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19 septembre 2012

Jean-Marc Ayrault sur RTL - 19 Septembre 2012 - vidéo et texte de l'interview : les questions et les réponses -

Éditorial de lucienne magalie pons



Au cours de l’interview différents thèmes d’actualité à l’ordre du jour,  ont  été portées sur le plateau  par  Jean-Michel Apathie et Alain  Duhamel, sous forme de questions, interrogations et remarques ..,  auxquelles le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a répondu sans esquives, notamment sur :

- les dessins satiriques publiés dans le magazine  Charlie Hebdo représentant le prophète Mahomet,
-  le traité budgétaire européen
- Les prix du gaz et du pétrole
- Sur les propositions   de la Cour des comptes concernant l’impôt sur le revenu des retraités
- Sur le droit de vote des étrangers
- Sur les contrôles d’identité
- Sur les sondages

Nous avons lu dans différents journaux et différents sites des reprises partielles de cette interview assorties de  nombreux commentaires et réactions qui ne donnent qu’une vue orientée des questions et des réponses,  mais de notre côté pour laisser  à nos lecteurs le soin de forger  leurs  propres opinions  nous préférons, comme à notre habitude, publier  ci-dessous  l’intégralité de cette émission de RTL, en vidéos et en texte.

.



Caricatures de Charlie Hebdo, droit de vote des... par rtl-fr

L'interview de Jean-Marc Ayrault en intégralité :

Jean-Michel Aphatie : L'hebdomadaire Charlie Hebdo publie, ce matin, des caricatures de Mahomet. De quoi s'agit-il, selon vous ? Illustration de la liberté d'expression ou provocation mal venue ?

Jean-Marc Ayrault : Nous sommes dans un pays où la liberté d'expression est garantie ; la liberté de caricatures, aussi.

Donc, on peut tout faire ?

Non. Mais chacun doit exercer cette liberté avec responsabilité et respect ...

Et là, en l’occurrence ?

Ecoutez, si vraiment des personnes se sentent heurtées dans leurs convictions et pensent qu'il y a eu dépassement du droit, nous sommes dans un Etat de Droit et que cet Etat de Droit doit être totalement respectée, elles peuvent saisir les tribunaux. Ca, c'est déjà produit concernant aussi cet hebdomadaire.

Après, il y a des éléments de contexte. C'est la responsabilité de ceux qui dirigent ce journal de décider de faire ou de ne pas faire. Je comprends que certaines personnes peuvent être heurtées dans leur sensibilité. Mais nous sommes dans un Etat laïc, un Etat républicain, et c'est un Etat de Droit. Je tiens ici à le rappeler.

Vous redoutez les conséquences ?

Alain Duhamel  : Oui, justement. Il y a des réseaux sociaux qui appellent, samedi prochain, à de nouvelles manifestations islamistes. Comment est-ce que vous allez faire pour les empêcher ?
   
Ces manifestations ne seront pas autorisées.

Alors, qu'est-ce que vous faites ? Surtout qu'il est question qu'ils donnent plusieurs points de rassemblements de Paris, en province.

Vendredi dernier, la  Préfecture de Police de Paris avait, sur Internet,  été informée d'appels  -Bon-  mais qui n'étaient pas revendiqués collectivement. C'étaient des appels individuels à venir se rassembler à tel ou tel endroit et notamment devant l'ambassade américaine. Toutes les précautions ont été prises par la Police. Il n'y a eu aucune violence à l'égard de l'ambassade américaine ; mais ça a été très ferme de la part de la Police. Et là, il y a un renforcement de l'organisation policière ; et en tout état de cause, une déclaration de manifester a été déposée. Cette déclaration sera suivie d'une interdiction.

Il n'y a pas de raison qu'on laisse dans notre pays venir des conflits qui ne concernent pas la France. Nous sommes dans une république qui n'a pas du tout l'intention de se laisser intimider par qui que ce soit autour de ses valeurs. Donc, c'est très clair : nous ne tolèrerons pas de débordements.

Je note, d'ailleurs, que les responsables du Culte Musulman ont réagi avec un grand esprit de responsabilités et de modération. Je tiens à saluer leur initiative. Ce sont des groupes minoritaires qui veulent exploiter des situations et je tiens à dire que la République ne se laissera pas faire.


