Préalable :
Au cours de la séance de questions
au Gouvernement à l’Assemblée Nationale le mercredi 21 janvier , Monsieur
Laurent Wauquiez , député UMP, a adressé une question au premier Ministre en relevant notamment
le mot « apartheid » que Manuel Valls avait employé la veille, le mardi 20 janvier 2015 à Matignon lors de son
discours de présentation de vœux à la presse.
La question de Laurent Wauquiez
était très précise et argumentée quand à la signification raciste et ségrégationniste du mot « apartheid ».
La réponse de Manuels Valls est resté en deçà de la question, il a d’abord détourné la question en
arguant de l’unité nationale : « Je l’ai déjà
dit, l’unité nationale ne doit pas empêcher le débat et il est normal que vous
me posiez toutes les questions nécessaires pour que nous cherchions des
solutions, avec modestie toutefois car nous sommes face à des défis
considérables. C’est tout simplement ce que j’ai voulu dire ne doit pas
empêcher le débat »
Ci-dessous nous mettons en évidence un extrait
du titre « 1. Questions au gouvernement » de la Première séance du mercredi 21 janvier
2015 , contenant l’échange intégral entre Laurent Wauquiez.
Vous remarquerez que dans toute sa
réponse Manuel Valls s’est « drapé de
modestie », ce qui n’est pas habituel dans ses interventions, sans doute avait-il pu depuis la veille
mesurer la dangerosité et l’inexactitude de ses propos en voyant les réactions très critiques
qui se sont élevées à la suite de ses
vœux à la presse et dont la polémique n’est pas éteinte.
Copié/collé :
M. le président. La parole
est à M. Laurent Wauquiez.
M. Laurent Wauquiez. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s’adresse à M. le
Premier ministre.
L’unité nationale face au terrorisme islamique est nécessaire, et l’UMP y tient toute sa place. Cette période suppose que chacun pèse ses mots car les mots ont leur importance. Vous avez parlé hier, monsieur le Premier ministre, d’un apartheid dont seraient victimes les quartiers en France.
L’unité nationale face au terrorisme islamique est nécessaire, et l’UMP y tient toute sa place. Cette période suppose que chacun pèse ses mots car les mots ont leur importance. Vous avez parlé hier, monsieur le Premier ministre, d’un apartheid dont seraient victimes les quartiers en France.
Mme Valérie Boyer.
Scandaleux !
M. Laurent Wauquiez. Un apartheid ! C’est-à-dire le racisme d’État, la ségrégation des
populations noires par la population blanche en Afrique du Sud. Nous serions
donc responsables. La France serait-elle raciste selon vous ? Monsieur le
Premier ministre, la France n’est pas Soweto, la France n’est pas l’apartheid.
En disant cela vous affaiblissez nos valeurs alors qu’il faut les défendre. (Applaudissements
sur les bancs du groupe UMP.)
Il faudrait, selon vous, encore plus de moyens dans les quartiers pour faire reculer l’intégrisme et le terrorisme. C’est une profonde erreur. Vous pourrez mettre des milliards d’euros, que vous ne changerez rien, si vous ne commencez pas par rétablir l’autorité républicaine. En disant cela, vous expliquez l’inexplicable. C’est cette culture de l’excuse qui conduit à cautionner la violence. Les jeunes seraient victimes de la France et il serait donc normal qu’ils se retournent contre la République ? Non ! Bien sûr, il y a des difficultés mais rien n’excuse l’intégrisme islamique et la priorité n’est pas de donner davantage de moyens ou de prendre de nouvelles mesures sociales, mais de remettre de l’autorité et de sortir du laxisme qui a régné depuis trop d’années. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Vous dites qu’il ne faut plus parler d’intégration et d’assimilation. Nous pensons au contraire qu’il faut réaffirmer l’autorité du pacte républicain. Toutes les personnes, quelle que soit leur origine, doivent respecter les règles communes et s’intégrer. La France n’est pas et ne sera jamais le communautarisme. Nous tenons à l’intégration, nous tenons à l’assimilation.
