lucienne magalie pons: François Hollande devant l'Association de la presse présidentielle - 2 Août 2016

03 août 2016

François Hollande devant l'Association de la presse présidentielle - 2 Août 2016 - ( note et Revue de presse )

Éditorial de lucienne magalie pons

D’aprsè les médias, le Chef de l’Etat a évité de faire de cette soirée un événement médiatique, ils notent qu' il n’a pas dîné, comme les années précédentes, et que « le cocktail prévu » qui devait être un « échange informel », s’est transformé en une mini-conférence de presse d’une heure et demie dans laquelle tout devait rester «off».

On apprend que le Chef de l’Etat a évoqué la succession des actes terroristes en prévenant : «L’inimaginable est désormais prévisible.» …… François Hollande a rappelé qu’ «un ancien président (Valéry Giscard d’Estaing) avait dit qu’il fallait gérer l’imprévisible. Aujourd’hui, il faut traiter l’inimaginable.» a-t-il expliqué

D ’après le Président, «le terrorisme n’a pas commencé avec l’affaire Merah …. mais nous n’avions pas jusqu’alors «connu d’attentats de cette ampleur», ..... les médias indiquent qu’il s’est alors posé en rempart contre le terrorisme : «Les terroristes visent la démocratie en espérant que nous allons nous affronter autrement que par le suffrage universel.

Nous devons faire que la démocratie soit la réponse. L’Etat de droit n’est pas contradictoire avec la raison d’Etat. Il n’empêche pas l’Etat d’agir mais donne la protection indispensable.», en ajoutant que sur la démocratie le Chef de l’Etat a évoqué «la tentation autoritaire», notamment aux Etats-Unis.

Ce qui l’a amené à dénoncer les «excès» de Donald Trump qui «finissent par créer des sentiments de haut-le-cœur», a-t-il dit, en faisant allusion aux attaques du candidat républicain contre le père d’un capitaine de l’armée mort en Irak en 2004.

«Les campagnes américaines indiquent des thèmes qu’on retrouve dans la campagne française», a-t-il analysé, en affirmant que l’élection outre-Atlantique qui est «une élection mondiale» aurait un rôle important.

« Si Trump est élu, en France, ça peut conduire à une droitisation très forte ou à une correction», a-t-il ajouté.

Le Président après cette « entrée » dans la campagne électorale américaine est revenu à nos moutons si l’on peut dire, il a répété «Il est possible qu’il y ait d’autres attentats», en soulignant que personne ne pourrait dire, à la fin de son mandat, qu’il a fait des lois laxistes.

Sur la question du placement en centres de détention de personnes fichées «S» qui n’ont pas commis de crimes ou de délits, il a encore répété qu'«on ne peut pas mettre 10 000 personnes en prison».

En visant implicitement son rival de droite Nicolas Sarkozy il a assuré : «Il y a une limite, qui devrait être partagée par tous, c’est la Constitution et son préambule, ce ne sont pas des arguties.»

Plus surprenant François Hollande a contredit Manuel Valls, son Premier ministre qui, le jour même, avait soutenu dans le quotidien «Libération» qu’il n’excluait pas «une forme de financement public» du culte musulman.

«Il n’est pas possible que l’Etat puisse sous une forme ou sous une autre financer un culte», a martelé catégoriquement François Hollande .

François Hollande a évoqué le nom de l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement pour prendre la tête de la Fondation pour l’islam de France.

( Mais nous venons d'apprendre aujourd'hui que la Ministre Rossignol n'est pas d'accord ! , elle préférerait une femme musulmane et laïque au lieu de Chevènement .. . voir en revue de Presse ).

Puis il a fait part de son attachement (j’allais écrire de « ses sentiments » ) pour la politique : «La politique, il faut l’aimer, pour la faire, pour la traiter. Il faut l’aimer avec ses médiocrités car c’est par la politique qu’il y a de la démocratie ».

Il a aussi ironisé sur «ceux qui veulent faire de la politique autrement… comme si cela existait», ce que les médias on entendu comme s’il visait le ministre de l’économie « et ses ambitions ».

«Ce n’est pas un mauvais métier de faire de la politique, on a le droit d’en faire, même si on n’est pas élu», a t-il insisté , - avant de le mettre en garde sur ce qu’il dira dans ses prochains meetings ajoutent les médias - .

