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11 septembre 2016

Récente Chronique de Maître Elie Hatem "La France rompt avec les pays arabes au moment où Israël se rapproche d'eux"

Éditorial de lucienne magalie pons

Publié avec l'autorisation expresse  de l'auteur

LA FRANCE ROMPT AVEC LES PAYS ARABES AU MOMENT OÙ ISRAEL SE RAPPROCHE D'EUX

Tandis que la France a remis en cause sa « politique arabe » depuis Nicolas Sarkozy et s’est laissée écarter progressivement des deux pays à travers lesquels elle se faisait prévaloir d’un rôle au Proche-Orient (la Syrie et le Liban), en délaissant aussi les Chrétiens d’Orient et au moment où la tension augmente entre les Français et les pays arabes, en raison des attaques (ou opérations, pour être plus précis) survenues dans l'hexagone, une normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes est en cours.

Depuis plus de deux ans, l'Arabie saoudite et le pays hébreu se sont progressivement rapprochés, avant d'envisager une coopération militaire et sécuritaire. Des contacts très poussés entre des experts militaires et sécuritaires de ces deux pays ont eu lieu, notamment entre le prince Turki Al Fayçal, expert en matière sécuritaire en Arabie saoudite (ancien chef des services secrets de son pays, proche de la CIA avec laquelle il collabora dans le cadre de l'opération Cyclone et forma alors Oussama Ben Laden dont le nom de code donné par les services américains précités était "Tim Osman") et son homologue Amos Yaldin. D'autres contacts ont également eu lieu avec Dore Gold, Directeur du Ministère des Affaires Etrangères israélien.

Cette série de contacts entre de hauts responsables de ces deux pays a eu lieu en Belgique, en France, en République Tchèque, en Inde et en Italie, débouchant notamment sur une assistance militaire israélienne à l’Arabie saoudite, dans la guerre du Yémen où les soldats israéliens pilotaient les bombardiers saoudiens.

Cela correspond au projet émis par les Américains, il y a quelques années, consistant à créer une « Force arabe commune », placée sous les auspices de la Ligue arabe, sous commandement israélien.

Ce projet semble ainsi devenir effectif : la coalition arabe qui intervient au Yémen dont le quartier général a été installé par les Israéliens au « Somaliland », un Etat non-reconnu situé dans la Corne d'Afrique, bénéficie en effet d’une assistance israélienne.

Selon la chaîne d'information i24 newstv, l'Arabie saoudite envisagerait l'ouverture d'une ambassade à Tel Aviv. D'autres sources médiatiques annoncent que le Prince Walid Ben Talal serait pressenti à occuper le poste d'ambassadeur du Royaume saoudien en Israël.

Par ailleurs, dans leurs négociations récentes avec les Saoudiens, les Israéliens ont demandé à ces derniers de s'abstenir de financer les organisations islamistes, seulement si leurs actions visent le pays hébreu. Il en a été de même avec les Qataris dont les relations avec Tel Aviv remontent à 1996.

La chaîne i24 news tv précitée rapporte également : "Lors d'une conférence en février à Munich sur la sécurité, le ministre israélien de la Défense Moshé Ya'alon avait déclaré que les Israéliens et les représentants des États du Golfe se rencontraient dans des locaux fermés pour discuter des questions régionales, notamment la résurgence de l'Iran suite à l'accord nucléaire. Ya'alon a révélé en avril que l'Arabie saoudite avait garanti à Israël la liberté de passage dans le détroit de Tiran, après avoir été remis aux Saoudiens par l'Egypte.

Aussi, Yaakov Amidror, l'ancien Chef du Conseil de Sécurité Nationale d'Israël assistera à la conférence à Washington le 5 mai [dernier], donnée par le prince saoudien et ancien chef du renseignement Turki al-Faisal intitulée "la paix et la sécurité au Moyen-Orient".


Cette nouvelle donne au Proche -Orient intervient au moment où les Etats-Unis ont consenti un accord avec l’Iran pour régler la « crise du nucléaire » et où la Russie a tenté un rapprochement avec l’Arabie saoudite et Israël, en maintenant ses bonnes relations avec l’Iran et en se réconciliant avec la Turquie.

Officiellement, les Américains, alliés immuables des Israéliens, annoncent qu’ils cherchent à concentrer leur politique étrangère plus sur l’Asie et moins sur le Proche et le Moyen – Orient qui assistent à une dislocation de leurs entités étatiques, mettant en cause les accords Sykes – Picot, en particulier depuis l’émergence des organisations islamistes, y compris Daech dont le candidat Républicain, Donald Trump, a ouvertement accusé l’administration Obama de l’avoir créé.

Dans cette course aux intérêts, la France semble avoir sacrifié les siens, en délaissant ses traditions diplomatiques fondées sur des relations naturelles historiques (en reprenant la formule de Jacques Bainville), au profit d’une inféodation aveugle au discours officiel de ses nouveaux alliés atlantistes.

Après s’être écartée du Proche et du Moyen-Orient mais aussi de l’Afrique, elle s’est éloignée de la Russie. Plus récemment encore, elle s’est mise l’Iran à dos, en mettant en cause ses intérêts économiques avec lui.

Le pays réel paie le prix des mauvais choix en matière de politique internationale du pays légal. Cela se répercutera certainement sur notre économie nationale.

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