INFORMATION : notre directrice éditorialiste Lucienne Magalie Pons a été hospitalisée ces derniers temps plusieurs jours, elle se trouve actuellement en convalescence mais encore alitée, sur sa demande nous publions les communiqués de presse, informations ou "billet d'humeur" de certaines personnalités en communication :
SOURCE : JACQUES MYARD
BILLET D'HUMEUR
de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République
Le 6 février 2018
A/S : La fonction publique, coupable de tous les maux ?
Cest devenu un lieu commun, il y a trop de fonctionnaires en France. Presque tous les candidats qui se sont présentés aux dernières élections présidentielles ont fait des propositions de réduction de leurs effectifs, 120 000 pour E. Macron, 500 00 pour F. Fillon.
Ils sont, en effet, plus de 5 millions et pèsent lourdement sur les comptes publics. Les voilà accusés régulièrement dêtre les principaux responsables du déficit chronique de nos comptes.
Le 1er février dernier, lactuel gouvernement a présenté ses premières pistes pour reformer la fonction publique avec plus de contractuels, la rémunération au mérite, une réforme du statut ; jusque-là, rien de bien étonnant et nouveau, cela ressemble étrangement à des réformes anciennes ressorties des tiroirs.
Plus étonnante a été lannonce « dun plan de départs volontaires pour ceux qui souhaiteraient partir» moyennant une prime.
Certes, on a déjà assisté dans le passé au départ de très hauts fonctionnaires des finances il y a des noms célèbres qui sont allés pantoufler dans le privé pour gagner 3 à 4 fois plus sans réclamer une prime de départ...Cette annonce, très générale, est, en fait, fort risquée car lEtat peut ainsi perdre des compétences quil a mis des années à former et qui trouveront facilement à semployer dans le privé, avec en sus une prime !
Cest mettre la charrue devant les bufs : lEtat doit dabord définir ou redéfinir ses missions et ensuite prendre des mesures pour réduire, si nécessaire, le nombre des fonctionnaires qui seraient en surnombre en fonction de la nature des prestations et des zones géographiques.
Mais au-delà du poids quantitatif du corps des fonctionnaires de lEtat, qui a déjà subi de drastiques cures damaigrissement, comme la Défense nationale, sa réduction menace ses missions régaliennes. Cette situation nest pas sans conséquences sur la vision que les Français ont de lEtat, incarnation juridique de la communauté nationale, et dont le rôle a été primordial dans la construction politique de la France. En effet, lEtat disparaît physiquement du paysage de nombreux territoires : disparition des commissariats, des services des finances, des sous-préfectures, phénomène amplifié par le retrait dentreprises publiques comme la poste dont les dysfonctionnements se multiplient au détriment des usagers.
Leffort nécessaire de réduction, donc de restructuration devrait surtout porter sur le mille-feuilles territorial dont les multiples strates administratives sempilent les unes sur les autres et sont devenues des machines à dépenses publiques : communes, intercommunalités, départements, régions et métropoles. Dautres réformes de structure, telles la réforme des retraites avec notamment celle des régimes spéciaux, sont de nature à concourir à la baisse de la dépense publique.
Oui, il y a, dans ces réformes structurelles, des possibilités déconomies budgétaires sans porter atteinte au service public.
Toutefois, on ne saurait omettre, dans cette réflexion, deux points importants :
- La privatisation de certains services publics est-elle moins onéreuse ?
Rien nest moins certain et lexpérience démontre que la privatisation nest pas forcément moins coûteuse quun service public en régie.
Les entreprises privées doivent se rémunérer, bien évidemment, et facturent leurs services.
Noublions pas, de plus, quun service public fonctionne parfois 24h/24 et que des agents sous astreinte interviennent souvent, même pendant les fêtes carillonnées. Cette contrainte peut exister aussi au sein de sociétés privées mais ce service se paie au prix fort.
Ensuite, il faut prendre en compte la qualité du service, souvent inquantifiable en termes comptables mais bien réelle selon que le citoyen est usager dun service public tenu de respecter des critères dégalité daccès et de continuité ou client dune entreprise qui facture en fonction de ses coûts.
- Noublions pas, enfin, que nos concitoyens sont attachés aux services publics.
Lors de léclatement dun conduite deau à Maisons-Laffitte un dimanche matin, - le concessionnaire du service deau ayant tardé à intervenir malgré des appels répétés -, je me suis attiré la remarque cinglante dun administré : « quest-ce que ce service public, cest un service à laméricaine ! ».
La sentence est éloquente. Nos concitoyens ne veulent pas dun modèle à laméricaine, et demandent des services publics effectifs.
A bon entendeur, salut !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire