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01 juin 2011

Entre se taire ou dénoncer en Justice peut-on encore parler librement en matière de pédophilie ?

Éditorial de lucienne magalie pons

Dans ma mémoire je n’ai pas souvenir que la classe politique française dans le passé à l’époque des faits (supposés) se soit trouvée « choquée » ou « étonnée » par les rumeurs visant les mœurs particulières des ministres, anciens ministres et personnalités en vues, bien au contraire le silence régnaient sur les deux colonnes, à droite et à gauche, on n’entendait jamais rien dire sur les ébats singuliers qu’ils aient eu lieu en France ou à l’étranger.

Mais depuis la révélation toute récente de Jean Luc Ferry qui a évoqué sur le plateau de Canal+ des actes de pédophilie qui auraient été commis par des français et un ancien ministre sur des petits garçons il y a un certain temps au Maroc, le sérail politique est subitement sortie de son silence et fait bloc derrière ses chefs de file pour prendre parti, non pas contre l’ancien ministre, mais contre Jean Luc Ferry qui avec la prudence qui s’imposait avait eu le courage de donner un coup de canif dans l’omerta !

Accusant le choc et jouant la surprise Christian Jacob chef de file des députés UMP à l’Assemblée a lancé : "S'il a des informations, je pense qu'il doit immédiatement en informer la justice", selon lui, on est en train "de rentrer dans une caricature" de la classe politique.

François Baroin, porte-parole du Gouvernement s’est étonné des propos de Luc Ferry qu’il estime « surprenants ».

Madame Rachida Dati, ancienne Garde des sceaux (UMP s’est montrée impérative : « Si Luc Ferry "sait des choses …. il doit dénoncer les faits (à la justice, ) et indiquer de qui il s'agit, de quels faits il s'agit", a-t-elle stipulé.

Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères a prétendu : «Si on a la conviction qu'il y a eu un délit, voire un crime, on saisit la justice et on ne va pas simplement bavasser dans la presse".

Tiens donc, utiliser le verbe « bavasser » au lieu du verbe « raconter », par exemple, dévoile le dédain qu’Alain Juppé doit réserver à Jules Ferry en son fort intérieur.

Quand à Dominique Paillé, vice-président du parti radical c’est comme une évidence : 'Luc Ferry doit assumer ses accusations devant la justice"...

Eh bien nous y sommes, désormais si quelqu’un s’avise d’évoquer un présumé coupable d’actes de mœurs réprouvés par la loi et la morale, la meute se jettera aux trousses, non pas du présumé coupable, mais de celui qui ose briser l’omerta, pour le placer restrictivement devant deux attitudes à choisir : de préférence se taire ou saisir la justice pour dénoncer les faits en nommant le présumé coupable.

Cette censure de droite est inacceptable, se taire c’est laisser le champ libre à des personnalités qui pourraient au bénéfice du silence continuer à exercer leurs pratiques en toute tranquillité, sans craindre d’être dénoncé tôt ou tard.

Un tout petit progrès : Pourtant, si pour la droite jusqu’à présent l’omerta était de règle quand il s’agissait de protéger l’un des leurs pris en flagrant délit dans des postures actives gênantes, qui ne laissaient aucun doute sur son immoralité sexuelle et sur sa pratique illégale d’actes pédophiles, on constate actuellement une toute petite fissure dans leur mentalité de caste, ils avancent pour certains que le dénonciateur doit saisir la justice, c’est une avancée a minima qui mérite d’être retenue pour les encourager à mieux faire … si possible.

La gauche pour sa part se montre silencieuse sur l’incident évoqué par Jules Ferry, prudence oblige dit-on, seul Monsieur Jacques Lang, ancien Ministre de la culture, , s’est indigné sur le site de l'Express, en déclarant qu'il allait " étudier avec son avocat la possibilité de porter plainte en cas de diffamation".

Il n’était pas visé par Jules Ferry qui sur Canal + bien au contraire l’avait nominativement écarté de ses propos.

Luc Ferry, pour sa part après les tirs redoublés qu’il a essuyés de la part de la droite s’est expliqué sur le site de l’Express : "Je n'ai aucune preuve, ni aucun fait précis sur cette affaire, mais à l'époque où j'étais ministre, j'en ai entendu parler. On m'a rapporté mille choses sur mille ministres mais je ne dirai jamais rien, à part si cela mettait en danger la République".

La vidéo qui a mis le feu aux poudres ...:



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