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26 février 2016

De retour le Président François Hollande préconise la concertation avec les syndicats et préfère ne pas affronter Martine Aubry

Éditorial de lucienne magalie pons

"Trop c'est trop" ....  voilà  en substance ce que Martine Aubry   voulait faire  entendre en publiant    avec 17 autres personnalités co-signataires ,  le 23 février sur un site récemment  ouvert, un "réquisitoire"  énumérant des critiques à l'encontre de l'exécutif  en ce qui concerne notamment  le pacte de responsabilité, soit "41 milliards d'euros mobilisés pour rien" au bénéfice des entreprises, le "désolant débat sur la déchéance de nationalité" à laquelle ils demandent à François Hollande de renoncer au profit d'une peine d'indignité nationale pour les terroristes, et le projet de loi sur le Travail de Myriam El Khomri, et le texte se terminait ainsi :

" Pour sortir de l’impasse, il faut de vraies réformes, synonymes de progrès économique, social, écologique et démocratique. Elles doivent être porteuses d’émancipation pour chacun et de vivre-ensemble pour tous. C’est ce chemin qu’il faut retrouver ! Celui de la gauche tout simplement !"

Deux jours après  Marine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et 16 autres personnalités signataires  parmi lesquels les député PS "frondeurs" Christian Paul, Benoît Hamon, et Bruno Julliard l'adjoint à la mairie (PS) , ect ...... publiaient Jeudi  dans le même sens critique , une tribune dans Le Monde, immédiatement relayée  avec des commentaires dans tous les grands médias classiques notamment.

Cette tribune "à charge contre l'exécutif"  à fait l'effet  par deux fois d'un électrochoc au sein du parti socialiste et chez les parlementaires socialistes, mais en l'absence du président voyageur qui se trouvait  en parade présidentielle à l'extérieur,  tout a été fait pour dissimuler la nouvelle fissure, et comme je l'écrivais plus haut l'exécutif  en attendant le retour de François Hollande, répétait avec  le premier Ministre Manuel Valls  ... Il n'y a pas un début de proposition", en parlant de la tribune de Martine Aubry.

C'était sans compter sur les  médias qui de leur côté entretenaient la  polémique  à gros bouillons sur leurs marmites  en rapportant ce que les uns et les autres déclaraient  en en rajoutant et certains même pour attiser le feu allaient jusqu'à spéculer que Martine Aubry faisait son retour en politique en vue de la primaire de gauche et sans doute dans l'intention de se présenter à  la  présidentielle de 2017, bref tout allait bon train dans les supputations en attendant le retour de François Hollande.

Le premier Ministre n'avait produit qu'une réaction d'attente en ripostant  avec ses ministres concernés  à l'offensive de Martine Aubry en faisant ressortir surtout  : " Il n'y a pas un début de proposition", en parlant de la tribune de Martine Aubry.

C'était esquiver bien maladroitement l'attaque, en effet Martine Aubry n'en était pas au stade des propositions mais  au stade de l'alerte  : "Trop c'est trop"  voilà ce qu'elle voulait faire  déjà faire entendre en publiant  d'abord  notamment  avec 17 autres personnalités co-signataires ,  le 23 février sur un site récemment  ouvert, un très long  réquisitoire qui se concluait dans ces termes : " Pour sortir de l’impasse, il faut de vraies réformes, synonymes de progrès économique, social, écologique et démocratique. Elles doivent être porteuses d’émancipation pour chacun et de vivre-ensemble pour tous. C’est ce chemin qu’il faut retrouver ! Celui de la gauche tout simplement !"

Deux jours après  Marine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et 16 autres personnalités signataires  parmi lesquels les député PS "frondeurs" Christian Paul, Benoît Hamon, et Bruno Julliard l'adjoint à la mairie (PS) , ect ...... publiaient Jeudi  dans le même sens critique , une tribune dans Le Monde, immédiatement relayées avec des commentaires dans tous les grands médias classiques notamment.


Cette tribune "à charge contre l'exécutif"  à fait l'effet  par deux fois d'un électrochoc au sein du parti socialiste et chez les parlementaires socialistes, mais en l'absence du président voyageur qui se trouvait  en parade présidentielle à l'extérieur,  tout a été fait pour dissimuler la nouvele fissure, et comme je l'écrivais plus haut l'exécutif  en attendant le retour de François Hollande, répétait avec  le premier Ministre Manuel Valls  ... Il n'y a pas un début de proposition", en parlant de la tribune de Martine Aubry.

