanties bancaires ont été considérablement réduites. »


Monsieur Sarkozy l'aurait assuré d'une réunion prochaine avec les ministres du Développement durable et de l'Agriculture.


C’est ainsi que Monsieur Sarkozy s’est réconcilié avec le Salon de l’Agriculture en empruntant un passage protégé, entre sympathisants UMP et entre badauds, en visitant pendant plus d’une heure les stands des veaux, vaches, cochons, produits laitiers, viandes , charcuteries et produits agricoles, en écoutant les responsables des différentes branches de la profession, en leur répondant par des messages d’espoirs, le tout en goutant au passage un petit morceau de fromage ou de charcuterie, et en serrant des mains tendues.


Presque une visite à la « Chirac » à l’exception près que Monsieur Chirac restait plusieurs heures dans le Salon, visitait sans exception tous les stands, tout en honorant de son appétit de gourmet légendaire tous nos produits régionaux, sans oublier de lever son verre à tous les stands, la mine enluminée et réjouie et le sourire aux lèvres ! Un vrai spectacle que nous ne sommes pas prêt d’oublier.

Mais soyons juste, force est de constater qu’au salon de l’Agriculture en inaugurant la Première ferme de France, Monsieur Nicolas Sarkozy cette année a joué une bonne carte. Il s’est tenu à l’écoute, il s’est gardé de jouer la provoc, il n’a pas fait de discours, il n’a pas lancé son slogan « travailler plus, pour gagner plus », il n’a pas joué au père la menace, bien au contraire il s’est tenu à l’écoute et a même lancé en réponse des messages d’espoir aux agriculteurs, au pas de charge certes, mais peut-on le reprocher à cet homme perpétuellement pressé et qui ne cesse de poursuivre en de multiples déplacements son rêve utopique de Nouvel ordre Mondial ?

Nicolas Sarkozy n’a rien d’un éleveur ou d’un fermier, c’est un citadin, homme politique, homme de conférence, de discours, de meeting, de voyages et mondain à ses heures, et nous nous devons de reconnaître que cette fois maîtrisant son impatience il a pris sur son temps et sur ses préférences pour accorder son attention au monde réel de la terre, très éloigné du Nouvel Ordre Mondial, et pour s’obliger à regarder les veaux, les vaches, les taureaux, les cochons et autres animaux les yeux dans les yeux.

Certes certains commentateurs on préféré noter la rigueur de l’organisation en rapportant que pour frayer un passage au Président, en début de cortège les services de sécurité ouvraient la marche sans ménagement et en lançant pour avis : "On écarte, allez, on écarte." "Là on va être violent pour ceux qui n'ont pas le badge pool."

Plus loin, pendant la visite, ni une, ni deux, un gros bras s’est saisit d'un photographe non autorisé pour le déplacer manu militari deux mètres plus loin, comme en exemple pour ceux qui tentaient de s’approcher du premier cercle qui entouraient le Président Sarkozy.


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Pour terminer sur une bonne note, dans une France ou l’évaluation et la notation de toutes les activités et performances sont à la mode note, rappelons l’arrêt du Président Sarkozy au stand des produits laitiers où Monsieur Henri Brichart, avait rappelé la nécessité d'une régulation du marché du lait. Eh bien Monsieur Henri Brichart s’est félicité de l’attitude du Président : «Il a été sensible à notre demande", s’est-il réjouit. N’est-ce pas louable ... ?

Bon je suis généreuse, je note notre Président Sarkozy 5 sur 10.


Le jour ou Monsieur Sarkozy visitera sans gardes du corps le Salon de l’Agriculture et en sortira, après 3 heures de tests gustatifs et désaltérants , un peu « pompette » et guérillet, je le noterai 20 sur 20. Ça lui fera oublier définitivement le gout du chocolat.


Je n’irai pas jusqu’à chanter « Il est des nôtres ... » fameuse chanson à boire tout à fait incitative, Madame Bachelot -Narquin (Madame "Roselyne") pourrait s’en chagriner.


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Quelques manifestants ont été "empêchés" de troubler les esprits





2) François Fillon en visite au Salon de l'agriculture

(article ajouté en date du 26 février 2009)

Modernisant la célèbre citation de Sully, « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France » le premier Ministre en visite Lundi 23 février au Salon de l’Agriculture a déclaré aux agriculteurs :

. "L'agriculture française, c'est à la fois une grande richesse pour notre pays, une grande richesse économique, et en même temps c'est un élément d'identité très fort".

"Chacun sait que les agriculteurs en 2008 ont eu une baisse de revenus importante. C'est donc naturel que les pouvoirs publics viennent les soutenir. C'est le sens de ma visite", a expliqué le Premier ministre.

