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19 juin 2011

Celle ou celui qui clouera le bec à Jacques Chirac n'est pas encore né !

Éditorial de lucienne magalie pons

L’ancien Président de la République Monsieur Jacques Chirac est un homme de ma génération, indépendamment de toute opinion politique les personnes de notre génération, toutes classes sociales confondues, cultivent tout naturellement la qualité de s’exprimer librement avec parfois quand la situation des lieux et les évènements du moment le permettent une certaine forme d’humour convivial qui confine à la taquinerie.

Je ne connais pas personnellement Monsieur Jacques Chirac, sauf à l’avoir croisé quelques fois dans des cérémonies qu’il présidait et où ma présence était égale ni plus ni moins à celle d’autres invités qui ont eu à remplir quelques rôles au service de l’État, et si la présence du Chef de l’État était naturellement remarquée il est bien certain que Monsieur Jacques Chirac s’il nous adressait quelques paroles de bienvenue ne nous connaissaient pas individuellement, ce qui ne nous empêchait pas d’apprécier ses réparties bien à propos et qui visaient juste où il le fallait pour détendre ou créer l’ambiance.

C’est naturellement ce qui s’est passé le Samedi 11 juin lorsque Monsieur Jacques Chirac à lancé quelques traits « bien de chez lui », nous pourrions dire par extension « bien de chez nous », en présence d’une nombreuse assistance réunie par François Hollande pour l’inauguration de l’exposition Bronze et Or de Chine au Musée de Sarran en Corrèze.

Qu’a- t-il dit ? Que s’est-il passé ?

Alors que le repas venait de se terminer Madame Bernadette Chirac s’est tournée aimablement vers son époux : "Jacques, vous venez pour les petits discours?" "Ah! Parce qu’il y a encore quelque chose", a répondu son époux en avançant très entouré vers le musée, puis en montant quelques marches, il a pris un instant François Hollande par l’épaule et l’a lâché pour glisser à un ami tout en regardant le socialiste : "J’ai beaucoup d’estime pour François Hollande. Je peux le dire, moi je suis le passé mais lui c’est l’avenir il va être candidat".

D’après ce que les médias étriqués et soupçonneux en rapportent , François Hollande rougit, parait gêné, quand à moi je ne peux penser que c’est de confusion, encore moins de gêne, mais bien plutôt de plaisir ou encore de surprise, c’est alors que Jacques Chirac sur sa lancée lui dit sur le ton de la confidence "J’aime beaucoup Alain [Juppé] mais comme il ne sera pas candidat, je voterai pour toi », François Hollande souriant s’éloigne un peu happé par ses obligations, c’est alors que les collaborateurs de Jacques Chirac s’autorisent à le prier de se taire, mais comme on s’en doute Jacques Chirac qui sait rester maître en toute circonstance fronde à voix plus haute : "Mais si, je peux dire que je voterai Hollande, je fais ce que je veux", ce qui laisse coi son entourage.

Le regard narquois et certainement mis en verve par sa sortie verbale, l’ancien Président s’est ensuite assis à l’entrée du musé et en attendant les discours a réchauffé l’ambiance en lançant à l’adresse de son épouse : "Bernadette, il faut commencer, il fait un froid de canard".

Jacques Chirac écoute alors sa femme puis apprécie en souriant les interventions de François Hollande.

Par la suite François Hollande a relativisé adroitement les propos de Jacques Chirac :

"Il a été président, j’essaie de le devenir. Je ne pense pas que Jacques Chirac me soutienne, il a ses convictions, j’ai les miennes « … et surtout François Hollande a confié avoir trouvé l’ex-Président en forme … ce qui lui a fait plaisir.

La finesse était aussi du côté de Jacques Chirac , surtout quand il prenait plaisir à appeler François Hollande "Président", comme il l’a fait à plusieurs reprises samedi , notamment en admirant à ses côtés des pièces d’art et d’orfèvrerie chinoises exposées et en s’exclamant à l’adresse de François Hollande : "Président, on n’a pas l’équivalent dans les collections françaises, lequel en entrant dans le jeu a répondu en souriant : "Il faut être au musée Chirac pour voir des choses comme ça".

Le même jour, le deuxième tome des mémoires de Jacques Chirac venait de sortir, et les médias tartinaient largement en rapportant que Jacques Chirac critiquait dans son livre Nicolas Sarkozy et que tout au contraire il se montrait élogieux pour François Hollande qualifié au détour d’une phrase "d’homme d’État", un hommage réitéré quand il est écrit aussi que le socialiste a "fait preuve de courage, de lucidité et d’un grand sens des responsabilités".

