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11 septembre 2012

François Hollande intervenait Dimanche soir sur TF1 ( vidéo intégrale de son intervention)

Éditorial de lucienne magalie pons

 Le Président de la République François Hollande s'est exprimé très nettement  pour développer les différentes étapes de son plan de deux ans  qu'il entend mettre en œuvre avec le  Gouvernement pour parvenir au Redressement de la France en 2014;

Pourtant l' interview a commencé par une question  assez agressive de Claire Chazal, cette journaliste a continué ensuite  au cours de l'interview  à intervenir  à contre temps  en coupant la parole au Président par des exclamations superflues  tels que le mot" concrètement" ,  en   ouvrant  des parenthèses pour saucissonner les exposés du Président ,en prenant  souvent  la parole elle même  pour se livrer à ses  interprétations  personnelles  avant que le Président ne  termine ses phrases ,  ou encore en  citant certains économistes pour tenter  faire dévier  ou  fausser l'interview.

En dépit des interprétations  de Claire Chazal qui outrepassait les questions qu'elle  posait,  Le Président de la République  ne s'est pas départi de son calme, il a conduit  fermement son exposé du début jusqu'à la fin de l'émission avec un fil conducteur cohérent.

Mais les téléspectateurs  se sont parfois agacés des interventions superflues de Claire Chazal, qui troublaient leur écoute,  lundi dans un Bus à Paris j'ai entendu deux dames respectables qui se plaignaient de Claire Chazal en regrettant qu'elle ait coupé plusieurs fois  d'autorité la parole au Président avant qu'il n'ait terminé ses phrases. D'autres personnes  de mes connaissances que j'ai questionnées  par la suite ,  disent de même, et en conclusion nous pouvons dire que l’intérêt de cette émission a été sauvé  par la maîtrise d'expression du Président François Hollande.qui a suivi son cap de bout en bout avec une méthode et une logique à toute épreuve.

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intervention en texte  _ ( nous n'avons pas noté un ou deux mots que nous n'avons pas bien entendus au cours de l'interview, mais cela ne change en rien le sens des questions et des réponses ..)



(CC) Bonsoir Monsieur le Président
FH) Bonsoir
CC) Merci beaucoup d’avoir choisi TF1 pour cet  entretien très attendu, un peu plus de 4 mois après votre élection, force est de constater que vous souffrez d’une forme de désamour dans l’opinion, les journaux ne sont pas tendres, y compris à gauche, certains ont même parlé de 100 jours pour rien, on peut dire en tout cas qu’une grande attente, une grande impatience, se manifestent dans le pays en ce contexte de crise, pour rétablir la confiance est-ce qu’il ne faut pas accélérer les réformes ? ..
FH) De l’impatience elle est là, parce que il y a  une alternance, elle vient après 10 ans d’attente, des inquiétudes il y en a, le chômage qui est à 3 000 000 de personnes qui demandent un emploi et qui n’en ont pas,  voila ce que j’ai trouvé, et puis une croissance qui s’est effondrée  depuis déjà  plusieurs mois, puisqu’elle sera à peine supérieure à zéro dans  l’année 2012 .
 Le  Gouvernement n’a pas perdu son temps,  il a agit  et rapidement,  notamment pour  le pouvoir d’achat, sur l’allocation de rentrée scolaire, sur le smic, sur l’encadrement des loyers,  sur aussi la rentrée scolaire, mais il  a fait en sorte que l’essence puisse être maîtrisée quant à son prix même si c’est encore insuffisant ..,  
CC)..,si   c’est insuffisant
FH : , mais en même temps  je vois  encore les interrogations, ces interrogations portent à la fois sur l’avenir, que devient notre pays, que peut-il faire, quels sont ses atouts, quelles sont ses forces, quelles sont les réformes nécessaires, et donc interrogation sur la politique que doit conduire le Président de la République et le Gouvernement, et je suis là pour vous répondre.
CC) alors avant de fixer ce cap, c’est très important, parlons d’emploi, c’est évidemment le problème  n° 1 des français, vous le disiez 3 000 000 de chômeurs, chacun au fond est concerné indirectement ou directement. Vous avez lancé l’idée d’emplois  d’avenir, de contrat de génération, mais est-ce que c’est suffisant ?
FH)  Moi  je dois fixer le cap et le rythme,  le cap c’est le redressement de la France, il y a un chômage élevé, une compétitivité dégradée, des déficits  considérables, un endettement historique, j’ai pour mission de redresser notre pays, et je vais fixer un agenda du redressement, deux ans, deux ans pour à la fois mettre en œuvre une politique pour l’emploi, pour la compétitivité et pour le redressement des comptes publics .