Le Conseil des Ministres adoptera, ce matin, Jean Marc Ayrault, le nouveau traité européen qui limite strictement les possibilités de déficit pour un Etat. Les adversaires de ce traité parlent d'austérité permanente.  Que répondez-vous ?


Mais ça n'est pas la réalité.  Ce n'est pas la réalité.

Ce que François Hollande s'est engagé à faire pendant la campagne des élections présidentielles, c'est la réorientation de l'Europe, dans le sens de la Croissance. Cette réorientation est en marche. J'étais, hier, à Bruxelles. J'ai rencontré le Président de la Commission, Monsieur Barroso. A l'évidence, les lignes ont bougé en Europe  et tout le monde s'accorde à dire que l'élection de François Hollande a changé les choses.

Il y avait un traité qui avait pour objectif l'équilibre budgétaire dans tous les pays de la zone Euro à l'horizon 2017.

Et il n'a pas changé ce traité ?


Non, mais il a été complété ...

Ah, vous en convenez !

Il a été complété ...

Ca change.


... par ce qui est essentiel : c'est qu'il n'y a pas simplement une perspective d'équilibre budgétaire qui est de toute façon nécessaire ; et j'y reviendrais si vous le voulez, concernant la France ; mais il y a aussi maintenant un Pacte de Croissance. Certains le trouvent insuffisant mais il existe. S'il n'y avait pas eu l'élection de François Hollande, il n'y aurait rien eu.

Il y a l'Union Bancaire qui est en marche qui fera l'objet, d'ailleurs, de concrétisation lors du prochain Conseil Européen des 16 et 17 octobre.

La supervision des banques par la Banque Centrale ; et c'est très important que les banques ne fassent pas ce qu'elles veulent. On sait les dégâts que ça a fait. Et ça, c'est en marche.

La taxe sur les transactions financières. Nous nous battons depuis des années, depuis 15 ans, la  Gauche se bat partout y compris la Gauche qui est hostile au traité ; eh bien, nous l'avons obtenue.

Alors, est-ce que maintenant nous avons terminé ce que nous souhaitons faire pour la réorientation de l'Europe dans le sens de la Croissance, du progrès ?

A l'évidence, non. Mais c'est un point d'appui considérable pour passer à l'étape suivante. Et l'étape suivante, c'est de poursuivre ce qui a déjà été engagé. Donc, voter favorablement pour le traité et la loi organique qui l'accompagne, c'est continuer à donner de la force au Président de la république pour défendre un point de vue de la France et aussi de faire bouger les lignes en Europe encore davantage.

Justement, à partir du moment où il s'agit d'un choix tellement important et d'une inflexion tellement nouvelle comme vous venez de le dire, à partir de ce moment-là, comment est-ce qu'on peut imaginer que des élus, des députés de la Majorité présidentielle  -Ecologistes et à fortiori Socialistes-  puissent voter "contre" ? Est-ce qu'à ce moment-là, leur avenir n'est pas parmi les non-inscrits ?

Ecoutez, je ne dirai pas ça parce que vous abordez  la question en terme essentiellement de sanction.
Moi, je l'aborde en terme de responsabilité.

Je viens de dire que l'élection présidentielle a changé les choses.

Vous avez des députés qui sont hésitants, même qui disent qui ne sont pas favorables. Je parle de ceux qui sont dans la Majorité.

Oui, oui.

Moi, mon objectif, c'est de les convaincre et c'est le travail qui est fait, que je fais chaque jour.

Vous n'y arriverez pas !


Et beaucoup l'ont été. Et il en reste encore.

    Et puis, Bernard Cazeneuve, ministre chargé des Affaires Européennes, fait un travail de très, très grande efficacité et je trouve que tout ça est remarquable.

Alors, évidemment, il y avait du chemin à faire parce qu'aujourd'hui, l'Europe apparaît à la croisée des chemins, à la croisée des chemins : c'est-à-dire hésite : est-ce qu'on va vraiment faire de l'Europe une puissance économique qui affronte les défis du XXIème siècle ou est-ce qu'on va continuer comme ça, au jour le jour. Eh bien, non, je crois qu'on vient d'entrer dans une nouvelle étape. Et par exemple, ce qui est nouveau, c'est grâce à cette situation politique nouvelle que la Banque Centrale, aujourd'hui, est prête à intervenir. C'était un sujet tabou y compris en Allemagne. Eh bien, si Monsieur Draghi, le président de la banque, a pu faire bouger les lignes, c'est parce qu'il y a une situation politique nouvelle.

