Martine Aubry vient de produire ce dimanche au cours d'un entretien qu'elle a accordé au JDD , une analyse pathologique du Gouvernement et de la situation de la France en dressant un tableau plutôt critique de l'action du Gouvernement et en proposant ses remèdes.elle demande notamment une inflexion de la
politique entre la réduction des déficits et la croissance et qu’on
réoriente la politique économique.
C’était à gauche l'électrochoc du jour du jour et les réactions n'ont pas manqué , de la part de l'exécutif, mais aussi dans la classe politique de gauche et de droite.
L'aile gauche du Parti socialiste et les députés frondeurs se seont félicités des prises de position de Martine Aubry.
Mais du “Forum républicain” des
radicaux de gauche, Manuel Valls a préféré répondre tout à fait indirectement à Martine Aubry au
cours de son discours , il s'est replié en parlant des questionnements et du débat
qui anime les rangs de la gauche, il estime que ce débat est "une force".
Cette
appréciation de Manuel Vall prête à sourire quand on sait à quel point l’exécutif
redoute les positions politiques des députés PS frondeurs qui mettent en péril la
majorité parlementaire à l’Assemblée
« Je crois que c'est une
force quand ces questionnements nous permettent de tirer des enseignements qui
nous renforcent. A gauche, nous avons toujours considéré la diversité comme une
richesse. Nous la faisons vivre chaque jour, même chaque dimanche. Parfois un
peu trop, mais il faut avoir les nerfs solides. Comptez sur moi pour avoir les
nerfs solides. », a-t- il notamment expliqué.
Comment interpréter son propos
quand il dit « ‘Comptez sur moi pour avoir les nerfs solides » ?
, on peut voir dans cette assurance comme un position de résistance préventive, mal dissimulée, mais sur ce terrain il
a intérêt à se montrer prudent en face
de lui se trouve maintenant une femme
solide, une politique affirmée qui ne se positionne pas dans "le questionnement" mais dans une stratégie qui se développe au moment venu pour tirer la sonnette d’alarme.
La maire de Lille d'après l'analyse des observateurs se positionne comme recours pour le Parti Socialiste en lançant de vives critiques contre la politique économique menée par François Hollande et Manuel Valls, il ne s'agit donc pas d'un questionnement, mais d'un défi.
La maire de Lille d'après l'analyse des observateurs se positionne comme recours pour le Parti Socialiste en lançant de vives critiques contre la politique économique menée par François Hollande et Manuel Valls, il ne s'agit donc pas d'un questionnement, mais d'un défi.
Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, est en désaccord avec "l'analyse».
de Martine Aubry, et "ses conclusions".
Dans la soirée, Emmanuel Macron dans le Grand Jury RTL- Le Figaro : «Le constat de Martine Aubry, je le respecte. C'est sans doute une bonne chose qu'elle prenne la parole. C'est un débat qui doit avoir lieu», déclare -t-il .......en précisant : ..« j'ai beau respecter la personne, qui a été une grande ministre, je suis en désaccord avec son analyse »
Ensuite il explique : «la crise que la France traverse n'est pas comme les autres, il y a un manque de compétitivité, perte du muscle économique français , pour expliquer que " Ce n'est pas avec des solutions classiques qu'on fera les réparations" . et pour donner sa recette : Il faut restaurer la marge des entreprises pour se battre dans la compétition internationale et embaucher. Et retrouver de l'emploi.»(1)
(1) ndlr : il faut, y'a qu'à ...
Il faut , y'a qu'à", le tout pour critiquer ensuite Martine Aubry .
D'après Emmanuel Macron des débats peuvent se tenir au Parti socialiste, il insiste : «Soyons sérieux... Compte tenu la situation, des débats peuvent se tenir au sein du Parti socialiste mais on a besoin de stabilité. Il y a un manque de confiance des ménages et des entreprises. Pour le restaurer, il faut la stabilité!»
.
Par ailleurs, le Ministre a parlé qu'il faut du "muscle" ..., il a aussi regretté qu'il n'y ait, dans les propositions de Martine Aubry, «rien de nouveau» par rapport à «ce qu'il y avait dans la primaire de 2011».
On devine sous les propos du Ministre Macron que l'exécutif préférerait que ces "débats" restent en vase clos au sein du Parti socialiste, par ailleurs quand il regrette qu'il n'y ait rien de nouveau dans les propositions de Martine Aubry, il ne se rend même pas compte que ses propres propositions sont encore préparation et ne verront le jour qu'après un long parcours parlementaire au mieux à l'horizon 2017 si elle n'avortent pas entre-temps.
>> A LIRE. Macron dans «Le Parisien» : «Mon seul plan, c'est de faire aboutir les réformes que je porte»
Nous l'avons compris le Premier Ministre a les nerfs solides et Emmanuel Macron veut faire du "muscle"
Ségolène Royal ce soir sur BFM a tenté d'abord d'éluder les questions qui lui étaient posées sur l'interviewe de Martine Aubry, elle n'avait pas eu le temps de lire l'interviewe, mais elle a fini par indiqué qu'elle a «toujours été pour la liberté de parole, en expliquant «la tradition est que l'on s'exprime dans la préparation des congrès, je n'ai pas de raison de polémiquer ... J'ai toujours été pour la liberté de parole» ...... «Cela dit, lorsqu'on est dans une famille politique, ce qui peut être utile est de venir proposer ses idées. Il est toujours temps de le faire."
D'après Ségolène Royale, le problème vient du fait que, pour l'instant, il n'y a pas de résultats. " ..Quand les Français voient ça, ils s'interrogent sur le bien-fondé des décisions prises. Rien ne serait pire que de renoncer aux réformes et aux idées neuves (…) Il y a des mesures immédiates à prendre pour faire des économies et les mettre dans une stratégie de redressement du pays (…) Bien sûr qu'il y a eu du temps perdu, je l'ai moi même dit plusieurs fois. Mais à quoi cela sert-il de s'appesantir sur les erreurs du passé ?» interroge finalement Ségolène Royal.
Dans la soirée, Emmanuel Macron dans le Grand Jury RTL- Le Figaro : «Le constat de Martine Aubry, je le respecte. C'est sans doute une bonne chose qu'elle prenne la parole. C'est un débat qui doit avoir lieu», déclare -t-il .......en précisant : ..« j'ai beau respecter la personne, qui a été une grande ministre, je suis en désaccord avec son analyse »
Ensuite il explique : «la crise que la France traverse n'est pas comme les autres, il y a un manque de compétitivité, perte du muscle économique français , pour expliquer que " Ce n'est pas avec des solutions classiques qu'on fera les réparations" . et pour donner sa recette : Il faut restaurer la marge des entreprises pour se battre dans la compétition internationale et embaucher. Et retrouver de l'emploi.»(1)
(1) ndlr : il faut, y'a qu'à ...
Il faut , y'a qu'à", le tout pour critiquer ensuite Martine Aubry .
D'après Emmanuel Macron des débats peuvent se tenir au Parti socialiste, il insiste : «Soyons sérieux... Compte tenu la situation, des débats peuvent se tenir au sein du Parti socialiste mais on a besoin de stabilité. Il y a un manque de confiance des ménages et des entreprises. Pour le restaurer, il faut la stabilité!»
.
Par ailleurs, le Ministre a parlé qu'il faut du "muscle" ..., il a aussi regretté qu'il n'y ait, dans les propositions de Martine Aubry, «rien de nouveau» par rapport à «ce qu'il y avait dans la primaire de 2011».
On devine sous les propos du Ministre Macron que l'exécutif préférerait que ces "débats" restent en vase clos au sein du Parti socialiste, par ailleurs quand il regrette qu'il n'y ait rien de nouveau dans les propositions de Martine Aubry, il ne se rend même pas compte que ses propres propositions sont encore préparation et ne verront le jour qu'après un long parcours parlementaire au mieux à l'horizon 2017 si elle n'avortent pas entre-temps.
>> A LIRE. Macron dans «Le Parisien» : «Mon seul plan, c'est de faire aboutir les réformes que je porte»
Nous l'avons compris le Premier Ministre a les nerfs solides et Emmanuel Macron veut faire du "muscle"
Ségolène Royal ce soir sur BFM a tenté d'abord d'éluder les questions qui lui étaient posées sur l'interviewe de Martine Aubry, elle n'avait pas eu le temps de lire l'interviewe, mais elle a fini par indiqué qu'elle a «toujours été pour la liberté de parole, en expliquant «la tradition est que l'on s'exprime dans la préparation des congrès, je n'ai pas de raison de polémiquer ... J'ai toujours été pour la liberté de parole» ...... «Cela dit, lorsqu'on est dans une famille politique, ce qui peut être utile est de venir proposer ses idées. Il est toujours temps de le faire."
D'après Ségolène Royale, le problème vient du fait que, pour l'instant, il n'y a pas de résultats. " ..Quand les Français voient ça, ils s'interrogent sur le bien-fondé des décisions prises. Rien ne serait pire que de renoncer aux réformes et aux idées neuves (…) Il y a des mesures immédiates à prendre pour faire des économies et les mettre dans une stratégie de redressement du pays (…) Bien sûr qu'il y a eu du temps perdu, je l'ai moi même dit plusieurs fois. Mais à quoi cela sert-il de s'appesantir sur les erreurs du passé ?» interroge finalement Ségolène Royal.
Les médias depuis la parution de l'interviewe de Martine Aubry se sont précités sur l'évènement et sous des titres où il la présente comme "la chef de file des frondeurs" , vous trouverez dans leurs articles les réactions de différentes personnalités dans notre Revue de presse, avant cela nous vous proposons de retrouver ci-dessous(de source du site "Réussir.fr") l'interviewe intégrale de Martine Aubry accordée au JDD ce 19 octobre 2014 :
JDD : Pourquoi prendre la parole maintenant, après deux ans et demi de
silence ?
Martine Aubry : Je ne me résous pas à voir notre pays s’enfoncer dans
la morosité, le doute, le repli sur soi. Je ne baisse pas les bras devant la
montée du Front National. Je ne me résigne pas davantage à la victoire de la
droite en 2017 dont on a vu, avec le retour de M. Sarkozy, qu’elle n’a ni
appris de ses échecs, ni compris les enjeux de notre temps. La gauche n’a pas
le droit d’échouer. Il n’est pas trop tard pour réussir, à condition
d’emprunter le bon chemin dans les deux ans qui viennent. A gauche, nous aimons
le débat, mais lorsque nous sommes au pouvoir, on l’oublie. Le débat n’est pas
synonyme de fragilité, mais de vitalité. Le temps qu’on y consacre, sera du
temps gagné sur l’avenir. Les États généraux lancés par le Parti socialiste
nous en offrent une occasion salutaire.
Ce n’était pas une erreur de ne pas entrer au gouvernement ?
Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce n’est pas de refaire le film des
deux années écoulées, mais de contribuer à écrire celui des deux ans qui
viennent.
Quel bilan tirez-vous de cette moitié du quinquennat ?
Le temps n’est pas au bilan du quinquennat, mais à l’analyse lucide de
la situation pour prendre les bonnes décisions. Il y a eu de bonnes choses de
faites : le retour de la France sur la scène internationale, les moyens
complémentaires donnés à la police, à la justice, à l’éducation, la retraite à
60 ans pour les longues carrières… Mais nous avions prévu qu’à mi-mandat, la
croissance serait revenue, le chômage en repli et les déficits réduits en-deçà
de 3%. Ce n’est pas le cas. Il nous faut trouver au plus vite le bon réglage
des politiques économiques qui permettra de sortir la France de la crise. Et
puis, il nous faut refaire de la politique. Les Français savent qu’il faut
réduire les déficits pour préserver l’avenir. Aujourd’hui, une raison profonde
du malaise est qu’ils ne comprennent pas quelle société nous voulons
construire, le sens donné à l’action et les valeurs qui la fondent. Même
lorsque nos réformes vont dans le bon sens, telles les rythmes scolaires et la
priorité donnée à l’école, on n’a pas fixé le cap et engagé les collectivités
locales à lutter contre l’échec scolaire ou à promouvoir l’éducation artistique
et citoyenne. On ne mobilise pas un pays sur la seule gestion financière, on
doit donner la destination du voyage.