Alors,  commençons par l’emploi, vous me  dites « il faut accélérer », j’accélère, il y a déjà d’ores et déjà une bataille qui  est engagée, les emplois d’avenir, les jeunes qui sont sans qualification, 100 000 dès la fin de l’année, pour faire en sorte que dans le secteur public, dans le secteurs associatif , il puisse y avoir des réponses, j’ai demandé , - et le gouvernement a traduit cet engagement-, que les partenaires sociaux puissent négocier très vite sur le contrat de génération, c'est-à-dire la possibilité dans l’entreprise petite ou grande , que
CC) dans toutes les entreprises ?..
FH ) DANS   toutes les entreprises, que un sénior puisse rester dans l’emploi et donner toute son expérience, son savoir-faire à un jeune
CC) encore que  ..,
FH) c’était  la grande idée de la campagne présidentielle, elle est mise en œuvre, mais je pense qu’il faut faire encore davantage, il y a tout ce qu’on  doit mener  sur le plan économique, pour la      ..croissance, parce que les emplois c’est pas simplement   des emplois aidés ou des emplois  soutenus, ça doit être  des emplois créés par l’activité économique,  d’où l’importance du financement de l’économie, la réforme bancaire qui va ARRIVER  et la création de la Banque publique d’investissement,  mais je veux encore faire davantage et que tout soit engagé d’ici la fin de l’année, parce que j’entends bien les impatiences, je vais pas faire en 4 mois ce que mes prédécesseurs n’ont pas fait en 5 ou en 10 ans ,mais moi je considère que je suis en situation de combat /..,
CC) .., la situation  économique s’est aggravée Monsieur le Président..
FH) ..  / et  qu’a partir de là je ne peux pas simplement regarder le passé, le passé il compte,  il pèse, je dois engager  l’avenir, donc je fais, à travers deux propositions qui vont être faites aux partenaires sociaux, des avancées considérables pour que notre pays puisse se redresser.
Le Ministre du Travail, sous l’autorité du Premier Ministre  a transmis aux partenaires sociaux des propositions  pour la réforme du marché du travail, c’est-à-dire pour  qu’à la fois les salariés soient davantage protégés, que la précarité soit réduite, mais que les entreprises puissent s’adapter  face à des mouvements de l’activité, de la conjoncture..
CC) concrètement que ce soit plus  fluide ..,
FH)  que ce soit plus souple et en même temps plus protecteur pour les salariés, que les procédures de licenciements soient évitées dès lors que l’on peut anticiper, et lorsqu’elles sont là, qu’elles puissent être plus sûres et pour les salariés et pour les entreprises, donc c’est une réforme considérable, mais..
 CC) mais concrètement ça veut dire que  c’est la flexibilité qui va être plus grande, c’est au fond ce que demandait  le  pouvoir précédent …,  
FH) .. c’est un accord qui doit être gagnant-gagnat,   donnant-donnant, les salariés doivent  être mieux protégés, les entreprises doivent être plus soutenues dans leurs réformes, dans leur efforts  d’adaptation par rapport à l’activité, prenons un exemple, quand il y a une sous-activité, il est très important que l’entreprise puisse recourir à de l’activité partielle et être soutenue par l’Etat ;  ou par des procédures collectives, de la même façon ,  faisons en sorte que la formation professionnelle vienne pour compenser des éventuelles pertes d’emplois, mieux vaut rester dans l’entreprise  et se former que d’être contraint au licenciement
CC)  bon ..,
FH)  alors ca,   ça se fait avec le dialogue social, mais je fixe une limite, à la fin de l’année les partenaires sociaux peuvent trouver ce compromis historique, protéger mieux les salariés, permettre aux entreprises d’être mieux, d’une certaine façon, elles aussi protégées, si ce compromis historique, - et ce sera très important pour notre pays -,  peut venir à la fin de l’année, cette réforme deviendra force de loi, mais ..
CC) .., mais  concrètement ..,    
FH) .. mais  si les partenaires ne trouvent pas, j’en serais désolé, à ce moment là  c’est l’Etat qui prendra ses responsabilités..
CC) alors par des mesures autoritaires ? prenons par exemple   les plans  sociaux ils    se multiplient,  vous aviez parlé de Peugeot le 14 juillet dernier, vous  étiez  même  engagé à refuser au fond ce plan de fermeture de l’Usine d’Aulnay, il ne passe toujours rien, il n’y a pas de solutions alternatives, qu’est-ce que l’on peut dire à ces salariés.. ?
FH) lorsque  les plans sociaux sont  engagés, ce sont  les partenaires sociaux qui  doivent les négocier, demain nous aurons sans doute des procédures plus efficaces qui empêcheront justement ces plans  qui arrivent trop tard  ..
CC ) ..,  de façon autoritaires par rapport aux entreprises ?
