Ci-dessous nous reproduisons un entretien politique du 21 Août 2016 , entre Florian Philippot, Vice Président du Front National, et le site Atlantico :
* copie - de source : site
Florian Philippot : "On parle du burkini, mais on ne pourra pas laisser les maires seuls. Il faut interdire tous les signes religieux ostensibles dans l'espace public"
Du burkini à la nomination probable de Jean-Pierre Chevènement à la Fondation de l'islam de France, Florian Philippot, vice-président du FN, revient pour Atlantico sur l'actualité politique de cet été.
Florian Philippot est Vice-Président du Front National
Atlantico : Depuis
janvier 2015, les Français doivent apprendre à vivre avec la menace terroriste.
Vous vous êtes montré très critique à l'égard du gouvernement sur cette question,
quelle aurait été l'action menée par le Front national, si le parti avait été
en situation de responsabilité ?
Florian Philippot : Le
Front national aurait pris toute une série de dispositions en amont, bien avant
les premiers attentats, qui auraient permis de tendre au maximum vers le risque
zéro, même s'il n'existe pas. Mon premier constat est que la France navigue à
l'aveugle dans cette lutte anti-terroriste. Elle n'a plus les instruments de
base. Par exemple les frontières nationales. Mais il faut aussi rétablir les
services de renseignements de terrain, puisque Sarkozy a supprimé les RG. Une
restauration des effectifs des forces de l'ordre et des effectifs militaires
nous semble également indispensable.
Le premier grand acte est de redonner des
outils à l'Etat.
Un deuxième grand
chantier, qu'il ne faut pas éluder, c'est celui de l'immigration massive. Tous
les attentats, d'une manière ou d'une autre, sont liés à l'immigration. Soit ce
sont des étrangers, soit ce sont des binationaux, soit ce sont des Français qui
ont eu accès à la nationalité française de manière déraisonnable par un code de
la nationalité vraiment laxiste, soit ce sont des étrangers qui ont été
condamnés, mais qui ont été conservés en France parce que la double peine a été
supprimée. Nous avons alerté et nous continuons de le faire : il faut que la
France revoie totalement sa politique d'immigration légale et clandestine après
le laxisme inouï des mandats Sarkozy et Hollande.
Le troisième domaine
d'action, c'est la lutte contre l'islamisme, qui est indissociable du combat
contre le communautarisme. Parce que la France a capitulé. Les attentats
constituent les manifestations les plus sanglantes sur ce point. Mais l'été que
nous vivons nous le rappelle : avec le burkini, ce qui s'est passé à Sisco, le
centre aquatique qui devait être privatisé pour des femmes en burkini, etc. Ce
sont ces capitulations que subissent maintenant quotidiennement les Français.
La République, la laïcité et la loi ont cédé, capitulation après capitulation,
depuis des années et des années. Nous avons accepté d'aménager des horaires, de
prendre des dispositions particulières dans des cantines. Nous avons laissé les
chefs d'entreprise et les chefs d'établissement scolaire seuls face aux
revendications religieuses. La loi sur le voile intégral n'a pas été appliquée
convenablement. Des revendications communautaristes arrogantes ont été
acceptées dans l'espace public et ceux qui tiraient la sonnette d'alarme, comme
Marine Le Pen lorsqu'elle parlait des prières de rue, ont été diabolisés. Nous
avons laissé des mosquées salafistes ouvertes et des imams radicaux, même
étrangers, continuer de prêcher la haine tranquillement. Il faut les expulser
et fermer ces mosquées radicales. Mais cela, le FN le disait bien avant 2015.
Le dernier point
concerne les associations. Là aussi il y a une action à mener. Grâce aux
expériences étrangères, nous savons pertinemment comment s'infiltrent les
Frères musulmans et l'islamisme au sens large au sein d'une société. Ils
utilisent les associations culturelles, sportives, humanitaires, etc. Je pense
que la puissance publique a tout intérêt à regarder ce qui se passe dans les
associations où l'objet déposé en préfecture, qui leur permet souvent d'obtenir
des subventions publiques, n'est pas du tout respecté. L'association
marseillaise qui voulait privatiser le centre aquatique déclare en préfecture
depuis février qu'elle pratique des actions humanitaires pour les femmes en
difficulté, les aide à maîtriser les nouvelles technologies, les apprends à
rédiger un CV... En consultant leur Facebook et leur site Internet, nous voyons
plutôt l'apprentissage de l'arabe pour lire le Coran. Je pense que cela mérite
une enquête. De la même manière, une enquête devrait être menée sur le
Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui fait beaucoup parler de
lui en ce moment en traînant les maires devant les tribunaux administratifs et
qui passe trois fois par jour dans les médias. Le Canard enchaîné nous apprend
hier (Ndlr : le 17 août) qu'il aurait des liens avec les mouvances islamistes.