François Fillon plus gourmet ou gourmand que Nicolas Sarkozy a dégusté des verres de vin, de cidre, ou de bière, tout en ne se privant pas de goûter les fromages ou les saucissons et autres spécialités régionales qu'on lui tendait.

Bien entendu cela lui a valu sur son passage quelques applaudissements, généreusement partagé avec Michel Barnier Ministre de l’Agriculture ?

Pendant près de deux heures et demie allant de stand en stand les allées du Salon , François Fillon a écouté les inquiétudes sur la réforme de la Politique agricole commune (PAC) ou les reproches sur les marges de la grande distribution.

C’est ainsi que les Jeunes agriculteurs ont interpellé le Premier Ministre sur les marges des grandes surfaces qu’ils jugent excessives. "Moins 30% pour les prix de la production, +25% dans les rayons", a dénoncé un membre du bureau des Jeunes agriculteurs, en citant l'exemple de l'évolution du prix du jambon depuis 2001.

"La défense du consommateur, elle n'est pas là", a-t-il affirmé en se disant "excédé" par les grandes surfaces qui brandissent l'étendard de la défense du pouvoir d'achat. "Une grande surface ne défend pas le pouvoir d'achat. Elle défend sa marge. Point barre".

Soucieux de défendre la politique du Gouvernement, le Premier Ministre a répondu "Ce qu'il ne faut pas, c'est mettre ça sur le dos de la LME (loi de modernisation de l'Économie, parce que ça, c'est pas nouveau: ça fait 30 ans" ...... "Le système qui fonctionnait avant n'était pas bon" a-t-il précisé.

Un ombre au Tableau, rideau sur le stand de la Guadeloupe : Le Premier ministre s’est interdit de visiter le stand de la Guadeloupe, alors que la situation reste bloquée sur l'île. "La Guadeloupe m'occupe une grande partie de mes journées", mais "ce qui est nécessaire aujourd'hui, c'est de soutenir l'agriculture Française » aurai-il déclaré.

Ndlr : L’attitude du premier Ministre et sa déclaration pour justifier sa mise à l’index du stand de la Guadeloupe n’est pas crédible, un tiers de la surface totale de la Guadeloupe est consacré à l'agriculture et on ne peut exclure ce secteur du secteur agricole français. Soutenir l’Agriculture Française c’est aussi soutenir l’Agriculture de nos régions guadeloupéennes et d’outre mer. Celles-ci joue un rôle important dans l'économie de l'île. La banane et la canne représentent la majeure partie des cultures, sans compter le café, la vanille, l’ananas ..... De plus des aides à l’irrigation, la formation professionnelle et l’installation des jeunes agriculteurs sont à réactualiser et il aurait été courageux de la part du premier Ministre de visiter le stand de notre « iles aux belles eaux » la Guadeloupe. Il est dommage que ce jour là, Monsieur Fillon, comme du reste Monsieur Nicolas Sarkozy quelques jours plus tôt, n’ai pas daigné s’y « plonger », il aurait peut-être reçu un cadeau, qui sait une ou deux bananes. Mais sans doute l’enjeu à ses yeux n’en valaient-il pas la peine, nous ne pouvons que le regretter.

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Pour la petite histoire : La querelle politique s’est aussi invitée au Salon

En conférence de presse au Salon de l’Agriculture, François Fillon, a appelé Ségolène Royal à "garder son sang froid" et de laisser les partenaires sociaux discuter en Guadeloupe

"Ils sont à même de le faire, ils ont les éléments pour trouver une solution. C'est entre leurs mains que la situation repose", a-t-il ajouté*

*ndlr : à la façon de Ponce Pilate

"Je fais toujours attention aux conseils de Mme Royal, mais aujourd'hui l'intérêt général c'est de faire en sorte que la discussion ait enfin lieu" entre patronat et syndicats guadeloupéens, a-t-il dit.

Dimanche, de Pointe-à-Pitre, Madame Royale avait reproché à "ceux qui nous gouvernent" de rester "enfermés dans leurs palais dorés", et demandé au Premier ministre François Fillon de venir assister aux négociations sociales en Guadeloupe.

Ndlr : je ne vois dans cette déclaration aucune manifestation nerveuse mais une sorte de piqûre d’aiguillon politique tout a fait provocateur ;

Il est vrai que Monsieur Fillon possède un don inné d’inertie face aux questions sociales qui préoccupent les salariés, et nous comprenons mieux que le moindre battement de cils ou la moindre parole de Madame Royal lui paraissent un défaut de « sang froid ».

article de lucienne magalie pons

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