Revue de presse commentée 🔻
Nous nous référons en premier lieu à l' entretien avec Sputnik France du politologue franco-Syrien Bassam Tahhan, lequel au cours de cet entretien a fait connaître son analyse sur la situation actuelle de la Libye, notamment sur les conséquence de la prochaine «mise en œuvre» de l'accord de coopération militaire récemment signé avec Ankara (Turquie ) par le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) ,
Ci-dessous nous reproduisons le texte de cet entretien en copié/collé de source Sputnik France.
- Copié/collé 🔻
«Nous allons vers
une partition du gâteau libyen», selon Bassam Tahhan
© AP
Photo / Esam Omran Al-Fetori
18:33 20.12.2019URL
courte
Par Fabien Buzzanca
111228
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La voie vers une intervention turque en Libye est ouverte depuis que le
Gouvernement libyen d'union nationale, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, a
annoncé la «mise en œuvre» de l'accord de coopération militaire récemment signé
avec Ankara. Pour quelles conséquences? Bassam Tahhan, politologue
franco-syrien nous livre son analyse.
La situation se complexifie davantage en Libye. Livré à l'instabilité
depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, le pays voit s'affronter les
forces du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) dirigé par Fayez
al-Sarraj, basé dans la capitale Tripoli et soutenu par l'ONU, et celles du
maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est libyen. Et les premiers pourraient
bientôt compter sur un soutien armé direct d'un puissant allié.
La Turquie et le GNA ont conclu le 27
novembre dernier un accord militaire. Le 19 décembre, le second a «approuvé à l'unanimité la mise en œuvre» de ce pacte
qui pourrait entraîner l'envoi de troupes turques en Libye, si Tripoli en fait
la demande, comme l'a promis le Président turque Recep Tayyip Erdogan le 10
décembre dernier. Pour le moment, peu d'informations circulent sur les
modalités d'application de l'accord. La Turquie a déjà fourni des drones et des
blindés à Tripoli ces derniers mois. Reste à savoir quelle sera la prochaine
étape.
L'accord signé entre le GNA et Ankara a ravivé les tensions dans la région.
L'Égypte, soutien des forces de Khalifa Haftar, a vivement réagi le 17 décembre
par l’intermédiaire de son Président Abdel Fattah al-Sissi :
«Nous n'autoriserons personne à contrôler la Libye [...], c'est une
question qui relève de la sécurité nationale de l'Égypte.»
Les troupes du maréchal Haftar peinent à obtenir une victoire rapide à
Tripoli comme elles le souhaitaient quand elles ont lancé l'assaut il y a huit
mois. La résistance de l'ouest, appuyée par des combattants venant de Misrata,
ville située à 200 km à l'est de Tripoli, est farouche.
La situation est d'autant plus complexe qu'Ankara et le GNA ont également signé
un accord sur la délimitation maritime qui autorise la Turquie à faire valoir
des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale convoitées par
d'autres pays, notamment la Grèce. De grandes réserves de gaz naturel et de
pétrole ont été découvertes ces dernières années au large de Chypre, entraînant
un conflit entre Nicosie, appuyée par la Grèce et l'Union européenne, et
Ankara, qui occupe la partie nord de l'île. Preuve des tensions en cours, le 16
décembre, la Turquie a déployé un drone armé de type Bayraktar TB2l à
Chypre-nord.
Bassam Tahhan, politologue franco-syrien et spécialiste de la région, a livré à
Sputnik son analyse concernant les derniers développements du conflit libyen.
© CC0 / JOE_HILLSUND
Sputnik France: Va-t-on vers une
intervention militaire directe de la Turquie en Libye?
Bassam Tahhan: «Il est loin d'être certain qu'Erdogan intervienne directement. Du
côté de Haftar se trouvent de puissants acteurs qui pourraient l'en dissuader.
Fayez al-Sarraj a demandé de l'aide à plusieurs pays comme les États-Unis, le
Royaume-Uni, l'Italie, l'Algérie ou la Turquie. Les États-Unis et le
Royaume-Uni ne voulant pas s'en mêler afin de ne pas brouiller leurs relations
avec les soutiens de Haftar comme l'Égypte, l'Arabie saoudite et les Émirats
arabes unis, l'Italie étant aux prises avec des difficultés économiques et
l'Algérie avec une situation intérieure tendue, seule la Turquie a répondu
favorablement car elle vise des intérêts énergétiques. Le cœur du problème
demeure la signature de l'accord concernant les eaux territoriales libyennes et
turques qui pourrait permettre à Ankara d'effectuer des forages dans des zones
disputées qui seraient susceptibles d'entraîner un conflit avec des pays comme
la Grèce, l'Égypte, soutien de Haftar, ou Chypre. C'est une façon pour Erdogan
de réaffirmer son rêve d'expansion sur la Méditerranée.»