Vous ne croyez pas que la politique menée puisse réussir. Pourquoi ?
Regardons la vérité en face. La politique menée depuis deux ans, en
France comme presque partout ailleurs en Europe, s’est faite au détriment de la
croissance. Les efforts fiscaux et les économies réalisées sur les budgets
publics ont engendré des pertes de recettes liées à la moindre croissance
qu’ils ont provoquée. Les déficits ne se sont pas résorbés, et le chômage
augmente. Entendons-nous bien : la question n’est pas de renoncer à réduire les
déficits. Je sais de quoi je parle : pour moi, bien utiliser chaque euro qui
nous est confié par les français, est une obligation. J’ai rétabli les comptes
de la sécurité sociale, ma ville est bien gérée…. Il n’y a pas d’un côté les
sérieux et de l’autre les laxistes. Mais je demande une inflexion de la
politique entre la réduction des déficits et la croissance. Je demande qu’on
réoriente la politique économique.
Est-ce une erreur de mener une politique de l’offre ?
Dépassons cette opposition stérile entre la politique de l’offre et
celle de la demande. Il n’y a pas d’un côté les pro-entreprises et de l’autre
les pro-ménages. Que nos entreprises qui se trouvent exposées à la concurrence
internationale soient aidées pour être plus compétitives, c’est nécessaire, à
condition bien sûr de comprendre que la compétitivité –je l’ai appris dans
l’entreprise- se joue d’abord sur la recherche et l’innovation, la formation
des salariés, l’organisation du travail, l’investissement dans les nouvelles
technologies. Mais face aux entreprises, il faut une demande, celle des clients
et des collectivités locales. En France, 50% des entreprises disent aujourd’hui
faire face d’abord à des problèmes de demande.
Vous critiquez la politique menée mais quelle autre politique
prônez-vous ?
Je propose de mieux cibler les aides aux entreprises sur celles qui
sont exposées à la concurrence internationale, et sur celles qui investissent
et embauchent. Le Medef n’a pas négocié les contreparties promises, dès lors
plus de la moitié de ces moyens ne vont pas aux entreprises qui en ont besoin,
se perdent dans les dividendes et les hautes rémunérations. Réservons donc les
baisses d’impôt sur les sociétés aux entreprises qui réinvestissent ;
conditionnons toute nouvelle baisse de cotisations à un accord d’entreprise sur
la compétitivité et la formation ; fusionnons le CICE avec le Crédit d’Impôt
Recherche, finançons mieux les pôles de compétitivité et les investissements
d’avenir. 20 milliards d’euros peuvent et doivent être ainsi libérés sur les 41
milliards d’euros.
Que faites-vous de ces 20 milliards ?
Je propose un plan de soutien à la croissance, qui touche les ménages
et les collectivités locales. Il faut agir dans trois directions.
L’investissement local tout d’abord. Aucun pays, Etats-Unis en tête, n’est
sorti de la crise sans en passer par là. Le secteur du BTP est en danger.
Signons un pacte d’investissement entre l’Etat et les collectivités locales. Il
faut aussi créer davantage d’emplois aidés, comme les emplois d’avenir, pour
les jeunes et les chômeurs de longue durée. C’est vrai que c’est un palliatif,
mais en attendant d’avoir rétabli la croissance, il est vital. Enfin, il faut
soutenir le pouvoir d’achat en agissant sur les loyers avec la loi Duflot, les
aides au logement, la politique familiale, des tarifs pour l’eau et l’énergie
plus faibles pour les besoins essentiels.