Il faut des actes. Vos propos ne sont pas compatibles avec l’unité nationale. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) La République n’a pas à s’excuser. La réponse attendue est une réponse d’autorité et de fermeté pour réaffirmer les valeurs de la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Il faudrait, selon vous, encore plus de moyens dans les quartiers pour faire reculer l’intégrisme et le terrorisme. C’est une profonde erreur. Vous pourrez mettre des milliards d’euros, que vous ne changerez rien, si vous ne commencez pas par rétablir l’autorité républicaine. En disant cela, vous expliquez l’inexplicable. C’est cette culture de l’excuse qui conduit à cautionner la violence. Les jeunes seraient victimes de la France et il serait donc normal qu’ils se retournent contre la République ? Non ! Bien sûr, il y a des difficultés mais rien n’excuse l’intégrisme islamique et la priorité n’est pas de donner davantage de moyens ou de prendre de nouvelles mesures sociales, mais de remettre de l’autorité et de sortir du laxisme qui a régné depuis trop d’années. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Vous dites qu’il ne faut plus parler d’intégration et d’assimilation. Nous pensons au contraire qu’il faut réaffirmer l’autorité du pacte républicain. Toutes les personnes, quelle que soit leur origine, doivent respecter les règles communes et s’intégrer. La France n’est pas et ne sera jamais le communautarisme. Nous tenons à l’intégration, nous tenons à l’assimilation.
Il faut des actes. Vos propos ne sont pas compatibles avec l’unité nationale. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) La République n’a pas à s’excuser. La réponse attendue est une réponse d’autorité et de fermeté pour réaffirmer les valeurs de la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole
est à M. le Premier ministre.
M. Manuel Valls, Premier
ministre. La question s’adressant très clairement à moi, je vais y répondre
bien volontiers. Je l’ai déjà dit, l’unité nationale ne doit pas empêcher le
débat et il est normal que vous me posiez toutes les questions nécessaires pour
que nous cherchions des solutions, avec modestie toutefois car nous sommes face
à des défis considérables. C’est tout simplement ce que j’ai voulu dire.
Je le dis modestement, avec mon expérience, non pas de Premier ministre ou de ministre de l’intérieur, mais d’élu de la banlieue parisienne, de maire d’Évry pendant onze ans : les mots que j’ai utilisés hier, en parlant de processus de ségrégation, de ghettoïsation, d’apartheid territorial, social, ethnique, pour un certain nombre de quartiers, je les ai toujours employés car, comme d’autres, ici, sur tous les bancs, j’ai vécu directement les situations qu’ils désignent. Je les utilise justement parce que je suis profondément républicain, comme vous tous, (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, RRDP et UDI) et parce que la réponse réside dans l’État, l’ordre républicain, la République. Tout comme vous, monsieur Wauquiez, je ne peux accepter que dans un certain nombre de quartiers de ce pays que j’aime comme vous, l’on entasse les mêmes populations avec les mêmes origines et aujourd’hui la même religion. Ce n’est pas cela, la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Moi, je veux une réponse et je veux que cette réponse soit apportée par l’État, l’ordre républicain, que je défends comme beaucoup ici depuis des années. Cette réponse est aussi celle des moyens car ils sont nécessaires. Nous avons commencé à en donner les premiers éléments la semaine dernière mais plus particulièrement ce matin, après les mesures que nous avons présentées en conseil des ministres, car on lutte contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical en donnant encore plus de moyens à la police, à la gendarmerie et aux renseignements. Nous le faisons depuis deux ans et nous allons continuer parce que cette priorité nous unit tous.
Je le dis modestement, avec mon expérience, non pas de Premier ministre ou de ministre de l’intérieur, mais d’élu de la banlieue parisienne, de maire d’Évry pendant onze ans : les mots que j’ai utilisés hier, en parlant de processus de ségrégation, de ghettoïsation, d’apartheid territorial, social, ethnique, pour un certain nombre de quartiers, je les ai toujours employés car, comme d’autres, ici, sur tous les bancs, j’ai vécu directement les situations qu’ils désignent. Je les utilise justement parce que je suis profondément républicain, comme vous tous, (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, RRDP et UDI) et parce que la réponse réside dans l’État, l’ordre républicain, la République. Tout comme vous, monsieur Wauquiez, je ne peux accepter que dans un certain nombre de quartiers de ce pays que j’aime comme vous, l’on entasse les mêmes populations avec les mêmes origines et aujourd’hui la même religion. Ce n’est pas cela, la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Moi, je veux une réponse et je veux que cette réponse soit apportée par l’État, l’ordre républicain, que je défends comme beaucoup ici depuis des années. Cette réponse est aussi celle des moyens car ils sont nécessaires. Nous avons commencé à en donner les premiers éléments la semaine dernière mais plus particulièrement ce matin, après les mesures que nous avons présentées en conseil des ministres, car on lutte contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical en donnant encore plus de moyens à la police, à la gendarmerie et aux renseignements. Nous le faisons depuis deux ans et nous allons continuer parce que cette priorité nous unit tous.