Comme nous l’avons vu, les propos tenus par Jacques Chirac lors de la Journée de Sarran et la publication du deuxième tome de ses mémoires, a « électrocuté » pendant toute une semaine, depuis le Samedi 11 Juin le landernau politique et médiatique de gauche et de droite, lequel s’est répandu en déclarations et en articles qui se voulaient du ressort de l’analyse et de l’exégèse politique, mais qui en fait n’était que du niveau « polémique coin-coin, pimpon- pimpon » ; il est bien évident qu’il suffit d'en avoir lu et entendu quelques uns pour se rendre compte que le landernau politique et médiatique est peuplé en grande partie de pisse-vinaigres vaniteux dénués de tout sens de l’humour, au point de prendre des boutades, des plaisanteries et des taquineries pour argent comptant et de partir en bataille comme des Don Quichotte de parodie pour lutter contre des mirages.

Dans la presse certains titres n’y allaient pas de plume morte, tel que « Jacques Chirac divise la classe politique », à noter au passage que la « classe politique » n’a pas besoin de Jacques Chirac pour nous montrer à longueur de temps ses divisions et ses prises de becs.

La polémique propulsée dans le cadre de la campagne présidentielle a duré plus d’une semaine , d’un côté les pétochards de Droite paniqués qui interprétaient les propos de Jacques Chirac comme une charge à l’égard de Nicolas Sarkozy doublé d’ un soutien à la candidature de François Hollande, de l’autre les pétochards de Gauche tout aussi paniqués à l’idée que les propos de Jacques Chirac ne desservent les candidats du PS

A noter la pétarade prétentieuse de Manuel Valls, candidat à la Primaire Socialiste, pour lui "La référence à Jacques Chirac n'est pas pour le présent, le passé et l'avenir une référence positive"…. D’après Manuel Valls Jacques Chirac représentait "les vieilles méthodes en politique», il a rappelé qu’il devait comparaître devant la justice en septembre et ce terne personnage en a conclu : "La France a besoin de changement ... pas d'une France pépère ... qui sent bon la naphtaline

On peut noter aussi des extrapolations gratuites telles que celle du PS Michel Sapin « Pour Chirac Sarkozy n’est pas un homme d’État »…

Sans compter l’affirmation de Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière qui a déclaré à la Télévision « Chirac déteste Nicolas Sarkozy »

Stéphane le Fol eurodéputé socialiste a estimé « J’ai l’impression que Jacques Chirac a envoyé un message surtout à Nicolas Sarkozy »

Et celle du PS Jean-Marie Le Guen, « Jacques Chirac sait très bien ce qu’il fait. Il savait qu’il exprimait une certaine distance vis-à-vis de Nicolas Sarkozy et la disponibilité de nombreux Français à une autre politique ». Sur BFMTV, Jean-Marie Le Guen a tenu à y voir un symbole de l'esprit actuel des Français : "Beaucoup ne veulent pas d'une solution Sarkozyste en 2012" a-t-il opiné.

Pour Ségolène Royal candidate à la primaire, la sortie de l'ancien président montre que "parmi la droite, une partie de responsables politiques pensent qu'il faut vraiment aujourd'hui un vrai changement en 2012"…… et « tout le monde est bienvenu pour voter à la primaire, Jacques Chirac comme un autre ».

Du côté de la droite des allusions aussi à son état de santé prêtées par le Figaro à un ancien ministre « dont on ne connaît pas le nom » qui aurait déclaré : « Chirac n’a plus aucune limite. La disparition des inhibitions est liée à la maladie. Mais je pense aussi qu’il y a chez lui une part de provocation. Il se sait diminué et il en profite »

Que ce soit à gauche comme à droite, les cadres et serviteurs des partis et basse-cours politiques et médiatiques se sont saisis de la boutade de Jacques Chirac pour en faire un évènement politique, mais avec un certain recul on peut voir que toutes leurs affirmations, déclarations, écrits, supputations etc… ressortaient purement et simplement du bouillonnement de leurs propres neurones enfiévrées à l’approche des primaires PS et de la campagne présidentielle , pensez donc un homme de droite ancien Président de la République qui considère François Hollande politique de gauche comme un homme d’État et déclare vouloir voter pour lui ! , c’était inimaginable et inadmissible que ce soit une boutade ou de l’humour, c’était forcément politique et prémédité pour tous ces petits censeurs en puissance qui estiment qu’eux seuls détiennent le savoir et la vérité et ont droit à la parole !

En effet nous pouvons remarquer dans notre société actuelle que les anciens sont censurés, en politique comme dans les familles. La génération qui nous a suivi (les fameux enfants rois nés après guerre) sont d’une prétention ridicule, très suspicieux en général vis-à-vis des anciens, ils veulent toujours avoir raison, développent leurs idées plus au moins teintées des idées avortées de 68, censurant les anciens, grands parents et parents et surtout n’appréciant pas leurs traits d’humour.

D’après les médias, le gendre de Jacques Chirac Frédéric Salat-Baroux, l'ancien secrétaire général de l'Élysée, qui a épousé Claude Chirac en février, aurait appelé son beau-père pour lui demander avec insistance d’atténuer ou d’expliquer ses propos, Jacques Chirac serait resté « d’une placidité exemplaire ».