Je ne sais pas si c'est vrai, mais cela mérite évidemment une enquête. Ensuite,
pourquoi la justice leur reconnaît-elle un intérêt à agir ? De quel droit
peuvent-ils contester un arrêté anti-burkini ? En quoi il y a une suspicion
d'islamophobie ? Juridiquement, tout le monde ne peut pas aller devant les
tribunaux, il faut être concerné. Par exemple, une femme qui porte un burkini
le pourrait, mais pourquoi cette association ? Nous apprenons que le
milliardaire Georges Soros les financerait. Pourquoi le fait-il ? Le fait-il
vraiment ? Il faudrait que nous soyons moins naïfs. C'est la condition de la
paix civile. Je me méfie des affrontements entre populations, comme ce qu'on a
vu à Sisco où des habitants ont dû se défendre face à des voyous armés. Quand
l'Etat démissionne, les gens se font justice eux-mêmes : baisser les bras mène
à l'affrontement.
Vous pensez que de nouvelles lois sur la
laïcité seraient nécessaires ?
Il faut déjà appliquer
la loi existante, comme dans beaucoup de domaines. Il faut cesser de courber
l'échine et baisser les yeux. La France doit de nouveau montrer qu'elle est
maîtresse chez elle. Il y a des lois à appliquer, comme celles sur la laïcité.
D'abord, les financements publics et étrangers ne doivent être autorisés pour
aucune religion. C'est aux fidèles de financer leurs cultes. Il ne faut pas de
contournement de la loi 1905 par des financements locaux. Dans certaines
villes, le centre cultuel est déclaré en centre culturel et cela permet de
financer la mosquée, parfois même fanatique. Merci le clientélisme ! Sur les
signes religieux ostensibles, je renvoie à
notre proposition de 2012, au moment de la campagne présidentielle. La
question va devoir se poser. On parle du burkini, mais on ne pourra pas laisser
les maires seuls avec leurs arrêtés municipaux. Il faut réfléchir au
bannissement des signes religieux ostensibles dans l'espace public.
Manuel Valls
souhaiterait passer un "pacte" avec l'islam de France. Que
pensez-vous de cette idée et de la probable nomination de Jean-Pierre
Chevènement à la tête de la Fondation pour l'islam de France ?
L'Etat français n'a
absolument pas à organiser, à tenter d'organiser ou à faire croire qu'il
organise l'islam de France. Ce n'est pas son rôle. La Fondation de l'islam de
France existe depuis 2005. Puis il y a eu avec Sarkozy le catastrophique CFCM
(Conseil français du culte musulman). Mais cela ne peut pas fonctionner. Le
sunnisme n'est pas organisé, n'a pas de clergé et nous ne créerons pas de
clergé français. Ensuite, ce n'est pas le rôle de l'Etat. Il est là pour faire
appliquer la loi et la laïcité, rien de plus mais rien de moins. Donc, il ne
faut pas de financement public, ni étranger. Nous devons également refuser
toute influence étrangère, que ce soit du Maghreb, de la Turquie, de l'Arabie
Saoudite ou du Qatar. L'Etat doit veiller à ce que les prêches soient en
français. Il doit y avoir des services de renseignement qui doivent veiller à
ce qu'il n'y ait pas de dérives dans certains lieux plus radicaux et les fermer
si nécessaire. Il faut faire appliquer l'ordre et la loi, dans l'intérêt de
tous, y compris dans celui de la majorité des fidèles musulmans, qui n'aspirent
qu'à une seule chose, la paix.
Cette Fondation n'a
donc aucun intérêt. Elle risque même de chercher son intérêt dans une
affirmation communautaire. Après, pour vous répondre, Chevènement n'est pas le
pire candidat possible. Il a des convictions républicaines solides. Personne ne
le niera. Mais la vraie question n'est pas celle du casting, ni celle de
Chevènement
Vous avez récemment
déclaré sur ITélé que pour combattre cette menace terroriste, "il ne
faudra pas se contenter de mots : il faut arrêter l’immigration". Mais
jusqu'à présent, la très large majorité des terroristes étaient français, nés
en France, mais de parents étrangers : la seconde génération ;
En quoi une telle
mesure nous protégerait efficacement ? Une telle rhétorique ne vous
conduit-elle pas à induire qu'une partie de la population, cette seconde
génération, ne serait "pas vraiment française" ?
