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28 août 2016

Ghada Hatem, celle qui écoute et répare les femmes en Seine-Saint-Denis" - un article de source du site " La Libre.Be)

Éditorial de lucienne magalie pons

 La mention "Partager" figurant sur le site éditeur , c'est en toute bonne foi que je publie  plus bas  un article publié sur le site " La Libre.Be"

Les information qu'il contient ne font pas malheureusement  pas la une des médias qui en ce moment, au lieu d'étudier les misères sociales et sanitaires,  sont plongés dans des polémiques sur le port du Birkini et les querelles intestines de chacun des partis politiques,  sans compter leurs  surabondants commentaires et relations des campagnes engagées par les candidats aux primaires, avec tous les interviews  , entretiens et réactions qui viennent s'y greffer dans une ambiance épistolaires et oratoire de surenchères excessives.

Pourtant cet article  intitulé "Ghada Hatem, celle qui écoute et répare les femmes en Seine-Saint-Denis" combats en faveur des femmes que Ghada Hatem,   gynécologue franco-libanaise , mène  en Seine-Saint-Denis.

Voici ci-dessous cet article que nous avons copié/collé  et dont la lecture nous informe du travail remarquable de cette gynécologue dont les patientes sont des femmes issues de l'immigration qui arrivent aux soins avec un passé tragique, certaines mutilées depuis l'enfance. 

* Copié/collé :


Ghada Hatem, celle qui écoute et répare les femmes en Seine-Saint-Denis

AFP Publié le - Mis à jour le 
MAGAZINE
" Les combats en faveur des femmes de la gynécologue franco-libanaise Ghada Hatem se nourrissent des récits de ses patientes. Celle qui écoute et répare les femmes depuis 30 ans a créé une "Maison" pour elles, en Seine-Saint-Denis.
"A chaque consultation, elle prend des notes. Pas simplement sur ce que les analyses médicales révèlent. Elle s'attache à demander à sa patiente "qui elle est, d'où elle vient" pour mieux la soigner.
"Prescrire des pilules, faire des frottis, ça atteint vite ses limites", dit-elle sans ambages, yeux bleus souriants et épaisse chevelure châtain.
Ce jour-là, elle transcrit notamment l'histoire de Soraya (ndlr: son prénom a été modifié), une Somalienne de 27 ans arrivée en France en juin au terme d'un long périple. Enfant, son corps a été mutilé: ses organes génitaux externes ont été coupés, son vagin cousu afin d'empêcher toute relation sexuelle hors mariage.
Puis un mari lui a été imposé. Pas question de l'emmener à l'hôpital, l'époux devait l'"ouvrir" lui-même, raconte Soraya à l'AFP avec une colère rentrée. Après plusieurs jours de supplice, elle s'est enfuie. Le Dr Hatem opérera en septembre la demandeuse d'asile, déterminée à avoir une sexualité avec l'homme de son choix.
En arrivant il y a six ans à l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis, au nord de Paris, le Dr Hatem a été confrontée à ces récits: 14% des femmes qui y accouchent sont excisées. Et beaucoup sont sans papiers ni ressources, mal logées, isolées...

Maternité militante, hôpital militaire

Elle décide de fonder une "Maison des femmes" sur le site de l'hôpital pour rassembler en un seul endroit le planning familial et les consultations pour les victimes de violences (viol, inceste, mutilations sexuelles...).
Le projet met trois ans à se faire. L'hôpital fournit le terrain, mais pas l'argent. Le 8 mars 2014, pour accélérer les choses, elle pose la première pierre de la maison, très symboliquement car elle n'a pas encore rassemblé les 950.000 euros nécessaires à sa construction.
Il faut démarcher les fondations, les collectivités. C'était difficile ("j'ai pris 10 kg"). En novembre 2015, elle cède son poste de chef du service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital pour passer adjointe et boucler son projet.
Avant d'en arriver là, "le hasard" a toujours guidé son parcours, selon elle.
Née il y a 57 ans à Beyrouth dans la "petite bourgeoisie chrétienne" francophone et francophile, elle étudie au lycée français et décroche le bac au milieu de la guerre qui déchire son pays.
Elle part en 1977 étudier la médecine à Paris, se spécialise en gynécologie, passe par la maternité Saint-Vincent-de-Paul et celle des Bluets, très engagée pour les droits des femmes.
Puis c'est le grand écart: elle rentre à l'hôpital militaire Bégin, dans la commune cossue de Saint-Mandé, à l'est de Paris. "J'ai tous les galons, l'uniforme", rit-elle.
Elle garde ses convictions et introduit, malgré les résistances, la pratique de l'avortement dans un hôpital de l'armée. Après ce poste confortable, elle se laisse convaincre de travailler dans la populaire Saint-Denis.
"Quitter une petite maternité dans un beau jardin pour venir dans le neuf-cube (surnom du "9-3"), ça me terrorisait un peu." "Maintenant que j'y suis j'ai honte de moi-même", dit celle qui a désormais "les deux pieds dans la Seine-Saint-Denis".
L'un de ses trois enfants lui a envoyé la photo d'une Maison des femmes située en face de chez lui, à San Francisco : "Je lui ai demandé de me préparer une visite", s'amuse la gynéco, toujours prête à s'inspirer de ce qui se fait ailleurs.

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