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16 septembre 2016

Le Procès de Sisco : une audience décevante de "banalisation" des faits - (note - revue de presse )

Éditorial de lucienne magalie pons


On a bien l'impression en lisant les médias et en prenant connaissance des déclarations des autorités que tout le monde voudrait  oublier  cette affaire en enterrant dans la terre des braises encore ardentes. "On parle d’échauffourées", de "rixe de Sisco ", on oublie des" mots" qui ont été lancés,  entendus par des témoins  dans les affrontements, on nous dit que le tribunal a ramené "la bagarre" à ses justes proportions, bref une banalisation  qui transpire lamentablement dans les propos très savants employés par le procureur Nicolas Bessone, comme s'il lui fallait montrer un savoir très supérieur pour mieux écraser et vulgariser  l'affaire, et les médias qui aussi vont dans ce sens  rapportent :  " Après l’emballement politique   et médiatique provoqué par l’affaire, le tribunal s’est employé à  ramener  la bagarre à ses justes proportions : « une crise paroxystique où tous les bas instincts sont ressortis », selon les mots du procureur, Nicolas Bessone. « La société française et la société corse, qui en fait partie, sont traversées par des fractures, mais ce n’est pas la réalité du dossier, qui est à la fois quelque chose de plus classique et de plus minable », a insisté le procureur dans son réquisitoire.

Jeudi, à l’audience, il ne restait presque rien du dangereux  "meneur"  Benhaddou filmé par les appareils photos des habitants de Sisco le jour des faits  où on le voyait armé  d’un harpon défiant  les Siscais. Non  Jeudi dans le box on voyait un homme de 33 ans  exprimer  de trop  timides regrets en reconnaissant avoir   « secoué et giflé »Jerry Neumann, 18 ans, qu’il accuse d’avoir pris en photo  deux femmes voilées de sa famille. et se permettant de nier ce que  témoins et gendarmes ont consigné dans plusieurs procès-verbaux.

Et de plus feignant de  ne plus se souvenir ou savoir  de ce qui peut l'accabler :

-    A-t-il menacé deux touristes qui prenaient des clichés de la crique de Sisco ? non Il ne sait plus.

-   S’est-il servi du fusil-harpon qui a blessé Giri Neumann, l’un des villageois appelés en renfort par leurs enfants après une première altercation dans une petite crique des environs ? :  Il  tenait le fusil-harpon mais il  n’a pas tiré.

-  A-t-il traité M. Neumann, ex-légionnaire d’origine tchèque, de « sale Portugais de merde » ? :  Il a lui-même été visé par des injures racistes et s’est trompé « à cause de l’accent »

Dans ces conditions, les cinq avocats de la fratrie Benhaddou  ont eu  beau jeu de souligner   « Il n’y a que des trous dans ce dossier », selon  Me David Maheu, avocat d’Abelilah Benhaddou, tandis que MOuadi Elhamamouchi  dénonce  « le contexte  corse » où « la situation de certaines minorités est très tendue ».

Ils  étaient là  naturellement pour défendre les Benhaddou, mais oser dénoncer"  le contexte corse"   où  "la situation de certaines minorité est très tendue",   c'est vraiment gonflé quand on examine les faits !  

Pour le  procureur de la République à Bastia, Nicolas Bessone,   ce procès   n’est pas celui du « racisme, absent du dossier »  Pour lui « Monsieur  Benhaddou a voulu privatiser une plage , les habitants de Sisco ont surréagi sous la pression d’un emballement médiatique et de rumeurs , qui ont propulsé leur paisible village jusqu’à la “une” de CNN », estime le magistrat,  rejoint par la défense  des Siscais Straboni et Baldi, dont les  explications des coups portés « involontairement » aux frères Benhaddou n’ont pas convaincu le tribunal.

On a la nette impression qu'une partie des avocats de la défense a bassement  rejoint l'esprit de banalisation du dossier manifesté par le  Procureur, ceci  donne à l'audience un caractère  insolite qui dénature l'affaire .

Résultats des courses : 

-  Les corses Pierre Baldi, 22 ans, et Lucien Straboni, 50 ans, les deux habitants de Sisco accusés respectivement d’avoir donné un coup de pied à un homme à terre et un coup de poing à un blessé transporté  sur une civière,  sont condamnés à huit mois et un an de prison avec sursis 

-  Jamal et Abdelilah Benhaddou, deux des frères marocains  dont on écrit qu'ils étaient  absents à l’audience,  sont condamnés  à six mois de prison avec sursis

-  Mustafa Benhaddou le" meneur "  selon l'accusation,  écrit-on,  sans préciser si c'est le meneur  de la bagarre "minable" ou du groupe de marocains, une  condamnation à deux ans de prison ferme  et le maintien  en détention   sont venus alourdir  un casier déjà  lesté de huit autres sanctions pénales, précise-t-on.