Les médias de leur côté entretenaient la polémique  en rapportant ce que les uns et les autres déclaraient et certains mêmes pour attiser le feu allaient jusqu'à spéculer que Martine Aubry faisait son retour en politique en vue de la primaire de gauche et sans doute dans l'intention de se présenter à  la  présidentielle de 2017, bref tout allait bon train dans les supputations en attendant le retour de François Hollande.

Martine Aubry s'est aussi expliqué sur RTL notamment le 25 février , elle a fait précisé sa démarches sur toutes les questions abordées dans sa tribune et a ensuite répondu aux questions des auditeurs.

A propos de la loi El-Khomri  elle a notamment assuré qu'elle était "prête au débat" avec Manuel Valls,

Interrogée plus tard par un auditeur sur son refus d'entrer au gouvernement pour défendre sa politique, elle a affirmé s'être "sali les mains" dans sa vie et ne pas "reculer devant les responsabilités".

Vous trouverez  plus bas en Revue de  Presse de nombreux articles concernant cette intervention sur RTL


Toute la classe politique surtout socialiste  attendait la réaction du Président François Hollande, après la publication de la Tribune de Martine Aubry et les déclarations qui ont suivies depuis , mais ce n’est qu’ aujourd’hui seulement que nous apprenons par un article publié le 26/02/2016 à 16:24 - Modifié le 26/02/2016 à 16:35,  sur le site «  Le Point.fr » , que le Président a estimé que "la situation est grave" et  renoue avec les syndicats pour désamorcer le conflit"

Nous pouvons lire dans cet article  "  …..alerté par Stéphane Le Foll et Jean-Pierre Mignard, le président de la République, alors à l'étranger, a pris conscience du danger de coagulation des mécontentements autour du projet de loi El Khomri. La pétition, l'intersyndicale, dont la CFDT, les appels de Martine Aubry à casser du Valls... Autant d'éléments qui ont fait dire au président que « la situation est grave ». En catastrophe, il a donc pressé son conseiller social, Michel Yahiel, qui l'accompagnait dans sa tournée en outre-mer, de rentrer à Paris dès jeudi afin d'établir les premiers contacts avec les organisations syndicales. "


Dans cet article que vous retrouverez plus  en Revue de presse on peut lire aussi que le chef de l'État a recommandé de ne pas surenchérir vis-à-vis de la tribune de Martine Aubry afin de ne pas envenimer davantage la situation, et après quelques lignes on peut lire encore :  « Pourquoi une charge si violente et si tard ? » s'interroge-t-on dans l'entourage du président. Martine Aubry ne veut ni être candidate en 2017, ni entrer au gouvernement, ni remplacer Valls... Inutile, donc, de la provoquer par une riposte qui achèverait de diviser le PS. Manuel Valls, la vraie cible, s'est fendu pour sa part d'une réponse sans grand intérêt, soulignant que Martine Aubry « ne proposait rien ». Le Premier ministre ferait mieux de s'en réjouir, car il y a peu de doute que les propositions de Martine Aubry ne correspondraient pas vraiment aux siennes..." " Revoilà donc François Hollande dans le rôle du synthétiseur en chef. Comment renégocier une loi qui n'est même pas encore passée en conseil des ministres, ni même sortie du Conseil d'État ? En définitive, trois dispositions posent problème : l'allongement à dix heures d'affilée de la journée des apprentis, l'allongement des motifs de licenciement économique au retournement de conjoncture (trésorerie, chiffre d'affaires...) et le plafonnement des indemnités aux prud'hommes à quinze mois de salaire en cas de rupture illégale du contrat de travail »



(lire la suite  plus bas en Revue de presse au moyen du lien" Loi El Khomri : Hollande reprend discrètement la concertation).

On voit nettement que François Hollande ne souhaite pas  réagir frontalement contre Martine Aubry il a contourné l'attaque en recommandant de ne pas surenchérir vis-à-vis de la tribune de Martine Aubry , de ne pas la provoquer par une riposte qui achèverait de diviser le PS. Manuel Valls,et a détourné la question en  se tournant  vers  les syndicats pour désamorcer le conflit. 

