Le site" FIGARO.fr-FIGAROVOX" ( Débats,opinions controverses), faisait paraître le 12
août 2016 – Mis à jour le 13/08/2016, un article d’Alexis Théas, qui attirait l ‘attention sur un communiqué des Ministères de l'Intérieur et du Logement du 1er Août 2016, qui
selon l’analyse de Alexis Théas « nie de fait
la distinction entre immigration régulière et immigration illégale. »
Alexis Théas redoute l'appel d'air que
pourrait susciter cette évolution de la politique d'immigration française.
Cet article écrit et
publié un jour avant le terrible attentat terroriste de Nice n’est pas passé
inaperçu mais il n’a pas eu le retentissement médiatique qu’il aurait dû provoquer, puisque pendant plusieurs jours après le 14
juillet tous les politiques et les médias se sont répandus et on le comprend
bien sur l’attentat de Nice et ses rebondissements polémiques et politiques .
Nous pensons cependant
qu’il faut remettre cet article en évidence , en effet il mérite d’être lu et relu avec une grande attention,
puisque le communiqué analysé par Alexis Théas, bouleverse la conception
française de l'immigration jusqu’alors fondée sur la distinction entre l'immigration
régulière et l'immigration illégale.
Nous reprenons donc
ci-dessous, à l’attention de nos
lecteurs, l’article d’Alexis Théas en copié/collé, tel qu’il a été
publié sur le site « Le
FIGARO.fr-FIGAROVOX », et qui
contient aussi un extrait du communiqué du 1er Août du Ministère
de l’Intérieur et du Logement.
·
Copié/collé :
« Le communiqué
qui nie la notion d'immigration illégale »
Par Alexis Théas Mis à
jour le 13/08/2016 à 20:04 Publié le 12/08/2016 à 23:58
« FIGAROVOX/OPINION
- Une communiqué du ministère de l'Intérieur et du Logement nie de fait la
distinction entre immigration régulière et immigration illégale. Alexis Théas
redoute l'appel d'air que pourrait susciter cette évolution de la politique
d'immigration française.
« Alexis Théas
est universitaire et juriste.
« Le 1er août
2016, les ministres de l'Intérieur et du Logement ont publié un communiqué
passé totalement inaperçu dans la torpeur de l'été mais d'une importance
capitale sur le plan de l'évolution des mentalités et de l'idéologie politique
française. Ce texte marque une inflexion de la conception française de
l'immigration. Jusqu'alors, celle-ci était fondée sur la distinction entre
l'immigration régulière et l'immigration illégale. La première, conforme à la
loi, était destinée par exemple à accueillir des travailleurs dont la France
peut avoir besoin, à former des étudiants dans l'intérêt de la France ou du
pays d'origine, ou bien à assurer le principe d'unité familiale. Elle était
évaluée à environ 200 000 personnes par an. En revanche, les migrants en
situation irrégulière, entrés ou séjournant en infraction avec la loi, devaient
impérativement repartir dans leur pays, volontairement ou par la contrainte.
Tel était le principe. Cette différence, pour la première fois depuis que
l'immigration est devenue un sujet politique au début des années 1980, semble
désormais ni par l'Etat. Le migrant en situation irrégulière n'a plus vocation
à être reconduit dans son pays, mais à être accueilli en France et pris en
charge par la puissance publique, au même titre qu'un étranger en situation
régulière ou qu'un citoyen français en difficulté.
« La distinction
fondamentale entre l'immigration régulière et l'immigration illégale semble
désormais niée par l'Etat.
____________//
« Communiqué du
1er août 2016 : «Créé le 25 février dernier à l'initiative de Bernard
Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, et d'Emmanuelle Cosse, ministre du
Logement et de l'Habitat durable, le comité de suivi du plan de mise à l'abri
des migrants sans-abri s'est à nouveau réuni mardi 26 juillet 2016. Présidée
par Emmanuelle Cosse, en présence de représentants du Ministère de
l'Intérieur, du Ministère de la Famille, de l'Enfance et des Droits des Femmes
et de la Préfecture du Pas- de-Calais, cette séance a rassemblé une
trentaine d'associations engagées dans l'accompagnement des migrants. Les
pouvoirs publics ont tenu à saluer leur travail et leur mobilisation pour faire
face à cette crise migratoire sans précédent. A cette occasion, le ministère
de l'Intérieur et le ministère du Logement et de l'Habitat durable ont
présenté aux associations la Charte de fonctionnement des Centres d'Accueil
et d'Orientation (CAO). Répondant à un souhait partagé de l'Etat et des
acteurs associatifs, et rédigée au terme de plusieurs semaines de dialogue
avec les opérateurs des CAO, cette charte édicte des règles claires de
fonctionnement et décrit les principales prestations délivrées aux migrants
sans-abri qui y sont accueillis: conditions d'accueil et de localisation, taux
d'encadrement, restauration, évaluation - juridique, sociale et médicale - de
la situation des personnes accueillies et accompagnement adapté, sécurité,
etc. La prise en charge en CAO doit ainsi permettre aux personnes migrantes sans-abri
de bénéficier d'un temps de répit et d'engager, si elles le souhaitent, une
démarche de demande d'asile. Elle leur permet également d'avoir accès à une
offre de soins adaptée et d'être orientées rapidement vers des structures qui
correspondent à leur situation (CADA pour les demandeurs d'asile, etc.). Depuis
le 27 octobre dernier, 148 Centres d'accueil et d'orientation ont été ouverts
sur l'ensemble du territoire national pour un total de près de 2000 places qui
ont permis de mettre l'abri plus de 4700 personnes dans des délais très resserrés.»
......
..........//
Le principe abroge
l'idée d'immigration illégale. Les associations humanitaires, les idéologues,
les partisans de la liberté totale d'immigrer en rêvaient depuis au moins
quarante ans.
Ce communiqué enterre
donc de fait toute notion d'immigration irrégulière. Il abolit le clivage entre
légalité et illégalité en matière d'immigration. Il va dans le sens de la loi
du 7 mars 2016, dont les dispositions reviennent à rendre très difficiles
l'application des mesures d'éloignement. Il proclame que la France a le devoir
d'accueillir et de prendre en charge tout étranger sur son territoire, qu'il
soit autorisé à entrer et à séjourner ou qu'il ne le soit pas. De facto, le
principe ainsi proclamé abroge l'idée de frontière ou de respect du droit de
l'entrée et de séjour. Les associations humanitaires, les idéologues, les
partisans de la liberté totale d'immigrer en rêvaient depuis au moins quarante
ans. M. Cazeneuve et Mme Cosse l'ont fait. La question est de savoir quel sera
l'ampleur de l'appel d'air que cette transformation profonde de tous les
fondements de la politique d'immigration française est susceptible provoquer à
terme. Le communiqué annonce une France ouverte, qui n'éloigne plus ses
migrants illégaux mais au contraire les accueille. Le potentiel d'émigration
est élevé: des centaines de millions de personnes déshéritées et désœuvrées,
dans ce monde en ébullition, ne songent qu'à trouver un point d'accueil. Reste
à savoir si la France, qui compte cinq millions de chômeurs, de gigantesques
problèmes de logement, des centaines de milliers de personnes vivant sous le
seuil de pauvreté, un millier de cités sensibles dévastées par la violence,
l'exclusion, le communautarisme, l'islamisme radical, si cette France a les
moyens d'accueillir une immigration supplémentaire. Mais pour M. Cazeneuve et
Mme Cosse, c'est une autre affaire. Et ce n'est visiblement pas la leur.
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