Au fond vous reprenez la logique des Frondeurs à qui le pouvoir a déjà
répondu « on ne changera pas de politique ». Vous croyez vraiment que vous
obtiendrez une autre réponse ?
Je partage leurs propositions dans ce domaine et je regrette que le
Parlement n’ait pas pu en discuter. J’espère que la prise de conscience sera
là, que le débat aura lieu. En tout cas, plus on sera nombreux à le dire à
gauche, élus nationaux ou locaux, mais aussi dans la société civile, plus on
aura une chance d’être entendus. Dans le passé, faute d’avoir débattu, nous
avons souvent payé le prix. Il est temps de retrouver le bon chemin,
débattons-en. Et puis, ne peut-on arrêter d’appeler Frondeurs, des députés qui
connaissent l’économie, souhaitent le succès du gouvernement, et portent une
vision de la 5ème république où le Parlement est pleinement respecté dans ses
prérogatives ?
Ce quinquennat a été marqué par de fortes hausses d’impôts qui ont
entraîné un « ras le bol fiscal », vous croyez toujours à une grande réforme
fiscale ?
Oui, elle est plus que jamais nécessaire pour réconcilier les Français
avec l’impôt. Elle est préférable à des mesures au fil de l’eau, aux allers
retours sur les mesures fiscales, aux baisses de prestations familiales ou au
gel de retraites qui inquiètent les Français en situation difficile. Nous
disons depuis des années qu’il faut faire de la CSG et de l’impôt sur le revenu
un seul et même impôt citoyen. Il est temps de le faire. On pourrait ainsi
distribuer du pouvoir d’achat aux plus modestes et le prélèvement à la source
permettrait d’éviter de se retrouver dans la difficulté quand votre revenu
baisse brutalement.
Emmanuel Macron a annoncé qu’il légiférerait sur le travail du
dimanche, est-ce une bonne idée ?
Croire qu’il y a là des gisements d’emplois est un mirage. Le pouvoir
d’achat ne va pas s’accroitre par miracle parce que l’on consomme un jour de
plus. Dans la plupart des cas, les extensions se feraient au détriment du petit
commerce -si essentiel à la vitalité de nos quartiers- et donc in fine aussi de
l’emploi. Et puis surtout, pour moi, il s’agit de choisir dans quelle société
nous voulons vivre. La consommation doit-elle être l’alpha et l’oméga de notre
vie ? Ne peut-on préserver un jour dans la semaine pour soi, pour sa famille,
pour la culture, pour le sport ?
Certains au pouvoir comme dans l’opposition veulent déverrouiller les
35 heures. Cette loi que vous avez portée a-t-elle encore du sens ?
Manuel Valls a clairement dit qu’il ne souhaitait pas toucher aux 35
heures. Quant aux dirigeants de la droite, apparemment adeptes du comique de
répétition, ils l’ont toujours annoncé, mais ne l’ont jamais fait. Ils savent
que les Français y sont attachés et que les entreprises y ont trouvé leur
compte. Rappelons par ailleurs que cela a été un formidable moment de
négociation et d’accords.
Faut-il réformer l’assurance chômage ?
On ne réforme pas l’assurance chômage au moment où il y a tant de
chômeurs. Un accord vient d’être signé entre les partenaires sociaux, avec une
application jusqu’en 2016 : respectons le. Quand la situation économique était
bonne et le chômage en baisse comme sous Lionel Jospin, le patronat n’a jamais
accepté qu’on mette de l’argent de côté pour pouvoir passer des périodes plus
difficiles. Remettre aujourd’hui en cause ce système, c’est vouloir dire que
les chômeurs sont responsables du chômage ou qu’ils sont des fraudeurs. J’ai
rendu efficient, comme Ministre du Travail en 1992, le contrôle des chômeurs.