Il est évident qu'alors qu'il se trouvait  en périple en Territoires d'Outre-Mer et en Polynésie Française et ensuite à l'étranger  en Amérique Latine ,  le Président François Hollande ne pouvait intervenir  pour réagir à la Tribune à charge contre l'exécutif de Martine Aubry, c'eut  été faire ressortir  au grand jour la grande brèche qui fracture le Parti Socialiste, mais dès son retour,  il tout aussi évident  alors  que tout son monde  monde s'attendait   à une réaction ferme et sévère  qu'une fois de plus le président de la République a préféré ne pas  provoquer Martine Aubry  par une riposte qui achèverait de diviser le PS. et finalement il en revient  au  dialogue avec les syndicats, ce qui est ressenti comme une réaction "de secours".

L'affaire se présente donc  comme plus que plus difficile ,d'autant qu'une partie de  l'opposition de droite et du centre s'est mis de la partie pour encore la rendre plus compliquée au plan politique , en effet,  ce même jour   les médias  rapportent que 17 parlementaires, (16 députés et 1 sénateur)   se disent, dans une tribune parue dans le quotidien L’Opinion ce  vendredi 26 février, prêts à voter le projet de loi du gouvernement sur la réforme du code du travail s’il n’est pas « édulcoré ».

Ces 16 députés et ce sénateur ( 14  «  Les Républicains » et 3 « UDI» ) ,  dont Benoist Apparu, Nathalie Kosciusko-Morizet, Gérard Longuet et Philippe Vigier « mettent en garde le gouvernement contre tout affaiblissement de ce projet de loi », qui « va dans le bon sens ».

S’il faut parler de surenchères on peut employer ce terme pour  qualifier leur tribune !  en effet les signataires proposent même « d’aller plus loin »  et  veulent défendre lors du débat parlementaire des ajouts au projet de loi par le biais d’amendements. « Pour libérer véritablement la création d’emploi, il faut supprimer la durée légale unique du travail et confier sa fixation à des accords de branche et d’entreprise » écrivent-ils, et les médias rapportent aussi qu’ils  entendent également tenter de faciliter encore davantage le licenciement et élargir la possibilité de procéder à un référendum d’entreprise.

Ces parlementaires,   toujours selon les médias, « aimeraient également pouvoir « modifier les seuils sociaux » et plus spécifiquement « relever de 50 à 100 salariés le seuil de création d’un comité d’entreprise et de 11 à 20 celui des délégués du personnel ». Ils appellent aussi à « supprimer les CHSCT, dont les fonctions font souvent double emploi avec celles des comités d’entreprise ».

 Les signataires de cette tribune ( ndlr : incendiaire) appellent de leurs vœux  « une réforme du syndicalisme », afin « d’améliorer la qualité de la négociation collective en France et la représentativité des organisations syndicales ».



REVUE DE PRESSE :

Le Point - ‎il y a 1 heure‎
"La situation est grave", estime le président, qui renoue le dialogue avec les syndicats pour désamorcer le conflit. Par Emmanuel Berretta. Publié le 26/02/2016 à 16:24 - Modifié le 26/02/2016 à 16:35 | Le Point.fr. Comment renégocier une loi qui n'est ...

Le Point - ‎il y a 3 heures‎
La charge de Martine Aubry oblige le président à sortir de l'ambiguïté. À son détriment, mais surtout à celui des Français au comble de l'exaspération. Par Philippe Tesson. Publié le 26/02/2016 à 14:59 - Modifié le 26/02/2016 à 15:20 | Le Point.fr ..

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Le Point - ‎il y a 1 heure‎
Le 24 février, Martine Aubry a publié une tribune dans "Le Monde" où elle critique la politique trop peu à gauche de François Hollande. Retour sur son parcours. Par Essia Lakhoua. Publié le 26/02/2016 à 16:29 | Le Point.fr. Ajouter aux favoris. Commenter

L'Obs
 - ‎il y a 3 heures‎
Invitée d'un débat organisé par les tenants d'une primaire à gauche, la maire de Lille a plaidé pour que Hollande s'y soumette. Facebook · Twitter. Embed. Code embed de la vidéo : Sélectionner le code. Facebook. Twitter. Partager sur Facebook ...

lepopulaire.fr
 - ‎il y a 16 minutes‎
Public Sénat
 - ‎il y a 1 heure‎
Le Journal du Centre
 - ‎il y a 1 heure‎
Le Monde
 - ‎il y a 3 heures‎
atlasinfo.fr
 - ‎il y a 5 heures‎
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Articles de fond
Le Point
 - ‎il y a 20 minutes‎
Comme Martine Aubry, le député Les Républicains Henri Guaino est fatigué de la "surenchère permanente" de sa famille politique. Source AFP. Publié le 26/02/2016 à 18:20 | Le Point.fr. "Toute cette politique est faite de surenchère permanente, d'excès ...
Libération
 - ‎il y a 24 minutes‎
Le PS est «dans une période dangereuse» pour son unité, même si personne n'a intérêt aujourd'hui à la rupture complète, au moins d'ici à 2017, estiment auprès de l'AFP plusieurs politologues. «Toute l'histoire du PS est faite de crises, de ...
Le Point
 - ‎il y a 5 heures‎
VIDÉO. Le Premier ministre et l'ancienne patronne du PS ont repris leur vieille guerre. Une escalade qui a poussé Aubry à se rallier à l'idée d'une primaire. Par Charlotte Chaffanjon. Publié le 26/02/2016 à 12:51 - Modifié le 26/02/2016 à 16:15 | Le ...
Challenges.fr
 - ‎il y a 5 heures‎
Sur temps court, le duel Aubry-Valls installe de fait François Hollande en position d'arbitre. Sur temps long, il met en évidence que l'après-Hollande a peut-être déjà commencé, sur fond d'incertitude quant à une nouvelle candidature à l'Elysée ...
Francetv info
 - ‎il y a 21 minutes‎
Après la violente tribune de Martine Aubry et de plusieurs ténors de gauche contre sa politique, le Premier ministre reste inflexible. Une façon de préparer son avenir. Le Premier ministre Manuel Valls à Corbeil-Essonnes (Essonne), le 15 février 2016.
Citée à de nombreuses reprises
Le Monde
 - ‎24 févr. 2016‎
... « Sortir de l'impasse » : c'est le titre de la tribune au vitriol publiée dans Le Monde daté du 25 février, par plusieurs intellectuels ou responsables socialistes et écologistes, au premier rang desquels Martine Aubry et Daniel Cohn-Bendit. Dans ...



 ci-dessous  en copié/collé : le texte de la Tribune de Martine Aubry 


Par Claude ALPHANDERY, résistant, économiste engagé dans l’insertion, Martine AUBRY, maire de Lille, Daniel COHN-BENDIT, européen, Daniel COHEN, économiste, Laurence DUMONT, 1
ère Vice-Présidente de l’Assemblée Nationale, Yann GALUT, député du Cher, Jean Marc GERMAIN, député des Hauts-de-Seine, Annie GUILLEMOT, sénatrice du Rhône, Benoit HAMON, député des Yvelines, Yannick JADOT, député européen, Bruno JULLIARD, 1er adjoint à la maire de Paris, Axel KAHN, généticien, essayiste, Chaynesse KHIROUNI, députée de Meurthe-et-Moselle, François LAMY, député de l’Essonne, Gilles PARGNEAUX, député européen, Christian PAUL, député de la Nièvre, Laura SLIMANI, présidente de Young European Socialists, Michel WIEWORKA, sociologue