M. Christian Jacob. Non !
Ce n’est pas ce que vous faites depuis deux ans !
Mme Claude Greff. Et
pourquoi parler d’apartheid ?
M. Manuel Valls, Premier
ministre. L’autre réponse est bien plus compliquée. C’est la réponse
républicaine. Beaucoup a été fait depuis des années, en particulier au niveau
de la politique de la ville dont le président de l’Assemblée nationale a été un
maillon important. Il y a encore quelques semaines, nous avons célébré avec
Jean-Louis Borloo le dixième anniversaire de l’Agence nationale de rénovation
urbaine. Pas moins de 5 milliards ont encore été annoncés.
Mme Claude Greff. La
rénovation urbaine, c’est nous, pas vous !
M. Manuel Valls, Premier
ministre. Depuis trente ans, la politique de la ville, la rénovation
urbaine, les moyens accordés sont accompagnés de politiques publiques qui sont
similaires.
M. Franck Gilard. Ça ne
marche pas !
M. Manuel Valls, Premier
ministre. Reconnaissons cette forme de continuité mais aussi les échecs.
N’oublions pas qu’avant ces terribles événements se posaient déjà la question des fractures territoriales – qui ne concerne pas, d’ailleurs, les seuls territoires urbains –, celle d’un sentiment de relégation plus général,…
N’oublions pas qu’avant ces terribles événements se posaient déjà la question des fractures territoriales – qui ne concerne pas, d’ailleurs, les seuls territoires urbains –, celle d’un sentiment de relégation plus général,…
M. François Sauvadet. Ça, c’est vrai !
M. Manuel Valls, Premier
ministre. …une crise d’identité, une crise de confiance à l’égard des
responsables publics mais aussi des élites. Toutes ces données demeurent et se
trouvent même accentuées malgré la formidable réponse du peuple français.
M. Sylvain Berrios. C’est vous
qui avez créé les ghettos !
M. Manuel Valls, Premier
ministre. Face à cela, je veux qu’on dise clairement les choses. Les solutions
pourront parfois nous séparer mais ne nous livrons pas à de faux débats,
monsieur Wauquiez. La République, l’ordre républicain, l’État, les services
publics, la lutte contre les inégalités, les moyens que nous donnons, et qu’il
faudra amplifier, à l’école de la République pour recréer une espérance :
voilà ce que je veux. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Monsieur Wauquiez, vous ne me trouverez pas, ni sur le terrain de la polémique, ni sur celui des faux débats car le moment est trop important pour rompre l’unité nationale que je veux porter et incarner. Elle est en effet plus que jamais nécessaire. C’est ce que les Français attendent de nous et nous devons nous mettre au niveau de leurs exigences. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.)
Monsieur Wauquiez, vous ne me trouverez pas, ni sur le terrain de la polémique, ni sur celui des faux débats car le moment est trop important pour rompre l’unité nationale que je veux porter et incarner. Elle est en effet plus que jamais nécessaire. C’est ce que les Français attendent de nous et nous devons nous mettre au niveau de leurs exigences. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.)
------ fin de l’extrait-------
*Suite de notre éditorial:
Après ce préalable que nous tenions à
mettre en évidence puisque qu’il porte
sur la polémique politique du moment développée
dans les médias , nous vous invitons a
prendre connaissance si vous le souhaitez de l’intégralité de cette Première
séance du Mercredi 21 janvier, qui comportait deux parties, la première 1.questions au gouvernement,
et ensuite après une courte suspension de
séance la seconde partie : 2. Débat sur la fin de vie .
Documents:
Vidéos de source du site de l’Assemblée
Nationale :
1. Questions au Gouvernement
2. Débat sur la fin de vie
_______________________________/
3 . Texte Compte rendu intégral de la séance ( de même
source )
mercredi 21 janvier 2015
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