Et cette situation politique nouvelle, elle a un objectif très clair : c'est qu'il faut sortir de la dictature des marchés financiers. Ce n'est pas les marchés financiers qui doivent dicter notre conduite et notre politique. Et donc, il faut absolument qu'on arrive   -et ça, c'est très important-  et jusqu'à présent, la France est dans cette situation  -un des taux d'intérêt très bas-  ; et quand on voit l'Italie, quand on voit l'Espagne qui font des efforts pour redresser leur situation financière, réduire leurs dettes, ces efforts ne seront pas récompensés parce que les taux sont trop élevés.

Ce qui est en train de bouger c'est l'intervention de la Banque Centrale, encore une fois c'est grâce au vote des Français, et donc ce que je souhaite c'est que les Parlementaires qui ont soutenu François Hollande, qui sont d'ailleurs devenus député grâce à son élection, comprennent que maintenant ce qui compte c'est d'être solidaires avec son action.

Alors, vous allez très prochainement à l'Assemblée, prononcer un discours justement sur ces nouvelles perspectives européennes.

Tout à fait.

Est-ce qu'à la suite de ce discours, vous allez demander aux députés de voter déjà ?


Je ne sais pas si on votera.

Est-ce que vous le souhaitez ?

Non. Je propose un paquet. Le paquet, c'est ma déclaration au nom du gouvernement qui va dire d'où nous venons, c'est-à-dire ... Si on était resté à l'élection de Nicolas Sarkozy, rien n'aurait bougé. Où nous sommes et où nous voulons aller.

Où nous voulons aller ? C'est ce que je viens de vous indiquer, c'est-à-dire la maîtrise de notre destin et défendre les intérêts de la France en Europe : la croissance économique, la perspective aussi d'affronter les défis du Futur, je pense à la transition énergétique qui peut être un très grand chantier européen. Il  y a énormément de choses à faire ensemble et d'investissements et qui vont redonner du souffle et de l'espoir pour ceux qui aiment l'Europe. Eh bien je dirai tout ça ; et en même temps : le paquet, c'est la ratification du traité, la loi organique qui l'accompagne.

Alors je reviens, un instant, si vous me permettez sur les 3%  parce qu'on dit : c'est un carcan.

Oui.


Mais les 3% qui sont prévus dans le Budget 2013 de la France et quoi qu'il arrive, il aurait  voulu les tenir.  Parce que le premier budget, aujourd'hui de la France, c'est le remboursement des intérêts d'emprunts. Ca veut dire que : est-ce qu'on va continuer à dépenser autant d'argent ou est-ce qu'on va mettre davantage d'argent dans l'Education ? dans l'Innovation ? dans la préparation de l'avenir ? Je crois que c'est ça qui est en cause ; donc, ça veut dire qu'il faut effectivement que nous-mêmes nous fassions l'effort, et c'est un effort qui est exigeant,  de réduire notre Dette et nos déficits.


Vous avez décidé, lundi dernier, Jean Marc Ayrault, que le prix du GAZ n'augmenterait que de 2% au 1er octobre prochain. GDF Suez demandait une augmentation de 7%. Cela veut dire que selon vous, la demande de l'entreprise était abusive ?

La demande est excessive.

Excessive !


Absolument. 7% ... C'est pour les Français ...

ce n'est pas l'application de la loi, la demande de l'entreprise.

Mais je vais y venir.

Oui.


Nous avons dit "non" parce que nous voulons engager autre chose, ce qui a déjà été commencé mais qui n'est pas suffisant.
Qu'est-ce que nous voulons faire ? C'est ...

Nous avons demandé à GDF de renégocier ses contrats avec la Norvège, avec la Russie, avec l'Algérie qui ont été indexés lorsqu'ils ont été négociés, des contrats de Long Terme, qui garantissent en fourniture de gaz sur le prix du pétrole.

Du pétrole.

Et comme le prix du  pétrole augmente, eh bien les consommateurs de GAZ sont pénalisés. Ca, c'est les contrats. Donc, il faut absolument changer ces règles contractuelles pour que nous puissions en revenir à des règles de fixation du prix du gaz qui soient respectueuses du Pouvoir d'Achat des Français.