Je ne supportais pas qu’on puisse penser que les chômeurs l’étaient parce
qu’ils le voulaient et qu’ils fraudaient. Et quand c’est le cas, il faut
sanctionner. Mais c’est très minoritaire. Mettre de tels débats sur la table
alors que le chômage est si important, me choque profondément.
« Notre idéal n’est ni le libéralisme économique, ni le social
libéralisme » écrivez-vous, quel est-il ?
Une nouvelle-social démocratie. De 1945 aux années 1970, la
social-démocratie s’était fixée l’objectif de construire un Etat-providence qui
gère collectivement les risques –santé, chômage, retraite, famille- par un
régime de protection sociale. Ce compromis devait assurer l’égalité des chances
grâce aux services publics. Il serait assez curieux, avec la crise, de s’amouracher
à contretemps d’illusions des années 80-90 qui démoralisent notre pays. Il est
temps d’ouvrir les yeux sur une réalité nouvelle : ce modèle n’existe plus. Il
a été balayé par la crise. Tony Blair et Gérard Schröder ont essayé. La mise en
concurrence des salariés et des modèles sociaux de par le monde, l’impossible
ambition sociale, l’abdication sur le front du plein emploi font sans doute un
choix de société, mais ce n’est pas le mien. Et puis, regardez la situation
économique de l’Allemagne aujourd’hui ! Elle n’est pas brillante.
Alors quel est votre projet ?
Une nouvelle social-démocratie, qui reconnaît le marché, mais veut un
Etat stratège pour l’orienter et le réguler. Le marché a tout envahi. On
spécule sur tout y compris les aliments. Tout se marchande jusqu’à nos corps.
C’est le règne du chacun pour soi. Il faut remettre des règles qui défendent la
coopération avant la compétition, le bien-être avant le tout avoir, la
préservation de l’avenir avant le profit immédiat. Bien sûr, l’Etat doit se
moderniser, avec des services publics qui apportent des réponses personnalisés
à chacun dans le domaine de l’école, de la santé, ou du vieillissement. Je
défends un Etat qui donne toute sa place aux pouvoirs locaux, un Etat qui
régule la mondialisation. Le Président de la République défend cette nécessité
au niveau européen. Aujourd’hui, les multinationales imposent leur loi aux
Etats. Contre cela, seuls nous ne pouvons rien, ensemble, en Europe et dans le
monde, il faut nous organiser et protéger les biens communs universels. Et
puis, cela ne vous étonnera pas, car j’ai dédié une partie de ma vie au monde
du travail, cette nouvelle social-démocratie accorde une importance essentielle
aux syndicats de salariés et d’employeurs. Mais elle parie aussi sur les
citoyens, les mouvements associatifs et coopératifs.
Vous croyez toujours à une société plus douce ?
Bien sûr, je le crois plus que jamais nécessaire. Je défends l’idée
d’une société bienveillante, attentive à chacun, mais demande à chacun d’être
attentif aux autres, et de respecter les règles. C’est ce qu’on appelle «le
care, le share et le dare »: le lien social renouvelé, le partage et le goût du
commun comme alternative aux simplismes du marché, l’audace et l’imagination
pour oser produire du progrès face au déclin. Et dans cette nouvelle société,
la culture ne sera jamais un luxe, mais un moyen d’émancipation pour tous.
Manuel Valls et François Hollande sont-ils des sociaux-libéraux ?
Je n’aime pas les étiquettes, à chacun de dire ce qu’il est, ce qu’il
veut, et d’agir en conséquence. Et puis, ne personnalisons pas les débats, ils
n’en seront que plus riches.
Le FN est en progression constante, il était le premier parti aux
élections européennes, peut-il prendre le pouvoir ?
En tout cas, c’est aujourd’hui clairement son objectif. Alors, aux
français qui votent FN ou sont tentés de le faire par dépit ou désespoir, je
voudrais dire que les réponses du Front National nous conduiraient à une
situation économique et sociale catastrophique, à une division de la société et
à un isolement de la France. Il suffit pour s’en convaincre de regarder l’état
des villes dans lesquelles il a exercé le pouvoir : elles ne s’en sont pas
encore remises, la situation financière s’y est dégradée de manière
considérable et les inégalités ont augmenté.