Les médias rapportent aussi que Frédéric Salat-Baroux, avait décroché son téléphone à deux reprises le dimanche matin pour informer Xavier Musca, secrétaire général de l’Élysée, qu’un communiqué allait corriger les propos de Chirac...

De son côté Claude Chirac a tenté d’apaiser les tensions Chirac avec l'Élysée en sollicitant un rendez-vous auprès de Nicolas Sarkozy, selon le Journal du Dimanche le rendez-vous aurait eu lieu le lundi de Pentecôte, deux jours après le trait d'« humour corrézien » de Jacques Chirac, « propos qui auraient « blessé » Nicolas Sarkozy » …… "J’ai appelé Nicolas Sarkozy le dimanche et il a eu la gentillesse de me recevoir le lendemain. Je trouvais que la situation tournait à l’irrationnel. J’ai pensé que c’était mieux d’aller le voir pour en parler ensemble" ….. "Notre conversation n’a pas vocation à être rendue publique", a-t-elle expliqué au JDD.

Et les médias d’extrapoler en supputant que le Président Sarkozy aurait obtenu, « dit-on », la promesse d’une plus grande neutralité de son prédécesseur à l’approche de la prochaine échéance présidentielle et qu’on n’entendrait plus beaucoup Jacques Chirac deviser sur ses préférences pour 2012. Encore moins faire la promotion du socialiste François Hollande, » son ami corrézien ».

Ainsi Claude Chirac et son époux s’efforcent de garder le grappin sur la communication de Jacques Chirac, et les médias rapportent que le nouveau couple a pris l'habitude de relire à la virgule près le " testament " du père …. « Elle (Claude Chirac) veut " tout contrôler sans savoir déléguer ", mettre la main sur le vieux lion, elle " l'enferme " et le " stresse ", accusent même certains. Son mariage avec M. Salat-Baroux n'a rien arrangé. "

C’est bien regrettable cette pression familiale qui s’exerce à l’encontre du patriarche, pour nous qui apprécions la personnalité de Jacques Chirac et ses franches réparties nous regretterions de le voir réduit au silence ou à la langue de bois. Ses réparties et traits d’humour mettent du sel et ne passent pas inaperçus dans ce monde politique peuplé de pisse vinaigres, qu’il domine sans conteste de sa prestance et de son éloquence naturelle.

Il y a cependant quelques rares politiques qui n’ont pas foncé tête baissée dans la polémique pour Dominique de Villepin, par exemple Chirac est « un homme à la fois taquin, provocateur et surtout plein d’humour ».

Jean-Marc Ayrault Président du Groupe PS à l’Assemblée Nationale, a déclaré dès le samedi soir sur RTL "Ce n'est pas parce que Jacques Chirac a fait un compliment qu'il va changer de camp politique, ce serait un scoop!" …… "Je crois que c'était plus une boutade, peut-être une pique à Nicolas Sarkozy! Cela fait aussi partie du style du personnage, du côté sympathique que les Français continuent d'apprécier", a-t-il ajouté.

François Hollande est resté tout à fait fair play et les pieds sur terre en assurant au sujet des propos de Jacques Chirac qu’ il s’agissait d’une plaisanterie pour énerver ses amis : "C'est pour énerver ses amis, c'était sur le mode du sourire", tempérait-il alors, ajoutant qu'il ne fallait surtout pas y "voir une déclaration" de soutien en vue de 2012.

Jacques Chirac enfin a apporté son éclairage : «Je tiens à apporter les précisions suivantes : il s'agissait d'humour corrézien entre républicains qui se connaissent de longue date", a-t-il déclaré dimanche, dans une déclaration à l'AFP.

"Je déplore que cela ait pu être interprété autrement", en répétant qu'il ne "prendrait pas part au débat politique et en particulier à celui de la campagne présidentielle". "C'est un choix et un principe auxquels je me suis tenu depuis la fin de mon mandat", a assuré l'ancien chef de l'État.

Déjà la veille Samedi dans une interview au Figaro Jacques Chirac indiquait ne pas vouloir "s'immiscer dans le débat à venir". "Ce n'est pas mon rôle", précisait-il …."C'était plus une boutade"

Après tout ce remue ménage politique et médiatique, notre ancien Président Jacques Chirac a pu mesurer cette semaine que sa popularité restait intacte, prenant un verre à la Rhumerie, il a été applaudi et acclamé spontanément par les passants, de quoi en boucher un coin aux hommes politiques qui s’efforcent d’obliger des mains qui s’y refusent à leur serrer la patte …

Quand à Monsieur Jacques Chirac en visualisant la vidéo ci-dessous on peut comprendre qu’il a gardé sa bonne humeur et qu’il a du bien s’amuser de la sottise des uns et des autres.

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