Interrogé sur sa candidature à la présidentielle, il a entretenu le « suspens » : «Je ne suis pas candidat, pas encore, ou jamais…», tout en dressant une comparaison entre la campagne de 2012 et celle à venir, d’après lui «l’enjeu de l’élection, au delà de la personne, était économique et social : c’était la finance et le chômage» a-t-il rappelé , en annonçant pour élargir la question «Ces questions compteront toujours en 2017, mais l’élection portera surtout sur la France et la démocratie.»

« Si la gauche ne fait pas entendre sa voix, elle disparaîtra» et «un candidat de gauche a plus de chance de gagner en disant ce qu’il est possible ou pas possible de faire, plutôt qu’en allant dans la fuite en avant».

Question sécurité il estime que «la droite n’est pas à l’aise, car elle a baissé les budgets et n’a pas respecté ses engagements».

Le Chef de l’Etat a aussi visé ses deux principaux adversaires à droite, d’ Alain Juppé il a dit notamment : «il a fait du ni ni, et quand vous faites du ni ni, c’est que vous n’êtes pas au clair sur vos propositions», et pour Nicolas Sarkozy, il a dit il «y va directement mais trop vite, trop loin».

Pour s’expliquer sur son prochain déplacement aux jeux olympique de Rio François Hollande a expliqué : «Ça pourrait être un programme réjouissant, presque sur un air d’opérette» ….. « mais j’y vais avec comme devoir de soutenir les athlètes et de défendre la candidature de Paris pour les JO de 2024».

Les médias font remarquer qu’anticipant les questions qu’on ne manquera pas de lui poser sur l’état de la France dans huit ans le Président a précisé : «Je leur répondrai qu'aucun pays ne peut penser qu'il est à l'abri d'un acte terroriste. C’est loin 2024, c’est dire la confiance qu’on me prête».

Je termine ce résumé non sans vous informer que j’ai repiqué dans différents articles les notations qui reviennent le plus souvent, pour ma part je n’ai rien ajouté, en effet je trouve que cette rencontre entre le Président et l’Association de la presse Présidentielle est très consensuelle pour ne pas dire pantouflarde, les médias se contentent de rapporter ses propos sans trop s’étaler en critiques ou analyses, on a l’impression qu’ils se réservent pour se lâcher quand la campagne sera lancée officiellement.

Il faut dire aussi que rien de ce que le Président a dit n’était inattendu, à part sa prise de position pour le non-financement des mosquées qui ne va pas dans le même sens que celle de Manuel Valls.

Quant à ses propos voilés d’ironie contre les uns ou les autres, ils n’ont surpris personnes, c’est sa façon de procéder par petites touches mesquines , pour ne pas attaquer de front ses propres subordonnés dont il a encore besoin.

J’oubliais avoir lu que cette rencontre avait failli être annulée … et finalement maintenue.

Bref de cette rencontre on retiendra surtout des envolées politiques sur fond de démocratie, dans lesquelles sont venus se glisser de sournois petits règlements de comptes internes , et des piques et critiques lancés à ses adversaires politiques de droite, et enfin des propos qui laissent planer des perspectives pour 2024 …. , comme s’il voulait faire passer l’idée qu’il sera aux commandes.

On retiendra aussi que s'il est candidat sa campagne portera sans doute sur " la France et la démocratie" en rappelant que sur la finance et le chômage il a dit : «Ces questions compteront toujours en 2017, mais l’élection portera surtout sur la France et la démocratie.»

On remarquera enfin que François Hollande attend de la démocratie qu'elle donne réponse à tout, y compris aux attentats terroristes, d'après lui rappelons qu'il a déclaré «Les terroristes visent la démocratie en espérant que nous allons nous affronter autrement que par le suffrage universel. Nous devons faire que la démocratie soit la réponse." a-t-il affirmé.

En faire une question de démocratie c'est réduire la tragédie à un discours idéologique et je ne crois pas du tout que la démocratie soit la seule réponse , il faut passer aux actes de défenses même si par principe cela peut heurter la gauche socialiste "bon chic bon genre", qui voit avant tout que les terroristes visent la démocratie, alors qu'entre Charlie Hebdo, le Bataclan, Nice, et Saint-Etienne- du- Rouvray, nous comptons déjà en France près de 250 morts et de nombreux blessés victimes des djihadistes et de leurs émules.

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