Le premier ministre Edouard Philippe ne pouvait moins faire
dans le climat de forte contestation sociale actuelle
que de s’exprimer depuis Matignon pour
préciser notamment les choix du
gouvernement et le calendrier de la
réforme des retraites .
Au cours de son
intervention il a rappelé les grandes lignes du Gouvernement, sur le sujet des retraites il a affirmé
en insistant qu’un système de
retraites universel "implique la disparition
des régimes spéciaux", tout
en se disant prêt à des "transitions progressives". "Il ne serait pas raisonnable, pas acceptable, pas juste de
changer les règles en cours de partie", a dit le chef du
gouvernement en s'adressant de son micro aux salariés de la SNCF et de la
RATP, mais aussi de tous les français "C'est
la raison pour laquelle j'ai indiqué, et je répète aujourd'hui, ma disposition
totale pour faire en sorte que les transitions soient progressives."
Il a aussi déclaré qu'il faudra travailler plus et plus longtemps ...
Dans un dernier mot le
Premier Ministre a déclaré « je
crois – et je l’ai toujours dit – au dialogue social., ….
ndlr : J’ai envie de dire que ça c’est la cerise sur le gâteau, en effet jusqu’à présent sur ce sujet et bien d’autres c’est la verticalité qui a prévalue de la part du gouvernement et le dialogue social écarté !
Pour terminer le premier Ministre a indiqué : " Je présenterai ensuite mercredi prochain à 12 heures au Conseil économique, social et environnemental, qui est la Chambre du dialogue social et des corps intermédiaires, l’intégralité du projet du Gouvernement.
Plusieurs
sites ont repris des extraits fragmentés de la vidéo de son intervention , l’intégralité de
la vidéo de son discours peut se retrouver sur le site de France info, mais
pour le moment elle n’est pas transférable sur d’autres sites, vous pouvez donc
si vous le souhaitez vous rendre directement sur le site de France-info pour la
visualiser en recherchant avec votre moteur de recherche les références suivantes :
00:11:29
29franceinfoFrance
Télévisions
Mis à jour le 06/12/2019 | 17:33
publié le 06/12/2019 | 17:08
publié le 06/12/2019 | 17:08
En
attendant de pouvoir transférer cette vidéo sur mon site, j’ai trouvé sur le
site officiel du Portal du Gouvernement l’intervention intégrale du Premier
Ministre et je l’ai copié/collé ci-dessous afin que mes lecteurs disposent d’une
information complète :
Copié/collé
6 décembre 2019 -
Discours
Seul le prononcé fait foi
Hier beaucoup de nos compatriotes ont fait grève
ou ont manifesté dans les rues de Paris ou d’autres grandes villes de France
pour dire leur inquiétude ou leur opposition à la mise en place d’un système
universel de retraite. Aujourd’hui encore, la grève est importante. Elle est
moins puissante à l’Education nationale, mais elle reste forte dans les
entreprises de transport public au premier rang desquelles la SNCF et la RATP.
Comme tous les Français, je sais que lorsque des
grèves importantes se déroulent dans ces entreprises de transport public, la
vie de nos concitoyens s’en trouve affectée. Il est plus difficile de se rendre
au travail, plus délicat d’aller chercher ses enfants à l’école, parfois compliqué
de pouvoir rendre visite à ses proches.
J’entends bien entendu tous ceux qui exercent
leur droit parfaitement légitime de faire grève et de manifester. Mais
j’entends aussi ceux qui souffrent d’une certaine façon et qui subissent les
désagréments liés à l’exercice de ce droit. Je veux leur dire que le Gouvernement,
conscient des difficultés qu’ils rencontrent, continuera de mettre à leur
disposition le maximum de moyens destinés à limiter l’impact de ces grèves. Je
pense à l’incitation au covoiturage. Je pense évidemment au télétravail. Je
pense à la mise en place de lignes de bus à l’intérieur des villes ou, le cas
échéant, entre les villes. Je pense enfin à la meilleure information possible,
grâce notamment au site gouvernement.fr.
Ma logique n’est pas et ne sera jamais celle de
la confrontation. J’ai vu depuis le début de ce débat, depuis que nous avons
commencé à travailler sur la question de la mise en place d’un système
universel de retraites, certains désigner des catégories de Français en les
accusant de tous les maux. J’en ai vu d’autres diffuser des chiffres qui ne
correspondent pas à la réalité et qu’ils savent faux, des fake news comme on
dit parfois en mauvais français et en bon anglais. Des simulateurs qui ne
correspondent à rien, sinon à l’envie de ne pas informer correctement nos
concitoyens. Je le déplore, car je pense que la mise en place d’un système
universel de retraite permettant de garantir à tous nos concitoyens leur
retraite et celle de leurs enfants et de mettre en place un système plus juste
et plus solide, mérite un débat de fond, un débat éclairé. Un débat auquel je
le sais, nos concitoyens sont prêts.
Car nos concitoyens savent que la très grande
diversité des 42 régimes de retraite actuels ne peut pas perdurer. Ils savent
qu’il faudra un jour renoncer à des régimes spéciaux qui ne sont plus compris.
Ils savent même qu’au fur et à mesure, nous allons devoir travailler un peu
plus longtemps. Je ne dis pas que c’est de gaieté de cœur, mais c’est ce qui se
passe dans tous les autres pays comparables à la France. Et c’est ce qui se passe
déjà en France d’une certaine façon, puisque s’agissant du régime général par
exemple, nos concitoyens partent en moyenne après - et largement après - l’âge
légal de départ à la retraite.