Je pense qu'il faut
arrêter avec la peur de "stigmatiser" entretenue par ceux qui veulent
que rien ne bouge. Les Français musulmans ou d'origine étrangère qui vivent
normalement – et Dieu merci, il s'agit de la majorité d'entre eux – ne se
sentent aucunement concernés. Ils savent très bien que nous ne parlons pas
d'eux et ils n'aspirent qu'à une seule chose, c'est que la paix civile et la
sécurité soient rétablies en France. Ceux qui se sentiraient de bonne foi visés
doivent alors se poser de sérieuses questions : s'ils préfèrent le mode de vie
saoudien au mode de vie français, rien ne les empêche d'aller s'y installer.
Mais ces drames sont liés directement ou indirectement à l'immigration. A Nice
par exemple, c'est un Tunisien qui a tué, qui avait déjà été condamné. Là se
pose la question de la double peine supprimée par Sarkozy et qu'il faut
rétablir. Mais prenons également ce qui s'est passé à Saint-Denis et au
Bataclan en novembre 2015. Depuis des mois nous expliquions que parmi le flux
des migrants, il y avait des kamikazes infiltrés. Daech l'avait annoncé. On
nous a répondu à l'époque que nous étions dans le fantasme, que le FN voulait
faire peur. Alors que nous voulions alerter pour que les bonnes mesures soient
prises à temps. Il se trouve que parmi les terroristes qui se sont faits sauter
au Bataclan et à Saint-Denis, il y avait bel et bien des migrants infiltrés.
L'Allemagne en a aussi été victime. Mais cela ne nous empêche pas de continuer
à les accueillir, c'est complètement dingue.
Nous avons l'impression
que le gouvernement voit ce qui se passe, parfois comprend même les causes,
mais continue pourtant comme avant, parce que Mme Merkel a ordonné de
poursuivre... Et comme nous sommes dans l'Union européenne et dans Schengen,
nous sommes soumis, incapables même de surveiller nos frontières nationales.
Pour ceux qui sont binationaux et fichés S, le FN défend depuis longtemps
l'idée qu'ils doivent être démis de leur nationalité française et expulsés du
territoire national. Pour ceux qui sont simplement français, tous ont un lieu
avec l'immigration. Probablement qu'il faut chercher les causes dans un code de
la nationalité qui est beaucoup trop laxiste. Et là aussi, cela fait des années
que le FN explique que la nationalité française se mérite. Il faut vérifier que
les individus sont assimilés à la société française, qu'ils parlent bien la
langue française, qu'ils ont un casier judiciaire vierge, qu'ils sont assidus à
l'école ou à l'université, qu'ils respectent la laïcité, qu'ils ne sont pas
dans le communautarisme. Mais la nationalité a été bradée. Nous avons créé des
monstres qui sont formellement français, mais qui ont pour motivation dans ce
qui leur fait office de cœur de tuer des Français.
Nous aurons enfin un
grand et beau défi à relever dans les années qui viennent : raffermir le
sentiment national, réapprendre l'amour de la France, de ses paysages, de son
histoire, de sa grandeur, par l'école, la restauration d'un service militaire,
la valorisation des symboles nationaux. Il faudra former une élite qui cesse
d'avoir honte de la France. Ce défi patriotique aussi est indispensable !
Le 8 août dernier, vous
étiez invité sur France Inter pour parler du Front populaire. Cette
intervention a déclenché de vives polémiques, notamment sur les réseaux
sociaux, beaucoup reprochant une récupération de l'héritage du Front populaire
de votre part. Assumez-vous réellement cet héritage en partie communiste au
sein de votre parti ? N'êtes-vous pas totalement isolé sur ce point ? Une
clarification entre les "deux lignes" du FN n'est-elle pas nécessaire
à l'horizon des élections ?