Il est des vérités désagréables à dire, mais il est des moments où il faut savoir les mettre en pleine lumière. Trop, c’est trop ! Les motifs d’insatisfaction sur les politiques menées depuis 2012 n’ont pas manqué, et nous-mêmes, comme d’autres n’avons pas manqué d’alerter. Depuis quelques mois, ces désaccords se sont mués en une grande inquiétude. La colère populaire s’est confirmée sans appel par quatre défaites électorales successives. Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés. Bien sûr, nous n’oublions pas les succès de la COP 21, la priorité donnée à la lutte contre les inégalités à l’école, les avancées de la loi santé.
Mais à côté de cela, que de reculs !
– La gauche avait déjà assisté, incrédule, en janvier 2014, au pacte avec le MEDEF qui se révéla un marché de dupes. Nos mises en garde avaient alors été ignorées. Nous aurions aimé nous tromper. Malheureusement, de l’aveu du Premier ministre lui-même, la réalité, tellement prévisible, est là : un million d’emplois promis, quelques dizaines de milliers tout au plus effectivement créés. Bien sûr, il fallait aider à la reconquête de la compétitivité de nos entreprises, mais pour cela il eut fallu cibler les aides sur celles exposées à la concurrence internationale et les lier à des contreparties précises.
Ces 41 milliards d’euros mobilisés pour rien ou si peu, auraient été si utiles à la nouvelle économie, à l’écologie, à l’éducation et la formation, aux territoires, à l’accès à l’emploi de ceux qui en sont le plus éloignés, au pouvoir d’achat, aux investissements publics et privés et donc aux carnets de commande des entreprises. A chaque étape et par des voies multiples, nous avons fait des propositions précises pour relancer la croissance et l’emploi dans le cadre d’un nouveau modèle de développement social et écologique, et d’une réorientation de l’Europe, attelons nous-y !
– Puis, nous nous sommes vus infliger, à l’hiver 2015, ce désolant débat sur la déchéance de nationalité. Pourtant la France, autour du Président de la République, s’était montrée digne et  forte après les attentats de janvier comme de novembre. Nous avons approuvé l’état d’urgence comme le renforcement des moyens d’action de nos forces de l’ordre et des services de renseignement face à une menace terroriste d’un niveau sans précédent. À Versailles, le Président de la République a émis l’idée d’une peine de déchéance de nationalité pour les terroristes. Très vite, chacun a compris l’impasse : réservée aux binationaux, elle est contraire au principe d’égalité ; appliquée aux mono-nationaux, elle fabriquerait des apatrides. Et, si ce débat nous heurte tant, c’est qu’il touche au fond à notre conception de l’identité de la France. Pour la gauche, l’identité française doit être républicaine, elle se définit comme une communauté non pas d’origine, mais de destin, fondée sur les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.
Le texte adopté par l’Assemblée Nationale a gommé les aspérités sans en supprimer les effets, et en les aggravant en étendant la déchéance de nationalité aux délits. Mis entre les mains de gouvernements futurs mal intentionnés, il ouvre la voie à toutes les dérives. Aller au Congrès de Versailles dans ces conditions serait une fêlure profonde pour la gauche et d’ailleurs aussi pour certains démocrates. Evitons-là. Substituons à cette déchéance de nationalité, une peine de déchéance de citoyenneté ou d’indignité nationale inscrite dans la loi, frappant tous les terroristes quelle que soit leur origine.
– Par une regrettable accélération du temps, la semaine dernière, ce fut la meurtrissure de l’indécent discours de Munich, à propos des réfugiés. Se revendiquer d’une liberté de ton n’autorise pas tout. Non, Angela Merkel n’est pas naïve, Monsieur le Premier Ministre. Non, elle n’a pas commis une erreur historique. Non, elle n’a pas mis en danger l’Europe, elle l’a sauvée. Elle l’a sauvée du déshonneur qui aurait consisté à fermer totalement nos portes à toutes ces femmes, ces hommes et enfants fuyant les persécutions et la mort et en oubliant ceux qui chaque jour perdent la vie en méditerranée.
La fermeté, c’est le langage qu’il faut tenir à ceux des Etats européens qui s’exonèrent de toute solidarité, de toute responsabilité à l’égard des réfugiés. La France ne doit pas être de ceux-là. La France quand elle s’appuie sur ces valeurs comme elle l’a fait dans son histoire en accueillant les opposants des dictatures par exemple, est un pays respecté, admiré et aimé. Cela oblige les femmes et les hommes qui le dirigent. La mission de la France n’est pas de dresser des murs, mais de construire des ponts. Sans nier un seul instant l’ampleur du problème, nous attendons de la France qu’elle se tienne aux côtés de ceux qui agissent.
– Et aujourd’hui, voici que l’on s’en prend au code du travail! La gauche a appris des mouvements ouvriers qu’il n’y a pas de liberté sans égalité. Ce n’est pas une affaire de tabous. Le droit n’enferme pas, il libère. Il libère en arrêtant la liberté des autres où commence la sienne. Il libère en apportant aux plus faibles les droits qui visent à rééquilibrer les rapports dans l’entreprise.
C’est pour l’avoir ignoré que partout au sein de la gauche, l’avant-projet de loi dit « El Khomri » a provoqué non plus de la déception, mais de la colère ! C’est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes, et en privilégiant l’accord dans l’entreprise dans un pays où le taux de syndicalisation est faible et où le patronat n’a jamais aimé la négociation. Les salariés vont subir un chantage permanent et les entreprises être soumises à des distorsions de concurrence, alors que l’accord de branche unifie les conditions générales de travail pour les entreprises d´un même secteur. Et, à qui fera-t-on croire qu’en multipliant les facilités de licenciements, comme le prévoit le projet de loi – limitation du pouvoir d’appréciation du juge sur le motif économique, prise en compte des seules filiales françaises pour apprécier les difficultés économiques d’une multinationale, plafonnement à niveau très bas des indemnités prud’homales pour licenciement abusif…-, oui, à qui fera-t-on croire qu’on favorisera ainsi l’emploi ? Réduire les protections des salariés face au licenciement conduira plus sûrement à davantage de licenciements !
Qui peut imaginer qu’en généralisant les possibilités de ne plus payer les heures supplémentaires en heures supplémentaires –calcul sur trois ans de la durée du travail, rémunération au forfait dans les PME, possibilité de déroger à un accord de branche pour les majorations….-, on améliorera la situation de l’emploi en France? Qui peut faire croire qu’augmenter le temps de travail va diminuer le chômage ? Moins de pouvoir d’achat pour les salariés, moins d’embauche pour les chômeurs en cas de surcroît d’activité, est-ce bien cela que l’on veut dans un pays de plus de 3,5 millions de chômeurs et dont les entreprises souffrent de carnets de commande trop peu remplis ?
Que le patronat institutionnel porte ces revendications, pourquoi pas, même si elles nous paraissent en décalage avec ce que nous disent les entreprises sur le terrain. Mais qu’elles deviennent les lois de la République, sûrement pas ! Pas ça, pas nous, pas la gauche !
Bien sûr, comme tout texte de régulation, le code du travail doit évoluer, au regard des changements du monde, mais sans en affaiblir sa force protectrice. La gauche doit porter en la matière de grandes réformes sources de compétitivité pour les entreprises et de progrès social pour les salariés telles que la sécurité sociale professionnelle, qui permettent à chacun au XXIe siècle de rebondir en cas de difficultés, sans passer par la case chômage, et de progresser tout au long de sa vie professionnelle.
– Et puis disons-le, la méthode n’est plus supportable. On brandit à nouveau la menace de l’article 49-3. Et alors, nos députés en désaccord doivent-ils dire que dans ce cas, ils voteraient la censure? Tout cela est déraisonnable. Une France gouvernée sans son Parlement est mal gouvernée. La démocratie est atteinte. Redonnons tout son pouvoir au Parlement, respectant ainsi la Constitution, les textes qui en sortiront n’en seront que meilleurs et leur légitimité renforcée.
Les valeurs, l’ambition sociale, les droits universels de l’Homme, l’équilibre des pouvoirs, que restera-t-il des idéaux du socialisme lorsque l’on aura, jour après jour, sapé ses principes et ses fondements? Nous n’ignorons rien des difficultés du moment, la crise économique, la montée du terrorisme, le réchauffement climatique, les migrations, la crise agricole…Nous n’ignorons rien des difficultés de l’exercice du pouvoir, nous l’avons montré. De l’idéal au réel, il y a toujours une distance que, depuis Jaurès, nous assumons d’accepter.
Mais prendre le monde tel qu’il est n’est pas renoncer à le transformer pour le rapprocher sans cesse de ce qu’il devrait être. Encore moins de l’éloigner de toute idée de justice. Et c’est pourtant ce qui est en train de se passer. Il ne suffit pas de se revendiquer du réformisme social pour en mériter le titre. Il n’y a ni vraie réforme, ni social dans nombre de politiques qui sont menées depuis deux ans. On y trouve des propositions puisées dans le camp d’en face, qui n’ont rien de modernes, et qui sont inefficaces. Et puisqu’on nous parle du serment de Versailles, rappelons-nous de celui du Bourget, mis à mal une fois de plus, et qui pourtant fonde la légitimité au nom de laquelle le pouvoir est exercé depuis 2012.
Pour sortir de l’impasse, il faut de vraies réformes, synonymes de progrès économique, social, écologique et démocratique. Elles doivent être porteuses d’émancipation pour chacun et de vivre-ensemble pour tous. C’est ce chemin qu’il faut retrouver ! Celui de la gauche tout simplement !

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