19 juin 2011

Lybie : sous le signe de l'enlisement, voix discordantes , poursuites des frappes occidentales , recherche d'une solution politique

Éditorial de lucienne magalie pons


Selon les médias, le responsable des finances et du secteur pétrolier au sein des insurgés libyens prétend que les promesses d'aide financière ne sont pas tenues par les occidentaux.


Cependant nous avons pu lire et entendre depuis le début des opérations que les insurgés bénéficiaient de plusieurs milliards de dollars d’aide en provenance des Occidentaux qui les soutiennent militairement pour abattre Kadhafi et ses forces armées.

Comble de l’ironie Ali Tarhouni , a affirmé que la production pétrolière dans l'est de la Libye contrôlé par les insurgés était désormais complètement suspendue en raison des dégâts matériels provoqués par les combats contre les forces du régime de Mouammar Kadhafi., sans aller cependant jusqu’à condamner ces frappes.

Alors que les médias occidentaux prétendent que les forces de l’Otan sont victorieuses sur tous les fronts contre les forces de Kadhafi et que le départ de ce dernier ne saurait tarder, le responsable financier des insurgés avoue : "Nous n'avons plus (d'argent). Nous commençons à manquer de tout", a-t-il dit. "C'est un échec complet. Soit ils (les pays occidentaux) ne comprennent pas, soit ils s'en moquent." "Nous ne produisons plus de pétrole à cause des dégâts. Je ne m'attends pas à ce que nous en produisions rapidement. Les raffineries n'ont plus de brut, donc elles ne fonctionnent plus", a-t-il poursuivi. D’après ce responsable … "Des gens sont morts pour cette révolution et d'autres continuent de mourir. Nous allons trouver une solution. Une chose est sûre : nous ne renoncerons jamais."

Ali Tarhouni a fait savoir que les insurgés (en désespoir de cause ?), auraient noué des contacts directs avec des compagnies étrangères en vue d'une future coopération, notamment la française Total et l'allemande Wintershall en assurant qu'il n'avait aucun scrupule à discuter avec des entreprises ayant coopéré avec le régime de Mouammar Kadhafi. "Nous avons besoin d'aide, nous disons que nous respectons tous les contrats. Mon seul ennemi, c'est Kadhafi et ses assassins et ses voyous", a-t-il dit. "En ce qui concerne les relations commerciales et les sociétés, je n'ai pas d'ennemis."

En conclusion les insurgés « en échec complet » semble-t-il ont les dents très longues et s’apprêtent à manger à tous les râteliers.

Sans doute craignent-ils en raison de la bagarre qui oppose le Congrès américain à Barack Obama de se trouver en difficultés dans l’avenir. tant sur le plan de l’aide militaire que sur le plan de l’aide financière.

En effet, près de trois mois après le début des frappes en Libye, Barack Obama est attaqué par les républicains qui lui reprochent de ne pas avoir demandé au Congrès l'autorisation de poursuivre cette coûteuse opération contre le régime de Mouammar Kadhafi.

Rappelons qu’une loi fédérale, de 1973, la War Powers Resolution, interdit que l'armée américaine soit impliquée pendant plus de 60 jours dans des opérations sans autorisation du Congrès, avec un délai supplémentaire possible de 30 jours. L'opération en Libye a franchi la limite des 60 jours le mois dernier, ET CE Dimanche, elle va atteindre le seuil des 90 jours.

Pour se justifier, la Maison Blanche assure que la participation à la mission de l'OTAN n'engage pas l'armée américaine dans des "hostilités". Une position contredite cette semaine passée par nombre de parlementaires républicains et même démocrates.

Qu’à cela ne tienne ? le Président Obama qui de plus en plus se comporté comme un dictateur en devenir, a décidé de continuer la mission en Libye sans autorisation du Congrès contre l'avis de juristes des ministères de la Justice et la Défense en préférant retenir l’avis de son Conseil à la Maison Blanche Robert Bauer et le conseiller juridique du Département d’État Harold Koh.

Mercredi, l'administration a remis au Congrès un rapport de 32 pages dans lequel elle présente ses arguments juridiques, en expliquant que les États-Unis jouant un rôle de soutien dans la mission aérienne de l'OTAN en Libye, et en soulignant notamment que les forces américaines ne font pas face à des hostilités qui nécessiteraient que le président demande l'autorisation du Congrès.

Ce rapport chiffre à environ 715 millions de dollars (près de 500 millions d'euros) le coût des opérations militaires américaines en Libye ( au 3 juin) Il estime qu'il atteindra 1,1 milliard (769 millions d'euros) début septembre si la mission, lancée dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies pour protéger les populations civiles(sic) continue.

Le rapport de la Maison Blanche n’a pas calmé , loin s’en faut, la désapprobation des parlementaires, "Dépenser un milliard de dollars et larguer des bombes sur les gens, ça me fait assez penser à des hostilités", a répliqué notamment le sénateur démocrate Jim Webb, un ancien combattant de la guerre du Vietnam qui siège à la commission des forces armées , et le de son côté le sénateur républicain Tom Rooney a protesté : … Dire au Congrès et aux Américains que "ce n'est pas une guerre, c'est faire insulte à notre intelligence".

Pour justifier la position d’Obama et de son administration, Jay Carney porte-parole de la Maison Blanche a expliqué Jeudi que l'application de la loi de 1973 avait fait débat parmi les juristes du gouvernement "Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'il y ait des désaccords, même au sein d'une administration, sur l'application d'un statut quasiment vieux de 40 ans à un conflit unique et en évolution. Ces désaccords sont normaux et sains", a-t-il estimé ..

Cependant, le désaccord entre Obama et le Congrès s'est accentué cette semaine passée, le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, a durcit le ton en menaçant de couper le financement de la mission en laissant entendre que la chambre basse pourrait prendre des mesures dès la semaine prochaine.

Bien entendu le Sénateur républicain John McCain, lequel fait parti de la Commission des forces armées au Sénat, partisan acharné de l’offensive en Libye a considéré que "La conséquence de cet atermoiement, cette confusion et cette opacité, c'est une révolte générale au Congrès contre la politique de l'administration".

John McCain a aussi demandé à ses collègues républicains si c'était vraiment le moment de "voler au secours de l'homme que le président Reagan surnommait le chien enragé du Moyen-Orient". (en parlant de Kadhafi), et il a fait savoir qu'avec le démocrate John Kerry, de la Commission des affaires étrangères, il allait défendre une résolution autorisant sous condition la poursuite de la mission américaine en Libye.

Pendant que l’Administration Obama et le Congrès se divisent sur la poursuite des opérations en Libye, le 18 Juin au Caire les instances internationales ont insisté sur la nécessité d'une solution politique en Libye

Une réunion de hauts responsables de l'ONU, de l'UE, de la Ligue arabe, de l'Organisation de la conférence islamique et de l'Union africaine a souligné samedi au Caire sur la nécessité d'une solution politique en Libye.

Un communiqué publié à l'issue de la rencontre a affirmé l'importance "d'accélérer le lancement d'un processus politique qui réponde aux aspirations légitimes du peuple libyen".

Ban Ki-moon le secrétaire général de l'ONU a exprimé samedi sa "forte préoccupation" sur la poursuite des violences et la situation humanitaire en Libye, en affirmant lors d’une vidéoconférence depuis le Caire que "trouver une solution politique à la crise en Libye reste la priorité des Nations unies".

Le secrétaire général a exprimé sa forte préoccupation sur la poursuite des violences et l'impact humanitaire des combats en Libye, a rapporté son porte-parole, ajoutant que Ban Ki-moon a souligné l'importance des efforts coordonnés et d'un message cohérent de la communauté internationale aux acteurs sur le terrain en Libye.

"Chaque jour qui passe signifie davantage de troubles pour la population de Libye, la situation est très instable et les lignes de front ne cessent de changer. Il est important que nous continuions à travailler ensemble", a dit le secrétaire général lors de cette réunion.

"Le secrétaire général a rappelé que trouver une solution politique à la crise en Libye reste la priorité des Nations Unies", a ajouté son porte-parole, en précisant que Ban Ki-moon a souligné le rôle joué par son envoyé spécial Abdul Ilah Khatib dans le processus de négociation en cours.

S`agissant de la situation humanitaire, le secrétaire général a noté des pénuries de stocks de nourriture et de carburant et des inquiétudes croissantes concernant l'accès à l'eau et aux soins médicaux. "Il a également noté une épidémie de rougeole signalée récemment dans la ville de Sabha, et un manque de vaccins et d'autres médicaments dans le pays".

"Les efforts humanitaires des Nations Unies ont lieu dans des circonstances extrêmement difficiles", a dit le secrétaire général.

Au plan diplomatique une grande confusion semble régner et des informations contradictoires circulent dans les médias qui rapportent qu un émissaire russe a évoqué jeudi des contacts entre Tripoli et les rebelles, évocation tout aussitôt démenti formellement par le les responsables rebelles du CNT, alors que le premier ministre libyen, Baghdadi Mahmoudi, a lui confirmé des contacts avec les rebelles. «Nous sommes en contact avec toutes les parties. Demandez aux renseignements égyptiens, français, norvégiens et tunisiens, ils vous diront la vérité», a-t-il déclaré.

Si négociations il y aurait eu, les rebelles auraient réclamé avant toute discussion le départ du colonel Kadhafi.

La France , volontairement discrète ces temps derniers sur ses opérations armées qui se poursuivent intensément en Libye, affirmerait ne pas avoir été associée à ces contacts, quand bien même ils auraient existé

Le ministre italien de la Défense Ignazio La Russa a indiqué vouloir commencer «à réfléchir à une date» pour mettre fin à la partie active de la mission Italienne en Libye, au-delà des trois mois pour lesquels l'Otan vient de s'engager. Une telle attitude pourrait «inciter nos alliés britanniques, français et américains à trouver une porte de sortie diplomatique à la crise», a-t-il dit.

En ce qui concerne La France, la Grande-Bretagne et l’Amérique, le Ministre Italien rêve tout éveillé, ce que souhaitent ces trois pays c’est d’ouvrir une porte de sortie à Kadhafi quitte à ce que ce soit la porte de son tombeau.

Les médias rapportent que Mouammar Kadhafi, traqué et malmené par les frappes de la coalition internationale est de plus en plus isolé diplomatiquement, mais aussi ils rapportent que Mouammar Kadhafi a assuré vendredi sa volonté de rester au pouvoir et qu’il n’entend pas le lâcher.

Vendredi, le dirigeant libyen a marqué implicitement sa volonté de na pas céder aux imprécations des dirigeants des pays de la coalition internationale et de leurs partisans qui ne cesse de réclamer son départ ou de l’annoncer comme imminent, en avertissant dans un message audio, que l'Otan serait vaincue. «Nous sommes décidés à ne rien changer dans notre pays si ce n'est par notre propre volonté et loin des avions de l'Alliance», a-t-il déclaré.

Sur la ligne de front, tout paraît stagner entre Ajdabiya et Brega, cité pétrolière à 240 kilomètres à l'ouest de Benghazi. Sur place, les ennemis se harcèlent, avancent de quelques kilomètres, puis reculent. Pourtant une ligne rouge est bien marquée par l'aviation de l'Otan aux forces de Kadhafi, interdites de progresser au delà d'Ajdabiya.

Un des proches du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion a constaté : «La révolution tourne en rond».

«Il semble clairement que l'on attende une évolution dans Tripoli pour avancer militairement dans l’Est, a estimé un diplomate occidental en poste à Benghazi.

La situation des affrontements sur le terrain est très contrastée, l'Otan concentre son action dans l'ouest du pays, proche de la capitale, mais la rébellion n y gagne que lentement du terrain, elle a ainsi pris le contrôle de certaines localités situées entre Zenten et Yefren, au terme de violents affrontements avec les pro-Kadhafi.

Selon les rebelles, de violents combats se déroulent également à Nalout, près de la frontière tunisienne. Dans les environs de Misrata, une ville bombardée quasi-quotidiennement par les forces loyales au régime, dix personnes ont été tuées et 40 blessées vendredi, selon un porte-parole des rebelles. Toutes les victimes seraient des civils.

Dans la journée de vendredi, puis dans la nuit de vendredi à samedi, des explosions ont secoué Tripoli et ses environs. Selon les rebelles, de violents combats se déroulent également à Nalout, près de la frontière tunisienne. Dans les environs de Misrata, une ville bombardée quasi-quotidiennement par les forces loyales au régime, dix personnes ont été tuées et 40 blessées.

Par ailleurs, l'OTAN a reconnu qu'un de ses avions avait accidentellement frappé une colonne des forces rebelles dans la région de Brega (est) le 16 juin, en disant regretter toutes pertes humaines et les civils blessés vendredi. Selon un porte-parole des rebelles, toutes les victimes seraient des civils.


l'Otan a réaffirmé vendredi sa volonté d'atteindre ses objectifs en Libye avec des arguments maintes fois mis en avant à savoir l'arrêt des attaques contre les civils, le retour dans leurs casernes des pro-Kadhafi et l'accès total des organisations humanitaires.


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