Cette micro-polémique
au cœur de l'été m'a amusé. Je ne suis pas là pour "récupérer" qui
que ce soit. Je n'ai jamais dit que nous étions les héritiers du Front
populaire. Je pense que personne ne peut le dire aujourd'hui. Je regarde un
projet de société. Le Front populaire, c'est tout un héritage de progrès social
que nous connaissons bien. Cet héritage a été intégralement trahi par la
gauche. Spontanément, c'est le PS et le PCF qui pourraient vouloir s'en
revendiquer. Mais en regardant les faits, le PS et ses alliés, du fait de leur
soumission à l'UE, à l'austérité et à la logique de l'euro, ont bradé
progressivement tout cet héritage du Front populaire, l'ont trahi de A à Z.
Aujourd'hui, le progrès économique et social n'est pas du côté de ceux qui
défendent l'UE et l'euro à tout prix. Nous ne pourrons retrouver des marges de
progrès économique et social et de réindustrialisation pour notre pays que si
nous mettons fin à cette politique délirante de soumission à l'UE et à l'euro,
comme le propose le FN. C'est une analyse objective. Nous ne nous plaçons pas
comme héritiers, mais nous analysons une trahison de la gauche et une
possibilité de changement réel. Que cette vérité dérange, agace ce camp qui se
dit de gauche, je le comprends. Mais le PS et ses alliés ont trahi les
travailleurs de France, et ainsi l'héritage du Front populaire, comme celui du
CNR. De la même manière, les cadres et les élus qui se revendiquent encore de
De Gaulle à l'UMP – Dieu merci il n'y en a plus beaucoup qui osent encore –,
qui dans le même temps ont bradé l'indépendance nationale, la souveraineté
française, ont réintégré le commandement intégré de l'Otan et ont imposé le
traité de Lisbonne refusé par les Français, ont piétiné l'héritage gaulliste.
Au sein de mon parti,
tout le monde partage cette analyse, car elle est évidente. Elle ne relève même
pas d'une sensibilité personnelle. Vous vous souvenez, le FN a lancé des débats
il y a quelques années avec certaines affiches. Leur but n'était pas de
"faire parler les morts", comme on le dit souvent, mais de faire
réfléchir les vivants. Quand nous écrivons "Jaurès aurait voté FN" ou
"Pierre Mendès-France aurait voté FN", il y a à chaque fois une
justification politique, l'envie d'un débat. Quand le FN Sciences-Po a lancé
cette dernière affiche il y a quelques semaines, ce n'était pas pour faire
parler Pierre Mendès-France : nous y avons ajouté l'essentiel, une longue
citation de lui. Lorsqu'il a voté contre le Traité de Rome en 1957, il explique
en effet que nous nous dirigeons vers une dérive dictatoriale avec la CEE,
l'ancêtre de l'UE. Et il a eu raison. En face, cela les dérange parce qu'ils
pensent avoir des héritages acquis ou représenter le camp du Bien. Mais au nom
de l'UE, ils ont trahi les travailleurs français, je le redirai sans gêne et sans
cesse parce que c'est vrai.
Après, ceux qui
polémiquent sur le fait que j'aille sur France Inter pour parler du Front
populaire, je leur rappelle très sereinement qu'ils ne sont pas propriétaires
de la radio publique française. Cette radio peut inviter qui elle veut. Elle a
également des règles en termes d'équilibre politique à respecter auprès du CSA.
Elle n'a pas à se justifier. Le FN n'a pas non plus à le faire et a le droit
d'être invité sur tel ou tel média pour parler de tel ou tel événement de
l'histoire de France. Le FN est le premier parti de France et il l'est plus
encore parmi les ouvriers et les salariés. Les rageux qui ont critiqué cette
émission sont a minima des sectaires, et ont un sacré problème avec la démocratie.
En novembre prochain se déroulera la primaire
de la droite et du centre pour l'élection présidentielle de 2017. Quel regard
le FN porte-t-il sur l'événement ?
Le FN va s’asseoir dans
son fauteuil avec du pop-corn et regarder le match de catch, comme les Français...
Il y aura probablement peu d'idées, mais des batailles d'égos qui seront
sûrement très sanglantes. Mais une fois le match terminé, une fois que nous
aurons le nom du vainqueur, si tout se déroule convenablement, il zappera et
passera sur le canal bleu marine. C'est du spectacle. Ce parti, Les
Républicains, n'en est plus un. Il suffit de les entendre le matin dans les
émissions politiques, parfois en même temps : il n'y a pas un seul sujet où ils
sont capables de dire la même chose.