FH)  Non j’ai dit qu’il y aurait une négociation
CC)  mais s’ils ne se mettent pas d’accord..
FH) .., si les partenaires sociaux ne se mettent pas d’accord..
CC) .. mais chez Peugeot c’est bien le problème, c’est bien le cas 
FF) .., là alors en l’occurrence, ils doivent trouver des compromis pour qu’il y ait moins d’emplois supprimés et plus de reconversions, et l’Etat accompagnera ce mouvement de reconversion.
Mais je reviens aux propositions, parce que c’est très important que les Français se disent, qu’est-ce qu’on peut faire encore pour l’emploi, donc il y a les emplois d’avenir le contrat de génération, cette grande négociation  qui va s’ouvrir pour le marché du travail, et ..
CC) la compétitivité,  vous en aviez parlé déjà  le 14 juillet..
FH) la compétitivité, la croissance,  comment faire ?,  et donc  là aussi le Gouvernement fera ses propositions au mois d’octobre après un rapport qui sera présenté par un grand industriel qui s’appelle Monsieur Gallois, ces propositions seront sur le financement de la protection sociale,. Est-ce que l’on peut encore admettre que ce soit sur le travail que pèse l’essentiel du financement de la protection  sociale  ..,
CC) l’idée donc c’est d’alléger les charges des entreprises pour favoriser l’embauche ..,
FH)  c’est de faire en sorte que ce ne soient pas les salaires en l’occurrence, les seules bases d’application du prélèvement, pourquoi ce serait seulement sur les salaires que viendraient se fixer les cotisations sociales, ou les prélèvements pour financer finalement notre avenir ?,  et donc je ferais des propositions avec le Gouvernement pour que, dès la fin de l’année, les mesures soient prises pour la compétitivité, c’es-à-dire pour qu’il y ait un changement du financement de la protection sociale
CC) et vous pensez par exemple  à la CSG, vous aviez évoqué la CSG, est-ce que c’est toujours à l’étude,  .., il y aura tout de même un prélèvement, quoiqu’il arrive ..,
FH) .., ce qui ne sera pas payé sous formes de cotisations  sur le travail devra l’être par d’autres prélèvements sur les entreprises comme sur les ménages, c’est-à-dire que ce sera une réforme complète,   que  les entreprises pourront favoriser l’emploi dès lors qu’embaucher ne coûtera pas plus cher, voire même  moins cher qu’aujourd’hui, c’est ça l’enjeu.
CC) est-ce qu’on peut dire qui paiera en bout de piste, en fin de compte ..,
FH) Nous en parlerons pour le budget de la sécurité sociale au budget de l’Etat, si il n’y a pas eu recours  à la CSG c’est bien parce qu’elle peut faire partie de la discussion, mais il n’y aura pas que la CSG, il est  très important qu’il y ait tous les prélèvements, y compris les prélèvements écologiques, qui puissent se substituer aux prélèvements sur le travail ..
CC) alors, Monsieur le Président, parlons..
FH, tout sera engagé, décidé, d’ici la fin de l’année, l’agenda que je propose c’est tout est engagé, tout est décidé d’ici la fin de l’année, pour que ce soit mis en œuvre  dans l’année 2013, et que nous puissions avoir des résultats pour ce que j’appelle l’agenda du redressement en 2014
CC) avec un objectif  en  terme  d’emploi, en tout cas  de réduction du  chômage 
FH) je crois que  nous devons inverser la courbe du chômage..
CC) à échéance de …,,, ?
FH) d’ici un an, de façon à ce que nous ayons véritablement   des progrès  dans le cadre de cet agenda 2014  que je propose aux français.
CC) alors il y a avant évidemment  le budget 2013 qui se prépare d’abord, est-ce que vous pouvez nous dire sur  quel taux de croissance  vous tablez, 1, 2 % *dans les premiers calculs, il semblent que ce soit un peu trop fort par rapport à certains économistes, l’OCDE compte  sur 0,5 % ..
FH) d’abord je prends en compte une situation très difficile que je n’ignorais pas, que je connaissais, mais qui  est encore aggravée par le ralentissement de la croissance  depuis plusieurs mois, donc j’ai demandé au Gouvernement d’établir le budget 2013 en fonction d’une prévision réaliste  de croissance qui sera donc inférieure à 1 % , sans doute 0,8 , car je ne veux pas que l’on puisse imaginer que l’Etat prépare son budget avec des hypothèses qui se révèleraient  fausses, j’espère que nous ferons plus que 0,8 ,  mais en toute hypothèse nous travaillons sur cette estimation . Ensuite, la Cour des comptes, - lorsque  nous lui avions demandé un rapport pour savoir ce que révélaient les finances publiques-,  nous a donné un chiffre que chacun a encore à l’esprit, trouver 33 milliards.., 
CC) trouver 33 milliards pour réduire les déficits ..,
FH) pour réduire le déficit ..,
CC)  ce sera plus si on table sur une croissance inférieure très probablement   ., , et si on tombe dans une croissance inférieure …,
FH) mais nous avions déjà fait quelques ajustements dans le cadre du collectif budgétaire pour l’année 2012, mais pourquoi réduire les déficits ? .., les patriotes peuvent se poser la question, .., mais il s’agit tout simplement de notre souveraineté, il s’agit de notre indépendance par rapport aux marchés. Aujourd’hui, et j’en suis heureux, l’Etat emprunte sur les marchés à des taux historiquement faibles sur 10 ans, à peine 2 %,  Mais  sommes nous   sûrs que ça va durer.
