Mesdames, Messieurs,
Beaucoup d’entre vous l’ont noté avec effarement : faisant fi
du rejet du rapport Estrela, les lobbies, soutenus par un certain nombre
de parlementaires européens, persistent à vouloir imposer leur
idéologie délétère. À l’heure où l’Union européenne, au plus
bas dans l’affection des citoyens européens, devrait relever les défis
du déclin et de la désintégration économique et sociale, cet acharnement communautariste est scandaleux. Il n’est plus une session où l’on ne tente de forcer la main aux députés européens.
En décembre, c’était le deuxième examen d’un rapport Estrela à peine
modifié. En janvier, une déclaration de la Commission, sous prétexte de
réagir aux réformes en cours en Espagne. Cette déclaration
n’avait pas été suivie d’un texte, puisque le rapport Lunacek était déjà
programmé pour la première session de février.
Ce rapport est pire que le rapport Estrela. D’abord
parce qu’il réclame une « feuille de route », c’est-à-dire un programme
comportant des objectifs et des mesures concrets assortis d’un
calendrier, afin de lutter contre les prétendues discriminations à
raison des orientations sexuelles. Ensuite, parce que non seulement il
reprend les grandes lignes du rapport Estrela, mais qu’il va beaucoup
plus loin : prise en compte de l’identité de genre, donc reconnaissance
officielle d’une ou plusieurs « catégories » supplémentaires
(neutre ? inter ?) en plus des hommes et des femmes ; reconnaissance
mutuelle des actes de mariage, adoption, filiation, etc… pour les
couples homosexuels, ce qui revient à terme à forcer les États à adopter
des législations dont ils ne veulent pas ; droits exorbitants
du droit commun privilégiant les minorités tonitruantes et muselant
toute opposition ou même simple objection ; octroi d’une protection
internationale à raison de l’orientation sexuelle… Seule bonne
nouvelle dans ce sombre tableau : la Commission a indiqué qu’elle ne
travaillerait pas sur une telle feuille de route. Pour combien de
temps ?
L’ordre du jour a été modifié : le rapport Lunacek est désormais inscrit lundi pour une brève présentation
(procédure qui prévoit que seuls cinq députés pourront parler, choisis
par le président de séance parmi les députés présents qui lèvent la
main). Comme vous le voyez, un débat volontairement tronqué.
Le règlement intérieur ne permet pas aux députés
« non-inscrits » de demander un vote nominatif, mais j’ose espérer que
les membres de groupes parlementaires, qui y sont habilités, le feront.
Ne ménagez pas vos légitimes pressions à leur égard (députés UMP,
centristes, libéraux…).
Quoi qu’il en soit, ma position est claire et plus déterminée que jamais : le rejet, par tous les moyens.
Vous remerciant de votre mobilisation et de la constance de votre engagement, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, dan
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