Nous retrouvons les récents blog-notes de notre correspondant Khader Hamiche , son écriture dynamique nous apporte un regain d'énergie pour continuer notre lutte contre la désinformation orchestrée par la meute médiatique qui règne sur les ondes et les écrans..
Guerres de civilisations : DAESH (2/2).
Et après, le djihad en Europe ?
Prière de rue devant le « Duomo », la cathédrale de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge, emblème de Milan.
Racca et Deir ez-Zor en Syrie, Tikrit,
Mossoul et Falloujah en Irak : un territoire de plus de 200 000 km² et
six villes importantes conquises avec le soutien actif des tribus
locales. Les tribus, auxquelles l’administration de ce territoire a été
confié, sont-elles composées de terroristes ? Au lendemain de la
démission du président chiite Nouri al-Maliki, le 15 août dernier, les
chefs des tribus sunnites rebelles de la province d’Anbar se déclaraient
prêts à coopérer sous conditions avec son successeur Haïder al-Abadi.
Et, une alliance de vingt tribus sunnites se formait et entrait aussitôt
en guerre contre l’État islamique. Alors, cette guerre peut-elle est
qualifiée de djihad ? DAESH ou pas, la guerre qui se déroule
sous nos yeux en Irak est une guerre civile avec ses grandes batailles
et ses péripéties, ses alliances et ses trahisons, ses tractations
secrètes et ses négociations officielles.
Après avoir montré les dessous de la guerre d’Ukraine, voici en deux livraisons quelques éclairages sur la guerre de DAESH.
DAESH : de la résistance nationale au djihadisme de conquête.
L’Islamisme guerrier existe depuis très longtemps. En 1912 le poète nationaliste turc Ziya Gökalp écrivait : « Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes et les croyants nos soldats » ;
le FLN algérien a fait au nom de l’Islam plus de deux-cents milles
victimes dont les cent-cinquante-mille Harkis égorgés après le 19 mars
1962. En 1974, le président algérien Houari Boumediène déclarait, à la
tribune de l’ONU, c’est-à-dire à la face des Occidentaux : « Un jour,
des millions d’hommes quitteront l’hémisphère Sud pour aller dans
l’hémisphère Nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce
qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire. » Entre
la première et la troisième citation, il y a un monde, ou plutôt, un
bail. Quand, il y a un siècle, un nationaliste turc invoquait la force
que lui donnait sa foi, c’était pour combattre contre l’impie qui venait
occuper sa terre. Aujourd’hui, la foi donne aux Musulmans la force de
se sacrifier pour reconquérir leur pays mais pas que cela ; il leur
insuffle aussi la rage d’envahir celui des autres.
Guerres de civilisations : l’Ukraine.
Cette semaine, j’ai été interviewé par Françoise Compoint pour la radio et le site d’informations La Voix de la Russie. Le format de ce média obligeant à des réponses courtes, je propose aux lecteurs une version développée de mes réponses.
« L’insatiable volonté de puissance… »
1. Dans votre récent article, vous
évoquez trois types de guerre qui ont cela de commun qu’elles sont des
guerres civilisationnelles. Pourriez-vous nous les nommer ?
En préambule, je tiens à mettre en
garde contre une interprétation trop radicale, trop simpliste, trop
tranchée, trop « premier degré » de la formule « guerres de
civilisations ». Quand je dis, par exemple, que l’Islam mène une
véritable guerre à la civilisation occidentale, je ne signifie pas par
là que c’est tout le monde musulman qui se lève et prend les armes
contre l’Occident. En réalité, il y a, de part et d’autres des camps qui
se font la guerre, des gens qui la veulent et ceux qui la refusent. Par
exemple, il y mille manières de vivre l’islam. La plupart des Musulmans
n’aspire qu’à vivre tranquillement. De même, les Américains sont très
partagés aussi bien sur le modèle de civilisation que sur la politique
extérieure de leurs gouvernements. Songez que seuls 10 états sur les 51
qui constituent les États-Unis ont institutionnalisé le mariage gay. Ce
qui démontre d’ailleurs que les Américains ont tendance à exporter en
Europe des idées qui ont assez peu de succès chez eux. Le problème est
que, comme toujours dans les guerres, ce sont les plus extrémistes, qui
sont souvent les plus déterminés, qui imposent leurs vues aux plus
sages.
Décryptage.
Zemmour fait peur !
L’anti-France aux abois, Eric Zemmour jubile.
La
presse, la télé, les radio et le web bruissent du phénomène Zemmour. La
très grande majorité des nombreuses réactions au discours d’Eric Zemmour
se contente de discréditer l’auteur sans discuter ses arguments. J’ai
comme l’impression que son succès doit beaucoup à la jalousie de leurs
auteurs. Parmi eux, un certain Bruno Roger-Petit, qui a fait carrière
sur France Télévision et continue, comme de juste, de cumuler la presse,
la radio et la télé où il donne son avis sur tout et n’importe quoi.