Mais voilà : 

Le grand exercice de banalisation lui a semble-t-il  redonné la  conviction qu'il peut berner la justice et  - Les avocats de Mustafa Benhaddou ont déjà annoncé l’intention de leur client de faire appel.

ooOoo


Ambiance extérieure pendant la très longue durée de l'audience :  

Devant les grilles du Palais  de Justice,  près de 400 personnes,  dont  des dizaines  arborent des tee-shirts blancs frappés de la célèbre tête de Maure  et de l'inscription  « Siscu, simu à fianc’à voi » (« Sisco, nous sommes à vos côtés ») vont et viennent dans le calme,  soutenus  par une foule d'anonymes venus soutenir "ceux de Sisco".

Les médias soulignent "Absents à l'audience  « afin de ne pas  laisse  à une quelconque pressionpolitique  », Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, présidents du conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse, absents à l'audience,  enchaînent les interviews à l’extérieur du palais de justice.


Quand on connait les rebondissements qui bien souvent  dans ce genre d'affaire n'apparaissent pas en surface pendant un certain temps pour mieux resurgir quelques mois après,  la prudence nous fait dire que cette  affaire qu'on a voulu banaliser risque de retrouver toute  son importance, on ne peut passer l'éponge sur des faits extrêmement agressifs qu'il aurait fallu  qualifier    pour ce qu'ils sont ,  notamment la tentative de privatisation frauduleuse , illégale,  d'une partie de la plage de  Sisco par le Chef de la famille Benhaddou  qui porte  ont porté atteinte  au territoire Corse, c'est-à-dire français,  mais  aussi leur attaque armée  fusil-harpon contre  les habitants du village de Sisco,  nos compatriotes français corses, et enfin tenir compte de agressivité de  leur provocations contre deux touristes qui photographiaient l'environnement. 

ooOoo  

Je ne pense peut-être pas comme tout le monde, peu importe, chacun en pensera ce qu'il veut ou ressent, mais je parie  dès à présent que le dossier n'est vraiment pas banalisé  et qu'un jour on y ajoutera une partition  beaucoup plus sérieuse et impartiale   que celle d'une  audience de banalisation décevante,  destinée de toute évidence à   balayer les faits d'une façon bien plus politicienne que judiciaire à l'avantage de la fratrie Benhaddou.

REVUE DE PRESSE : 

Source locale

Corse-Matin - ‎14 sept. 2016‎
Les violences survenues le soir du samedi 13 août dernier sur la crique de Sisco avaient fait cinq blessés. Trois véhicules avaient été incendiés et plus de 70 gendarmes et CRS mobilisés. Photo CHRISTIAN BUFFA. Pictogramme d'un appel indiquant une ...
Franceinfo - ‎il y a 6 heures‎
Les cinq hommes, jugés pour leur implication dans la violente rixe du 13 août dernier, ont été condamnés à des peines allant de six mois de prison avec sursis à deux ans ferme. Le maire, Pierre Vivoni, veut maintenant "tourner" la page. Le maire de ...
Franceinfo - ‎il y a 5 heures‎
FRANCE 3 CORSE VIASTELLA. Des peines allant de six mois de prison avec sursis à deux ans ferme ont été prononcées vendredi par le tribunal correctionnel de Bastia à l'encontre des cinq hommes prévenus dans l'affaire de la violente rixe de Sisco ...
Franceinfo - ‎il y a 3 heures‎
Les peines sont tombées dans la nuit de jeudi à vendredi 16 septembre, dans l'affaire de la rixe de Sisco (Corse). Le point avec France 2. Voir la vidéo. Impossible de lire la vidéo. +. FRANCE 2. Franceinfo. Mis à jour le 16/09/2016 | 11:39 , publié le ...

Éditorial

Le Huffington Post - ‎il y a 16 heures‎
JUSTICE - Des peines allant de 8 mois de prison avec sursis jusqu'à 30 mois de prison dont 24 mois ferme, ont été requises jeudi 15 septembre contre 5 hommes jugés pour leur implication dans le violente rixe survenue à Sisco (Haute-Corse) le 13 août.
Le Huffington Post - ‎15 sept. 2016‎
SISCO - Le procès de la rixe de Sisco s'est ouvert jeudi à Bastia dans le calme, malgré le rassemblement devant le tribunal de quelques centaines de personnes venues soutenir deux habitants du village, poursuivis pour leur implication dans les ...
RTL info - ‎14 sept. 2016‎
L'ouverture jeudi après-midi du procès des protagonistes présumés de la rixe de Sisco, au nord de Bastia, était suspendue à un possible dépaysement hors de Corse et des tensions que ces échauffourées entre des familles marocaines et des villageois ont ...

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