Le gouvernement très impopulaire recule sur de nombreux fronts, peut-on
encore réformer ?
Oui. Pour moi, la réforme doit être synonyme de progrès. Il faut en
finir avec les vieilles recettes libérales. Ne perdons pas notre temps dans des
débats du passé sans cesse remis sur la table par le MEDEF : le repos
dominical, c’était il y a un siècle, l’assurance chômage 60 ans, les lois
Auroux et les seuils sociaux 30 ans, les 35h, 16 ans. Les remettre en cause
aujourd’hui, ne nous leurrons pas, ne créera pas d’emplois. Va-t-on passer le
21ème siècle à défaire ce que l’on a fait au 20ème? La responsabilité de notre
génération politique n’est pas celle-là. Résolument tournés vers l’avenir, nous
devons investir pour régler les trois défis de notre temps : la révolution
numérique, le réchauffement climatique, et les fractures entre les territoires.
Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera à notre place. Nous devons être
ceux qui ont combattu le réchauffement climatique, et heureusement la loi sur
la transition énergétique actuellement au Parlement est une première réponse.
Nous devons être ceux qui engagent fortement la troisième révolution
industrielle et les centaines de milliers d’emploi à la clé. Nous devons être
ceux qui auront redonné des perspectives aux territoires à l’abandon. Notre
pays est plein de ressources, d’atouts, d’énergie. Mobilisons les Français sur
un grand dessein, celui d’une nouvelle renaissance de notre pays, économique,
mais aussi sociale, européenne et culturelle, alors ils seront au rendez-vous.
Il n’est pas trop tard pour réussir. Tout dépend de nous.
Quel rôle voulez-vous jouer dans cette deuxième moitié du quinquennat ?
Je suis candidate…au débat d’idées.
Et seulement ?
Oui.
Alors vous êtes un ovni en politique…
C’est votre appréciation.
REVUE DE PRESSE
REVUE DE PRESSE
Les propositions de Martine Aubry pour relancer l'économie
Le Figaro | - |
Dans un long entretien au Journal du dimanche, Martine Aubry
a détaillé ses idées pour la France, tout en soulignant qu'elle
«partage les propositions» économiques des députés PS frondeurs. Elle
est également l'initiatrice d'un programme baptisé «Pour ..
_______________________
_______________________
Face aux critiques d'Aubry, Valls a "les nerfs solides"
Face aux critiques d'Aubry, Valls a "les nerfs... par BFMTV
Emmanuel Macron au Grand Jury RTL/Le Figaro... par rtl-fr
_________________________
>> A LIRE. Macron dans «Le Parisien» : «Mon seul plan, c'est de faire aboutir les réformes que je porte»
Face aux critiques d'Aubry, Valls a "les nerfs... par BFMTV
Emmanuel Macron au Grand Jury RTL/Le Figaro... par rtl-fr
_________________________
>> A LIRE. Macron dans «Le Parisien» : «Mon seul plan, c'est de faire aboutir les réformes que je porte»
________________________________________
Le Nouvel Observateur | - |
Paris
(AFP) - Plutôt discrète depuis le début du quinquennat, Martine Aubry
est passée à l'offensive en éreintant dans un entretien au Journal du
dimanche la politique économique de François Hollande et de Manuel Valls
et en se posant clairement en chef ...
Le Monde.fr
Après
avoir fait entendre à plusieurs reprises sa «petite musique» depuis la
rentrée, Martine Aubry donne de la voix ce dimanche. La maire de Lille
se positionne comme recours pour le Parti socialiste, en lançant de
vives critiques contre la politique ...
|
LE PLUS. Martine Aubry revient au premier plan en critiquant dans "Le Journal du dimanche" la politique de François Hollande. L
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire