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07 septembre 2012

Crise de la dette : La BCE "serait" prête à intervenir sous différentes conditions assez strictes

Éditorial de lucienne magalie pons


Jeudi 6 septembre, après la réunion de son conseil des gouverneurs à Francfort, Mario Draghi, le président de la  (BCE) a  développé  le plan esquissé en août pour secourir l’Euro,  selon lui la BCE  serait   prête à acheter de manière illimitée  sur les marchés de la dette des pays en difficulté  pour faire baisser le loyer de l'argent.

Toutefois Mario Draghi  et son conseil n’ont pas indiqué  des taux plafonds au-delà desquels la banque interviendrait.


Des conditions strictes encadreraient  ces achats, en effet  La BCE n'interviendra que si les pays secourus  font appel préalablement aux mécanismes européens de solidarité, et se  seront  pliés aux exigences budgétaires et de réforme et feront preuve en plus  d’un effort de compétitivité.

Certains  commentateurs considèrent (un peu vite) que Mario Draghi s’est imposé comme l’homme fort de l’Europe, mais au plan politique il faut noter que   Jens Weidmann   le président de la Bundesbank,  a voté contre la décision de la BCE, il  y voit une atteinte à l'indépendance de la banque, d’après lui la banque   risque de se trouver contrainte d'intervenir pour aider les Etats qui auront accepté les programmes d'austérité,  au risque de laisser filer l'inflation.

D’autres commentateurs soulignent  que c’est   inacceptable pour l'équilibre démocratique du continent que La BCE  dicte la politique économique de l’UE,  et que  les responsables politiques doivent reprendre la main.

Mais de plus  il y a encore des étapes et des délais à franchir   pour que le MES soit accepté et mis en  en place.

En effet le MES doit prendre le relais du Fonds européen de stabilité financière (FESF), en principe il aurait du prendre effet le 1er Juillet,  mais la Cour constitutionnelle allemande s’était donné deux mois pour examiner les requêtes déposées contre le mécanisme et  il faut rappeler que la décision de la Cour Constitutionnelle Allemande sur la légalité du   Mécanisme Européen de stabilité ( MES) est attendue pour le 10 septembre, pour le moment  les optimistes espèrent une réponse positive mais ils se pourraient aussi que  les juges constitutionnels fixent  des limites  plus ou moins strictes  à la marge de manœuvre de Berlin , la Cour Constitutionnelle par exemple  pourrait  ralentir le processus d'adoption du MES en réclamant la nécessité de consulter les élus. Du  Bundesrat, la chambre haute du Parlement représentant les Länders,  ou bien encore  exiger que l'exposition de Berlin au MES soit limitée et que cette limite soit inscrite  dans la Constitution.

Pour la zone Euro et pour  la chancelière Allemande Angela Merkel il  est important  que  la Cour Constitutionnelle  approuve le MES  qui serait doté de 700 millions d’euros ,  en  cas de rejet, le FESF se retrouverait seul avec seulement 150 milliards d'euros à sa disposition, une somme  tout à fait insuffisante pour  prévenir la contagion de  la dette et soutenir  notamment les pays du sud de l’Europe accablés par la crise de la dette.

Les commentateurs soulignent que le  feu vert de Berlin, premier contributeur,  s’avère indispensable

La presse européenne se montre  prolifique en écrivant sur la décision de la BCE,  comme vous le remarquerez  toutes les opinions sont  exposées dans les articles, certaines très optimistes soulignent que « le sauvetage de l’euro peut commencer », d’autres restent  plus mesurées  dans leurs analyses.

Revue de presse européenne  du  07/09/2012  - Source EUROTOPICS


À LA UNE
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Tournant décisif dans la politique de la BCE
La BCE a décidé jeudi de soutenir les pays de la zone euro en difficulté par le rachat illimité d'obligations d'Etat, dans la mesure où ceux-ci acceptent de se soumettre aux conditions du Mécanisme européen de stabilité (MES). Les partisans de la décision se réjouissent qu'une institution européenne intervienne enfin concrètement contre la crise de la dette. De leur côté, les critiques déplorent que la BCE récompense les mauvais gestionnaires et outrepasse ses compétences de manière irresponsable.

Libération - France
Le sauvetage de l'euro devient réalité
Le sauvetage de l'euro peut enfin commencer, se réjouit le quotidien de centre-gauche Libération après la décision de la BCE : "Depuis quatre ans, le sauvetage de l'euro ressemble à une bande-annonce dont on ne voit jamais le film. Maintes fois promis et programmé, mais sans cesse différé. On ne sait pas encore si l'histoire retiendra ce 6 septembre 2012, mais c'est possible. A Francfort, ce ne fut pas un 'jeudi noir', mais un jour d'espoir ou plutôt d'immense soulagement. ... En économie, ce sont les banques centrales qui disposent de la force de dissuasion. Encore faut-il qu'elles veuillent bien s'en servir. Cette fois, le message est clair : quiconque jouera de manière 'infondée' contre l'un des pays de la zone subira des pertes immédiates. Ce n'est plus une digue de papier qui protège la monnaie unique mais une puissance dotée d'une arme financière quasi atomique !" (07.09.2012)
» article intégral (lien externe, français)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Politique Européenne, » Budget, » Banques, » Europe
Tous les textes disponibles de » Vincent Giret
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Jornal de Negócios - Portugal
La BCE sort l'artillerie lourde
Mario Draghi a enfin sorti l'artillerie lourde, se réjouit le journal économique libéral Jornal de Negócios, qui loue le président de la BCE : "Les trompètes ont retenti hier, c'était la fête. … Ce que la BCE a fait, elle l'a bien fait. Aujourd'hui, malgré la gueule de bois, il faut retourner au front. Le diktat de l'austérité se poursuit. La guerre n'est pas terminée, mais les généraux ont clairement sorti l'artillerie lourde. L'expérience de plusieurs années de frustration appelle à la prudence pour analyser la situation, en raison notamment du grand nombre d'inconnues. … La bonne nouvelle, c'est que la situation ne se détériora peut-être plus. Les marchés financiers auront enfin un contrepoids : le portefeuille sans fond de la BCE. … Pour le Portugal, cela pourrait être une excellente nouvelle. … Grazie Mario pour avoir fait ce que les autres négligent : ton devoir !" (07.09.2012)

Il Sole 24 Ore - Italie
Une nouvelle base pour un euro solide
La BCE donne enfin à l'euro une base solide, se réjouit le journal économique libéral-conservateur Il Sole 24 Ore, jugeant toutefois que les strictes conditions pourraient freiner le programme d'aide et conforter ses opposants : "Draghi n'a pas seulement rattrapé les erreurs de la politique européenne des trois dernières années, … il a aussi jeté une nouvelle base pour conférer à la monnaie unique une structure solide et lui garantir un avenir stable et crédible. C'est maintenant au tour des gouvernements. … Paradoxalement, maintenant que la situation est plus détendue, le filet de protection européen ne semble trouver que des utilisateurs réticents, par crainte des conditions difficiles qui lui sont liées. Peut-être que le véritable objectif, avec la menace de placer les pays en difficulté sous contrôle européen, était de les inciter à effectuer les réformes nécessaires et les rectifications budgétaires. … Au fond, c'est exactement ce que l'Allemagne espérait lorsqu'elle croyait encore pouvoir s'épargner l'exercice de la solidarité européenne et les dépenses excessives de financement des fonds de secours." (07.09.2012)
» informations complémentaires (lien externe, italien)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Politique Européenne, » Budget, » Allemagne, » Europe
Tous les textes disponibles de » Adriana Cerretelli
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Süddeutsche Zeitung - Allemagne
La violation institutionnalisée des traités
Une zone euro qui enfreint régulièrement les traités repose sur une base instable, met en garde le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung en considérant la décision de la BCE : "Un sauvetage de l'euro à tout prix pourrait être un désastre économique ; c'est une ligne rouge qu'il ne faut pas dépasser. L'autre limite, c'est le droit : la fin ne doit jamais justifier tous les moyens dans une communauté de droit. …. L'histoire de ces trois dernières années de sauvetage de l'euro est celle d'une rupture répétée des traités. Faut-il continuer ainsi ? Il est tout à fait inacceptable que la BCE ose devenir la souveraine occulte de l'Europe. Il faut empêcher qu'une institution non légitime sur le plan démocratique détermine les conditions de vie en Europe. Que les décisions de la Cour constitutionnelle allemande la semaine prochaine et celles du Bundestag n'aient aucun poids. Si les verdicts et la législation ne conviennent pas à la BCE, alors celle-ci fait marcher la planche à billets. Un concept insupportable." (07.09.2012)
» informations complémentaires (lien externe, allemand)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Politique Européenne, » Europe
Tous les textes disponibles de » Marc Beise
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Hospodárske noviny - Slovaquie
La BCE fausse l'économie de marché
Quand la BCE vient soutenir les économies fragiles, cela n'a plus rien à voir avec l'économie de marché, critique le journal économique Hospodárske noviny : "'Faites ce que vous voulez et si ça se passe mal, nous vous aiderons'  - c'est ainsi que l'on peut comprendre la décision de la BCE. La réaction des marchés coulait de source : un soleil radieux et des gains importants. … La décision de Draghi peut contribuer à apaiser la situation dans la zone euro. Il y a eu suffisamment de récriminations auparavant sur la passivité des politiques et de la BCE. … Mais des pays tels que la Slovaquie, qui gèrent avec parcimonie et de manière responsable par rapport à d'autres, pourraient se sentir floués par la BCE. Le capitalisme est volontiers qualifié d'économie de marché. Mais si les marchés financiers sanctionnent les Etats agissant de manière irresponsable et si la BCE vient les aider à panser leurs plaies, l'économie de marché est illusoire." (07.09.2012)