Sputnik France: Va-t-il se réaliser?
Bassam Tahhan: «Selon moi, ces accords ne pèsent pas lourd juridiquement parlant. Il
faut rappeler que Fayez al-Sarraj, bien que soutenu par l'ONU, n'a pas été élu
par le peuple, de même que son opposant Haftar. Ce contexte conduit à un grave
problème de légitimité dans le leadership de la Libye. Cette situation arrange
d'ailleurs les puissances qui ont des intérêts dans cette guerre et ne
souhaitent pas que l'un des deux partis l'emporte à court terme.»
Sputnik France: Comment analysez-vous la
réaction des États-Unis?
Bassam Tahhan: «Ils ont condamné à demi-mot car cela mettrait Israël en
porte-à-faux. L'État hébreu exploite des ressources énergétiques dans les eaux
territoriales du Liban ou de la Syrie. Les États-Unis ne peuvent pas crier à
l’illégalité pour la Turquie et ne rien dire sur les actions d'Israël.»
Sputnik France: Quid de l'attitude russe
dans le dossier libyen?
Bassam Tahhan: «Vladimir Poutine me semble incontournable dans ce dossier. La Russie
a de fortes relations avec la Turquie de par le dossier syrien et les accords
commerciaux et militaires signés entre les deux pays. Le Président Poutine est
donc un interlocuteur de choix pour Erdogan et pourrait le faire plier. Le
dossier libyen est une occasion pour Moscou de marquer une nouvelle victoire
diplomatique après la Syrie.»
© AP PHOTO /
Sputnik France: Et la France?
Bassam Tahhan: «La France a encore une fois très mal joué dans ce dossier et c'est
la raison pour laquelle Fayez al-Sarraj n'a pas demandé son aide. Paris a vendu
des armes aux uns et aux autres dans ce conflit. Et les erreurs françaises dans
le dossier libyen ne datent pas d'Emmanuel Macron mais de Nicolas Sarkozy, qui
a outrepassé les décisions de l'ONU en 2011 en faisant assassiner Mouammar
Kadhafi. D'ailleurs, l'on comprend pourquoi la Russie tient à revenir dans le
jeu après être restée en retrait à l'époque.»
Sputnik France: La Libye ne risque-t-elle
pas de devenir la prochaine Syrie?
Bassam Tahhan: «Si, mais c'est déjà un peu le cas. Comme en Syrie, de nombreuses
puissances étrangères prennent part au conflit en soutenant tel ou tel camp. Il
y a des questions territoriales fortes dans les deux cas –comme concernant
l'Égypte qui voit dans le désert égypto-libyen un espace vital. Autre point de
ressemblance: le comportement des instances internationales comme l'ONU,
l'Union européenne ou la Ligue arabe qui ont toutes fait faillite dans les
dossiers syrien comme libyen. C'est ce contexte qui permet l'ingérence de
puissances étrangères. La grosse différence demeure qu'en Syrie, il est resté
un pouvoir central que ses ennemis n'ont pas été en mesure de renverser. Si
l'on se dirige vers une partition du gâteau libyen, c'est à cause du fait que
les deux hommes qui revendiquent le pouvoir aujourd'hui en Libye ne sont pas
légitimes car ils n'ont pas été portés au pouvoir par le peuple. On parle du
possible retour de Saïf al-Islam Kadhafi qui a été élu par les tribus libyennes
et qui fait assez consensus. Dans son cas, c'est l'héritage lourd à porter qui
pose problème. Il faudra peut-être un quatrième homme.»
fin du copié collé
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Bassam Tahhan, politologue franco-syrien nous livre son analyse. ... Libye, Armée nationale libyenne (ANL) ... selon Bassam Tahhan. © AP Photo / Esam Omran Al-Fetori. International. 18:33 20.12.2019 URL courte ... Livré à l'instabilité depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, le pays voit s'affronter les forces du ...
