Le jardin de mes désirs
Les nymphes de la nuit
Ont parfumé les roses
Sitôt se sont enfuies
Avant qu’elles ne déclosent
A l’aurore les fées
Ont irisé les fleurs
De perles de rosée
Aux limpides couleurs
Vibre le chant de l’oiseau
Que vient accompagner
Le murmure du ruisseau
Est-ce un bel arc en ciel
Qui irise les cieux ?
Les rayons du soleil ?
Ou mon regard joyeux ?
Transparentes et légères
Et leurs douces fragrances
Parfument l’atmosphère
Abeilles et papillons
Tous insectes éphémères
Dansent leur tourbillon
En spirales légères
Je grandissais comme en un rêve
J’entendais un bel ange
Me répéter sans trêve :
« Vois tout est ordonné
Dans la nature entière
Tout nait, meurt et renait
C’est là le grand mystère »
Se suivent les saisons
Dans un grand mouvement
De circonvolutions »
« Et tout sous la conduite
D’un grand maître secret
S’affaire à la poursuite
Du grand œuvre sacré »
D’aujourd’hui, de demain ?
Toute l’éternité
Contient tes lendemains »
Et soudain en éveil
J’allais d’un pas léger
Saluer le soleil
Tout haut à l’apogée
Scellait l’horizon bleu
Je rêvais d’aventure
De projets audacieux
Je voulais m’évader
Deviner l’avenir
Ne jamais m’égarer
Et toujours revenir
La mer berçait ses flots
Sur ses vagues opalines
S’éloignait un vaisseau
Dans mes songes il voguait
M’emportant en voyage
Et je m’émerveillais
Captive de ses mirages
En ma lointaine enfance
A construire mon bonheur
En de folles espérances
Et je tendais les mains
Dans l’espoir de saisir
Les voiles de mon destin
Que je voulais ouvrir
Un jour j’ai du partir
L’avenir me pressait
Et aussi mes désirs
J’ai quitté le jardin
Les nymphes et les roses
Adieu mon beau matin
Et ses métamorphoses
J’ai traversé les mers
Enchantée sur les eaux
De bonheurs éphémères
Sur de nouveaux rivages
J’ai dirigé mes pas
J’ai rencontré l'orage
J’ai mené mon combat
Parfois je croyais voir
Un mystérieux jardin
Ouvert à mes espoirs
Et d'autres fois, soudain
Je trouvais un ruisseau
Et je fermais mes mains
Pour retenir son eau
Me laissant les mains nues
Et la vie m’emportait
Dans un monde inconnu
Tout n’était que mirages
Peines et désillusions
Je reprenais voyage
Vers d’autres horizons
Et passèrent des années
Mes désirs s’effacèrent
Devant ma destinée
Mais il m'arrive parfois
Pour tromper mes chagrins
En songe comme autrefois
De revoir mon jardin
Ont parfumé les roses
Sitôt se sont enfuies
Avant qu'elles ne désclosent ..."
"... à l'aurore les fées
Ont irisé les fleurs
De perles de rosée
Aux limpides couleurs ..."
Enfouis dans mon cœur
Mes désirs, mes envies
Ne sont plus que douceur
Le beau temps et l'orage
Ne sont plus ennemis
Je reprends mon ouvrage
Recherchant l’harmonie
Qu’il faut tisser en croix
Je n’ai plus de regrets
Tout juste de la joie
Et tout près de la lice
De ma tapisserie
Se trouve un calice
Pas tout à fait tari
« Il faut tisser encore
Ce que tu vois ici
C’est l’envers du décor
J’ai lissé les froissures
Qui chagrinaient ton cœur
A l’endroit tes blessures
Sont de très belles fleurs
Je bois le doux nectar
Un jour viendra la lie
Je l’espère assez tard
Un ange bienfaisant
M’aide dans mon ouvrage
Il sourit vigilant
Et me dit « bon courage » !
1 commentaire:
super beau poème - cela fait plaisir de lire de belles choses-
Merci pour cela
Nanie
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