La question qui se pose vis-à-vis de ces
adaptations, de ces transformations, est la suivante : voulons-nous les faire
brutalement dans l’urgence ou préférons-nous les mettre en place
raisonnablement, progressivement, sans brutalité, alors que nous avons le temps.
C’est évidemment ce second choix qu’a fait le Gouvernement et la majorité.
Je voudrais dans cette période de grève et
d’inquiétude adresser quelques messages simples. A tous les Français d’abord,
je veux dire que si nous cherchons à mettre en place ce système universel de
retraites, c’est parce que nous avons la conviction qu’il permettra à chaque
Français de cotiser de la même façon et de bénéficier des mêmes droits. Le
système que nous voulons installer est un système juste qui remplace la
solidarité au sein de chaque métier par une solidarité véritablement nationale
où tous les Français sont solidaires de tous les Français quel que soit leur
statut, leur métier, le régime de retraite auquel ils étaient affiliés.
Aux salariés des entreprises publiques de
transport qui se sont fortement mobilisés hier et qui restent mobilisés
aujourd’hui, je le dis tranquillement : la mise en place d’un système universel
de retraites implique la disparition des régimes spéciaux. Je ne crois pas que
les Français puissent durablement accepter des régimes qui conduisent aujourd’hui
certains à partir alors qu’ils font le même métier avec un peu plus et beaucoup
plus tôt que d’autres.
Mais si je dis cela, je dis également à tous les
personnels de la RATP et de la SNCF, et à tous les Français, qu’il ne serait
pas raisonnable, pas acceptable, pas juste de changer les règles en cours de
partie et de placer des femmes et des hommes qui, de bonne foi, parce que c’est
leur droit, ont fait des choix de vie, des choix d’investissement, des choix
d’organisation familiale sur le fondement d’un régime auquel ils pouvaient
légitimement aspirer.
C’est la raison pour laquelle j’ai indiqué – et
je la répète aujourd’hui – ma disposition totale pour faire en sorte que les
transitions soient progressives, afin de ne pas être brutales. Nous le devons à
chacun. C’est une affaire de justice individuelle et de justice sociale. Je
rencontrerai dans quelques minutes le président de la SNCF et la présidente de
la RATP, et je suis persuadé qu’avec les organisations syndicales, nous
trouverons le bon point d’équilibre qui permettra à la fois de rassurer les
personnels sur leur avenir, sans renoncer à la volonté très ferme qui est la
nôtre de projeter le pays dans le futur et de mettre en place ce système
universel.
J’ai vu également la mobilisation importante des
enseignants, et je comprends parfaitement les inquiétudes qu’ils formulent. Il
est vrai que l’application absurde des nouvelles règles les pénaliserait. Et
c’est d’ailleurs tellement vrai que nous avons dit dès le début, avec le
Président de la République, que nous nous engagions à ce que les pensions des
enseignants de France ne baissent pas. Je veux le dire de la façon la plus
claire possible : le système universel n’est pas la baisse des pensions des enseignants.
Au contraire, c’est la revalorisation progressive de leur traitement de façon à
ce que leur pension, leur pouvoir d’achat au moment des retraites ne baisse
pas.
Un dernier mot : je crois – et je l’ai toujours
dit – au dialogue social. Il est arrivé dans les mois et peut-être dans les
années qui ont précédé ce moment, que certains critiquent le Gouvernement pour
la verticalité avec laquelle il aurait pris des décisions.
Nous avons, s’agissant de la mise en place du
système universel de retraites, fait le choix du dialogue social. De janvier 2018
jusqu’à juillet 2019, dans la première phase. Puis de août 2019 jusqu’à la
semaine prochaine, nous avons fait le choix avec le Haut-commissaire aux
retraites, Jean-Paul DELEVOYE, avec la ministre des Solidarités et de la Santé,
Agnès BUZYN, de rencontrer, de discuter avec le plus grand nombre possible
d’organisations syndicales et avec les Français. Je rappelle la consultation
qui a été engagée par le Haut-commissaire et les réunions publiques tenues par
le Président de la République, par moi-même, par le Haut-commissaire, afin
d’échanger avec les Français sur ce système universel que nous voulons
construire.
Le dialogue social, c'est respecter le
calendrier, que nous nous sommes fixé. C’est écouter et essayer d’intégrer les
propositions qui sont formulées. C’est la raison pour laquelle la ministre des
Solidarités et de la Santé et le Haut-commissaire aux retraites rencontreront
lundi l’ensemble des organisations syndicales et patronales pour clôturer le
cycle de négociations sociales et de débat avec les Français qui a été ouvert
sur le sujet des retraites. Ils établiront un bilan complet des attentes, des
préoccupations, des points d’accord et des points de désaccord.
Je présenterai ensuite mercredi prochain à 12
heures au Conseil économique, social et environnemental, qui est la Chambre du
dialogue social et des corps intermédiaires, l’intégralité du projet du
Gouvernement. Le débat pourra ainsi s’organiser autour de propositions claires
qui prendront en compte bien des propositions formulées par les organisations
syndicales et qui garantiront aux Français la justice, la solidité et la
solidarité de leur système de retraite.
Je vous remercie.
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Il y a 5 heures - Réforme des retraites : Edouard Philippe rejette toute remise en cause du projet. Le Premier ministre, ce vendredi après-midi à Matignon.
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