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- Enfin pour compléter notre Revue de Presse commentée, nous reproduisons ci-dessous les liens d' articles de différentes sources commentant la "mise en oeuvre" d'un accord de coopération militaire signé récemment avec la Turquie, ouvrant la voie à une intervention plus directe d'Ankara en Libye.
Libye: Tripoli veut «mettre en oeuvre» l'accord militaire signé avec la Turquie ... la Turquie, ouvrant la voie à une intervention plus directe d'Ankara en Libye.
Accord entre Ankara et Tripoli pour l'envoi de forces turques ...
Accord entre Ankara et Tripoli pour l'envoi de forces turques ...
La Turquie va s'impliquer davantage dans le conflit en Libye, après avoir signé un ... Ce document ouvre la voie à une intervention turque en Libye. ... nous pourrions aussi envoyer notre propre personnel », a-t-il déclaré le 10 décembre. ... Car l'accord de coopération militaire signé entre Ankara et Tripoli n'a pas l'heur de ...
Termes manquants : directe
Il y a 2 jours - Libye: Tripoli ouvre la voie à un soutien militaire accru d'Ankara ... ouvrant la voie à une intervention plus directe d'Ankara en Libye. La Turquie soutient déjà le GNA dans sa guerre contre les forces rivales du maréchal ... il en va de même pour les mercenaires et combattants étrangers, dont des soudanais ...
Termes manquants : t-
Libye: la Turquie appelée par Tripoli à une implication plus directe ... d'un accord de coopération militaire avec la Turquie ouvre la voie à une intervention turque ... Pour équilibrer les forces, la Turquie avait fourni des drones au GNA, mais ces ...
Le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, a annoncé jeudi la ... militaire signé récemment avec la Turquie, ouvrant la voie à une intervention plus directe d'Ankara... ... Jump to navigation .... Si les armes continuent d'affluer dans le pays, il en va de même pour les mercenaires et ..
4 déc. 2019 - La Turquie qui ne cache pas son soutien politique et militaire à Tripoli ... selon RFI, que l'accord "va dans le bon sens" et "qu'il réconforte nos combattants sur le front". ... Pour le pouvoir libyen côté Cyrénaïque, cet accord "illégal et ... de la table, avec d'autres pays, de ses droits souverains", a-t-il insisté.
Il y a 2 jours - Le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et ... en oeuvre» d'un accord de coopération militaire signé récemment avec la Turquie, ouvrant la voie à une intervention plus directe d'Ankara en Libye. ... le pays, il en va de même pour les mercenaires et combattants étrangers, dont ...
Libye: Tripoli ouvre la voie à un soutien militaire accru d'Ankara ... "mise en oeuvre" d'un accord de coopération militaire signé récemment avec la Turquie, ... Outre l'accord militaire, la Turquie et le GNA avaient conclu le 27 novembre accord ...
Tripoli (AFP) - Le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), reconnu par ... la "mise en oeuvre" d'un accord de coopération militaire signé récemment avec ...
Tripoli - Le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), reconnu par ... la "mise en oeuvre" d'un accord de coopération militaire signé récemment avec la ...
Ankara avait également signé, lors d'une visite le 27 novembre du chef du GNA Fayez ... Mais l'accord de coopération militaire n'autorise pas la Turquie à envoyer en ... Cette relation étroite entre la Turquie et le GNA s'est développée en dépit ...
Libye: Tripoli veut «mettre en oeuvre» l'accord militaire signé avec la Turquie ... avec la Turquie, ouvrant la voie à une intervention plus directe d'Ankara en Libye. ... d'entente sur la coopération sécuritaire et militaire entre le GNA et le ...
D'ores et déjà, Ankara fournit au GNA des drones, des armes et des canons au ... Car l'accord de coopération militaire signé entre Ankara et Tripoli n'a pas ...
Le parlement turc a approuvé samedi un accord de coopération militaire et sécuritaire signé en novembre avec le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) ... L'accord entre Ankara et Tripoli prévoit également une coopération accrue ...
28 nov. 2019 - L'accord militaire et sécuritaire a été signé lors d'une rencontre entre le ... Selon Ankara, cet accord est censé « renforcer les liens entre les ... Il constitue « une version plus large de l'accord-cadre de coopération militaire existant » entre ... Le GNA estime qu'il va pouvoir ainsi étendre sa domination sur tout ...
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