Sur l'Europe, l'économie,
l'immigration, le terrorisme, la laïcité ou la loi El Khomri, il n'y en a pas
deux capables de s'entendre. Ce n'est plus qu'un empilement d'écuries
personnelles, qui globalement se détestent et ne partagent que l'envie de
prendre la place. Ce n'est pas ce que j'appelle un parti politique. Dans
celui-ci, il peut y avoir des débats et des sensibilités, mais il faut quand
même qu'il y ait un tronc commun de valeurs et d'idées, ainsi qu'un leader.
Sinon, il y a mensonge vis-à-vis de l'électeur. Là, ce n'est pas le cas. Ce
parti est une illusion, qui n'aspire qu'au pouvoir. Nous regarderons sans rien
en attendre. Nous ferons pendant ce temps sept conventions nationales entre
septembre et décembre avec nos collectifs sur des sujets comme le vieillissement
de la population, la question des nouvelles technologies et l'innovation,
l'école, etc. Nous ferons sept conventions de fond, qui seront clôturées par
Marine Le Pen. Ce sera notre réponse à ce débat de personnes.
Malgré ses scores
élevés dans les sondages de 1er tour, Marine Le Pen se trouve aujourd'hui
confrontée à une situation d'échec prévisible en ce qui concerne le second
tour. Comment le FN compte s'y prendre pour changer la donne ?
Il y aura une campagne.
Je constate que les sondages la placent souvent devant François Hollande en cas
de second tour face à lui, ce qui est déjà une nouveauté. Même face à un
candidat hypothétique de droite, les sondages la mettent à un niveau jamais
atteint. Le but de la campagne est de rallier des gens qui ne nous écoutent pas
pour le moment, ou ne nous ont pas encore rejoints. Le choix est assez simple.
Ce qui est en face, nous connaissons. Hollande, Valls, Macron, Sarkozy et
Juppé, pour les plus probables, ont tous été président de la République,
Premier ministre ou ministre récemment. Ils ont tous été au pouvoir dans les
dix ans. Les Français qui estiment que tout va très bien feront avec eux un
choix de continuité. En face, il y a une vraie alternative avec Marine Le Pen.
Nous portons deux grandes idées. D'abord, nous désirons reprendre les manettes
de la maison France, c'est la souveraineté, l'indépendance nationale. Ensuite
nous voulons défendre ce qu'est la France, son âme et ce qui permet des progrès
à tous les niveaux, social, économique, et civilisationnel, c'est-à-dire son
identité nationale. Nous allons convaincre sur tout cela.
Certains ont théorisé
une stratégie du silence, qui serait choisie par Marine Le Pen, insistant sur
le fait que les événements suffisaient à porter les idées du Front national.
Cette stratégie n'est-elle pas la preuve que le Front national ne serait qu'un
parti "râteau à contestataires" plutôt qu'une force de proposition ?
Ne risque-t-elle pas de donner l'impression de se désintéresser du quotidien
des Français ?
Non, Marine Le Pen fuit
le buzz et la polémique stérile mais a fait des interventions régulières au
premier semestre sur les grands sujets d'actualité, parfois par d'autres biais
que les médias. Elle a par exemple utilisé son blog, les réseaux sociaux,
notamment Facebook. De fait, avec l'arrivée de la campagne présidentielle, elle
sera de plus en plus présente. Elle portera nos convictions et vous la verrez.
Encore hier (Ndlr : le 17 août), elle a fait un long papier sur son blog sur le
burkini et ce qu'il y a derrière. Je ne crois pas du tout à cette thèse selon
laquelle les événements suffiraient à faire venir des électeurs. Cela est d'une
bêtise totale. Ce qui attire et convainc, c'est le travail.
Plus grand monde ne
croit encore en l'idée du vote protestataire. On n'est pas un parti
protestataire quand on fait 30 % des voix au premier tour ! Il peut y avoir de
la contestation, c'est totalement légitime, mais cela ne suffit pas. Il y a un
vrai projet de société et nous sommes peut-être les seuls à en avoir un. Sortez
dans la rue afin de demander quel est le projet du PS ou des Républicains, vous
aurez un grand point d'interrogation face à vous. Nous avons un projet, celui
d'une France libre et indépendante, qui défend son identité nationale, qui
croit en l'avenir. Cela fait sens. C'est l'inverse d'un parti de contestation.
Après, il y a un débat, vous pouvez ne pas être d'accord. Cela s'appelle la
démocratie
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