CC) la BCE vient de donner un petit ballon d’oxygène
CC) oui c’est bien .., et je suis fier que la France soit parmi les pays  qui a une  capacité d’endettement  qui lui permet d’emprunter à des taux très faibles, Mais nous ne pouvons pas jouer simplement sur cette situation donc j’ai, durant la campagne présidentielle, dit que je maîtriserai la dette que j’avais deux batailles à engager, une bataille contre le chômage, je viens de dire quelles sont les étapes, une bataille contre la dette et donc 30 milliards à trouver, comment ..
CC) même en ces temps de crise, pardonnez moi de faire cette parenthèse, au fond on ne renonce pas à la rigueur, c’est qu’au fond l’alternative rigueur ou relance ne se pose pas selon vous, certains économistes disent que la crise est tellement grande qu’il ne faut pas casser la machine..
FH) mais il faut faire..
CC) faire passer au second plan..
FH (mais il  faut faire)  .., le sérieux budgétaire et la croissance, exactement ce que j’ai proposé pour l’Europe, la discipline c’est nécessaire et en même temps le soutien à la croissance, et c’est ce que je fais pour la France, soutien de la croissance à travers des mesures pour le pouvoir d’achat, c’est ce que nous avons fait dès le départ, soutien à la croissance à travers le logement qui va être une grande priorité et qui va donner de l’activité économique, soutien à la croissance  en développant les petites et moyennes entreprises , la banque publique d’investissement, soutien à la croissance en ne prenant pas de mesures fiscales qui pourraient décourager la consommation, et en même temps sérieux budgétaire, et donc 30 milliards à trouver ..
CC) alors comment ? …
FH) 10 milliards par  des économies budgétaires
CC)  dans quels postes puisque..
FH)  .. trois ministères seront prioritaires..
CC)  prioritaires..
FH) l’Education, c’est là ma promesse de campagne, la jeunesse , tout mettre sur l’avenir, l’avenir de nos enfants, donc ce ministère continuera à avoir les ressources nécessaires pour accueillir, mieux qu’aujourd’hui , les enfants de la Républiques , la Sécurité, chacun comprend que c’est une exigence, une obligation, la Justice, tous les autres Ministères seront mis à contribution ..,
CC) c’est-à-dire que le nombre des fonctionnaires va être réduit dans tous ces Ministères
FH) ça veut dire qu’il y aura une stabilité de la dépense publique, nous ne dépenserons pas nous ne dépenserons pas un euro de plus en 2013 qu’en 2012, pas un euro de plus, il y aura une stabilité des effectifs de la fonction publique, les emplois qui seront créés dans l’Education seront compensés ailleurs..
CC) compensés ailleurs, c'est-à-dire que la .., les départs à la retraite..
FH) par les départs à la retraite, donc 10 milliards d’économies, 10 milliards de prélèvements sur les entreprises et les grandes entreprises celles qui avaient bénéficié des avantages fiscaux qui avaient été accordés sous le précédent quinquennat, et qui faisait que les grandes entreprises payaient moins en proportion du taux d’imposition sur les sociétés, que les petites sociétés ou les moyennes
CC ) un relèvement du taux sur les grandes entreprises ..
FH) non du taux d’impositions sur les sociétés, mais un certain nombre de niches fiscales, d’avantages fiscaux,  qui leur avait  été accordés,  seront rabotés
CC) ce n’est pas contradictoire avec une amélioration de la compétitivité des entreprises ?
FH) non,   puisque nous voulons privilégier les entreprises qui sont exportatrices, les entreprises qui investissent, nous ferons une distinction avec les bénéfices qui investissent  et les bénéfices qui sont distribués, de la même manière, nous ferons en sorte que sur ces prélèvements  entreprises, les PME soient pour l’essentiel préservées..,
CC) un traitement particulier pour les PME..,
FHFH) tous les dispositifs spécifiques aux PME seront sauvegardés, parce que je crois à la force de la petite et moyenne entreprise, et nous devons tout faire pour les rendre plus exportatrice et plus innovantes qu’elles ne le sont, donc le rôle d’ailleurs de la Banque publique d’investissements qui est à leur disposition, et puis il y a 10 milliards ..
CC) 10 Milliards ..,
FH) sur les ménages ..,
CC) alors parlons ..,
FH) vous voyez bien que c’est un effort considérable, ça ne s’est jamais fait dans l’histoire de la Vème République, et j’ai cette responsabilité, et ne le fais pas simplement parce qu’il faudrait le faire, je le fais par conviction, parce que je ne veux pas laisser à mes successeurs, et je ne veux pas non plus laisser à mes enfants, la charge de la dette de la France, donc je prends ces mesures, elles sont difficiles, elles sont douloureuses, sur les ménages 10 milliards ..,
CC) : alors parlons peut-être de la surtaxe de 75 %, j’allais dire pour évacuer le problème, mais qui est un problème quand même, on en parle déjà beaucoup depuis deux  jours, avec le départ supposé de Bernard Arnaud en Belgique, ou en tout cas sa demande de double nationalité, d’abord est-ce que vous avez pris ses déclarations, sa demande, comme une provocation de sa part ?
FH) : je pense qu’il aurait bien du mesurer ce que signifiait demander une double nationalité, parce que nous sommes fiers d’être français..,
CC) c’est ce qu’il a dit ce soir ..,
FH) oui, nous avons conscience que beaucoup nous regarde avec le sentiment que nous sommes un grand pays, avec beaucoup d’atouts, avec une grande histoire, et beaucoup de français ont pensé qu’il abandonnait cette nationalité, il vient de faire la correction qui s’imposait, et puis par ailleurs je pense qu’il faut appeler au patriotismes, dans cette période, voyez quand on demande un effort, quand on demande un redressement, ce que je fais, quand on dit qu’il va falloir se mettre à la tâche, se mettre dans la bataille contre le chômage, contre la dette, alors chacun doit y prendre sa part, et d’ailleurs je note que Monsieur Arnaud a dit lui-même qu’il prendrait sa part, qu’il donnerait sa contribution ..
CC) .. .. (nous n’avons pu noter une parole inaudible  de CC  à ce niveau de la vidéo)
FH) ce n’est pas, - et je vais y revenir-, la mesure des 75 % qui est en cause et ceux qui ont voulu ouvrir une polémique en sont pour leur =frais ce soir.
CC) ..les élites sont découragées, c’est JP. Chevènement d’ailleurs qui le dit je crois, en tout cas sont refroidies..
FH ) les élites doivent être reconnues, moi je pense que les entrepreneurs, ceux qui se dévouent pour l’emploi, ceux qui investissent, ceux qui transforment notre territoire, oui je  ..
CC) ceux qui gagnent de l’argent ?
FH ) il peuvent gagner de l’argent, mais ils méritent que la nation les reconnaisse, mais être Français c’est à la fois recevoir, recevoir effectivement des encouragements, parfois de l’argent, et donner, donner à son pays, c’est ça le patriotisme, c’est donner le meilleur de soi-même, et chacun doit prendre sa part, et à cet égard Monsieur Arnaud a fini par dire que lui aussi prendrait sa part, voudrait même montrer l’exemple, il montre l’exemple à tous.
Pourquoi j’ai, dans la campagne présidentielle, évoqué cette contribution exceptionnelle pour les rémunérations de plus de UN millions d’euros, parce que je considérais  dans ce moment , je savais ..
CC) c’était symbolique et populaire..
FH c’était symbolique parce que ..
CC) pour votre électorat  c’est populaire..
FH) Je crois que tous les Français en se disant,  eh bien on va demander 10 milliards d’euros aux ménages,  notamment aux plus favorisés,  aux revenus du capital, puisqu’il y aura une grande réforme fiscale qui fera que les revenus du capital seront taxés comme les revenus du travail, c’est une grande évolution, on va introduire un taux marginal d’imposition à 45 % pour les revenus, de plus de 150.000 euros..
CC) alors ça c’est un relèvement du barème pour les revenus ..,
FH) 150 000 euros part part, par part, et donc j’ai considéré que si on faisait cette réforme fiscale, si on demandait un effort, même s’il est demandé& aux revenus du capital et aux plus hauts revenus, il était très important qui ceux qui se rémunèrent très largement, plus d’Un millions d’euros, soient également conscients qu’il convient de montrer l’exemple, être patriote, alors ce sera une contribution exceptionnelle par son taux ..
CC) par son taux ..,
FH)  par son taux, toutes les rémunérations supérieures à Un millions d’euros, à partir d’Un million d’euros, seront taxées à 75 % ..,
CC) de Un million d’euros par chaque famille.. ?
FH) non, là il s’agit pour chaque rémunération supérieure à Un million d’euros, alors  bien sûr en prenant en compte toutes les autres contributions qui ont été versées..,  mais c’est très important qu’il y ait ce taux et en même temps..
CC)  et ce serait exceptionnel.. ou  ?
FH) ce serait exceptionnel dans la durée, puisque c’est le temps du redressement.
Dans l’agenda du redressement  que j’ai fixé, eh bien cette contribution prend sa part , et une fois que nous aurons redressé, je pense que nous y arriverons au bout de 2 ans, à partir de là il n’y aura pas besoin de garder cette disposition, mais il est très important qu’elle soit là ..
CC) et avec des exceptions pour les artistes, pour les sportifs.. ?
FH, non pas d’exceptions, toutes les rémunérations supérieurs à Un millions d’euros..
CC ) ..dont
FH) toutes les rémunérations qui sont liées au capital  ça sera pris en compte par l’impôt sur la fortune, mais toutes les rémunérations qui sont supérieures à Un million d’euros ..
CC) combien de personnes sont concerné&es, à peu près ?
FH) je dis 2 à 3 mille personnes, mais il ne s’agit pas de rechercher des revenus fiscaux exceptionnels, il s’agit de donner valeur d’exemple, un acte civique et quand je vois tous ces jeunes qui s’engagent dans le service civique, quand je vois tous ces hommes , toutes ces femmes, qui servent sous les drapeaux, quand je vois tous ces entrepreneurs petits ou grands qui se battent, tous ces cadres, ces ouvriers à qui l’on va forcément demander un effort, eh bien ceux qui ont le plus à un moment, pendant un temps limité, doivent montrer qu’ils sont , eux aussi et peut-être plus que d’autres, des patriotes .
CC) alors pour l’impôt sur le revenu , donc vous dites que vous demanderez un effort aux revenus de plus de 150 000 euros, qu’est-ce qui se passe pour l’indexation du barème, il était gelé jusqu’à présent, est-ce que vous allez réindexer ce barème ?
FH) il restera gelé, ça c’est l’effort pour tous, mais ça veut dire que pour les deux premières tranches, il y aura un système de décote pour que personne ne rentre dans le barème de l’impôt sur le revenu, alors même que son revenu n’a pas progressé, ce serait injuste, et c’est pour ça qu’un système, que l’on appelle « décote » sera prévu pour les tranches, les 2 tranches les plus basses du barème.
CC : et avec ça on trouve 10 milliards, les 10 milliards de ..
FH) avec ça, oui il va falloir trouver ces 10 milliards, ça veut dire que ce sont les revenus du capital, ce sont les plus hauts revenus, ça veut dire aussi qu’il y a un certain nombre d’alignements de taxes ou de cotisations, lorsqu’il y a des dérogatoires, ce que l’on appelle les niches fiscales, eh bien tout cela sera revu, 10 milliards demandés pour les ménages les plus favorisés , 10 milliards sur les grandes entreprises, 10 milliards sur les économies à trouver dans le budget, chacun prend sa part, et si nous y parvenons, et nous allons y parvenir parce que j’ai confiance dans cette capacité de mobilisation de notre pays, alors nous aurons réglé le problème de la dette qui pèse sur notre pays, nous serons arrivés à ces 3 % du déficit par rapport à la richesse nationale, et ensuite nous arriverons à l’équilibre en 2017 ;
CC) Vous avez parlé du pouvoir d’achat, en tout cas vous avez parlé de l’essence tout à l’heure, vous avez effectivement admis   qu’elle n’était pas très forte cette baisse de l’essence ..,
FH) 6 centimes
CC) C’est vrai qu’il y a un sentiment chez les français qu’ils s’appauvrissent..,
FH) mais ce n’est pas un sentiment, c’est une réalité…,
CC) c’est une réalité..
FH) En 2010, les chiffres viennent d’être rendus publics, en 2010 c’est pas le Président que je suis qui était aux responsabilités, en 2010 il y a eu une perte de pouvoir d’achat, sauf pour  une seule catégorie, les plus hauts revenus, donc il est assez logique, légitime même, que nous puissions faire cette correction, et moi je veux proposer aux français cet agenda du redressement, 2 ans, et ensuite cet agenda deviendra un agenda de construction d’une société solidaire, et mon ambition c’est que tous les Français puissent se dire en 2017, nous vivons mieux, nous vivrons mieux qu’en 2012, c’est ça l’engagement que je prends devant eux.
CC) un tout petit point concret mais très important, sur la re-fiscalisation des heures supplémentaires, vous savez qu’à cause de ça, certains Français ont vraiment le sentiment, c’est ce que je disais, en tout cas pour certaines catégories c’était un ballon d’oxygène de défiscaliser..
FH les heures supplémentaires demeureront, elles seront toujours payées davantage que les heures normales, rien n’a été mis en cause de ce point de vue, et les contingents d’heures supplémentaires n’ont pas été modifiés, , les exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires demeureront dans les entreprises de moins de 20 salariés, donc nous avons fait cet effort aussi de préservation d’un certain nombre de situations, justement par rapport à la compétitivité, par rapport à la situation de l’entreprise, mais en même temps , comment admettre quand il y a 3 000 000 de chômeurs , quand des jeunes veulent entrer sur le marché du travail, leurs heures de travail coûtent plus cher qu’une heure supplémentaire, c’était pas possible, c’est pas évidemment une incitation à l’embauche, donc il y a toujours des heures supplémentaires, mais nous ferons en sorte qu’il y ait plus d’embauches, et notamment  pour ceux qui aujourd’hui attendent un emploi.
CC) pas toujours recourir à des heures  supplémentaires…
FH) non, mais si dans une période très difficile, les entreprises peuvent recourir en étant incitées à le faire, aux heures supplémentaires, alors c’est autant d’embauches de moins qui pourrait se produire, et qui ne se produira plus, alors là aussi chacun doit comprendre  le sens de la bataille contre le  chômage.
CC) Alors, Monsieur le Président, on a parlé du Budget, du chômage, il y a j’allais dire, la façon de gouverner et le fonctionnement de l’exécutif, si les Français sont inquiets, c’est qu’ils ont eu le sentiment peut-être, en tout cas depuis 4 mois, euh  ..y avait pas de forcément de pilote dans l’avion, ou en tout cas qu’il avait peut-être un manque d’autorité de la part du Premier Ministre, est-ce que vous estimez qu’il devra jouer un rôle plus actif à la tête de son Gouvernement ?
FH D’abord moi j’ai ma responsabilité, je dois fixer le cap, je le fais, je dois également donner le rythme et les étapes, je viens de les établir, 2 ans, 2 ans pour redresser notre pays, parce que c’est mon pays qui compte, je veux, j’en fais l’expérience et en Europe et dans le monde, que les Français aient de la fierté et de la confiance, donc ça c’est mon rôle, c’est ma responsabilité
CC) davantage, en vous impliquant davantage ?
FH en mobilisant , en étant responsable devant les Français, je resterais ce que je suis, j’ai demandé une présidence qui soit exemplaire, simple, proche, mais en même temps je suis pour une présidence d’action et de mouvements, , donc moi je vais m’engager pleinement dans la bataille que j’ouvre contre le chômage et contre la dette, le Premier Ministre fort de cet agenda , de cette étape qui doit être franchie de ce cap que je viens de fixer dès le début de la présidence, coordonne et met en œuvre, vous savez Jean-Marc Ayrault ..,
CC) avec plus de poigne, j’allais dire ..,
FH) Vous savez Jean-Marc Ayrault c’est un homme sérieux, c’est un homme respectueux, c’est un homme avec lequel j’ai toujours travaillé et en bonne intelligence, c’est tellement agréable, vous savez moi je n’ai jamais considéré que le Premier ministre est un collaborateur ou un objet, j’ai besoin moi d’une équipe qu’il anime, mais en même je ne me détourne pas de ma propre responsabilité, je ne défausse pas sur le Premier ministre, je suis en première ligne, et je m’expliquerais devant les Français régulièrement, pour dire où on en est, par rapport aux réformes que j’ai engagées avec le Premier ministre, mais ce qui revient au Premier ministre c’est de faire travailler son Gouvernement dans le cadre que j’ai fixé ..,
CC) et dans le calme, j’allais dire, il y a eu tout de même un certain nombre de cafouillages cet été, sur le nucléaire,  par exemple,  sur la Banque publique d’investissements et sa banque conseil, est-ce que vous avez regretté ces dissonances ?     
FH) Vous savez les dissonances il y en a toujours dans tous les Gouvernements, je pense qu’il faut les réduire et pour les réduire c’est très simple, il faut se référer à mes propres engagements, ce que j’ai dit devant les Français doit être la règle pour l’action du   Gouvernement, ça vaut pour la Banque d’investissements, elle doit être mise en place très vite..,
CC) avec la même banque choisie ?
FH) la Banque conseil elle est nécessaire..
CC) c’est le problème, c’est la polémique ..,
FH) ceci ne fait pas problème, mais il faut aussi sur le nucléaire il y ait cette réduction de la part, mais que ça reste une part majoritaire encore, pendant des années, jusqu’en 2025, à ce moment là on sera dans la transition énergétique, je l’ai appelé de mes vœux, elle est nécessaire, donc il n’y a pas de tergiversations, il n’y a pas de débats, c’est par rapports à mes engagements que chacun doit s’y donner, maintenant il y a un Gouvernement, sur les 16 ministres pleins, seulement 5 avaient exercé des fonctions gouvernementales et encore il y a 10 ans , qu’il y ait eut  quelques ajustements, je ne les blâme pas, mais c’est fini, le temps maintenant doit être à la mobilisation pour chacun et au service de la France.
CC) un autre Ministre a fait parler de lui cet été, c’est Monsieur Vals, notamment à propos de ses positions sur les roms, sur la sécurité,  est-ce que le discours de gauche est conforme aux idées de gauche ?
FH)  mais ce serait le contraire qui serait finalement un manquement , vous vous rendez compte qu’il y a comme à Marseille des vols à mains armées qui avaient été multipliées par 5 en 2 ans, par 5, qu’il y a des règlements de comptes, près de 15 me dit-on depuis le début de l’année, donc dès qu’il y a cette situation, c’est bien le devoir , l’obligation du Gouvernement et du Ministre de l’Intérieur , mais de tout le Gouvernement d’agir ..
CC) la gauche avait été assez sévère avec les précédents ministres de l’Intérieur..
FH)  mais parce qu’ils ne faisaient ce qu’ils prétendaient faire, et le faisant sans la dignité qui sied  à l’action qui doit être conduite …
CC) il y eu quelques voix discordantes..
FH) j’en arrive aux roms , il y a quelques 15 000 roms en France, ils ne sont pas venus depuis 4 mois, ils étaient là, malgré toutes les proclamations qui avaient été faites, les évacuations qui avaient été organisées souvent dans l’improvisation, , 15 000 avec des situations humaines très difficiles, à la fois pour les roms mais aussi pour les voisins, donc le Ministre de l’intérieur a fait son devoir, et quel est ce devoir ?, c’est  à la fois d’appliquer les décisions de justice et en même temps de reloger autant qu’il est possible, ou de reconduire dans leur pays d’origine.
Dès Mercredi,  et le Ministre de l’Intérieur et le Ministre des Affaires Européennes vont aller en Roumanie pour que ce problème soit traité dès la source, parce qu’on ne peut pas accepter que ces populations soient chassées, déplacées de leur pays et venant ici pour se réfugier, dans des conditions où  elles  n’ont même pas  avoir une activité économique. Donc, dignité,   et en même temps  respect de la loi et ça sera toujours la position  que je ferais prévaloir dans l’Etat et au sommet de l’Etat.
CC) Monsieur le Président, on a parlé du style de votre présidence, euh ..,   que vous aviez voulu imprimer, on avait dit Présidence normale, vous avez dit Présidence respectueuse, ou en tout cas digne, euh …quel sentiment vous retirez, j’allais dire, 4 mois après votre élection ? , euh …, c’est une tâche plus rude que vous ne pensiez ?, c’est, euh … , euh…personnellement , est-ce que euh …, vous avez, j’allais dire, rencontré des obstacles euh .., plus importants que vous ne craigniez et ..
FH) Vous savez je me suis préparé à cette fonction pendant des mois, j’avais été candidat aux primaires et puis ensuite devant les Français, ça a été une compétition, une confrontation, je m’étais préparé à exercé cette responsabilité
CC) et aux critiques, au désamour, aux sondages ? ..
 FH) oui aux fluctuations, mais c’est la vie politique, je ne pouvais pas larmoyer sur le sort de celui qui doit être le premier, celui qui montre la voie, celui qui fixe le cap, et donc j’assume toute cette responsabilité
Est-ce que c’est plus dur que je l’avais imaginé ?, est-ce que c’est une situation que je n’avais pas anticipée ? , oui j’avais anticipée cette situation, elle est encore plus grave parce que la crise s’est encore accélérée, parce que rien n’avait  été véritablement fait..
CC) vous ne vous sentez pas coupé des réalités, on est vite coupé quand on est à la tête..
FH .. mais vite rattrapé, ne vous en faites pas, moi je sais où je vais, je le dis aux Français, j’assumerai la responsabilité, je m’expliquerai régulièrement devant les Français et je suis sûr que le cap étant fixé, si l’espoir est là, nous serons capables de redresser la France,  de retrouver de la croissance, nous serons capables, nous serons capables de nous mettre ensemble pour vivre mieux dans 5ans que nous vivons aujourd’hui, dans mon cap c’est un quinquennat, c’est pas 4 mois, c’est pas un an, c’est 5 ans , mais pendant 5 ans, il y aura des étapes , et à chaque fois j’en rendrais compte , l’agenda du redressement c’est 2O14, à partir de  2014 tout pour construire  une société plus humaine peut-être plus dynamique, et en même temps plus harmonieuse , voilà mon enjeu.
CC) Merci, Monsieur le Président, d’être venu sur le plateau de TF1 .

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