Mais tant que  la loi n'est pas changée, il ne faut pas appliquer la loi ?


Ecoutez ... Nous avons pris d'autres dispositions. Le Parlement est saisi d'une proposition de loi pour mettre en place la  tarification progressive du GAZ et de l’Électricité qui permettra donc à tous, d'accéder à cette énergie mais de façon, en même temps, vertueuse sur le plan écologique. Et puis, j'ai décidé que la tarification sociale qui est aujourd'hui limitée à 1 million de ménages puisse continuer à bénéficier à davantage de ménages, 4 millions de ménages, soit 8 millions de personnes. Donc, c'est une mesure transitoire en attendant d'avoir les résultats de la négociation sur le prix du GAZ.

Alors, la Cour des Comptes préconise la suppression de l'abattement fiscal de 10% dont bénéficient les retraités, ça a fait énormément réagir. Alors, est-ce que cette suggestion de la Cour des Comptes, vous la reprenez à votre compte ou pas ?
   
Ecoutez, nous sommes en train de préparer le budget de la France pour 2013. Celui de la Sécurité Sociale, pour 2013. Aucune disposition qui concerne soit la CSG, soit l'abattement de 10% n'est envisagée dans ce Budget. Donc, ça c'est très clair. Donc, il n'y a pas de mesure qui vont dans cette direction.

Maintenant la Cour des Comptes fait son travail. Elle pointe du doigt un certain nombre d'avantages que certains trouvent abusifs. Mais  en même temps, moi je ne voudrais pas qu'on tire comme conclusion de ce travail qui est légitime de la Cour des Comptes  -et puis, il faut le lire dans le détail-  parce que tous les retraités ne sont pas des Nantis, il ne faudrait pas en tirer des conclusions hâtives.

Certes !


D'ailleurs, vos auditeurs n'ont pas manqué de le dire.

Absolument !

 Mais en même temps, j'ai entendu que certains de vos auditeurs disent : ça serait quand même injuste que des personnes qui ont une petite pension de reversion ou une pension parfois en-dessous du seuil de pauvreté, soient taxées davantage : ils ont raison. Et puis, d'autres disent : mais oui, moi j'ai une bonne retraite. Je ne suis pas "contre" de contribuer moi aussi à l'effort de redressement national. Donc, c'est dans cet esprit qu'il faudra réfléchir pour le Moyen Terme.

Quand votre ministre de la Santé qui est en charge des affaires de la Sécurité Sociale aussi, dit : "Les retraités ne sont pas intouchables", elle suggèrait que vous allez faire quelque chose ...

Non, je pense ...

... parce que les déficits sont là !


Mais écoutez, Monsieur Aphatie, vous aurez à un moment l'occasion de m'inviter pour parler de la réforme concernant le financement de la dépendance, c'est-à-dire le Grand Age, la perte d'autonomie.

Aujourd'hui, nous avons l'aide personnalisée ou l'autonomie, c'est insuffisant. Tout le monde s'accorde à le dire. Il y a des problèmes de financement. Eh bien, le jour où on fera cette grande réforme  -et nous la ferons contrairement aux prédécesseurs qui l'avaient annoncée et qui l'ont abandonnée-  eh bien il faudra voir comment on la finance.

Et la question de la solidarité inter-générationnelle sera  posée en fonction aussi des revenus de chacun. La solidarité inter-générationnelle, elle existe déjà dans la société entre parents, grands-parents, arrière-grands-parents. Mais je pense que les retraités sont aussi des citoyens comme les autres. Ils sont parfaitement capables de comprendre qu'à un moment, en fonction de leurs capacités, ils seront prêts aussi à participer à l'effort de redressement et de solidarité.

Donc lorsque ce débat viendra, eh bien nous pourrons l'aborder sereinement mais dans un esprit de justice.

Donc, aucune modification pour les retraités dans le budget 2013, les auditeurs de RTL l'auront entendue.


La loi accordant le droit de vote aux étrangers pour les élections locales ...


Oui.

... sera-t-elle présentée au Parlement, l'année prochaine, Jean Marc Ayrault ?


Oui, je présenterai, je demanderai la préparation d'un projet de loi ; mais tous les engagements ...

L'année prochaine, cette loi sera présentée et votée au Parlement ?

Oui, présentée. Alors, je vais revenir sur le vote.

Oui.


Je vous rappelle que le Président de la République s'est engagé devant les Français sur 60 propositions.

Oui.

Alors, il ne s'agit pas que toutes ces 60 propositions soient votées dans les six mois ; ou alors, ça veut dire que le mandat du Président n'est que de 6 mois. Non, il est de 5 ans. Je le rappelle. Mais ils sauront que tous ses engagements seront tenus.

Vote des étrangers ...

Donc, nous allons le préparer pour l'année prochaine et ensuite, il faudra vérifier s'il y a une majorité pour le voter parce qu'à la différence des autres projets de loi qui nécessitent une majorité simple, il s'agit d'une réforme de la constitution.

Donc, il faut 3/5èmes.

qui nécessite 3/5ème des Parlementaires : sénat, assemblée nationale. Si je regarde, sans que je ne cache pas la difficulté...

Oui, vous ne les avez pas les 3/5èmes.

Non, nous ne les avons pas.

Donc, quel est le travail qu'il faut faire ? C'est pour ça qu'il faut un peu de temps et pas se précipiter en disant : on va faire ça avant la fin de l'année alors qu'avant la fin de l'année, je vous rappelle qu'il y a la tarification du traité (je viens d'en parler), il y a la loi de finances, il y a les projets de loi pour l'Emploi, l'emploi des Jeunes, les contrats d'avenir mais aussi les contrats de génération, enfin qui sont des priorités, ils viendront après d'autres textes de réformes sociétales très importantes, je pense au mariage pour les couples de même sexe, par exemple et le droit à l'adoption.

Mais s'agissant du droit de vote des étrangers aux élections locales, municipales, il y a un travail de conviction à faire parce que pour arriver aux 3/5èmes il faudra aller voir les Centristes, il faut aller voir un certain nombre de députés de l'UMP ...

Et si vous n'y arrivez pas à réformer ?

... Ecoutez, ça ...

Un référendum : vous l'excluez ou pas ?


Mais il n'y a rien à exclure.

D'accord.

Moi je ne suis pas puissance décisionnaire pour le référendum. Je vous dis, ici, simplement que nous rechercherons au Parlement en nous adressant à l'intelligence, à l'esprit de responsabilité des autres Parlementaires, une majorité des 3/5èmes.
    Projet de loi donc : l'année prochaine.

Le ministre de l'Intérieur a l'air très hésitant et il a dit notamment ceci : "Cette réforme du droit de vote aux étrangers n'est pas un facteur puissant d'intégration".


Ecoutez !

Il se trompe ?

Moi, je ne veux pas ouvrir un débat sur cette question ...

C'est étonnant d'entendre ça : le droit de vote a longtemps été présenté comme un facteur d'intégration, et le ministre de l'Intérieur dit : eh bien non !

Oui mais bon ! ...C'est sa réflexion ...

Il ne la partage pas.

Mais comme il est ministre de l'Intérieur, membre de mon gouvernement, il sait très bien que quand il a lui-même des hésitations, qu'il faut revenir aux fondamentaux. Et s'agissant des fondamentaux, il s'agit des 60 engagements de François Hollande. C'est plus simple.

Vous ordonnez, il exécute ?

(rire ...)

C'est ça ?


Mais écoutez, ce n'est pas comme ça que ça marche.

D'accord.


Vous savez, je peux vous dire un mot là-dessus sur la façon dont ça marche ?

Oui. Oui.

Chaque semaine, chaque lundi, je reçois le ministre de l'Intérieur et nous faisons le point sur toutes les questions de Sécurité parce qu'en tant que Premier ministre, je suis particulièrement les questions de Sécurité. Et donc, Manuel Valls, c'est un ministre qui fait bien son travail, il est courageux, c'est difficile comme poste, c'est très exposé ; et donc moi, je m'intéresse aux résultats de l'action de tous les membres du gouvernement.  Et je soutiens chacun de mes ministres dans des situations parfois extrêmement difficiles. Comme j'ai demandé l'été dernier au ministre de l'Intérieur d'aller, par exemple, à Amiens.  Donc, vous savez, ce n'est pas la peine de toujours essayer de chercher les choses compliquées là où elles ne le sont pas.

Justement, apparemment,  Manuel Valls renonce à ce qui était un des engagements de François Hollande ...


C'est aussi un des engagements.

... c'est-à-dire le récépissé que des policiers ...


Non. Non.

... pouvaient, devaient donner après un contrôle d'identité ...


Non, ce n'est pas ...

L'engagement de François Hollande c'est qu'il doit être mis fin  au contrôle au faciès. Donc ça, c'est un engagement fort ; et cet engagement doit être tenu. Comme tous les autres.

Alors, le récépissé ?


Donc, le ministre de l'Intérieur cherche des solutions pour atteindre cet objectif. Je rappelle que les contrôles d'identité sont parmi les pouvoirs dont dispose la Police pour assurer l'ordre public et la lutte contre toutes les formes de délinquance. Donc, il ne s'agit pas de mettre en cause ce nécessaire contrôle d'identité. Simplement, il faut le pratiquer avec mesure pour éviter toute dérive. Et il y a parfois des malentendus. D'ailleurs, le défenseur des droits, Dominique Baudis, s'est saisi de cette question.

Oui.


Veut faire lui-même des propositions et il m'en a parlé.
Donc, j'ai demandé au ministre de l'Intérieur de me faire un rapport  sur les différentes modalités pour recréer de la confiance, éviter tout dérapage ; et j'attends ses propositions  ; ensuite, je prendrai ma décision.

Alors, il y a un sondage qui a été publié. Un sondage insolite qui a été publié, cette semaine, et qui avance que 44% des Français considèrent aujourd'hui -c'est-à-dire une majorité relative-   considèrent aujourd'hui que Nicolas Sarkozy ferait mieux que François Hollande. C'est un chiffre qu'on n'a jamais vu dans l'histoire de la Vème République, quatre mois après une élection présidentielle. Comment est-ce que vous l'expliquez ?


Ah, vous savez, c'est un sondage. Peut-être qu'un autre dira le contraire.

c'est intéressant le sondage quand même !


Oui, mais enfin, ce n'est pas banal  !


Ca dit quelque chose.

Ca dit quelque chose.

Ca révèle une chose que la situation dans laquelle se trouve notre pays est extrêmement difficile ; que le Président de la république, François Hollande, a fixé un objectif, il a même fixé un objectif dans le temps, de réussir le redressement du pays, qui veut dire : à la fois des mesures d'urgence et j'en ai citées quelques-unes ... notamment qui concerne l'emploi, le pouvoir d'achat, l'éducation mais aussi des réformes de structure, des réformes de fond parce que notre pays a pris du retard avec des conséquences très graves sur le plan économique.

Vous le saviez avant d'arriver au Pouvoir ?

Bien entendu que nous le savions.

C'est plus difficile que vous ne l'imaginiez ?


La situation est très difficile.

Plus que vous ne l'imaginiez ?


La dégradation s'est accélérée, et que ça tient aussi à l'environnement, à la situation de la zone EURO, la baisse de la Croissance à l'échelle mondiale, nous ne sommes pas les seuls qui sommes concernés ; donc, il y a une angoisse qui touche beaucoup de Français. Et je la comprends bien cette angoisse.

Et vous le payez en terme d'impopularité.


Oui, mais assumons cette situation. Moi je l'assume. Je ne cherche pas à tout prix à plaire. Il s'agit simplement d'être sincère et de dire que nous avons une tâche énorme mais que nous nous y attaquons avec résolution, détermination : redresser le pays pour retrouver tout l'élan qui permettra aussi de sauver notre modèle social républicain. C'est un enjeu et beaucoup de Français s'inquiètent et je les comprends. Mais nous sommes là pour dire : nous agissons, nous nous battons parce que nous pouvons réussir.

Vous revenez dans un petit moment pour répondre aux questions des auditeurs.


Si vous voulez.

Mais avec plaisir, vous êtes notre invité. Le petit moment c'est un quart d'heure.


Il y a déjà énormément de questions, Jean Marc Ayrault, Monsieur le Premier ministre, qui vous attendent sur l'insécurité, le chômage mais aussi le prix du gaz ou celui de l'essence... A tout à l'heure.

 

 (après l'interview Jean Marc Ayrault a répondu aux   questions des auditeurs) :                  


Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault répond aux... par rtl-fr 

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