Večer - Slovénie
Seules les banques en profiteront
En fin de compte, les citoyens des Etats en crise pâtiront de la décision de la BCE de jeudi, critique le quotidien conservateur Večer : "Les présidents de banques et les spéculateurs ont obtenu un nouveau carburant pour continuer à pratiquer leur jeu. Bien évidemment, le président de la BCE Mario Draghi ne s'est pas exprimé en ces termes à l'issue de la rencontre. Mais il a indiqué que les citoyens des pays dont la BCE va acheter des obligations devront subir de nouvelles mesures de rigueur. ... La planche à billets qui permettra aux PDG des banques et aux spéculateurs de s'enrichir fonctionnera à plein régime. Les entreprises, censées créer de nouveaux emplois, diminueront leur production et licencieront leurs salariés. Le chômage et la pauvreté ne feront que s'accroître parmi la population, ainsi que le danger de l'explosion d'une bombe sociale." (07.09.2012)
» article intégral (lien externe, slovène)
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Tous les textes disponibles de » Darja Kocbek
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La Vanguardia - Espagne
Si les pays en crise ne tiennent pas parole...
Le président de la BCE Mario Draghi a clairement déclaré jeudi que la Banque centrale n'achètera que des obligations d'Etat de pays en crise qui se soumettront au strict contrôle du MES. Que se passera-t-il si des Etats ne respectent pas leurs engagements vis-à-vis de leurs partenaires européens, s'interroge le quotidien libéral La Vanguardia : "Nombreux sont les points à éclaircir. Que se passera-t-il par exemple avec les rachats d'obligations de la BCE si un pays bénéficiaire ne respecte pas ses obligations ou s'il n'a pas la possibilité de corriger sa situation financière. Draghi devrait alors fermer le robinet (comme il l'a assuré hier), ce qui de nouveau conduirait à douter de l'avenir de la monnaie unique. A moins qu'il n'adoucisse les exigences. C'est une question que l'on devra se poser plus tard, quand on saura clairement si le plan de la BCE est suffisant pour libérer ou non la zone euro de la crise." (07.09.2012)

Politiken - Danemark
Super Mario ne peut pas sauver l'économie
La décision de la BCE de racheter une quantité illimitée d'obligations d'Etat des pays en crise apporte à la zone euro une bouffée d'oxygène, estime le quotidien de centre-gauche Politiken, appelant les pays de la zone euro à agir avec détermination : "Avant tout, il faut rappeler que 'Super-Mario' peut peut-être sauver l'euro à long terme mais pas l'économie européenne, plongée dans une récession grave. Pour sauver l'économie, les politiques européens devraient de nouveau se tourner davantage vers la croissance que vers l'austérité. Et les perspectives dans ce sens sont bien sombres pour l'Europe. L'Europe, [les pays hors zone euro comme le] Danemark y compris, sont pris dans un cercle vicieux qui ne fait que s'aggraver avec les plans d'austérité récurrents de tous les pays de l'UE. Afin de relancer l'économie, on a besoin de Supermen et de Superwomen qui empruntent de nouvelles voies. Mais pour l'instant, personne ne dispose même de l'ombre d'un nouveau leadership." (07.09.2012)

POLITIQUE
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