Notamment sur D8, à la très classieuse émission Touche pas à mon poste du non moins classieux Cyril Hanouna.
Vu (et à revoir) à la télé.
Zemmour meilleur à Ça se dispute qu’à On n’est pas couché.
Eric Zemmour a botté le c… de ses détracteurs. C’était à Ça se dispute, sur I.Télé. Alors qu’il s’était laissé piéger à ONPC, là, il a pu mettre les points sur les i sans
jamais paraître déstabilisé. C’était assez réjouissant d’entendre
Domenach rendre les armes face à son argumentation. Evidemment, comme à
son habitude, le porte-parole de la doxa dominante les a
mollement contestés et a cherché à discréditer Eric Zemmour en lui
prêtant l’intention cachée de réhabiliter Vichy. Cette fois, campé sur
ses positions et, intimant de le laisser parler à ses interlocuteurs
surpris par sa gravité et sa détermination, Zemmour a mis un point
d’honneur à confirmer ce qu’il a écrit dans son livre Le suicide français.
La guerre des civilisations, c’est ici et maintenant ! (2/2)
J’aime beaucoup Eric Zemmour. Je l’admire et je l’envie. Bien qu’il soit né en métropole et moi en Algérie française, je me plais à penser que nous avons été nourris aux fruits de la même terre et je crois bien que nous avons été élevés avec la même attention et la même rigueur. Nous aimons les mêmes choses, la civilisation romaine, la littérature, l’école, le foot, Led Zeppelin, et je suis sûr que dans nos cités respectives, nous avons vécu la même vie (plus confortable pour lui que pour moi, mais qu’importe) et ressenti les mêmes émois. Et nous pensons à l’unisson. Quand il passe à la télé, je finis ses phrases, il me transporte et il m’énerve. Et j’ai peur pour lui parce qu’il se fait rouler dans la farine par des malfaisants patentés. J’ai pour lui une affection de grand-frère à la mode berbère, à la fois protectrice et moralisatrice. Aujourd’hui, j’ai envie d’exercer ce droit d’aînesse.
Lettre à Eric
Cher Eric Zemmour,
Samedi dans la nuit, j’ai regardé l’émission de Ruquier On n’est pas couché,
sur France 2. Vous en étiez à la fois l’invité, la vedette et le fil
rouge. En voyant que Cohn-Bendit en était l’invité politique, moi qui ne
regarde plus cette émission qui a perdu tout son sel, toute sa
substance et, même, tout son sens depuis que vous n’en êtes plus, je me
léchais d’avance les babines à la perspective de la joute à venir.
Certes, je savais aussi que, trois heures durant, vous alliez servir de
punching-ball à une meute de chiens qui ne connaissent que trop bien vos
faiblesses. Zemmour ? Trop gentil ! Trop naïf ! Trop premier degré !
Trop épris de débat ! Trop peu politique ! Trop peu guerrier ! Et si peu
rhétorique, si dédaigneux de toute dialectique !
La guerre des civilisations, c’est ici et maintenant ! (1/2)
J’ai naguère publié un article qui a fait un peu de bruit titré Pourquoi la guerre des civilisations est inéluctable. Je me suis trompé sur deux points. La première est qu’il n’y en a pas une, ni deux, mais trois guerres ; la seconde est qu’on y est plongé jusqu’au cou.
Je pensais en écrivant ce texte à la
guerre opposant l’Islam à l’Occident sans voir qu’elle a été déclenchée
depuis une trentaine d’années, en partie à cause de la cécité des
Occidentaux et de leur incapacité à éteindre les braises qui couvent en
Palestine. Cette guerre a envahi les écrans de télévision le 11
septembre 2001 et a éclaté au grand jour avec l’offensive de DAESH en
Syrie-Irak. Une guerre que l’Occident, compte tenu de sa supériorité
militaire et de ses incommensurables moyens, ne peut pas perdre mais
dans laquelle il se perdra car il y perdra l’honneur. Je n’avais pas
encore compris qu’il y avait une deuxième guerre, plus insidieuse mais
mortelle à coup sûr ; une guerre qui, d’ailleurs, pèse sur le
déroulement de la première : c’est la bataille qui, en arrière-fond de
la guerre civile ukrainienne, oppose les défenseurs de la civilisation
romaine-chrétienne multiséculaire à ceux, qu’Eric Zemmour appelle les
« dé-constructeurs », qui s’acharnent à la détruire pour construire sur
ses ruines une société universelle, individualiste et marchande,
conforme à leur folie « progressiste », une société aléatoire et néfaste
car sans fondations, c’est-à-dire sans fondements historiques et
moraux.
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