Nous le savons Donald Trump a ordonné le retrait des troupes américaines stationnées en Syrie, d'après lui Daesh a été vaincu par l'Amérique, cette décision a fait grand bruit sur la scène internationale , parfois critiquée, parfois admise, très souvent observée et analysée par les observateurs et les analystes internationaux qui en évoquent notamment les raisons et les conséquences diplomatiques et militaires.
L'un des plus prestigieux d'entre eux, Monsieur Bassam Tahhan, politologue franco-syrien, a livré son analyse à Sputnik France dans un entretien publié le 20 décembre 2018. par le site internet Sputnik.
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" Donald Trump a ordonné le retrait des troupes américaines stationnées en Syrie. Selon lui, Daesh est vaincu. Cette décision a été vivement critiquée jusque dans son propre camp. Quelles en sont les raisons? Les conséquences diplomatiques et militaires? Bassam Tahhan, politologue franco-syrien, livre son analyse à Sputnik"
Entretien.
«Quitter la Syrie n'est pas une surprise. Je fais campagne pour ça depuis des années et il y a six mois, alors que j'avais dit très publiquement que je voulais le faire, j'ai accepté de rester plus longtemps.»
Donald Trump peut marteler que ce n'est pas une surprise, reste que son annonce du 19 décembre a créé une onde de choc qui s'est fait sentir de la Californie à l'Oural. Le locataire de la Maison-Blanche a décidé de mettre en œuvre l'une de ses promesses de campagne: le retrait des troupes américaines de Syrie. D'après lui, Daesh est vaincu et il est temps que les «GI» rentrent au pays.
«Les États-Unis veulent-ils être le gendarme du Moyen-Orient, n'obtenant RIEN d'autre que la perte de vies précieuses et de milliers de milliards de dollars à protéger des gens qui, dans presque tous les cas, n'apprécient pas ce que nous faisons? Voulons-nous être là-bas pour toujours?», s'est interrogé Donald Trump, de manière rhétorique, pour justifier sa décision.
Salué par Vladimir Poutine qui le qualifie de «juste», le choix de son homologue américain n'a pas plu à un certain nombre de personnalités, allant des Kurdes syriens se sentant abandonnés jusque dans son propre camp. Le sénateur Républicain Marco Rubio a même parlé d'une erreur «qui hantera l'Amérique pendant des années».
Bassam Tahhan, politologue franco-syrien, a confié à Sputnik France son analyse des origines d'une telle décision et ses répercussions possibles.
Sputnik France: Ce choix semble très soudain. Certes, c'était une promesse de campagne de Donald Trump, mais les médias occidentaux parlent de décision unilatérale. Elle a d'ailleurs provoqué beaucoup de critiques, même au sein des Républicains. Pourquoi maintenant?
Bassam Tahhan: «Trump a dit à plusieurs reprises que la présence américaine en Syrie coûtait trop cher et que ces milliards de dollars pouvaient être mieux utilisés au profit du contribuable américain. De plus, son hypothèse que des forces arabes remplacent les forces américaines à l'Est de l'Euphrate était un projet trop compliqué, qui nécessitait l'aval de Moscou, des Turcs et des Syriens. Mais cette décision n'est pas soudaine. Tout cela été prévisible. Sur le terrain, le déséquilibre entre des forces russes —plus nombreuses- et les Américains est patent. De plus, Donald Trump sait très bien que maintenant que les Syriens sont équipés de systèmes de missiles S-300 russes, ils ont des moyens solides pour leur défense aérienne.»
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